INSTRUCTION N° 1500/DEF/EMAA/BORH/ORG relative à la classification, la sélection, l'orientation et la formation des sous-officiers et des militaires du rang engagés du personnel non navigant de l'armée de l'air.
Abrogé le 17 décembre 2009 par : INSTRUCTION N° 23511/DEF/DRH-AA/EM/ESOM relative aux sélections du personnel non officier de l'armée de l'air. Du 11 avril 1996NOR
1. Généralités.
Pour assurer ses missions, l'armée de l'air dispose du personnel navigant (PN ) et du personnel non navigant (PNN ).
Au personnel navigant (1) incombe la conduite des aéronefs.
Au personnel non navigant, incombent :
la participation à l'exécution des missions aériennes (contrôle-sécurité, renseignement, etc) ;
la protection et la défense des installations ;
l'entretien de l'infrastructure ;
la gestion, la mise en condition, l'entretien et la réparation du matériel ;
l'instruction, l'administration et la gestion du personnel.
Ces fonctions exigent l'exécution de différentes tâches, assumées par des catégories particulières de personnel dont les activités sont distinctes bien qu'elles concourent à un même but.
Afin de permettre une gestion rationnelle de ce personnel en assurant la meilleure correspondance possible entre les tâches et les compétences de ceux qui les remplissent, la spécialité de chaque individu, son niveau de qualification et sa place dans la hiérarchie militaire doivent être définis avec précision.
Les spécialités correspondent aux diverses fonctions qui contribuent à assurer le fonctionnement de l'armée de l'air. Leurs structures sont définies par l' instruction 1800 /EMAA/BORH/ORG du 22 mars 1996 (BOC, p. 1707) .
Le niveau de qualification sanctionne une aptitude professionnelle à tenir un emploi, acquise soit en école, soit en cours de carrière à l'issue d'une phase pratique.
La place dans la hiérarchie militaire est exprimée par le grade.
Par ailleurs, en vue de donner aux sous-officiers et militaires du rang du personnel non navigant les compétences requises pour l'exécution de leurs tâches au sein de la collectivité militaire, ceux-ci doivent faire l'objet d'une sélection, d'une orientation et d'une formation.
La sélection a pour objet de choisir les individus en fonction :
de leurs capacités physiques ;
de leurs connaissances générales ;
de leurs aptitudes générales et spécifiques.
Elle s'effectue au moment de l'engagement initial et à l'occasion du franchissement des niveaux de qualification.
L'orientation permet au commandement de déterminer la spécialité dans laquelle chacun sera instruit puis employé. Elle tient compte :
des besoins qualitatifs et quantitatifs de l'armée de l'air ;
des aspirations des intéressés ;
de leurs aptitudes précisées par les opérations de sélection.
Elle intervient en début de carrière pour le choix d'une spécialité, éventuellement en cours de carrière pour un changement de spécialité, en fonction des besoins de l'armée de l'air ou des désirs de l'intéressé, ou pour inaptitude physique à l'emploi.
La formation d'aides-spécialistes, de techniciens et de spécialistes recouvre :
la formation militaire ;
la formation professionnelle différenciée selon les spécialités et les niveaux d'emploi.
La formation, sous ces deux aspects est permanente ; elle repose sur l'alternance entre les écoles et les unités et doit prendre en compte les objectifs suivants :
respect des règles de sécurité ;
recherche de l'efficacité technico-opérationnelle ;
souci de l'économie des moyens et des ressources.
La présente instruction fixe :
d'une part les règles de classification des sous-officiers et militaires du rang (2) du personnel non navigant en fonction de leur spécialité, de leur niveau de qualification et de leur grade ;
d'autre part, les conditions dans lesquelles ce personnel (3) est sélectionné, orienté et instruit, initialement et en cours de carrière.
2. Classification.
La classification du personnel s'effectue en fonction des deux critères principaux qui caractérisent ses aptitudes à remplir un emploi :
la spécialité ;
le niveau de qualification,
exprimés par un indice à 5 chiffres.
Il y a cependant un rapport certain entre le niveau de qualification et le troisième critère qu'est le grade du spécialiste.
Cette correspondance est présentée au paragraphe 4 ci-après.
2.1. Spécialité.
La spécialité détermine le cadre strict de l'activité professionnelle de chacun. La circulaire no 1501/DEF/EMAA/1/AG du 4 mars 1988 (BOC, p. 2275) décrit le détail des monographies d'emploi des spécialistes du PNN .
2.2. Qualification professionnelle.
Dans l'ordre croissant des valeurs professionnelles les militaires du rang et les sous-officiers sont répartis dans les niveaux de qualification ci-après :
les aides-spécialistes ;
les techniciens ;
les spécialistes élémentaires ;
les spécialistes supérieurs ;
les cadres de maîtrise.
Chaque niveau de qualification (hormis celui des aides et des MRT ) comporte deux étapes :
un certificat qui atteste le niveau de connaissance acquise (aides-spécialistes, techniciens, spécialistes) ;
un brevet qui sanctionne le niveau de qualification atteint à l'issue d'une phase pratique (spécialistes).
Ces niveaux sont définis comme suit :
Aide-spécialiste.
Auxiliaire d'un spécialiste, il est capable d'exécuter certains travaux ne nécessitant que des connaissances empiriques ou une formation de courte durée.
Technicien.
Militaire du rang technicien (MRT ).
Engagé ayant une formation technique de base utilisable dans un premier emploi, le MRT est apte à exécuter d'une manière autonome des tâches élémentaires répertoriées dans les monographies d'emploi.
Ce recrutement est arrêté du 1er janvier 1997 .
Militaire technicien de l'air (MTA ).
Engagé pouvant posséder une formation technique de base utilisable dans un premier emploi, le MTA est apte à exécuter, sous le contrôle d'un breveté de la spécialité, certaines opérations simples répertoriées dans les monographies d'emploi.
Spécialiste élémentaire.
Il est qualifié dans des tâches simples bien définies. Il peut participer à des travaux plus délicats sous la conduite d'un spécialiste supérieur.
Spécialiste qui a acquis en école des connaissances théoriques et pratiques générales assez étendues pour pouvoir être dirigé vers n'importe quel emploi de sa spécialité (4) . Qualifié dans des tâches bien définies et de portée limitée, il peut guider l'activité d'aides de sa spécialité.
Spécialiste supérieur.
Spécialiste hautement qualifié qui a sur les matériels et dans les domaines de sa compétence des connaissances approfondies acquises au cours des années passées en tant que spécialiste élémentaire. Il est capable de guider l'activité de qualifiés élémentaires de sa spécialité, éventuellement de spécialités différentes, et d'assurer la maîtrise d'œuvre lors d'intervention sur des ensembles complexes.
Cadre de maîtrise.
Spécialiste apte à exercer des fonctions de commandement, de direction ou de contrôle, il peut éventuellement remplacer l'officier sous les ordres directs duquel il est placé.
Cas particulier.
Pour satisfaire les besoins des écoles en personnel instructeur de haut niveau, une qualification particulière de « maître instructeur » s'ajoute aux niveaux professionnels définis ci-dessus.
Le maître instructeur est recruté parmi les certifiés supérieurs :
il est chargé de cours d'enseignement général, d'instruction spécialisée ou militaire ;
il participe :
à l'évolution et à la rédaction des tests et des cours ;
à la formation pédagogique.
2.3. Indices des spécialités.
En vue d'affecter dans les différents emplois de l'armée de l'air les personnels de qualification adaptée, il est attribué à chacun un indice traduisant :
la spécialité ;
le niveau de qualification dans la spécialité ;
et le cas échéant l'étape de la qualification professionnelle (certificat, brevet).
L'instruction no 1800 citée plus haut fixe en détail la codification des indices du personnel.
2.4. Grades.
Si le niveau de qualification situe le spécialiste dans l'échelle professionnelle, le grade est l'expression de sa position dans la hiérarchie militaire.
Il est important que les échelles de valeur soient harmonisées en raison de la juxtaposition des tâches militaires et professionnelles, ce qui conduit, en règle générale, au tableau de concordance suivant :
Qualification professionnelle. | Grades. |
---|---|
Aide-spécialiste | Aviateur, caporal, caporal-chef. |
Technicien | Caporal, caporal-chef. |
Spécialiste élémentaire | Caporal-chef, sergent, sergent-chef. |
Spécialiste supérieur | Sergent-chef, adjudant. |
Cadre de maîtrise (*) | Adjudant-chef, major. |
(*) Par dérogation, les « maîtres instructeurs » et « maîtres contrôleurs » peuvent être titulaires du cadre de maîtrise dès le grade d'adjudant. |
3. Sélection et orientation.
Les opérations de sélection et d'orientation des candidats interviennent avant l'engagement dans l'armée de l'air. Elles peuvent être renouvelées en cours de carrière.
3.1. Généralités.
En application des instructions relatives aux engagements dans l'armée de l'air des personnels non officiers (5) les candidats ont la possibilité de souscrire un contrat d'engagement :
soit comme aides-spécialistes ;
soit comme élèves militaires techniciens de l'air ;
soit comme élèves spécialistes ;
soit comme spécialistes.
Les candidats retenus dans l'une de ces catégories souscrivent leur contrat au titre du PNN pour servir dans une spécialité déterminée en fonction de leur préférence, de leurs aptitudes et des besoins de l'armée de l'air.
Les aides-spécialistes en cours de contrat peuvent postuler l'accès à une spécialité élémentaire.
Si les candidats élèves spécialistes ont déjà été éliminés d'une école de spécialisation, ils doivent répondre à certaines conditions fixées par l'instruction particulière sur l'admission en école de spécialisation.
Peuvent être retenus comme spécialistes, les personnels en activité ou provenant de la disponibilité (y compris d'autres armées) ou de la réserve, déjà titulaires d'un brevet militaire de spécialité. Ces candidatures sont directement transmises à la direction du personnel militaire de l'armée de l'air (DPMAA ), qui délivre les autorisations d'engagement et fixe, en accord avec le commandement des écoles de l'armée de l'air (CEAA ), le niveau de qualification professionnelle accordé.
3.2. La sélection initiale S 1.
Les modes de sélection varient selon la catégorie considérée.
3.2.1.
Des contrats d'aides-spécialistes peuvent être souscrits en attente de certaines conditions fixées par la DPMAA pour des catégories de personnels bien définies.
3.2.2.
Les engagés élèves militaires techniciens de l'air sont sélectionnés au moyen d'épreuves de sélection et d'aptitude.
3.2.3.
Les engagés élèves spécialistes sont sélectionnés :
soit par tests de sélection pour une spécialité déterminée ;
soit au moyen d'épreuves de connaissances et de contrôle des connaissances et d'aptitude.
3.2.4.
Les engagés spécialistes sont retenus en fonction des besoins de l'armée de l'air et du niveau de qualification militaire et professionnelle des intéressés.
Nota. — Ceux issus de l'école d'enseignement technique de l'armée de l'air sont soumis à des règles de sélection initiale propres à cet établissement.
3.3. La pré-orientation.
Les candidats élèves spécialistes subissent des épreuves complémentaires en vue d'apprécier leurs connaissances et leurs aptitudes.
Les résultats obtenus permettent d'établir l'éventail des spécialités possibles.
Des propositions d'orientation qui concilient à la fois les besoins de l'armée de l'air, les aspirations et les aptitudes du candidat sont faites aux candidats par l'école de formation initiale des sous-officiers (EFISO ).
Après accord, le candidat est convoqué à l'EFISO pour suivre la phase initiale d'instruction militaire et un complément éventuel d'instruction générale.
3.4. L'orientation professionnelle initiale.
La confirmation de l'orientation des candidats élèves spécialistes intervient dans les premiers jours qui suivent l'incorporation.
3.5. La sélection à une formation de spécialiste supérieur S 2.
Cette sélection est effectuée en unité au profit des sous-officiers détenteurs d'un brevet élémentaire de spécialité qui réunissent l'ensemble des conditions fixées par la DPMAA , et dont l'expérience professionnelle est jugée suffisante pour leur permettre l'accès à un niveau de qualification supérieure (présélection QS ).
Les candidats sélectionnés subissent des épreuves de contrôle organisées, sauf dispositions particulières, par le CEAA et portant sur :
les connaissances théoriques professionnelles ;
les connaissances théoriques et pratiques militaires.
Le classement de sélection est établi par spécialité selon des modalités particulières diffusées par la DPMAA .
Il est précisé pour les candidats des spécialités suivantes :
contrôleur opérationnel de défense aérienne ;
contrôleur opérationnel de la circulation aérienne ;
opérateur de la surveillance aérienne, que les délais de validité de l'épreuve sur les connaissances militaires sont de deux ans pour la partie théorique et d'un an pour la partie pratique (sport et tir).
3.6. La sélection n° 3 (S 3).
Cette sélection est effectuée au profit des sous-officiers détenteurs d'un brevet supérieur de spécialité qui réunissent l'ensemble des conditions fixées par la DPMAA et dont l'expérience professionnelle et l'aptitude au commandement sont jugées suffisantes pour leur permettre l'accès à des postes d'encadrement dans le domaine professionnel.
Les candidats présélectionnés subissent les épreuves de contrôle organisées par le CEAA (sauf dispositions particulières) et portant sur :
les connaissances théoriques professionnelles (6) ;
une épreuve de culture générale [candidats « présélection rang » (PSR )].
Le classement de sélection est établi par spécialité et par ordre de mérite selon des modalités particulières diffusées par la DPMAA .
La sélection no 3 comporte trois niveaux de classement : PSR , CM , DQS . L'appartenance à un niveau supérieur entraîne, de fait, l'obtention du ou des niveaux inférieurs. Tant qu'ils ne sont pas nommés au grade d'adjudant-chef, les sous-officiers ont la possibilité de se représenter aux épreuves de sélection, afin d'obtenir un niveau supérieur à celui précédemment acquis.
3.6.1. Niveau de présélection rang (PSR).
Le niveau PSR est destiné à créer un « vivier » à partir duquel seront sélectionnés, en fonction des besoins annuels, les futurs candidats « lieutenant de carrière ».
3.6.2. Niveau cadre de maîtrise (CM).
L'acquisition de ce niveau permet aux sous-officiers d'accéder au stage conduisant à la délivrance du certificat de cadre de maîtrise, et à l'attribution du diplôme de qualification supérieure (DQS ).
3.6.3. Niveau diplôme de qualification supérieure (DQS).
L'acquisition de ce niveau ne permet pas aux sous-officiers d'accéder au cadre de maîtrise. En revanche, il permet d'obtenir le diplôme de qualification supérieure.
Nota. — Sélection des maîtres instructeurs.
Ils sont recrutés sur concours parmi les sous-officiers titulaires du certificat supérieur (CS ) (spécialités déterminées en fonction des besoins).
La sélection no 3 niveau cadre de maîtrise est accordée par équivalence aux sous-officiers reçus à ce concours.
3.7. L'orientation professionnelle.
L'orientation professionnelle en cours de carrière, autorisant un changement de spécialité, peut être décidée par la DPMAA , à l'occasion ou non de l'accès à un degré supérieur de qualification, soit pour satisfaire aux aspirations des intéressés (7), soit pour honorer les besoins de l'armée de l'air (8), soit pour inaptitude physique à l'emploi suivant instruction particulière.
4. Formation.
La formation a pour objet de donner au personnel recruté l'aptitude à assurer les tâches militaires et professionnelles de son emploi.
L'instruction, c'est-à-dire l'acquisition des connaissances nécessaires est assurée principalement par les écoles et les centres d'instruction. L'entretien et le perfectionnement sont à la charge des unités.
4.1. Instruction militaire.
L'instruction militaire a pour objet de donner au personnel les connaissances, le savoir-faire et le savoir être nécessaires pour tenir d'une manière active la place correspondant à son grade dans la hiérarchie militaire.
4.1.1. Cas des aides-spécialistes d'active.
Les personnels ayant souscrit un engagement d'aide-spécialiste d'active au titre de l'instruction no 1005 peuvent suivre, si nécessaire et en fonction de leur temps de présence une instruction militaire comparable à celle des appelés.
4.1.2. Cas des militaires techniciens de l'air.
Les militaires techniciens de l'air reçoivent une formation de base spécifique au centre de formation des MTA de Saintes. Les modalités de cette formation seront fixées ultérieurement par une circulaire.
4.1.3. Cas des élèves spécialistes et sous-officiers.
L'instruction militaire se décompose en :
une phase initiale ;
une phase de perfectionnement,
l'une et l'autre complétées par des phases d'entretien.
Phase initiale.
La phase initiale d'instruction militaire conduite sous la responsabilité du commandement des écoles de l'armée de l'air donne à l'élève spécialiste :
des éléments de formation morale et civique destinés à lui faire prendre conscience de ses devoirs et de ses responsabilités ;
la connaissance des règles de la vie militaire et de l'organisation de l'armée de l'air ;
les connaissances théoriques et pratiques indispensables à tout combattant au sol agissant individuellement ou en tant qu'exécutant au sein d'un élément en vue de la défense des installations de l'armée de l'air ;
l'aptitude à l'instruction des militaires du rang et à la participation à l'encadrement au sein des unités.
Phase de perfectionnement.
Dès la parution de la liste des reçus à la S 2, les commandants d'unité, en fonction des directives des commandants de base, désignent les candidats pour participer à des activités militaires [encadrement du centre d'instruction militaire (CIM ), séances de tir, service général de semaine, prises d'armes,…]. Cette mise à niveau sur le plan militaire doit permettre aux candidats d'aborder dans de bonnes conditions la phase de perfectionnement proprement dite qui s'intègre dans le stage de qualification supérieure. Cette phase est conduite sous la responsabilité du commandement des écoles de l'armée de l'air.
Elle comporte essentiellement un complément d'instruction militaire au cours duquel l'accent est mis en particulier sur les responsabilités des intéressés à l'égard des jeunes sous-officiers et des militaires du rang et sur leur rôle en tant qu'instructeur.
Phase d'entretien.
Les phases d'entretien sont organisées, soit en école pendant la formation du certificat élémentaire (CE ), soit en unité sous la responsabilité respective du commandement des écoles de l'armée de l'air et des commandants d'unité.
Sanction.
L'instruction militaire initiale est sanctionnée par l'attribution du certificat d'aptitude militaire (CAM ) dont l'obtention conditionne l'admission en école de spécialisation élémentaire, et pour lequel un diplôme est délivré.
L'instruction militaire d'entretien en école de formation des engagés élèves spécialistes est sanctionnée par une note entrant dans le calcul de la moyenne retenue pour l'attribution du certificat élémentaire.
L'instruction militaire de perfectionnement est sanctionnée par un examen. La réussite à cet examen conditionne l'attribution du certificat supérieur de spécialité.
4.2. Instruction professionnelle.
L'instruction professionnelle a pour objet de dispenser les connaissances initiales et complémentaires ainsi que le savoir-faire nécessaires pour exécuter les différentes tâches correspondant aux divers degrés de qualification.
L'instruction professionnelle s'effectue à tous les niveaux sous forme :
de phases d'acquisition de connaissances, en école ou en centre d'instruction (exception faite pour certains aides) ;
de phases de qualification particulière pour donner, après la spécialisation élémentaire, des aptitudes spécifiques à certains personnels de la spécialité ;
des phases d'instruction spécialisée de complément destinées à donner au personnel, de quelque niveau qu'il soit, appelé à servir sur un type de matériel qu'il ne connaît pas, les connaissances particulières propres à ce nouveau matériel ;
des stages de changement de spécialité, permettant de transférer les brevetés d'une spécialité à une autre ;
d'instruction d'entretien et de perfectionnement dispensée au sein des unités.
4.2.1. Instruction des aides-spécialistes.
Elle concerne les engagés au titre d'aides ou des élèves spécialistes éliminés en cours d'instruction technique ou militaire.
Elle se déroule :
soit en école pour les spécialités requérant des connaissances techniques particulières ;
soit en unité, pour celles ne nécessitant que des connaissances empiriques acquises au poste de travail sous la conduite d'un sous-officier breveté.
Elle est sanctionnée par un certificat d'aide-spécialiste décerné, sous la responsabilité du CEAA ou du grand commandement d'emploi, par le commandant de base où s'est déroulée l'instruction, ou par toute autre autorité désignée selon la réglementation en vigueur.
4.2.2. Instruction des militaires techniciens de l'air.
La formation professionnelle est dispensée en deux périodes dont le contenu est fonction des monographies d'emploi :
une période d'instruction théorique, d'une durée variable selon les spécialités, elle se déroule au centre de formation des MTA de Saintes, excepté pour quelques spécialités nécessitant des structures plus adaptées ;
une période d'instruction pratique en unité.
Les modalités de cette formation seront fixées ultérieurement par une circulaire.
4.2.3. Instruction des spécialistes élémentaires.
L'instruction des spécialistes élémentaires concerne les élèves spécialistes et les spécialistes retenus après les épreuves de sélection.
4.2.3.1. Instruction des élèves spécialistes et des spécialistes.
Cette instruction a pour objet de donner des connaissances théoriques et pratiques générales assez étendues pour pouvoir occuper n'importe quel emploi dans leur spécialité. Elle comprend deux phases bien distinctes :
Une phase d'acquisition des connaissances théoriques et pratiques nécessaires à l'exercice de la spécialité ; elle exige des moyens importants qui, pour des raisons d'efficacité et d'économie doivent être regroupés ; c'est pourquoi cette phase doit se dérouler au cours de stages (stage CE ) de durée variable selon la spécialité, organisés par des écoles ou des centres d'instruction. Le CE est délivré sous la responsabilité du CEAA par le commandant de la base où s'est déroulée l'instruction, ou par toute autorité désignée selon la réglementation en vigueur.
Une phase de mise en pratique de ces connaissances de base avec le concours de spécialistes déjà formés ; un enseignement théorique sur les matériels en service peut éventuellement être dispensé dans des organismes spécialisés relevant des grands commandements d'emploi. Le brevet élémentaire (BE ) est décerné par la DPMAA en fonction des possibilités budgétaires à tous les certifiés élémentaires ayant suivi avec succès la phase pratique.
4.2.3.2. Qualification particulière.
Ce cycle d'instruction a pour objet de donner à certains spécialistes titulaires au moins du certificat élémentaire de spécialité des connaissances complémentaires en vue de tenir un emploi particulier. Il se déroule en école ou dans les centres d'instruction. Il peut comporter deux niveaux de qualification (élémentaire et supérieur).
L'accès à ces qualifications peut être ouvert à des personnels déjà en unité. Dans le cas où la période d'instruction intervient à l'issue du stage CE , sa durée ne peut retarder l'homologation du brevet de la spécialité.
4.2.4. Instruction des spécialistes supérieurs.
L'instruction des spécialistes supérieurs concerne les sous-officiers brevetés élémentaires retenus à l'issue des épreuves de contrôle pour l'accès à la qualification supérieure (S2).
Elle a pour objet de donner aux sous-officiers ayant une ancienneté reconnue suffisante les connaissances complémentaires qui les amèneront au niveau de spécialistes hautement qualifiés. Cette instruction est dispensée au cours d'un stage en école de durée variable selon la spécialité.
La formation des spécialistes supérieurs comporte deux phases, l'une en école ou centre d'instruction, l'autre en unité.
La phase théorique se déroulant en école comporte :
une phase d'instruction approfondissant les connaissances acquises antérieurement ;
une phase de recyclage et d'actualisation des connaissances ;
une phase de formation orientée vers l'emploi du spécialiste supérieur en unité.
A l'issue de cette phase théorique, le certificat supérieur de spécialité est délivré dans les mêmes conditions que le certificat élémentaire.
Le brevet supérieur de spécialité est décerné par la DPMAA en fonction des possibilités budgétaires aux certificats supérieurs ayant suivi avec succès la phase pratique en unité.
4.2.5. Formation des cadres de maîtrise.
La formation des cadres de maîtrise concerne les sous-officiers brevetés supérieurs ayant été reconnus aptes, à l'issue des épreuves de sélection S 3 (niveaux CM et PSR ), à tenir des postes d'encadrement dans le domaine professionnel (chef d'équipe, chef de poste, chef de secrétariat, etc.).
Elle se déroule au cours d'un stage en école dont le programme porte essentiellement sur la fonction du chef d'équipe, l'organisation et les méthodes de travail, la gestion des matériels ou l'administration dans la spécialité.
Le stage en école est suivi d'une phase pratique en unité.
Le certificat et le brevet de cadre de maîtrise sont délivrés dans les mêmes conditions que les certificats et les brevets élémentaires et supérieurs.
4.2.6. Cas particulier des maîtres instructeurs.
Les sous-officiers retenus à l'issue du concours de maître instructeur suivent :
un stage de formation pédagogique ;
une phase pratique.
La réussite au stage de formation pédagogique entraîne automatiquement l'attribution du certificat du cadre de maîtrise dans la spécialité d'origine.
La réussite à la phase pratique entraîne l'attribution du brevet de cadre de maîtrise, à la plus tardive des deux dates suivantes :
fin de la phase pratique d'application ;
nomination au grade d'adjudant.
4.2.7. Instruction spécialisée de complément.
L'instruction spécialisée de complément destinée à former le personnel amené à servir sur certains matériels est assurée :
en EMI (ensemble mobile d'instruction) lorsque le matériel concerné est dans sa phase de mise en service dans l'armée de l'air, l'EMI est placé sous la responsabilité du commandement des écoles de l'armée de l'air (CEAA ) ;
en ETIS (ensemble technique d'instruction spécialisée) lorsque le matériel est stabilisé ou en voie de stabilisation ; l'ETIS est placé sous la responsabilité du grand commandement d'emploi ;
en stages particuliers organisés par les soins du CEAA pour certains matériels qui ne font l'objet ni d'un EMI ni d'un ETIS . Lors de l'affectation d'un spécialiste, il doit, quel que soit son niveau si le matériel est nouveau pour lui, recevoir l'instruction de complément adaptée.
4.2.8. Stage de changement de spécialité.
Il s'agit de stages dits « passerelles » destinés à faire changer les sous-officiers de spécialité dans les conditions prévues au chapitre III paragraphe 7. Ces stages sont adaptés au niveau de connaissances acquises par les intéressés.
Les programmes d'instruction sont définis par le CEAA en vue de permettre une utilisation normale dans la nouvelle spécialité.
4.2.9. Instruction d'entretien et de perfectionnement.
Elle est dispensée au niveau des unités selon les modalités déterminées par les commandements organiques ou opérationnels et les directions de service en fonction des directives de l'état-major de l'armée de l'air.
Elle a pour objet de rafraîchir et d'accroître les connaissances du personnel sur un plan essentiellement pratique.
4.2.10. Programme d'instruction professionnelle.
Les programmes d'instruction sont établis, pour chaque spécialité, à partir des monographies d'emploi du personnel définies par circulaire particulière (circ. no 1501 citée plus haut).
Ces programmes comportent pour chaque niveau de qualification et pour chaque spécialité :
les directives pédagogiques ;
le détail des matières enseignées ;
la durée de l'instruction ;
les modalités de contrôle et de sanction de l'instruction.
4.2.11. Responsabilité et contrôle de l'instruction.
Selon le lieu de l'enseignement, la responsabilité de l'instruction peut incomber soit à un commandement organique ou opérationnel, soit à une direction de service en application des directives et sous le contrôle du général chef d'état-major de l'armée de l'air.
Pour le ministre de la défense et par délégation :
Le général, major général de l'armée de l'air,
Michel COURTET.