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Archivé ÉTAT-MAJOR DES ARMÉES : division organisation et logistique

DÉCISION N° 792/DEF/EMA/OL/2 relative à la tutelle des organismes interarmées relevant du chef d'état-major des armées.

Abrogé le 15 juillet 2015 par : DÉCISION N° 1318/DEF/EMA/PERF/BORG portant abrogation d'un texte. Du 22 avril 1998
NOR

La présente décision a pour objet de préciser les modalités d'exercice du commandement des organismes interarmées (OIA) placés sous l'autorité du chef d'état-major des armées (CEMA) dont la liste figure dans l'arrêté du 25 août 1993 (1) (titre II) portant organisation de l'état-major des armées (EMA).

1. Les organismes interarmées.

La création des OIA, leur mission, leur organisation, leurs modalités de fonctionnement ainsi que leur subordination organique aux différentes autorités de l'EMA, appelées « autorités de tutelle », sont fixées par des textes particuliers.

2. Les autorités de tutelle.

La liste des autorités de tutelle des organismes interarmées relevant directement du CEMA, ou par l'intermédiaire d'une autorité subordonnée, figure en ANNEXE I jointe.

3. Attributions de l'autorité de tutelle.

Vis-à-vis de l'OIA subordonné, l'autorité de tutelle :

3.1.

Est le point d'entrée unique pour l'état-major des armées :

  • l'OIA correspond avec l'EMA par l'intermédiaire de son autorité de tutelle à qui il incombe de juger de l'opportunité ou non de donner suite à la sollicitation et de l'adresser, au besoin, en interne à l'EMA, à l'autorité compétente pour traiter le sujet ;

  • l'autorité de tutelle est rendue destinataire pour information de tous documents adressés par l'EMA à son OIA subordonné ; selon les circonstances à apprécier cas par cas, son visa est recueilli lorsque le contenu des documents présentés à la signature du CEMA, du major général de l'état-major des armées (MGEMA) ou d'une autre autorité de l'EMA est susceptible d'affecter la mission, le fonctionnement normal, ou les ressources de l'OIA.

3.2.

Développe un dialogue de gestion (cf. point 4 ci-après) en déterminant, en concertation avec l'OIA, les objectifs principaux à atteindre à moyen terme (environ 5 ans) et d'une manière plus précise ceux de l'exercice annuel suivant.

3.3.

Veille à l'adaptation des textes régissant l'OIA et au besoin en demande ou propose la (ou les) modification(s) qu'il estime nécessaire(s).

3.4.

Informe l'OIA sur les affaires qu'il a à connaître.

3.5.

Porte à la connaissance du MGEMA ou du CEMA, avec avis circonstancié, les appréciations de leur niveau.

3.6.

Exerce « par ordre » du CEMA la surveillance administrative et technique visant à vérifier l'efficacité et l'opportunité des actes administratifs et de gestion (cf. point 5 ci-après), la composante « vérification de la régularité » de ces actes étant assurée par les directions locales de service (santé, essences, commissariat, génie, matériel ....) à qui le CEMA a délégué sa signature.

4. Dialogue de gestion.

Un dialogue de gestion est établi entre l'autorité de tutelle et l'OIA subordonné. Visant à piloter les activités et les projets, il repose sur une directive annuelle (un modèle commenté est donné en ANNEXE II jointe) fondée sur une concertation préalable ente les deux parties visant à fixer dans le cadre d'orientations générales, les objectifs concrets à atteindre pour l'exercice suivant et les conditions dans lesquelles leur évaluation sera réalisée.

Chaque année, dans le courant du premier quadrimestre, l'autorité de tutelle organise et préside un conseil de gestion au cours duquel :

  • l'OIA présente les résultats essentiels de l'exercice précédent ;

  • les écarts entre les objectifs fixés par la directive annuelle et les résultats atteints sont explicités et discutés.

À l'issue du conseil de gestion, un procès-verbal est établi et adressé à titre de compte rendu au MGEMA. Dans certains cas, un modificatif à la directive annuelle de l'exercice en cours peut se révéler nécessaire pour tenir compte des enseignements tirés du conseil de gestion.

5. La surveillance administrative et technique.

La composante « opportunité » de la surveillance administrative et technique des OIA est exercée par l'autorité de tutelle (2) pour le compte du CEMA. Elle consiste à vérifier que :

  • la mission confiée à l'OIA est assurée ;

  • les moyens mis en œuvre pour la réaliser sont adaptés (ni trop justes, ni excessifs) ;

  • les fonctions logistiques et techniques sont remplies dans les conditions propres à assurer et à maintenir la disponibilité opérationnelle de l'OIA, conformément aux règlements logistiques et techniques, et selon les normes de sécurité ;

  • les actes de gestion sont opportuns.

L'exercice de cette attribution suppose en général un (ou des) visite(s) sur site dont l'organisation et la fréquence est laissée à l'appréciation de l'autorité de tutelle (une visite annuelle paraît un optimum).

6. La cellule d'évaluation de l'état-major des armées.

Outre sa mission actuelle, la cellule d'évaluation de l'EMA (3) pourra être sollicitée par les autorités de tutelle pour les assister sur le plan méthodologique et dans leur action de contrôle sur site. Elle pourra les conseiller pour la rédaction de leurs directives annuelles et pour la mise au point de ratios et d'indicateurs d'appréciation de fonctionnement des OIA.

Elle prendra à son compte, en liaison étroite avec les autorités de tutelle et les OIA, la planification, la préparation, le pilotage des conseils de gestion et la rédaction du procès-verbal de séance.

7. Mesures transitoires.

Les premiers conseils de gestion se dérouleront dans le courant du premier trimestre 1999. Les autorités de tutelle prendront les dispositions nécessaires pour orienter sans délai l'action des OIA subordonnés et prendre en compte progressivement les dispositions décrites précédemment pour être en mesure d'exercer sans restriction leurs attributions.

Pour la ministre de la défense et par délégation :

Le général d'armée, chef d'état-major des armées,

Jean-Pierre KELCHE.

Annexes

ANNEXE I. Liste des autorités de tutelle des organismes interarmées relevant du chef d'état-major des armées.

Organismes interarmées.

Autorité de tutelle.

Direction du renseignement militaire (DRM) (administration centrale).

Major général de l'état-major des armées.

CFIII.

Directeur du renseignement militaire.

CIREM puis CF 3 E.

Directeur du renseignement militaire.

EIREL.

Directeur du renseignement militaire.

UIAH.

Directeur du renseignement militaire.

DAT.

Directeur du renseignement militaire.

État-major interarmées de planification opérationnelle (EMIA).

Major général de l'état-major des armées.

Inspecteur de la défense opérationnelle du territoire (IDOT).

EMA/sous-chef d'état-major « opérations ».

Collège interarmées de défense (CID).

EMA/sous-chef d'état-major « plans ».

Centre des hautes études militaires (CHEM).

EMA/sous-chef d'état-major « plans ».

Commandement des opérations spéciales (COS).

EMA/sous-chef d'état-major « opérations ».

Centre géographique interarmées (CGIA).

EMA/emploi.

Centre d'identification des matériels de défense (CIMD).

EMA/OL.

Centre interarmées du réseau « Socrate » (CIRSO).

EMA/TEI.

Centre de soutien informatique des armées (CSIA).

EMA/TEI.

Commissariat aux sports militaires (CSM).

EMA/emploi.

École interarmées des sports (EIS).

EMA/emploi.

États-majors interarmées outre-mer (EMIA-OM).

COMSUP/COMFOR.

Établissement de production de données géographiques (EPDG).

EMA/emploi.

Unité française de vérification (UFV).

EMA/MA.

Base de transits interarmées (BTI).

EMA/COIA.

Bureau national militaire des fréquences (BMNF).

EMA/TEI.

Agence nationale de distribution et de comptabilité (ANDC).

EMA/TEI.

Centre de gestion automatisée de fréquence et de compatibilité électromagnétiques (CGAFCEM).

EMA/TEI.

Échelon NEDEX.

EMA/emploi.

Équipe de marque Socrate.

EMA/TEI.

Équipe de marque Syderec.

EMA/TEI.

Équipe de marque Hélios.

EMA/ESPACE.

Commissariat aux transports (COMIGETRA).

EMA/OL.

Commissariat aux entreprises de travaux publics et de bâtiments (CETPB).

EMA/OL.

Commissariat aux télécommunications de défense (CTD).

EMA/TEI.

Service national des oléoducs interalliés (SNOI).

EMA/OL.

 

ANNEXE II. Modèle de directive particulière annuelle à adresser aux organismes interarmées.

1 Orientations générales.

« Définir les objectifs à atteindre à terme. »

Rappeler succinctement les grandes orientations générales fixées par l'OIA à moyen terme (environ 5 ans).

Si les grandes orientations n'ont pas encore été déterminées, c'est sans doute le moment « d'amorcer la réflexion » et dire (après concertation avec l'OIA) ce que l'on attend de lui à terme dans les domaines que l'on estime importants. Si l'on n'a rien à dire, il est peut-être temps de s'interroger sur la raison d'être de l'organisme considéré.

2 Bilan de l'exercice précédent.

« Où en sommes-nous ? »

Faire le point sur les résultats obtenus au cours de l'exercice précédent et tirer les enseignements de l'analyse de ces résultats.

Pour les objectifs atteints, préciser ceux qui ont été dépassés, pour ceux qui n'ont pas été atteints, préciser les difficultés rencontrées (écarts entre ce qui était prévu et les résultats), les raisons de ces difficultés et les moyens à mettre en œuvre pour y remédier.

Ici encore, il est possible que des objectifs concrets n'aient pas été fixés à l'OIA en début d'exercice, mais rien n'interdit de se « réjouir » de la réalisation de ce qui n'a pas été prévu, cette situation ne peut, toutefois, se reproduire tous les ans.

3 Objectifs concrets à atteindre au cours de l'exercice.

3.1

Préciser les efforts « majeurs » que l'on voudrait que l'OIA réalise au cours de l'exercice dans les domaines suivants (cette liste n'est pas limitative, ne retenir évidemment que les domaines pour lesquels l'OIA est concerné) :

  • l'activité spécifique de l'OIA ;

  • le personnel (formation, recrutement....) ;

  • le budget (T III, T V) et les principaux investissements ;

  • l'infrastructure (travaux d'entretien, d'amélioration, travaux neufs) ;

  • les matériels en dotation (entretien....) ;

  • les études, la rédaction de nouveaux documents ou textes divers ....

3.2

Arrêter les critères qui seront retenus pour évaluer objectivement les résultats de l'action de l'OIA au cours de l'exercice (indicateurs, radios ...).

Pour une première directive annuelle, ces critères n'existent peut-être pas, il faut donc les imaginer. Dans certains cas, leur définition sera évidente, dans d'autres cas il faudra procéder par itérations successives, par tâtonnements. En concertation avec l'OIA, il est sans doute possible de trouver un moyen de mesurer le niveau de réalisation d'un objectif. Si ce moyen défini en commun se révèle à l'usage perfectible, rien n'interdit de faire (à plusieurs reprises si nécessaire), il faut accepter « le droit à l'erreur » et ne pas vouloir à tout prix rechercher « la perfection » qui de toute manière n'apportera pas toujours un « plus ».

3.3 Fixer les échéances et les modalités de contrôle.

Certains objectifs ne peuvent être évalués qu'en fin d'exercice, d'autres au contraire doivent être suivis périodiquement pour permettre à temps une correction en cas de dérive.

Il est donc nécessaire, parfois, de fixer des rendez-vous intermédiaires (mensuels, trimestriels, semestriels ...) pour s'assurer que la tendance est conforme aux prévisions et dans le cas contraire, prendre, sans délai, les mesures qui s'imposent.

Il convient par ailleurs de préciser à l'OIA la forme que prendra le contrôle :

  • un compte rendu écrit sous forme libre ? Selon un format prédéterminé ? À quelles échéances ? Il est souhaitable que l'OIA sache comment son action sera évaluée pour qu'il s'y prépare dans la sérénité, sans avoir à redouter, à tort ou à raison, « l'imprévisibilité » de son chef ;

  • une visite sur site de l'autorité de tutelle ? Quand ? Selon quelles modalités ?

La première directive annuelle ne sera, sans doute, pas facile à rédiger. Il n'en demeure pas moins qu'elle se révèle aujourd'hui nécessaire. Dans la logique de la démarche du « pilotage de l'action », l'autorité de tutelle qui n'est pas seule, peut (ou doit ?) se concerter avec l'OIA pour mettre au point ce document qui, de toute façon, sera appelé à évoluer avec le temps.

L'objectif n'est pas de « contrôler pour sanctionner » mais de « maîtriser pour améliorer et évoluer sereinement ».

Il n'y a aucune raison d'agir dans l'urgence, mais il est urgent de commencer à faire les premiers pas (les plus difficiles) pour s'engager dans un processus fondé sur le pragmatisme, la confiance et la concertation. Il n'est pas nécessaire pour cela d'imaginer, dès l'origine, des critères très sophistiqués, mais de faire appel dans une première approche au simple bon sens, il sera toujours possible, avec l'expérience, d'affiner les « outils » aussi rudimentaires soient-ils.