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ETAT-MAJOR DE LA MARINE : DIRECTION CENTRALE DU COMMISSARIAT DE LA MARINE : sous-direction « logistique » ; bureau « habillement, couchage, pavillonnerie »

INSTRUCTION N° 390/DEF/DCCM/LOG/HCP relative aux méthodes à suivre pour habiller correctement les marins. Délivrances d'habillement.

Du 20 juin 2000
NOR D E F B 0 0 5 1 2 9 8 J

Texte(s) abrogé(s) :

Instruction n° 455/CMa/3 du 30 août 1962 (BO/M, p. 2735), ses modificatifs des 23 mars 1972 (BOC/M, p. 298) et 14 juin 1996 (BOC, p. 2572) et son erratum du 31 août 1962 (BO/M, p. 2897).

Classement dans l'édition méthodique : BOEM  450.5.

Référence de publication : BOC, p. 2909.

La présente instruction a pour objet de déterminer les règles qu'il convient de mettre en œuvre pour habiller de manière satisfaisante le personnel militaire de la marine.

Après avoir rappelé les méthodes selon lesquelles sont confectionnés les effets d'habillement (confection en série, en mesure industrielle ou sur mesures), elle indique, d'une part comment les mesures caractéristiques de la conformation du sujet doivent être relevées et, d'autre part, dans quelles conditions sont effectuées les délivrances des effets d'habillement.

L'instruction concerne les effets d'uniforme et les vêtements de travail, à l'exclusion des effets spéciaux, que le personnel militaire de la marine est appelé à porter.

1. Les types de confection.

Les effets sont en principe confectionnés « en série ». Ils ont alors vocation à être stockés, dans l'attente de leur délivrance, dans les services d'approvisionnement du commissariat et dans certaines unités. Il est néanmoins possible, voire nécessaire, de recourir à la confection dite en « mesure industrielle » ou « sur mesures » de certains effets ou de certaines tailles d'effets pour lesquels il n'est en revanche pas constitué de stock.

1.1. Confection « en série ».

Les effets sont confectionnés par groupement de tailles sur des matelas de coupe, eux-mêmes recouverts des tracés correspondant aux patrons établis pour des mannequins types. Ces mannequins types correspondent à des conformations standards déterminées de façon statistique. La marine utilise à cet effet la base de données du système de prise de mesure automatique du corps humain (SYMCAD) obtenues à partir d'observations effectuées dans les unités d'incorporation ou lors de campagnes de mensurations. Les données morphologiques du personnel sont ensuite exploitées par le service technique du commissariat de la marine (STCM) pour la réalisation des patrons. A chaque patron correspond une taille définie par des mesures dites « fondamentales ». Chaque taille d'effet est identifiée, dans le répertoire général des articles gérés par le commissariat de la marine, par un numéro de nomenclature particulier.

Ces effets sont destinés à des sujets présentant une conformation voisine de celle du mannequin.

1.2. Confections en « mesure industrielle » et « sur mesures ».

Les confections en « mesure industrielle » et « sur mesures » sont utilisées sur décision du service d'approvisionnement du commissariat pour habiller le personnel dont la morphologie est nettement différente de celle du mannequin type ou dont la taille n'est pas identifiée dans la nomenclature figurant au répertoire général des articles gérés par le commissariat de la marine.

La confection en « mesure industrielle » est par ailleurs le procédé de droit commun pour la confection des effets dont le port est facultatif (saharienne, pantalon et jupe en tissu bleu allégé en particulier).

Les confections en « mesure industrielle » et « sur mesures » sont enfin des modes de réalisation qui peuvent, en dehors des cas énoncés ci-dessus, être choisis par le personnel qui souhaite bénéficier des conditions techniques de confection indiquées ci-dessous.

« Mesure industrielle. »

L'effet est confectionné à l'unité à partir d'un patronage adapté. Le patron est tracé après essayage d'un vêtement de série, destiné à servir de gabarit sur lequel sont ajoutées ou retranchées les valeurs dimensionnelles destinées à garantir le bien-aller du vêtement. L'effet est en principe confectionné sur chaîne industrielle et délivré à l'intéressé après un essayage.

« Sur mesures. »

En cas de confection « sur mesures », le patron est tracé à partir des mesures fondamentales relevées sur le sujet lui-même. La coupe et le montage sont effectués de manière artisanale, avec au moins un essayage intermédiaire.

2. La prise de mesure.

Dans le cas de la confection en série, deux types de mesures peuvent être pratiqués : la mesure manuelle et la mesure automatique (système SYMCAD).

2.1. La technique de la prise de mesure manuelle.

Moyens :

  • la toise pour la hauteur ;

  • la planchette à équerre pour le pied ;

  • le ruban métrique pour les autres mensurations.

Hauteur ou stature.

La mesure est prise au moyen d'une toise ; à défaut de toise, la mesure s'effectue depuis le pied du col (7e vertèbre cervicale) jusqu'au sol en ajoutant 20 centimètres. Lorsque le sujet est chaussé, il y a lieu de déduire forfaitairement 3 centimètres.

Tour de poitrine.

Périmètre thoracique pris horizontalement sous les bras en passant par la pointe des seins, poitrine au repos.

Longueur du bras.

Mesure prise, bras tendu le long du corps, de l'acromion claviculaire à la cassure du poignet.

Tour de cou.

Périmètre maximal du cou pris ruban métrique tenu perpendiculairement à l'axe du cou.

Hauteur d'entrejambe.

Distance comprise entre l'enfourchure et le sol diminuée de 3 centimètres si le sujet est chaussé. Cette mesure étant très difficile à relever, il est préférable de la vérifier sur un vêtement, le sujet étant chaussé.

Tour de ceinture.

Périmètre pris horizontalement immédiatement au-dessus de l'os du bassin.

Tour de tête.

Périmètre pris horizontalement 2 centimètres au-dessus des sourcils.

Longueur du pied.

Distance comprise entre l'extrémité du talon et l'extrémité du gros orteil.

Dans les cas visés au 1.2 ci-dessus justifiant un recours à la confection en « mesure industrielle » ou « sur mesures » à la place de la confection en série, la prise de mesure, qui est toujours manuelle, est complétée par les mesures suivantes :

Pour la veste :

  • carrure : double du développement de la ligne horizontale joignant le point de pliage du bras au niveau de l'aisselle jusqu'à l'épine dorsale (milieu du dos) ;

  • longueur taille-dos : distance mesurée le long du dos à partir de la 7e vertèbre cervicale (1re vertèbre située à la base du cou) jusqu'au point le plus creux de la taille ;

  • hauteur totale : distance mesurée le long du dos à partir de la 7e vertèbre cervicale jusqu'au bas de la veste (se reporter au guide du bien-aller pour chacun des effets).

Pour le pantalon :

  • longueur totale : mesure prise sur le côté depuis la position naturelle de la ceinture jusqu'au sol. Il convient de retrancher 3 centimètres si le sujet est chaussé. Il est préférable de vérifier cette mesure sur le sujet portant un pantalon ;

  • montant : distance comprise entre la longueur totale et la longueur d'entrejambe.

Pour la veste et le pantalon : tour de bassin : périmètre mesuré horizontalement au niveau le plus saillant des fesses.

2.2. La technique de la prise de mesure automatique (système SYMCAD).

La prise de mesure s'effectue à l'intérieur d'une cabine équipée d'appareils de vision numérique, le sujet étant photographié de face et de profil. Un opérateur, préalablement formé à l'emploi du système SYMCAD, donne les instructions nécessaires au personnel dont les mesures sont prises.

Le personnel se présente en slip ou en culotte et soutien-gorge, les bras légèrement écartés le long du corps. Il convient de ne pas fausser la saisie automatique ; c'est pourquoi les sous-vêtements amples doivent être proscrits ainsi que le port de tout objet tel que montre, bracelet ou boucle d'oreille. Le personnel féminin portant des cheveux longs remonte sa chevelure en chignon derrière la nuque et non pas au-dessus de la tête.

Le personnel reçoit à l'issue de l'opération de prise de mesure automatique une fiche individuelle sur laquelle figure le relevé des mesures corporelles associées aux effets du sac ou du trousseau qui doivent lui être délivrés. Les renseignements portés sur la fiche individuelle sont exploités par le personnel chargé des délivrances dans les salons d'habillement des services d'approvisionnement ou dans les magasins des unités. L'intéressé conserve la fiche individuelle visée ci-dessus qui lui sera demandée lorsqu'il renouvellera ou complétera son sac ou son trousseau.

La gestion des barèmes de définition des tailles par rapport à la morphologie de la population en service incombe au STCM. Celui-ci n'étant pas en mesure de constater les défauts de bien-aller, les salons d'habillement et les magasins des unités doivent prendre l'initiative de lui faire part des éventuelles mauvaises conceptions des effets qu'ils constatent lors des opérations de délivrance.

Le personnel militaire doit être averti de ses droits, les informations nominatives étant conservées sur une base de données informatiques en vue d'une exploitation statistique des données morphologiques du personnel masculin et féminin en service dans la marine.

2.3. Recommandation.

Quelle que soit la technique de prise de mesure adoptée, les essayages restent conseillés, en particulier pour les tenues de sortie.

3. Règles de délivrance.

La marine entretient dans les services d'approvisionnement du commissariat et dans certaines circonstances dans les unités des stocks d'effets du sac et du trousseau confectionnés en série. Ces effets, identifiés en nomenclature, doivent permettre de satisfaire les besoins de l'ensemble du personnel militaire de la marine. Toutefois, lorsque la morphologie du personnel l'exige, le service d'approvisionnement recourt à la confection en « mesure industrielle » ou « sur mesures », avec facturation au client au prix de nomenclature de l'effet correspondant identifié par la mention « taille exceptionnelle ».

S'agissant des effets dont le port est facultatif ou lorsque la morphologie de l'intéressé n'exige pas de recourir à la confection en « mesure industrielle » ou « sur mesures », celui-ci peut, comme indiqué au 1.2 ci-dessus, obtenir des effets réalisés selon ce type de confection. Les effets lui sont alors facturés au prix en vigueur pour chacun de ces types de confection (ces prix sont en principe fixés et ajustés dans les conditions prévues dans la convention bisannuelle liant chaque atelier de confection industrielle à la marine).

4. Guide du bien-aller.

Le personnel responsable de la délivrance des effets d'habillement dispose d'un « Guide du bien-aller » élaboré par le STCM et diffusé aux principales autorités de la marine par les soins de la direction centrale du commissariat de la marine (bureau « habillement, couchage, pavillonnerie »). Ce recueil illustré précise les conditions dans lesquelles doivent être effectuées les prises de mesure ainsi que le positionnement des effets, en particulier au niveau des extrémités de manche et de jambe. Il doit permettre d'éviter outre les erreurs, les fantaisies et vise à éliminer les divergences d'interprétation des règles de port des effets d'uniformes selon les ports ou les unités.

5. TEXTE ABROGE.

L'instruction no 455/M/CMa/3 du 30 août 1962 relative aux méthodes à suivre pour habiller correctement les marins est abrogée.

Pour le ministre de la défense et par délégation :

Le commissaire en chef, sous-direction logistique,

Pierre LAROCHE.