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ÉTAT-MAJOR DE LA MARINE : bureau « politique des ressources humaines »

INSTRUCTION N° 0-1483-2013/DEF/EMM/PRH relative à la situation des marins mineurs affectés dans les formations militaires au regard de l'exercice de l'autorité parentale.

Du 17 janvier 2013
NOR D E F B 1 3 5 0 0 1 1 J

Référence(s) :

a) Code civil (articles 376. et 413-1. et suivants).

b) Code de la santé publique (articles L. 1111-4., L. 3342-1. ; L. 3421-1. et R. 3512-3.).

c) Code pénal (articles 227-8., 227-18., 227-19., 227-24., 227-25., 227-26. et 227-27.).

Instruction N° 114/DEF/EMM/PRH du 21 septembre 2007 relative à la politique de la marine en matière de lutte contre la consommation excessive d'alcool et l'usage de drogue. Circulaire N° 17693/DEF/CAB du 28 décembre 2006 relative à l'interdiction de fumer au sein du ministère de la défense.

Pièce(s) jointe(s) :     Quatre annexes et cinq appendices.

Texte(s) abrogé(s) : Instruction N° 0-16556-2012/DEF/EMM/PRH du 12 juillet 2012 relative à la situation des marins mineurs affectés dans les formations militaires au regard de l'exercice de l'autorité parentale.

Classement dans l'édition méthodique : BOEM  222.1.1.

Référence de publication : BOC n°5 du 25/1/2013

Préambule.

La pleine intégration au sein des équipages des volontaires et des quartiers maîtres de la flotte âgés de moins de 18 ans reste un objectif prioritaire et constitue une suite logique de leur scolarité au sein de l\'école des mousses pour ceux qui en sont issus. Il est donc important qu\'ils soient traités à l\'identique de tous les marins, mais dans le respect des dispositions légales et réglementaires qui s\'appliquent aux mineurs.

Cette instruction fixe les règles à appliquer vis-à-vis des marins mineurs, volontaires ou quartier-maître de la flotte (QMF), affectés au sein des formations de la marine nationale, au regard de l\'exercice de l\'autorité parentale. Elle a vocation à évoluer en fonction du retour d\'expérience transmis par les employeurs.

Sous réserve de l\'émancipation du mineur, l\'exercice de l\'autorité parentale est du ressort des représentants légaux (voire de l\'un des parents ou d\'un tuteur) jusqu\'à sa majorité et ne peut se déléguer [cf. référence a)].

En dehors des situations où le marin mineur est placé directement sous l\'autorité du chef d\'organisme et se voit appliquer les règles de la discipline générale du militaire et, sous certaines conditions et selon des modalités précisées par une instruction séparée, les dispositions de la 4e partie du code du travail, il est nécessaire de prévoir des règles de vie qui s\'imposent à lui et à son entourage, tant à bord qu\'à quai (port base et/ou escale en France et à l\'étranger) ou dans les formations à terre, en distinguant selon qu\'il est émancipé ou non.

Le commandant de formation et l\'équipage dans son ensemble ont une responsabilité morale et de vigilance vis-à-vis d\'un marin mineur. Les devoirs et les contraintes qui s\'imposent doivent être expliquées et commentées à l\'équipage et communiquées aux intéressés lors de leur embarquement ou de leur arrivée dans une formation à terre.

L\'émancipation du marin mineur permet notamment d\'assouplir les règles [cf. référence a)] d\'encadrement des quartiers libres. Dès la signature de l\'engagement - voire en amont dans le cas de l\'école des mousses - le commandement s\'attachera en conséquence à expliquer aux représentants légaux du mineur les avantages qu\'ils auraient à demander l\'émancipation de leur enfant.

1. CAS DU MINEUR NON ÉMANCIPÉ EN QUARTIERS LIBRES.

Pour un marin mineur non émancipé, cas le plus général, les représentants légaux sont civilement responsables des actes de leur enfant.

S\'il n\'est pas civilement responsable de ce qui peut arriver au marin mineur à l\'extérieur de sa formation, en dehors du service, le commandement devra néanmoins formaliser les mesures pour encadrer les quartiers libres d\'un marin mineur non émancipé, et notamment :

1. au port base et dans les formations à terre :

  • le mineur n\'est pas autorisé à découcher, ni en jours ouvrables, ni hors jours ouvrables (week-ends, jours fériés ou permissions) : une heure de « dernière rentrée » est fixée ;

  • seule exception à cette règle : les représentants légaux ont la possibilité d\'autoriser leur enfant à découcher au profit d\'un domicile précisément désigné ;

  • lors des périodes de quartiers libres, les sorties du mineur en dehors de l\'enceinte de sa formation, conformément aux critères fixés par le commandement, font l\'objet d\'une décharge de responsabilité des représentants légaux ;

2. en escale en France et à l\'étranger :

  • sensibilisation avant chaque escale aux comportements à risques ;

  • découché interdit sauf dans le cadre d\'une excursion organisée par le bord ;

  • lors des quartiers libres, le mineur est amateloté avec un marin majeur formellement désigné et il est soumis à un horaire de « dernière rentrée ».

L\'annexe I. donne le format des autorisations des représentants légaux devant être établies.

2. CAS DU MINEUR ÉMANCIPÉ EN QUARTIERS LIBRES.

L\'émancipation d\'un mineur peut être pertinente dès lors que ce dernier subvient seul à ses besoins (cas d\'un QMF) et qu\'il possède une maturité suffisante pour s\'assumer. L\'émancipation est demandée par les représentants légaux et prononcée par un juge des tutelles.

Un mineur émancipé devient responsable des actes de sa vie civile, tels que la gestion de ses finances et de ses biens et la signature de contrats. Il cesse d\'être sous l\'autorité de ses représentants légaux et ces derniers ne sont plus civilement responsables des dommages qu\'il pourrait causer à autrui postérieurement à son émancipation. Cependant, lorsque le bâtiment sur lequel le mineur émancipé est embarqué est en escale, il convient d\'être vigilant compte tenu du jeune âge et de l\'inexpérience de l\'intéressé.


En conséquence, pour un mineur émancipé :

1. au port base et dans les formations à terre :

  • application du régime commun des permissionnaires ;

  • pas d\'exigence d\'autorisation des représentants légaux pour les découchés en jours ouvrables et non ouvrables ;

2. en escale en France et à l\'étranger :

  • sensibilisation avant chaque escale aux comportements à risques ;

  • incitation à ne pas découcher sauf dans le cadre d\'une excursion organisée par le bord ;

  • incitation à être amateloté lors des quartiers libres avec un marin majeur désigné ;

  • application du régime commun des permissionnaires pour l\'horaire de « dernière rentrée ».

3. SITUATION DU MARIN ÂGÉ DE MOINS DE 18 ANS VIS-À-VIS DU TABAC, DE L'ALCOOL ET DES STUPÉFIANTS.

Au regard de la réglementation applicable aux produits du tabac, à l\'alcool et aux produits stupéfiants [(cf. références b), c) et d)], la situation du mineur est la même, qu\'il soit émancipé ou non.

Il est interdit de vendre à un marin mineur ou de lui offrir gratuitement des produits du tabac ainsi que des boissons alcoolisées. En pratique, cela signifie que des boissons alcoolisées ou des produits du tabac ne doivent pas lui être proposés au sein de la formation (groupements d\'alimentation, coopératives, foyers), à titre gratuit ou onéreux.

Par ailleurs, ceux-ci doivent être incités par l\'ensemble de l\'équipage à ne consommer ni les produits du tabac, ni les boissons alcoolisées ; cette mesure s\'applique tant dans les formations militaires, qu\'en quartiers libres (port base, escale en France ou à l\'étranger).

Conformément à la circulaire rappelée en référence e), il est enfin interdit de fumer dans les établissements d\'accueil, de formation et d\'hébergement des mineurs (dans les lieux fermés et couverts comme dans les espaces non couverts).

4. CAS PARTICULIER DES RELATIONS INTIMES ENTRE MARINS DONT L'UN EST MINEUR.

Compte tenu des rapports hiérarchiques qui caractérisent l\'environnement militaire, toute relation intime entre un marin majeur et un marin mineur émancipé ou non est susceptible d\'être qualifiée de délit et donc passible de sanctions pénales. Il s\'agit à l\'évidence des relations sexuelles, mais également des relations pouvant s\'apparenter à ce que l\'on appelle communément un détournement de mineur, par exemple, l\'hébergement d\'un mineur sans autorisation parentale.

5. PASSEPORT DE MISSION POUR LE PERSONNEL MINEUR.

Il est rappelé que tout mineur doit être détenteur d\'un passeport (ou à défaut, d\'une carte nationale d\'identité et d\'une « autorisation de sortie du territoire ») pour tout déplacement hors de France métropolitaine [y compris vers les départements outre-mer (DOM)].

Dans le cadre des formalités de droit commun de sortie du territoire prévues pour les mineurs, émancipés ou non, la signature des représentants légaux sur les formulaires de demande de passeport - y compris les passeports de mission - est demandée.

6. DISPOSITIONS MÉDICALES.

À l\'engagement d\'un marin mineur non émancipé, les représentants légaux signent une autorisation concernant la recherche de produits stupéfiants et une autorisation de soins pour leur enfant portant tant sur les vaccinations réglementaires que sur tout type de consultation ou d\'intervention d\'urgence (actes chirurgicaux notamment). Ces autorisations, conservées dans le dossier médical de l\'intéressé, ne dispensent pas de rechercher systématiquement le consentement du mineur.

Le mineur non émancipé a le droit de s\'opposer à ce que les titulaires de l\'autorité parentale reçoivent des informations concernant son état de santé. Dans ce cas, il doit se faire accompagner d\'une personne majeure de son choix.

Les annexes II. et III. donnent le format des autorisations des représentants légaux devant être établies.

7. SITUATION DU MINEUR VIS-À-VIS DES IMAGES ET MESSAGES À CARACTÈRE PORNOGRAPHIQUE.

Le fait de diffuser auprès d\'un mineur des images (films, magazines, etc.) ou des messages à caractère pornographique est passible de sanctions pénales [cf. référence c)].

8. DROIT À L'IMAGE.

Avant toute diffusion publique d\'une photographie par voie de presse ou autre (sites web, télévision, etc.), le diffuseur doit obtenir l\'autorisation de diffusion de la personne concernée. La personne dont l\'image est en cause peut agir pour s\'opposer à l\'utilisation de son image en demandant aux tribunaux d\'appliquer l\'article 9. du code civil qui consacre le droit de tout individu au respect de la vie privée.

En ce qui concerne les mineurs, la protection est encore plus affirmée que pour les personnes majeures. L\'autorisation préalable des représentants légaux est obligatoire.

À tout moment, cette autorisation peut faire l\'objet d\'un retrait :

  • s\'agissant de la vie courante de l\'établissement et ses activités normales, l\'autorisation peut être demandée pour une année scolaire (ou calendaire si hors école) lorsque la diffusion est un moyen de faire connaître l\'institution et ses activités et qu\'elle est limitée au site internet de l\'école ou à son journal ;

  • s\'il s\'agit d\'une activité ne rentrant pas dans l\'activité pédagogique de l\'établissement ou d\'une activité extra scolaire (sortie, voyage, soirée ou tout autre activité) ou ciblant une catégorie particulière de mineur, il conviendra que les représentants légaux du mineur donnent un accord de diffusion de l\'image du mineur au cas par cas.

Deux modèles, l\'un pour une autorisation générale et l\'autre pour une autorisation ponctuelle, font l\'objet de l\'annexe IV. de la présente instruction.

9. Texte abrogé - publication.

L\'instruction n° 0-16556-2012/DEF/EMM/PRH du 12 juillet 2012 relative à la situation des marins mineurs affectés dans les formations militaires au regard de l\'exercice de l\'autorité parentale est abrogée.

La présente instruction sera publiée au Bulletin officiel des armées.

Pour le ministre de la défense et par délégation :

Le vice-amiral d'escadre,
sous-chef d'état-major « ressources humaines »,

Christophe PRAZUCK.

Annexes

Annexe i. AUTORISATIONS DE SORTIE POUR LE MARIN MINEUR NON ÉMANCIPÉ.

Appendice i.a AUTORISATION DE SORTIE SANS DÉCOUCHER LORS DES PÉRIODES DE QUARTIERS LIBRES.

Appendice I.B AUTORISATION DE DÉCOUCHER. DOMICILE DÉCLARÉ EN SEMAINE (BÂTIMENT AU PORT BASE OU FORMATION À TERRE).

Appendice i.c AUTORISATION DE SORTIE. DOMICILE DÉCLARÉ LES WEEK ENDS, JOURS FÉRIÉS OU PERMISSIONS (BÂTIMENT AU PORT BASE OU FORMATION À TERRE).

Annexe ii. AUTORISATION DE FAIRE PRATIQUER UNE RECHERCHE DE PRODUITS STUPÉFIANTS SUR UN MINEUR NON ÉMANCIPÉ.

Annexe iii. AUTORISATION DE FAIRE PRATIQUER DES SOINS MÉDICAUX AU PROFIT DU MARIN MINEUR NON ÉMANCIPÉ.

Annexe iv. AUTORISATION D'UTILISATION DE L'IMAGE D'UNE PERSONNE MINEURE.

Appendice IV.A AUTORISATION D'UTILISATION DE L'IMAGE D'UNE PERSONNE MINEURE (AUTORISATION PONCTUELLE).

Appendice iv.b AUTORISATION D'UTILISATION DE L'IMAGE D'UNE PERSONNE MINEURE (AUTORISATION GÉNÉRALE).