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DIRECTION DES PERSONNELS CIVILS : Sous-Direction de la réglementation générale et du budget

DÉCRET N° 81-328 accordant une protection particulière aux enfants de magistrats, fonctionnaires civils et agents de l'Etat.

Du 03 avril 1981
NOR

Classement dans l'édition méthodique : BOEM  253.1.2.4., 250.4.2.

Référence de publication : BOC, p. 3301.

LE PREMIER MINISTRE,

Sur le rapport du garde des sceaux, ministre de la justice et du ministre du budget,

Vu l' ordonnance 59-244 du 04 février 1959 (1) relative au statut général des fonctionnaires ;

Vu l'ordonnance no 58-1270 du 22 décembre 1958 (2) portant loi organique relative au statut de la magistrature ;

Vu le décret no 54-544 du 26 mai 1954 (3) relatif aux bourses d'enseignement supérieur ;

Vu le décret no 59-38 du 2 janvier 1959 (4) portant règlement d'administration publique pour l'application de la loi no 51-1115 du 21 septembre 1951 (5) ;

Vu le décret no 59-39 du 2 janvier 1959 (6) fixant les modalités d'attribution des bourses nationales de l'enseignement du second degré dans les classes secondaires et terminales ;

Vu le décret 80-552 du 15 juillet 1980 (7) relatif à la protection sociale des agents non titulaires de l'Etat,

DÉCRÈTE :

Art. 1er.

 

Une protection particulière peut être accordée aux enfants mineurs des magistrats, fonctionnaires civils et agents non titulaires de l'Etat décédés des suites d'une blessure reçue ou disparus dans l'accomplissement d'une mission ayant comporté des risques particuliers ou ayant donné lieu à un acte d'agression.

Cette protection peut être également accordée aux enfants mineurs de ces magistrats, fonctionnaires civils et agents non titulaires de l'Etat lorsque ceux-ci sont dans l'incapacité de gagner leur vie par le travail, en raison des blessures reçues dans les mêmes circonstances. Elle revêt essentiellement la forme d'aides financières destinées à assurer l'entretien et l'éducation des enfants bénéficiaires.

Art. 2.

 

Ces dispositions sont applicables aux enfants mineurs à la date de publication du présent décret même lorsque le décès, la disparition ou la blessure sont survenus antérieurement à cette date.

Art. 3.

 

A la demande du père, de la mère ou du représentant légal de l'enfant, le ministre dont relève ou relevait le magistrat, le fonctionnaire ou l'agent non titulaire de l'Etat, peut accorder des aides financières qui varient selon les circonstances et tiennent compte :

  • de l'âge et de la santé de l'enfant ;

  • des ressources effectives dont disposent son père, sa mère, son tuteur ou son soutien ;

  • de sa capacité à poursuivre les études ou l'apprentissage entrepris.

Art. 4.

 

Le ministre peut également, à la demande du père, de la mère ou du représentant légal, intervenir en vue de confier l'enfant protégé soit à des établissements publics, soit à des fondations, associations ou groupements, soit à des particuliers présentant toutes les garanties nécessaires.

Art. 5.

 

Les aides accordées sont annuelles et renouvelables jusqu'à la majorité de l'enfant. Elles sont versées suivant le cas soit au père, à la mère ou au représentant légal de l'enfant, soit à l'établissement public, la fondation, l'association, le groupement ou le particulier qui en a la garde.

Art. 6.

 

Des bourses et exonérations peuvent être également accordées aux enfants protégés, même au-delà de leur majorité, dans les conditions applicables aux pupilles de la nation. Ces exonérations portent sur les droits de scolarité dans les établissements de l'enseignement supérieur et sur les droits d'examen de l'enseignement secondaire.

Art. 7.

 

Le garde des sceaux, ministre de la justice, le ministre du budget, le ministre de l'éducation, le ministre des universités et le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.

Fait à Paris, le 3 avril 1981.

Raymond BARRE.

Par le Premier ministre :

Le ministre du budget,

Maurice PAPON.

Le garde des sceaux, ministre de la justice,

Alain PEYREFITTE.

Le ministre de l'éducation,

Christian BEULLAC.

Le ministre des universités,

Alice SAUNIER-SEÏTE.

Le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre,

Jacques DOMINATI.