ARRÊTÉ relatif aux conditions requises pour la préparation des produits sanguins.
Du 02 mai 1959NOR
1.
Les conditions minimales requises pour la préparation et la conservation du sang conservé, du plasma liquide, du plasma sec, des globules rouges, des gammaglobulines, de l'albumine, du fibrinogène et des sérums-tests pour les groupages sanguins sont fixés ci-après :
2.
2.1. Contenu
Sang conservé.
2.2.
Le sang destiné à être utilisé sous forme de sang conservé doit être recueilli aseptiquement dans un récipient stérile contenant une solution anticoagulante ou, dans certains cas particuliers, un produit anticoagulant.
La solution, citratée acide, avec ou sans glucose, isotonique et d'un pH acide (5 à 5,5) doit être telle qu'elle empêche la coagulation du sang, permette la conservation des érythrocytes et réduise au maximum les lésions dites « de conservation » ; son volume ne doit pas excéder 25 p. 100 de celui du sang humain total recueilli dans le flacon. L'addition de toute substance antiseptique ou bactériologique est proscrite.
2.3.
Le sang ainsi recueilli doit être conservé à une température supérieure à 0 ° et inférieure à 6 ° (3 à 4 ° en moyenne) jusqu'à son utilisation.
La durée de la conservation ne doit pas excéder douze jours à partir du jour du prélèvement si la solution anticoagulante ne contient pas de glucose et vingt et un jours si elle en contient.
2.4.
Conformément aux dispositions de l'article 5 de l'arrêté du 28 mai 1956, il est procédé, à l'occasion de chaque prélèvement de sang, à la détermination du groupe sanguin du donneur.
Cette recherche doit comprendre :
A. La détermination du groupe dans le système A, B, O, par l'étude des antigènes globulaires au moyen des sérums-tests et celle des agglutinines sériques au moyen des globules tests.
B. La détermination du groupe du système Rh, qui doit être effectuée de telle façon que les sangs identifiés Rh négatifs soient bien dépourvus des antigènes D-C et si possible E.
2.5.
Chaque flacon doit être pourvu d'une étiquette mentionnant, outre le nom du produit — sang humain conservé — et les indications énumérées à l'article 3 de l'arrêté du 24 janvier 1953 :
le nom, l'adresse et le numéro de téléphone de l'établissement agréé de transfusion sanguine responsable ;
la date du prélèvement et la date de péremption ;
un numéro de référence ;
le groupe du système A, B, O ;
le groupe du système Rh ;
éventuellement, en présence d'anticorps, anti A ou anti B hémolitiques, la mention « transfusion iso-groupe seulement » ;
les conditions de conservation.
De plus, le flacon doit être accompagné d'un tube-pilote solidement fixé.
2.6.
Pour qu'un centre ou un poste de transfusion sanguine puisse délivrer du sang conservé, il convient que l'ordonnance médicale comporte la mention du groupe sanguin du receveur.
Dans la négative :
s'il y a extrême urgence, il sera délivré du sang O Rh négatif ;
sinon, le centre ou le poste exigera, avant toute délivrance de sang conservé, soit l'indication du groupe sanguin du receveur, soit la production d'un échantillon du sang du receveur.
L'épreuve de comptabilité directe entre le sérum du receveur et les globules du sang qui lui est destiné est recommandée chaque fois que la transfusion ne présente pas un caractère d'urgence, et plus spécialement lorsque le malade a déjà été transfusé.
2.7.
La méthode visée par l'article 5 du décret du 24 janvier 1953 (et décrite dans une annexe au présent arrêté) pour le dosage de l'hémoglobine dans le sang conservé est la méthode de Salhi.
2.8. Contenu
Globules rouges.
2.9.
Les suspensions de globules rouges sont obtenues à partir de flacons de sang conservé préparé dans les conditions fixées aux articles précédents.
Chaque flacon de sang doit être centrifugé au plus tard dans les trois jours qui suivent le prélèvement. Le plasma surnageant est décanté en circuit stérile et sous pression d'air filtré (ou d'azote filtré).
Pour certaines applications thérapeutiques, les globules rouges obtenus en suspension concentrée pourront être lavés dans une solution isotonique ; ils sont dits alors « globules lavés ».
2.10.
Les suspensions globulaires sont conservées à une température supérieure à 0 ° et inférieure à 6 ° (3 ° à 4 ° en moyenne) jusqu'à leur utilisation. Bien que la durée de conservation soit de huit jours à partir du jour du prélèvement, il y a intérêt à utiliser le plus rapidement possible les suspensions globulaires.
2.11.
Chaque flacon de suspensions globulaires doit être muni d'une étiquette mentionnant, outre le nom du produit — suspensions de globules rouges humains — (complété le cas échéant par le mot « lavés »), les indications énumérées à l'article 6 de l'arrêté du 24 février 1953 et celles portées aux paragraphes 2 et suivants de l'article 5 du présent arrêté.
2.12.
Les dispositions des articles 6 et 7 ci-dessus relatives à la délivrance du sang conservé et au dosage de l'hémoglobine dans le sang sont applicables à la délivrance des « suspensions de globules rouges » et au dosage de l'hémoglobine dans ce produit.
3.
3.1. Contenu
Plasma liquide.
3.2.
Le plasma liquide doit être préparé dans les quinze jours qui suivent le prélèvement du sang.
Les plasmas provenant de plusieurs flacons de sang conservé peuvent être recueillis dans un même récipient à la condition que le volume total du mélange n'excède pas cinq litres.
Tout transvasement du plasma doit être fait par décantation sous pression.
L'adjonction d'un antiseptique est proscrite si le plasma doit être desséché.
3.3.
Pour chaque lot de plasma liquide, il doit être procédé :
à un contrôle de stérilité ;
à la vérification du taux des anticorps agglutinants ;
au dosage du taux des protéines.
3.4.
Le plasma liquide réparti en flacons stériles, obturés de façon à exclure la pénétration de tout micro-organisme, est conservé soit à l'état congelé, soit à l'état liquide et alors après stérilisation, par adjonction d'un antiseptique, à l'abri de la lumière et à une température inférieure à 20 °.
3.5.
Chaque flacon de plasma liquide doit être muni avant délivrance à l'utilisateur d'une étiquette portant le nom du produit — plasma humain liquide — et les indications énumérées à l'article 4 de l'arrêté du 24 janvier 1953 :
le nom, l'adresse et le numéro de téléphone de l'établissement agréé de transfusion sanguine qui a préparé le produit ;
la date de préparation et la date de péremption ;
un numéro de référence.
3.6.
Les méthodes visées par l'article 5 du décret du 24 janvier 1953 et décrites dans une annexe au présent arrêté sont :
pour le dosage de l'hémoglobine dans le plasma, la méthode de Storck et Ardry ;
pour le dosage des protéines dans le plasma, la méthode de Fleury et Eberhard par évaluation photométrique de l'intensité de la réaction de Biuret.
3.7. Contenu
Plasma sec.
3.8.
Le plasma sec est obtenu par lyophilisation du plasma liquide pratiquée aseptiquement et doit répondre aux conditions suivantes : la dénaturation des protéines doit être évitée et la dissolution totale du produit final dans un volume d'eau égal au volume de liquide à partir duquel la substance a été préparée doit se produire en moins de deux minutes, après agitation légère du flacon.
3.9.
A la fin de chaque cycle de dessiccation, les contrôles suivants doivent être effectués sur un flacon témoin :
vérification de la non-dénaturation du produit ;
recherche du taux d'humidité résiduelle ;
dosage du taux des protéines ;
vérification du pH ;
contrôle de stérilité.
3.10.
Le plasma sec doit être conservé (à une température inférieure à 25 °) à l'abri de la lumière dans un flacon stérile (sous vide ou atmosphère d'azote) obturé de façon à exclure la pénétration de tout micro-organisme, et autant que possible toute humidité.
Chaque flacon de plasma sec doit être délivré accompagné du solvant nécessaire à la reconstitution d'un plasma liquide isotonique.
3.11.
Chaque flacon de plasma sec doit être muni d'une étiquette mentionnant, outre le nom du produit — plasma humain desséché — et les indications énumérées à l'article 5 de l'arrêté du 24 janvier 1953 :
l'adresse et le numéro de téléphone du centre de transfusion sanguine et de dessiccation producteur ;
les dates de préparation et de péremption ;
les conditions de conservation.
Le flacon de solvant doit être muni d'une étiquette indiquant : le nom, l'adresse et le numéro téléphonique du centre de dessiccation, fournisseur du flacon de plasma correspondant.
La nature et la quantité du solvant contenu dans le flacon.
3.12.
Les méthodes visées par l'article 5 du décret du 24 janvier 1953 et décrites dans une annexe au présent arrêté sont :
pour le dosage de l'hémoglobine et le dosage des protéines dans le plasma, celles qui ont été fixées à l'article 16 ci-dessus ;
pour le dosage de l'humidité résiduelle, l'absorption par l'anhydride phosphorique de l'eau plasmatique résiduelle.
4.
4.1. Contenu
Albumine.
4.2.
L'albumine est obtenue à partir d'un plasma stérile dont la teneur en hémoglobine doit être inférieure à 200 mg par litre.
Le procédé de préparation doit être tel que le produit final satisfasse aux conditions prescrites à l'article 3 du décret du 15 mars 1954 ainsi qu'à celles qui sont énumérées ci-après.
L'albumine, après addition de stabilisateur convenable doit être chauffée en cours de préparation à l'état liquide à 60 ° avec une tolérance de plus ou moins 0,5 ° pendant dix heures.
L'addition de toute substance antiseptique ou bactériostatique est proscrite.
4.3.
La teneur en protéines doit être d'au moins 90 p. 100 pour le produit final lyophilisé, et d'au moins 20 p. 100 pour le produit final en solution. Parmi ces protéines, 85 p. 100 au moins doivent être de l'albumine.
Le taux de sodium ne doit pas excéder 0,030 g de sodium par gramme de protéines.
Le pH de la solution diluée à 1 p. 100 de protéines dans du sérum physiologique doit être de 6,9 (+ ou - 0,4).
Le produit final doit être stérile et apyrogène. A l'état sec il doit présenter un taux d'humidité résiduelle inférieur à 1 p. 100.
L'albumine humaine dite purifiée et « pauvre en sel » doit contenir au moins 95 parties d'albumine pour 100 parties de protéines totales et sa teneur en sodium doit être inférieure à 0,015 g de sodium par gramme de protéines.
4.4.
L'albumine à l'état sec est conservée à une température inférieure à 20 ° et à l'abri de la lumière sous atmosphère d'azote ou dans le vide, dans un récipient stérile, obturé de façon à exclure la pénétration des micro-organismes et autant que possible l'humidité.
L'albumine en solution est conservée à une température de 2 ° à 4 ° à l'abri de la lumière, dans un récipient stérile de façon à exclure la pénétration des micro-organismes.
4.5.
Chaque récipient est muni d'une étiquette mentionnant, outre le nom du produit — albumine humaine injectable standard ou purifiée — et les indications énumérées à l'article 3 de l'arrêté du 24 janvier 1956.
Le nom, l'adresse et le numéro téléphonique du centre producteur.
La taux maximal de sodium contenu dans le produit.
Les conditions de conservation.
Si le produit final est liquide, la mention « à injecter seulement si le liquide est clair et sans dépôt ».
Si le produit final est sec, la mention « à injecter immédiatement après dissolution ».
4.6.
La méthode visée par l'article 4 du décret du 15 mars 1954 est l'électrophorèse optique, pratiquée en migration libre.
4.7. Contenu
Gamma-globuline.
4.8.
Les gamma-globulines non spécifiques doivent être obtenues à partir de sang provenant d'au moins 1 000 donneurs.
L'addition d'un antiseptique de type mercuriel et d'un stabilisant non toxique est tolérée au cours de la préparation.
4.9.
Le produit sec d'un taux d'humidité résiduelle inférieur à 1 p. 100 doit être complètement soluble dans une quantité d'eau suffisante pour obtenir une solution à 10 p. 100.
La solution injectable doit être limpide, une coloration jaune plus ou moins foncée est tolérée, la viscosité du produit doit permettre l'injection de la solution à 16,5 p. 100 à travers une aiguille d'un calibre de 12/10e à 15/10e.
Le pH de la solution de gamma-globuline diluée à 1 p. 100 dans du sérum physiologique doit être de 6,8 (+ ou - 0,4). Le produit final doit être stérile et apyrogène.
4.10.
La gamma-globuline à l'état sec est conservée à l'abri de la lumière, à une température inférieure à 20 °, sous atmosphère d'azote ou dans le vide dans un récipient stérile, obturé de façon à exclure la pénétration des micro-organismes et autant que possible l'humidité.
La gammaglobuline à l'état liquide est conservée à l'abri de la lumière, à une température de 2 ° à 4 ° dans un récipient stérile obturé de façon à exclure la pénétration des micro-organismes.
4.11.
Chaque récipient est muni d'une étiquette mentionnant, outre le nom du produit — gamma-globuline d'origine humaine — et les indications énumérées à l'article 2 de l'arrêté du 24 janvier 1956.
Les conditions de conservation, la mention « à ne pas utiliser en injections intraveineuses » et si le produit final est sec, le volume et la composition du solvant complété par « à injecter immédiatement après dissolution ».
4.12.
La méthode visée par l'article 4 du décret du 15 mars 1965 est l'électrophorèse optique pratiquée en migration libre.
4.13.
Le fibrinogène est préparé à partir d'un mélange de plasmas stériles, le sang ayant été centrifugé aussi rapidement que possible après son prélèvement.
L'addition durant la préparation de toute substance antiseptique ou bactériostatique est proscrite.
4.14.
Le taux d'humidité résiduelle du produit sec ne doit pas être supérieur à 1 p. 100. La dissolution du produit doit être totale en trois à cinq minutes après l'addition d'une quantité convenable d'eau distillée, un léger trouble est toléré.
L'aspect du produit sec doit être celui d'une poudre blanche ou légèrement colorée en rose.
Le pH de la solution à 2 p. 100 dans l'eau distillée est de 6,6 (+ ou - 0,4).
Le produit final doit être stérile, apyrogène et non toxique.
4.15.
Le fibrinogène humain est placé dans une atmosphère d'azote ou dans le vide, dans un récipient stérile, obturé de façon à exclure la pénétration des micro-organismes et, autant que possible, l'humidité, il est protégé de la lumière et conservé entre 4 ° et 10 °.
4.16. Contenu
Fibrinogène.
4.17.
Chaque récipient doit être muni d'une étiquette mentionnant le nom du produit — fibrinogéne d'origine humaine — et les indications énumérées à l'article 4 de l'arrêté du 24 janvier 1956 :
le volume et la composition du solvant ;
les conditions de conservation ;
que le produit doit être utilisé immédiatement après sa reconstitution par addition de solvant.
4.18.
Les méthodes visées par l'article 3 du décret du 24 janvier 1956 et décrites dans une annexe du présent arrêté sont la méthode de Kjeldalh pour le dosage des protéines totales, le dosage du fibrinogène étant effectué par coagulation et pesée.
5.
5.1. Contenu
Sérums-tests d'origine humaine pour la détermination des groupes sanguins.
5.2.
Les sérums-tests d'origine humaine pour les groupages sanguins sont obtenus à partir du sang prélevé chez des sujets dont le sérum possède les anticorps appropriés et dans les conditions fixées par l'arrêté du 28 mai 1956. Toutefois, par dérogation aux dispositions de l'article 10 de l'arrêté susvisé, il pourra être procédé exceptionnellement à un prélèvement chez l'accouchée de moins de six mois.
5.3.
Les conditions de spécificité, d'avidité et de titre, de stabilité, de conservation et de coloration exigées des sérums-tests sont décrites dans l'instruction annexée au présent arrêté.
La délivrance des sérums-tests sous forme de doses uniques est interdite de manière à ce que l'utilisateur puisse vérifier la spécificité et l'efficacité des sérums au moyen de témoins positifs et négatifs.
5.4.
Chaque flacon ou ampoule de sérum-test doit être muni d'une étiquette mentionnant :
le nom et l'adresse de l'établissement producteur ;
la désignation du sérum dans les conditions fixées par l'article 2 du décret du 27 mars 1959, ainsi que la mention de l'origine de l'anticorps (sérum humain) ;
le numéro du lot ;
la date de préparation et la date de péremption ;
les conditions de conservation.
S'il s'agit d'un sérum-test à l'état sec, le volume et la composition du solvant.
L'étiquette des sérums-tests colorés doit être de la teinte donnée au sérum-test.
Une notice doit accompagner chaque échantillon de sérum, elle doit préciser l'origine humaine et l'anticorps, sa nature, son mode d'action, la technique d'utilisation, le mode de conservation correspondant à la date limite mentionnée par l'étiquette.
5.5.
L'établissement producteur devra conserver pour chaque lot de sérums-tests mis en circulation un échantillon témoin qui servira aux contrôles nécessaires en cours de préparation et jusqu'à péremption.
Annexes
ANNEXE I. Instruction relative aux méthodes de contrôle.
I Dosage de l'hémoglobine dans le sang conservé et dans les suspensions de globules rouges par la méthode de Salhi.
L'hémoglobine est libérée des globules et transformée en hématine acide par dilution du sang ou de la suspension globulaire dans de l'acide chlorhydrique décinormal. Le taux de dilution peut varier de 1 à 2 p. 100. Après agitation, attendre quinze minutes pour faire la lecture colorimétrique.
L'appareil de lecture utilisé est soit un colorimètre avec étalon de verre coloré, soit une photocolorimètre — quel que soit l'appareil utilisé, il doit être correctement étalonné avec un échantillon de sang dont la teneur en hémoglobine a été déterminée de façon précise par le dosage du fer globulaire — un tel étalonnage doit être périodique, il sera effectué au minimum tous les trois mois.
La méthode de référence pour doser le fer globulaire est le tirage molybdomangano-métrique (procédé de Fontès et Thivolle, modifié par Fleury et Marque).
Incinérer une quantité connue de sang ou de globules en présence de nitrate de magnésium jusqu'à cendres blanches ; dissoudre dans de l'acide chlorhydrique concentrée incolore (dépourvu de fer), réduire le fer à l'état ferreux en agitant en présence de mercure pur, mélanger à du réactif molybdique. Le liquide obtenu a une coloration bleue. Titrer avec une solution de permanganate de potassium N/400 jusqu'à décoloration : 1 cm3 de cette solution correspondant à 0,14 milligramme de fer.
Le poids de l'hémoglobine est déduit de celui du fer en multipliant ce dernier par le coefficient 304,4 (une molécule d'hémoglobine pesant 68 000 grammes contient 4 atomes de fer, soit 223,4 grammes de fer).
II Dosage de l'hémoglobine dans le plasma par la méthode de Storck et Ardry.
Ce procédé est basé sur l'action peroxydasique de l'hémoglobine.
A 0,5 cm3 de plasma, on ajoute 2 cm3 de réactif PRP (pyridine 9 cm3, résorcine 1 gramme, pyramidon 5 grammes, alcool à 95 ° q.s.q. 100 cm3) puis 1,5 cm3 de réactif acéto-alcoolique (acide acétique 8 cm3, alcool à 95 ° q.s.q. 100 m3) puis 1 cm3 d'eau oxygénée à 0,6 p. 100. Agiter par retournement, diluer à 1/2, filtrer. Lire au photomètre à 535 millimètres en réglant le témoin à 100 p. 100 de transmission. Le témoin est obtenu en traitant 0,5 cm3 de plasma de la même façon, mais en remplaçant l'eau oxygénée par de l'eau distillée.
La lecture photométrique est étalonnée au moyen d'une solution d'hémoglobine titrée par dosage du fer selon la méthode molybdomanganométrique de Fontès et Thivolle modifiée par Fleury et Marque.
III Dosage des protéines dans le plasma par la méthode de Fleury et Eberhard par évaluation photométrique de l'intensité de la réaction de Biuret celle-ci étant pratiquée sur du plasma dilué au vingtième en chlorure de sodium isotonique, au moyen du réactif de Gornall.
L'étalonnage du photomètre doit être réalisé par un plasma dont les protéines auront été déterminées d'une façon précise par azométrie selon la méthode de Kjeldahl ci-après décrite. (Le poids des protéines étant obtenu en multipliant par 6,25 le poids de l'azote protéinique).
L'azote total est déterminé de la façon suivante :
Un demi-centimètre cube de plasma est prélevé dans un ballon de Kjeldahl, et additionné de 2 cm3 d'acide sulfurique concentré, et de 200 milligrammes de mélange de Dumazert (sélénite de mercure 1 gramme, sulfate acide de potassium fondu et pulvérisé 24 grammes). On fait la destruction d'une façon habituelle. On distille l'ammoniaque formé dans l'appareil de Parnas-Wagner en le recueillant sur 5 cm3 de So4H2n/10.
On titre l'excès d'acide sulfurique par de la soude n/10 en présence de rouge de méthyle.
Pour déterminer l'azote non protéique, on mélange dans un petit verre 2 cm3 de plasma avec 2 cm3 d'acide trichloracétique à 20 p. 100 et on filtre, on prélève 2 cm3 de filtrat et on y dose l'azote exactement comme décrit plus haut, sauf que l'ammoniaque distillé est recueilli sur SO4H2/70 (au lieu de n/10) et le titrage par retour fait avec de la soude n/70 (au lieu de n/10).
La différence des deux titrages, rapportée à 100 cm3 de plasma, permet de calculer la teneur en azote protéique du plasma, on multiplie ce résultat par 6,25 pour avoir la teneur du plasma en protéines, exprimée en grammes par 100 cm3.
IV Dosage de l'humidité résiduelle dans le plasma sec par l'absorption par l'anhydride phosphorique de l'eau plasmatique résiduelle sous une pression de 0,1 milligramme Hg pendant vingt-quatre heures.
Description de la méthode :
Un flacon à tare, de 60 millimètres de diamètre bouchant à l'émeri, préalablement lavé au mélange sulfochromique et rincé à l'eau distillée, est soigneusement séché pendant une heure à l'étuve à 100 °, son couvercle étant séparé de lui. Le flacon bouché est ensuite refroidi dans un dessiccateur en présence d'anhydride phosphorique puis il est pesé à 0,5 milligramme près. Un gramme environ de plasma est introduit dans le flacon qui est ensuite bouché et pesé à 0,5 milligramme près.
Le flacon est débouché, recouvert d'une membrane de soie à bluter ou de nylon tissé, puis porté dans un dissiccateur en présence d'anhydride phosphorique pendant vingt-quatre heures sous une pression de 0,1 millimètre Hg. Celle-ci est réalisée sous une cloche à vide en relation avec une pompe à vide. Le flacon est débarrassé de sa membrane, puis pesé à nouveau à 0,5 milligramme près. La perte de poids correspond à l'humidité résiduelle de la prise d'essai ; elle est rapportée à 100 grammes du produit sec initial.
V Dosage du fibronogène coagulable par coagulation et pesée.
Préparer 2,5 cm3 d'une solution contenant 2 p. 100 de protéine. La diluer avec 50 cm3 de tampon au véronal sodique de force ionique 0,154, pH 7,3. Ajouter 0,25 cm3 d'une solution de thrombine contenant 100 unités thrombiques par centimètre cube. Laisser le mélange coaguler à 37 °C. Le caillot doit être cohérent, compact et translucide. Au bout de trente minutes recueillir le coagulum sur une baguette rodée, essorer le caillot sur un papier filtre, non pelucheux, le sécher six heures dans une étuve à 100 °C. Peser rapidement.
ANNEXE II. Instruction relative aux serums-tests d'origine humaine.
A) CONDITIONS APPLICABLES À TOUT SÉRUM TEST.
1. Spécificité.
Un sérum-test doit agglutiner tous les échantillons de sang qui contiennent l'agglutinogène homologue de l'anticorps mentionné sur l'étiquette. Dans les conditions de technique recommandées par le laboratoire qui l'a préparé, il ne doit agglutiner que ceux-là.
Le laboratoire producteur doit vérifier l'absence :
a). De propriétés hémolytiques ;
b). D'anticorps spécifiques d'agglutinogènes de groupes différents de ceux mentionnés sur l'étiquette, s'ils sont capables de se manifester dans les conditions de technique recommandées pour l'emploi ;
c). D'anticorps non spécifiques, agissant à froid ou à chaud ;
d). De produits bactériens pouvant amener une panagglutination ;
e). De pseudo-agglutination par formation de rouleaux et doit éliminer les lots défectueux.
2. Avidité et titre.
Le titre se mesure en effectuant des dilutions, en progression géométrique de raison 2, du sérum à étudier, dans un milieu approprié. On ajoute à chacune de ces dilutions un volume égal d'une suspension de globules rouges. Le titre est la réciproque du chiffre de la dernière dilution qui donne lieu à une agglutination visible à l'œil nu.
L'avidité se mesure par le temps d'agglutination, sur plaque, d'un échantillon de globules rouges par le sérum examiné et part l'intensité de cette agglutination.
3. Stabilité.
On entend par stabilité la durée pendant laquelle un sérum-test conserve les qualités requises d'avidité et de titre. Elle varie suivant le mode de conservation.
4. Conservation.
Les sérums peuvent être conservés à l'état liquide ou desséché après lyophilisation. Les sérums secs doivent contenir moins de 1 p. 100 d'humidité.
Les sérums liquides sont conservés à 4 °C pendant un an au maximum, les sérums secs à 20 °C, pendant deux ans au maximum. La stérilité des sérums-tests peut être assurée par l'adjonction de tout produit qui ne nuise ni à l'avidité, ni à la spécificité de leur anticorps.
5. Coloration.
Chaque sérum-test peut être différencié par une couleur. Le colorant utilisé doit rester sans action sur les propriétés agglutinantes.
B) CONDITIONS PARTICULIÈRES À CHAQUE CATÉGORIE DE SÉRUMS-TESTS.
1. Sérums-tests pour le groupage A, B, O (anti-A, anti-B, anti-A + B).
- 2.
a). Avidité et titre : l'avidité est mesurée à la température de 15 à 20 °C, sur plaque, en mélangeant une goutte de sérum-test et une goutte de même volume de suspension globulaire à 10 p. 100. Le milieu de suspension dépend de la technique conseillée par le laboratoire. Le temps écoulé entre le moment du mélange et celui de l'apparition des premiers agglutinats visibles à l'œil nu constitue le « temps d'agglutination ». Cette mesure doit être faite par deux opérateurs au moins, en prenant la moyenne du chiffre obtenu par chacun d'eux.
Le titre est mesuré à la même température, suivant la technique classique, en employant des suspensions à 2 p. 100 de globules rouges datant de moins de vingt-quatre heures. La lecture est faite après centrifugation à 1 000 tours par minute, pendant une minute. Il est cependant plus exact de faire d'emblée la dilution du sérum dans la quantité d'eau physiologique nécessaire pour obtenir la dilution limite indiquée ci-dessous, de mélanger à parties égales avec la suspension globulaire et de lire après centrifugation comme plus haut.
Figure 1.
b). Coloration : anti-A vert, anti-B rouge, anti-A B couleur naturelle.
3. Sérums-tests pour le groupage Rh.
Anti-D ou anti-Rho, anti-D + C ou anti-Rh¿o, anti-D + E ou anti-Rho, anti-D + C + E ou anti-Rho, anti-c ou anti-Rh¿, anti-E ou anti-Rh, anti-c ou anti-Hr¿.
Deux sérums-tests de même spécificité pouvant différer l'un de l'autre par la nature des anticorps qu'ils contiennent (anticorps « complets » agglutinant les globules rouges en suspension saline ou anticorps « incomplets » agglutinant seulement les globules rouges en suspension dans une solution macromoléculaire et non en suspension saline), il est nécessaire d'indiquer d'une façon très explicite, sur les étiquettes et dans les notices, dans quel milieu doivent être placés les globules rouges pour que le sérum-test soit efficace.
Les sérums-tests anti-Rh ne doivent pas contenir d'agglutinines anti-A et anti-B. La délivrance de produits destinés au groupage exclusif d'échantillons O et A ou O et B n'est pas tolérée.
L'absence d'agglutinines irrégulières qui agiraient sur des échantillons ne contenant pas l'agglutinogène que le sérum-test est destiné à mettre en évidence doit être vérifiée avec le plus grand soin pour chaque lot.
1. Spécificité.
Les sérums-tests anti-Rh contiennent un seul ou plusieurs anticorps.
Par des artifices de technique, certains sérums contenant plusieurs anticorps peuvent être utilisés comme s'ils n'en contenaient qu'un. Tels sont les sérums qui possèdent un anticorps incomplet anti-D, accompagné d'un anticorps complet anti-C ou anti-E, à la condition expresse de n'employer que des globules rouges lavés, en suspension saline, il est possible de se servir de ces sérums comme de purs anti-C ou anti-R.
Ces particularités doivent être portées sur les étiquettes et les notices doivent donner toutes instructions utiles pour éviter toute erreur :
2. Avidité et titre.
L'avidité des sérums-tests anti-Rh destinés à être utilisés sur lame doit être mesurée suivant la technique du test de Diamond, en employant du sang total oxalaté, sur lame ou sur plaque chauffée à 40 °-45 °C.
Le titre doit être déterminé dans le milieu recommandé par le laboratoire aux utilisateurs. Les dilutions des sérums agissant en milieu salin doivent être faites dans l'eau physiologique et les suspensions globulaires, dans le même milieu. Ce milieu sera remplacé par la solution d'albumine bovine (fraction V en solution à 20 p. 100) pour titrer les sérums contenant un anticorps incomplet. Ce titre sera déterminé sur plaque pour les sérums destinés à l'utilisation sur plaque, et en tubes pour ceux destinés à l'utilisation en tube.
Titre et avidité seront, au minimum, ceux du tableau suivant :
Sérums-tests.
Globules rouges.
Avidité.
Titre.
Anti-D (anti-Rho)
Anti-C (anti-Rh¿)
Anti-E (anti-Rh)
Anti-c (anti-Hr¿)
CcDe (Rh1 Rh2)
Idem.
Idem.
Idem.
30
60
60
60
32
8
8
8
Pour les sérums-tests qui contiennent des mélanges d'anti-corps, chacun d'entre eux doit posséder l'avidité et le titre requis pour le sérum-test qui le contient à l'état pur.
3. Coloration :
anti-D (anti-Rho) : teinte naturelle ;
anti-D + C (anti-Rho) : bleu ;
anti-D + E (anti-Rho) : jaune ;
anti-C (anti-Rh¿) : vert ;
anti-E (anti-Rh) : rose ;
anti-c (anti-Hr¿) : teinte naturelle.