Préambule.

Cette circulaire a pour objet de définir le cadre d'exécution de la formation du certificat d'aptitude militaire élémentaire (CAME) des militaires du rang de la réserve opérationnelle (MDR/R). Elle fixe le programme de formation ainsi que les modalités de contrôle. Elle précise, en outre, les conditions d'attribution du certificat d'aptitude militaire élémentaire de réserve et les modalités de mise en formation.

1. Cadre général.

1.1. But.

La formation générale élémentaire (FGE) de réserve, a pour but premier de former les MDR/R pour tenir un poste d'encadrement, dans le cadre de la mission de l'unité d'appartenance, unité d'intervention de réserve (UIR) ou unité spécialisée de réserve (USR). Le descriptif de la formation figure en annexe I.

1.2. Généralités.

La formation générale élémentaire de réserve requiert une ancienneté et une expérience suffisantes ; elle est dispensée au minimum un an après l'obtention du certificat pratique réserve (cf. instruction de référence).

Placée sous la responsabilité des chefs de corps, elle est sanctionnée par l'attribution du CAME.

2. Principes pédagogiques.

2.1. Style de commandement.

Les cadres formateurs doivent impérativement appliquer le style de commandement prescrit par la « directive relative aux comportements dans l'armée de terre » et les principes de formation définis dans la directive relative à la formation militaire générale. Ils devront être exemplaires, soucieux du respect de la dignité humaine et chercheront à responsabiliser les MDR/R en formation en encourageant les initiatives. Il s'agit de leur inculquer, au-delà des règles fondamentales de rigueur, de disponibilité et d'ouverture d'esprit, les principes de comportement militaire indispensables à l'exercice de leur fonction :

• l'engagement individuel ;

• le souci du compte rendu ;

• l'esprit d'équipe.

2.2. Pédagogie.

Indissociable du style de commandement, la pédagogie à mettre en oeuvre est décrite dans le TTA 193. Les formateurs doivent ainsi employer les procédés adaptés aux savoir-être et savoir-faire à acquérir, afin d'atteindre les objectifs fixés en fin de formation.

L'instruction doit être dispensée de manière la plus réaliste possible ; l'accent sera porté dès le début sur une formation concrète, prenant place sur le terrain et privilégiant la formation du combattant. Elle vise notamment à mettre les MDR/R dans les conditions de leur service au quotidien. En outre, un effort sera porté sur l'étude de cas concrets, dans laquelle la réflexion des stagiaires sera guidée par les témoignages des instructeurs.

3. Objectif et contenu.

3.1. Objectif.

Après la formation initiale, dont l'objectif majeur est l'intégration du MDR/R dans la communauté militaire, le MDR/R suit une formation générale élémentaire qui doit lui permettre de tenir des fonctions d'encadrement d'une équipe dans son unité (UIR, USR ou dans le cadre du complément individuel).

Ces dernières fonctions seront celles d'aide-moniteur à l'instruction, de gradé de relève dans le cadre du service de garde et de permanence, de chef d'équipe au sein du groupe PROTERRE, de chef de bord d'un véhicule.

L'autorité de ce gradé repose sur l'exemplarité de son comportement, sur son sens des responsabilités et sur ses compétences professionnelles. La confiance qu'il doit obtenir de la part de ses subordonnés comme de ses supérieurs reste étroitement liée à son sens du respect de la personne et de la dignité humaine.

À cet effet, il s'agit de former :

Un gradé d'encadrement responsable par :

• une meilleure connaissance de l'institution militaire ;

• une bonne connaissance pratique des règlements ;

• l'acquisition de notions simples de pédagogie.

Un chef d'équipe compétent et sûr par :

• l'application stricte des règles de sécurité ;

• la maîtrise des missions dans le cadre des unités PROTERRE et des unités d'intervention de réserve ;

• la connaissance de la mise en oeuvre et de l'entretien des moyens du groupe.

Un modèle pour les autres MDR/R de réserve par :

• sa volonté de s'améliorer dans tous les domaines ;

• l'exemplarité de son comportement et son souci permanent des relations humaines ;

• sa disponibilité et sa volonté à supporter l'effort.

3.2. Contenu.

Le programme détaillé et les objectifs particuliers de la FGE sont précisés en annexe II. Le volume horaire est de soixante-seize heures. Les composantes de la formation sont les suivantes :

Composante.	Intitulé.	Pourcentage.
A	Formation au comportement militaire.	16
B	Formation à la mission opérationnelle.	55
C	Formation physique militaire et sportive.	16
D	Formation académique.
E	Formation administrative et technique.	3
F	Environnement de la formation.	10

 

4. Contrôle individuel.

4.1. Principe.

Afin de mesurer le niveau atteint par les stagiaires, de vérifier l'assimilation des connaissances et les aptitudes à tenir un poste de caporal ou brigadier, un système d'évaluation continue est associé à un contrôle final.

4.2. Modalités.

Les évaluations continues sont organisées en fonction de la progression hebdomadaire. Le contrôle final sera effectué selon les modalités précisées en annexe III. La note finale résulte de la moyenne arithmétique de la notation continue et du contrôle final. Une grille détaillant la nature des épreuves, les coefficients et les systèmes de notation figure en annexe III. Les coefficients sont uniques et s'appliquent à la fois à la notation continue et au contrôle final.

5. Le certificat d'aptitude militaire élémentaire.

5.1. Attribution.

Le certificat d'aptitude militaire élémentaire (CAME) est attribué par le chef de corps aux candidats qui ont obtenu aux épreuves une moyenne générale supérieure ou égale à 10 sur 20 et une note d'aptitude supérieure ou égale à 5 sur 20. Il est établi sur un imprimé dont le modèle est en annexe V. Le CAME est attribué à compter du dernier jour de la session d'examen.

L'original du certificat est remis au réserviste. Une photocopie est adressée à la région terre (RT) de gestion du réserviste pour mise à jour du dossier général et du dossier d'archives.

Le brevet d'aptitude de spécialité élémentaire (BASE) pourra être délivré, après au moins deux années passées sous ESR dans l'emploi, sur proposition du chef de corps, après vérification de ses qualifications [CAME et certificat d'aptitude technique élémentaire (CATE)] et de son aptitude.

Les détenteurs du BASE pourront être promus caporaux-chefs ou brigadiers-chefs conformément aux prescriptions de l'instruction de référence et des directives particulières de gestion.

Le titulaire du certificat délivré, au titre d'une formation suivie dans la réserve, ne peut se prévaloir d'une équivalence avec un diplôme, un brevet ou une attestation délivrés au titre d'une formation suivie dans l'armée d'active.

5.2. Gestion des échecs.

En cas de résultats insuffisants, la commission d'examen peut décider du redoublement d'un candidat ; dans le cas d'un deuxième échec, il appartient au chef de corps de réorienter les MDR/R concernés en fonction des examens détenus.

6. Mise en formation.

La mise en formation ainsi que l'organisation et la planification des stages sont du ressort des régions terre (RT).

7. Évaluation de l'action de formation.

7.1. Au sein de l'organisme qui a dispensé la formation.

L'évaluation directe est exercée par le commandant de l'organisme qui a dispensé l'enseignement. Il rend compte à la RT dont il dépend des résultats nominatifs et quantitatifs.

7.2. Au sein de la région terre.

La RT adresse au commandement de la formation de l'armée de terre (CoFAT) et à la direction du personnel militaire de l'armée de terre (DPMAT) les effectifs en début et fin de stage, les évolutions envisageables, les motifs d'échec à la formation et les renseignements statistiques sur l'âge, le sexe, la formation militaire suivie, l'origine socioprofessionnelle, la profession, le niveau scolaire et la situation familiale des stagiaires.