INSTRUCTION N° 461/DEF/EMAT/BPRH/DS - N° 3100/EAABC/DEP relative au domaine de spécialités « combat des blindés » et à la formation individuelle de spécialité du personnel militaire de carrière, sous contrat, volontaire ou de réserve de ce domaine.
Abrogé le 14 avril 2008 par : INSTRUCTION N° 447/DEF/EMAT/PRH/DS - N° 17/EAABC/DEP relative au domaine de spécialités « combat des blindés » et à la formation individuelle de spécialité du personnel militaire de carrière, sous contrat, volontaire ou de réserve de ce domaine. Du 17 mars 2000NOR D E F T 0 0 5 0 6 6 3 J
Préambule.
Cette instruction, qui dépeint le domaine de spécialités « combat des blindés » dans ses différentes dimensions, se situe au deuxième niveau de l'architecture des textes réglementaires relatifs aux domaines de spécialités de l'armée de terre.
S'inscrivant dans le cadre de l'instruction ministérielle transverse relative au dispositif de conception des métiers et des cursus de formation associés, elle est prolongée par trois instructions ministérielles relatives à la formation individuelle de spécialités officiers, sous-officiers et militaires du rang sous contrat.
Elle concerne tous les officiers, sous-officiers et militaires du rang sous contrat du domaine, dont les activités professionnelles sont décrites dans le TTA 129.
1. Description du domaine de spécialités combat des blindés.
1.1. Présentation générale du domaine de spécialités.
Le domaine de spécialités combat des blindés est caractérisé par les aptitudes tactiques des unités blindées et par les savoir-faire spécifiques de son personnel.
Moyens privilégiés de la projection de puissance au sol, ces unités possèdent à cet effet trois aptitudes fondamentales :
une aptitude aux actions de combat décisives ;
une aptitude à l'emploi maîtrisé de la force ;
une aptitude au contrôle dynamique, continu et permanent du milieu physique et humain par le renseignement d'origine humaine.
Ces aptitudes découlent de capacités qui vont au-delà de celles induites par les caractéristiques des blindés (mobilité, puissance, protection, communication, vision tout temps), notamment :
une capacité d'éclairage, de reconnaissance, et de renseignement de niveau tactique ou opératif ;
une capacité de manœuvre ;
une capacité à assurer la sûreté d'ensemble (éloignée et rapprochée) d'un espace donné ;
une capacité d'agression sur toutes les cibles terrestres.
Le combat des blindés trouve donc sa spécificité dans les actions de sûreté, de renseignement de niveau tactique et opératif et de combat direct à dominante antichar, mené au sol, à partir d'un engin blindé.
Le personnel ressortissant au domaine combat des blindés est celui qui sert les blindés-canon, à roues ou à chenilles et les blindés légers armés, concourant directement et indirectement à l'engagement des unités blindées au sein :
des unités de chars et de blindés roues canon ;
des unités ou des cellules d'aide à l'engagement et d'appui direct ;
des unités d'éclairage, de reconnaissance et de recherche blindée.
Le domaine combat des blindés comporte trois natures de filière qui sont présentées au chapitre 3 :
chars ;
roues-canon ;
recherche blindée.
1.2. Limites du domaine de spécialités.
N'appartient pas au domaine, le personnel chargé :
du soutien (maintenance, santé, administration, infrastructure, alimentation, service général, habillement) ;
des systèmes de transmission et de commandement (hors usagers) ;
des ressources humaines ;
des appuis spécialisés (aide au franchissement ; défense nucléaire, bactériologique et chimique ; fusil de précision) ;
du renseignement (niveau stratégico-opératif).
1.3. Présentation générale des filières.
Le domaine combat des blindés comporte trois types de filière : conception, mise en œuvre et exécution.
La filière de type conception accueille sur ses premiers emplois de jeunes officiers de recrutement direct, semi-direct ou semi-direct tardif, qui sortant de formation initiale, suivent une année de formation commune à l'école d'application de l'arme blindée cavalerie (EAABC).
Futurs chefs de peloton et commandants d'escadron des formations blindées en première partie de carrière, ces officiers n'ont pas vocation à servir au sein d'une seule nature de filière et peuvent tenir des emplois dans des systèmes d'armes différents.
Par ailleurs, les fonctions de spécialistes du domaine en état-major sont ouvertes aux meilleurs d'entre eux en seconde partie de carrière, après leur temps de commandement.
Les filières de type mise en œuvre accueillent sur leurs premiers emplois de jeunes sous-officiers de recrutement direct ou semi-direct, qui sortent de formation initiale en école ou proviennent d'une filière de type exécution, et suivent une formation brevet de spécialiste de l'armée de terre (BSAT), par nature de filière, à l'école d'application du domaine combat des blindés. Ils serviront comme chefs de char ou chefs d'engin puis adjoints de peloton dans les formations blindées du domaine au cours de leur première partie de carrière.
Les meilleurs d'entre eux accèdent à des fonctions de spécialistes d'une nature de filière dans des centres de mise en œuvre, des PC de régiments ou des états-majors après l'obtention d'un brevet supérieur de technicien de l'armée de terre (BSTAT) dans leur nature de filière et un temps de chef de peloton. Certains d'entre eux peuvent aller jusqu'au commandement d'une unité élémentaire en devenant officiers par la voie rang.
Les filières de type exécution accueillent sur leurs premiers emplois des militaires du rang sous contrat (MDR/C). Après avoir suivi la formation générale initiale (FGI) dans les unités du domaine, ils reçoivent une formation de spécialité initiale (FSI) dans ces mêmes corps et/ou dans des centres spécialisés. Ils servent dans les unités blindées au cours de leur première partie de carrière puis, pour certains, suivent les itinéraires professionnels leur permettant d'accéder à des postes d'adjoints de chefs de chars ou d'engins blindés au sein des pelotons. Les meilleurs d'entre eux peuvent accéder au commandement d'un peloton en devenant sous-officiers par la voie rang.
2. Dispositif de pilotage du domaine de spécialités combat des blindés.
2.1. Les acteurs.
Les acteurs du dispositif de conception des métiers du domaine combat des blindés et des cursus de formation associés se répartissent en trois sphères, conformément à l' instruction 700 /DEF/EMAT/PRH/DS du 26 avril 1999 .
2.1.1. Les acteurs de la première sphère.
Ce sont les acteurs du domaine en poste dans des organismes de veille travaillant sur l'emploi des blindés ou sur les matériels futurs de la fonction blindée :
bureau de conception des systèmes de force (EMAT/BCSF) ;
bureau planification des systèmes d'arme (EMAT/BPSA) ;
groupement arme de mêlée de la section technique de l'armée de terre (STAT) ;
centre de recherche, d'étude et de doctrine de l'armée de terre (section combat de contact et section renseignement) du commandement de la doctrine et de l'enseignement militaire supérieur (CDES/CREDAT/B 3 et B 2) ;
direction des études et de la prospective (DEP) de l'école d'application de l'arme blindée cavalerie (EAABC).
2.1.2. Les acteurs de la deuxième sphère.
Ce sont les acteurs chargés de concevoir et de faire évoluer les métiers et les cursus de formation associés :
bureau pilotage de spécialités de la direction des études et de la prospective (DEP) de l'EAABC ;
bureau planification des ressources humaines (EMAT/BPRH).
2.1.3. Les acteurs de la troisième sphère.
Ce sont les acteurs chargés de la gestion du personnel appartenant au domaine et responsables de sa formation qui mettent en œuvre la politique définie en amont par les acteurs de la deuxième sphère :
bureau mêlée de la direction du personnel militaire de l'armée de terre (DPMAT) ;
bureau formation de spécialités du commandement des organismes de formation de l'armée de terre (COFAT/BFS/ABC) ;
direction générale de la formation (DGF) de l'école d'application de l'armée blindée cavalerie (EAABC).
2.2. Les rôles.
2.2.1. Les organismes de veille.
Les organismes de veille informent périodiquement le pilote du domaine combat des blindés des évolutions de tous ordres (doctrine, emploi, technologie, organisation) pouvant avoir des incidences sur les compétences, les métiers et la formation, en ayant le souci d'anticiper.
2.2.2. Le pilote de domaine.
Le pilote du domaine de spécialités combat des blindés est le général commandant l'EAABC.
Son rôle est d'assurer la cohérence et la synthèse de l'ensemble des études portant sur le domaine. Ainsi, il est le point de passage obligé de toute proposition d'évolution (création, suppression, modification) des métiers ou des cursus de formation associés de son domaine.
Il est assisté dans sa tâche par la direction des études et de la prospective (DEP), implantée au sein de l'école.
Le détail de ses attributions est défini dans l'instruction de première référence.
2.2.3. Le responsable de la politique des ressources humaines.
Les propositions d'évolution des métiers et des cursus de formation faites par le pilote de domaine sont soumises à la décision du chef d'état-major de l'armée de terre (CEMAT) par le bureau pilotage de la DEP.
2.2.4. Les acteurs de la gestion et de la formation.
Les acteurs de la gestion (DPMAT/bureau mêlée) et de la formation (COFAT) ont la responsabilité de mettre en œuvre les évolutions des métiers et des cursus de formation conçues par le pilote de domaine et approuvées par le CEMAT.
De plus, le gestionnaire exprime les flux prévisionnels de mise en formation, ce qui permet au formateur d'en chiffrer le coût et d'établir le plan de charge des écoles.
2.2.5. Les employeurs.
Les régiments du domaine combat des blindés sont chargés de recueillir sur le terrain des informations nécessaires à l'évaluation de la pertinence des métiers et de la formation aux besoins opérationnels et de transmettre leur avis au pilote.
2.3. Structures de travail.
Trois structures de travail particulières permettent d'assurer la cohérence des travaux des différents acteurs.
2.3.1. La commission permanente des métiers (CPM).
Cette commission est présidée par le général sous-chef ressources humaines-organisation. Son rôle est de présenter au général les évolutions majeures des cursus professionnels et des formations. Réunie dès que les circonstances l'exigent, elle rassemble les acteurs de tous niveaux, concernés par l'ordre du jour.
2.3.2. Le comité de pilotage du domaine « combat des blindés » (CPCB).
Présidé par le général commandant l'EAABC, pilote du domaine, ce comité de pilotage constitue une structure de synthèse des études relatives aux besoins en compétences, aux parcours professionnels, et aux cursus de formation associés.
Réuni au moins deux fois par an, il rassemble les acteurs des deuxième et troisième sphères et éventuellement, en fonction de l'ordre du jour, des membres occasionnels tels que des pilotes de spécialités pour des problèmes transverses (RENS, INF) ou des spécialistes devant apporter un éclairage particulier (STAT, forces).
Il propose les évolutions jugées nécessaires pour les cursus professionnels et la formation. Il s'assure de l'efficacité des formations dispensées.
Le détail de ses attributions est défini dans l' instruction 700 /DEF/EMAT/PRH/DS du 26 avril 1999 .
2.3.3. La commission permanente de la formation (CPF).
Présidée par le général commandant les organismes de formation de l'armée de terre (COFAT), elle rassemble les acteurs de l'EMAT, de la DPMAT, du CDES et l'ensemble des pilotes de spécialités. Structure de concertation et d'information, elle est garante de la cohérence du dispositif de formation de l'armée de terre.
La CPF est également une force de proposition au bénéfice de la politique de la formation. A ce titre, elle émet un avis sur les évolutions des actions de formation proposées par le pilote de domaine de spécialités, instruit les dossiers et les adresse à l'EMAT pour validation.
Ses attributions, son rôle et son fonctionnement sont définis dans l'instruction de première référence et la charte de fonctionnement diffusée sous le timbre du COFAT.
2.4. Procédures.
2.4.1. Organisation générale pour l'instruction des évolutions.
Les informations transmises au pilote de domaine par les organismes de veille s'inscrivent :
soit dans le moyen ou le long terme, comme c'est le cas pour les programmes d'armement ;
soit dans le court terme, pour faire face à un besoin opérationnel particulier.
2.4.2. Evolutions liées à un besoin opérationnel particulier.
Les organismes de veille, et particulièrement les échelons opérationnels, peuvent informer le pilote de domaine d'opérations sur le court terme (achat de matériels par exemple) nécessitant une action sur les ressources humaines : élaboration d'une action de formation, définition de moyens pédagogiques et financiers (instructeurs), obtention ou adaptation d'infrastructures d'instruction.
3. Description des cursus professionnels et de formation.
3.1. Présentation des natures de filière.
Le domaine de spécialités combat des blindés comprend principalement trois natures de filières.
3.1.1. Nature de filière chars.
Elle regroupe l'ensemble du personnel des types de filière mise en œuvre et exécution qui sert les blindés chenillés et leur environnement de combat immédiat (pelotons d'appui direct, pelotons d'éclairage régimentaires). Ce personnel sert dans les régiments de chars de bataille des brigades blindées et mécanisées.
3.1.2. Nature de filière roues-canon.
Elle regroupe l'ensemble du personnel des types de filière mise en œuvre et exécution qui sert les blindés roues-canon et leur environnement de combat immédiat (escadrons de reconnaissance et d'intervention antichar, pelotons de protection et d'intervention régimentaire). Ce personnel sert dans les régiments blindés des brigades légères blindées et des brigades parachutistes, de montagne ou franco-allemande.
3.1.3. Nature de filière recherche blindée.
Elle regroupe l'ensemble du personnel des types de filière mise en œuvre et exécution dont le métier est le renseignement d'origine humaine sous blindage. Ce personnel sert dans les escadrons d'éclairage et d'investigation et au régiment blindé de recherche de renseignement (RBRR).
3.2. Présentation des cursus de formation.
Les cursus de formation du domaine combat des blindés sont conformes aux cursus en vigueur définis pour les différentes catégories de personnel de l'armée de terre. Ils sont détaillés dans les circulaires d'application adaptées à chaque catégorie de personnel.
3.2.1. Filière de type conception.
Au troisième niveau de responsabilité (NR 3), se trouve le cours d'application des lieutenants dispensé à l'EAABC aux officiers sortant des écoles de formation de Coëtquidan, aux officiers d'active des écoles d'armes (OAEA), ainsi qu'aux officiers recrutés au titre d'articles divers directement en école d'arme. Son objectif est de rendre les officiers aptes à commander un peloton blindé dès leur sortie d'école, en tous lieux, en temps de paix comme de crise ou de guerre.
Au quatrième niveau de responsabilité (NR 4), se trouve le cours des futurs commandants d'unité (CFCU), dispensé au profit des jeunes capitaines devant prendre le commandement d'un escadron ; son objectif est de préparer directement les jeunes capitaines au commandement de l'unité élémentaire qui leur sera confiée.
Au sixième niveau de responsabilité (NR 6), se trouve le stage des futurs chefs de corps de la fonction blindée réalisé par l'EAABC au profit des officiers supérieurs désignés par le CEMAT pour effectuer un temps de commandement de chef de corps ou d'officier supérieur ; son objectif est de donner une information sur les évolutions en cours dans le domaine des blindés aux officiers désignés pour prendre le commandement d'un corps ou d'un groupe d'escadrons.
Au cinquième niveau de responsabilité (NR 5), il n'existe pas de formation de cursus du domaine « combat des blindés ».
3.2.2. Filières de type mise en œuvre.
Le cursus de formation des sous-officiers est conforme à l' Instruction 1950 /DEF/EMAT/PRH/PEG du 16 novembre 1994 , et réalisé par nature de filière.
3.2.2.1. Premier niveau.
A l'issue de la formation générale de premier niveau à l'école nationale des sous-officiers d'active (ENSOA), l'engagé volontaire sous-officier (EVSO) ou le sous-officier issu du recrutement semi-direct, est orienté vers la formation de spécialité de premier niveau. Cette formation vise à faire acquérir les savoir-faire techniques et tactiques permettant d'exercer la fonction de chef de char, chef d'engin blindé ou de patrouille. Conduite à l'EAABC, cette formation est sanctionnée par le certificat technique du 1er degré (CT 1).
Après l'obtention du CT 1, le sous-officier est affecté dans une unité des forces pour y exercer une fonction dans sa nature de filière. L'aptitude à tenir cet emploi, correspondant aux certificats militaires et techniques détenus, est sanctionnée par l'attribution par le chef de corps du certificat de vérification d'aptitude (CVA 1) et du brevet de spécialiste de l'armée de terre (BSAT).
3.2.2.2. Deuxième niveau.
Lorsqu'il remplit les conditions de candidature, conformément à l'instruction de deuxième référence, le sous-officier peut accéder à la formation de deuxième niveau ; son but est de faire acquérir les savoir-faire tactiques et techniques permettant de commander un peloton dans une formation blindée.
La réussite à l'épreuve d'accès au deuxième niveau (EA 2) permet de suivre un stage, réalisé à l'EAABC, sanctionné par l'attribution du brevet supérieur de technicien de l'armée de terre (BSTAT).
3.2.3. Filières de type exécution.
Le cursus de formation des militaires du rang sous contrat (MDR/C) est conforme à l'instruction de deuxième référence et réalisé par nature de filière.
3.2.3.1. Niveau d'emploi 11 (NE 11).
A l'issue de la formation générale initiale (FGI), l'engagé volontaire de l'armée de terre (EVAT) ou le volontaire de l'armée de terre (VDAT), suit une formation de spécialité initiale (FSI). Ces formations diffèrent selon la nature de filière ou le matériel servi ; elles préparent à des fonctions de pilote, tireur ou radio-chargeur sur char ou engin blindée, d'éclaireur, de cavalier porté ou de cavalier d'accompagnement. Cette formation aux emplois de base, niveau d'emploi 11 (NE 11), est sanctionnée par l'attribution d'un certificat pratique (CP).
3.2.3.2. Niveau d'emploi 12 (NE 12).
Ultérieurement, pour accéder à des emplois de niveau 12 (NE 12), l'EVAT ou VDAT peut suivre une formation de spécialité élémentaire (FSE). Cette formation, qui vise à sanctionner une expérience acquise dans les emplois tenus au niveau 11 ou à donner une qualification particulière au militaire du rang, est sanctionnée par l'attribution d'un certificat technique élémentaire (CTE). Par ailleurs, la formation générale élémentaire (FGF) est dispensée après au moins dix-huit mois de service. Cette formation est sanctionnée par l'attribution du certificat militaire élémentaire (CME). Le certificat de vérification d'aptitude (CVAE) puis le brevet militaire professionnel élémentaire (BMPE) lui sont décernés conformément à l'instruction de deuxième référence.
3.2.3.3. Niveau d'emploi 13 (NE 13).
Le militaire du rang sous contrat (MDR/C) orienté sur une carrière longue d'engagé volontaire, sera amené à suivre la formation de spécialité du 1er degré (FS 1) dont l'objectif est de faire du militaire du rang sous contrat un véritable spécialiste, capable d'occuper des fonctions, au niveau d'emploi 13 (NE 13), d'adjoint de chef de char, d'engin blindé ou de patrouille. La formation dispensée est sanctionnée par l'attribution d'un CT 1 EVAT. Elle est identique, pour le niveau de qualification, de celle du CT 1 décrite supra dans le cursus de formation des sous-officiers. Toutefois, la durée du CT 1 EVAT peut être modulable en fonction de l'expérience du MDR/C.
3.2.4. Formations d'adaptation.
En cours de carrière ou à l'occasion des stages de formation, le personnel, quelle que soit sa nature de filière, est susceptible de suivre une ou plusieurs formations d'adaptation.
Certaines visent à faire acquérir des capacités particulières liées à la nature de filière (RENS, par exemple), à un équipement particulier en place ou mis en place dans l'unité où il sert (Milan, perception Leclerc, par exemple), ou encore à une fonction particulière ; ces formations sont délivrées soit à l'EAABC, si elles relèvent du domaine, soit dans un centre de formation relevant d'un autre domaine (INF, RENS).
D'autres visent à permettre d'exercer une fonction du domaine dans un environnement particulier (montagne, TAP).
Ainsi, les actions de formation d'adaptation montagne peuvent être suivies dans les unités de la 27 BIM et/ou à l'école militaire de haute montagne (EMHM).
Les actions de formation d'adaptation TAP se déroulent, quant à elles, à l'école des troupes aéroportées (ETAP).
3.3. Passerelles intra-domaines et inter-domaines.
La proximité des compétences exigées pour différents métiers permet au personnel de changer de nature de filière ou même de domaine. Les conditions de changement d'orientation de carrière sont définies aux articles 12 et 13 de l'instruction de deuxième référence.
Ce type de changement est soumis, pour les officiers, les sous-officiers et les EVAT (NE 13) à l'accord des bureaux de gestion de domaines de spécialités, de rattachement et d'accueil, de la direction du personnel militaire de l'armée de terre (DPMAT).
3.3.1. Filière de type conception.
Les officiers servent indifféremment au sein des trois natures de filière du domaine.
La première période du cours de formation d'application à l'EAABC comporte un tronc commun réalisé sur le matériel chenillé majeur du domaine, puis après une spécialisation correspondant à leur premier type d'unité, les officiers peuvent servir sur un autre système d'armes que celui sur lequel ils ont servi initialement.
Les passerelles avec d'autres domaines ou pôles pour les officiers n'interviennent qu'au moment de l'enseignement militaire supérieur du 1er ou du 2e degré. Elles sont définies et soumises aux règles éditées sous timbre de la direction du personnel militaire de l'armée de terre (DPMAT).
3.3.2. Filières de type mise en œuvre.
Un sous-officier désirant entrer dans le domaine combat des blindés ne peut le faire qu'au niveau du CT 1, donc au premier niveau de la nature de filière à laquelle il appartiendra.
Il en va de même pour changer de nature de filière ; cependant, dans ce cas, le sous-officier n'aura pas besoin de suivre à nouveau les modules communs au CT 1 qu'il détient et à celui qu'il souhaite obtenir.
3.3.3. Filières de type exécution.
Pour changer de nature de filière au sein du domaine ou changer de domaine de spécialités, le MDR/C doit passer un certificat technique élémentaire (CTE) ou un certificat technique du 1er degré (CT 1) de la nature de filière ou de leur domaine d'accueil.
S'il s'agit d'un CTE : le changement de nature de filière peut s'opérer à l'occasion du premier ou deuxième, voire du troisième CTE passé par l'intéressé.
S'il s'agit d'un CT 1 : sanctionnant une formation de premier niveau, le CT 1 considéré est le seul diplôme de ce type que passe l'intéressé.
3.4. Titres ou diplômes.
Les attestations, titres ou diplômes en vigueur pour le domaine combat des blindés, correspondant aux formations de spécialité ou d'adaptation, figurent dans le tome 5 du TTA 129 ; ils sont délivrés selon les règles définies par l'instruction de deuxième référence.
4. Formations de spécialités par catégories de personnel.
4.1. Buts généraux.
La formation de spécialité a pour but de donner, puis de compléter à chaque niveau, les connaissances générales et les savoir-faire tactiques et techniques spécifiques du personnel militaire dans ses emplois au sein de son domaine de spécialités.
4.2. Types de formation.
4.2.1. Filière de type conception.
4.2.1.1. Premier niveau.
La formation délivrée par le cours de formation d'application a pour objectif de former les jeunes officiers comme :
chefs de peloton de char ;
chefs de peloton roues-canon ou reconnaissance et intervention antichar ;
chefs de peloton d'éclairage ou de recherche blindée.
4.2.1.2. Deuxième niveau.
La formation délivrée par le cours des futurs commandants d'unité a pour objectif de former les jeunes capitaines à leurs futurs responsabilités de :
commandants d'escadron de chars ;
commandants d'escadron roues-canon (blindé ou reconnaissance et intervention anti-char) ;
commandants d'escadron de recherche blindée (RBRR ou EEI) ;
commandants d'escadron de commandement et de logistique ;
commandants d'escadron de base et d'instruction.
4.2.1.3. Troisième niveau.
Le module combat des blindés du stage annuel des chefs de corps a pour objectif de délivrer aux officiers supérieurs devant prendre un commandement, une information complète sur le domaine et des connaissances spécifiques à la fonction qu'ils vont tenir ; il s'adresse :
aux futurs chefs de corps (de 1er et 2e niveau relevant du domaine) ;
aux futurs commandants de groupes d'escadrons.
4.2.2. Filières de type mise en œuvre.
4.2.2.1. Premier niveau.
La formation délivrée aux jeunes EVSO a pour but de leur donner les compétences techniques et tactiques de base pour leur première fonction de :
chef de char ;
chef d'engin roues-canon ;
chef de patrouille d'investigation ou de reconnaissance et intervention antichar ;
chef de patrouille d'éclairage ou de recherche blindée.
4.2.2.2. Deuxième niveau.
La formation délivrée aux sous-officiers ayant réussi l'épreuve d'accès au deuxième niveau (FA 2) a pour but de délivrer aux sous-officiers les connaissances générales et les compétences techniques et tactiques nécessaires pour tenir les fonctions de :
chef de peloton de chars ;
chef de peloton roues-canon ou reconnaissance et intervention antichar ;
chef de peloton d'éclairage ou de recherche blindée.
4.2.3. Filières de type exécution.
4.2.3.1. Niveau d'emploi 11 (NE 11).
La formation de spécialité initiale (FSI) a pour but de préparer le militaire du rang sous contrat (MDR/C) à tenir sa première fonction au sein de sa nature de filière. Cette formation de spécialité qui complète la formation générale initiale, constitue avec la formation à la conduite militaire et les éventuelles formations d'adaptation, l'un des quatre modules de la formation initiale.
Spécifique à chaque emploi dans les différentes natures de filières, elle forme :
des pilotes de char ou d'engin blindé à roues ;
des tireurs ou opérateurs tourelle ;
des radio-chargeurs ;
des éclaireurs, cavaliers portés ou d'accompagnement.
4.2.3.2. Niveau d'emploi 12 (NE 12).
La formation de spécialité élémentaire (FSE) permet au militaire du rang sous contrat (MDR/C) de tenir un emploi d'un niveau supérieur. Elle sanctionne une expérience acquise dans un premier métier ou l'acquisition de connaissances acquises dans un nouveau métier.
4.2.3.3. Niveau d'emploi 13 (NE 13).
La formation de spécialité du premier niveau (FS 1) ouvre la possibilité au militaire du rang de servir au-delà de onze ans de service. Visant à faire acquérir des connaissances complémentaires, elle sanctionne aussi une expérience acquise dans un métier de la nature de filière ; elle est identique, pour le niveau de qualification, à celle délivrée aux jeunes sous-officiers.
Les MDR/C sont reconnus aptes à tenir des postes clefs en qualité d'adjoint ou de spécialiste :
adjoint de chef de char ou d'engin à roues ;
adjoint de patrouille de recherche ou d'éclairage investigation ;
opérateur tourelle de chars de commandement ou adjoints.
4.2.4. Formations d'adaptation.
Des formations d'adaptation à une fonction particulière ou à la perception d'un nouveau type de matériel peuvent être délivrées :
chef de patrouille d'éclairage régimentaire (nature de filière char) ;
chef d'engin roues-canon (au profit RBRR) ;
chef de patrouille (RASIT) ;
formation initiale Leclerc (FIL).
Certaines ayant un intérêt inter-domaines peuvent s'adresser à du personnel d'autres domaines ; de même, certaines capacités à acquérir peuvent faire l'objet de stages dans d'autres domaines de spécialités : formation missile moyenne portée (MILAN), par exemple.
4.3. Responsabilité de la préparation et de l'organisation de la formation.
4.3.1. Généralités.
La responsabilité de la définition des objectifs et des contenus des actions de formation incombe au pilote de domaine.
Suivant leur niveau et la nature de filière, les actions de formation dispensées au personnel du domaine de spécialités combat des blindés sont délivrées dans les unités ou dans des centres spécialisés du domaine. Certaines actions de formation spécialisées peuvent être effectuées dans d'autres domaines (INF, RENS).
4.3.2. Filières de type conception et mise en œuvre.
Les formations pour les filières de type conception et mise en œuvre sont exécutées à l'école d'application de l'arme blindée cavalerie (EAABC).
Deux organismes « satellites » assurent des formations particulières :
le 1er régiment de chasseurs d'Afrique (1er RCA), qui est chargé de la formation au tir des blindés ;
le centre d'instruction de l'arme blindée cavalerie (CIABC), subordonné au 1er RCA, qui forme les cadres et militaires du rang sous contrat du domaine de spécialités combat des blindés et des autres domaines utilisant des blindés au pilotage de ces engins.
4.3.3. Filières de type exécution.
L'essentiel de la formation des niveaux d'emploi 11 et 12 des filières de type exécution est assuré dans les corps, sous la responsabilité des chefs de corps. Les corps peuvent, dans le cadre de la réglementation en vigueur, regrouper des moyens ou assurer à tour de rôle la mission de formation par entente commune.
La nécessité d'utilisation de moyens spécifiques d'instruction rares et coûteux (entraîneurs de pilotage, simulateurs de tir, champs de tir particuliers aux blindés), requiert pour certaines formations (FSI ou FSE) de regrouper le personnel, pour tout ou partie du stage, sur des centres spécialisés disposant de ces moyens (1er RCA, CIABC, EAABC).
Les formations du 1er degré (FS 1) sont effectuées au sein de l'EAABC.
4.4. Moyens humains, matériels et budgétaires.
4.4.1. Formations dans les corps.
Lorsque les corps s'entendent pour réaliser à tour de rôle certaines formations, le protocole qu'ils établissent entre eux doit prévoir la répartition des charges en encadrement et en matériel, ainsi que la contribution budgétaire de chacun.
4.4.2. Formations centralisées.
L'EAABC ou les centres de formation (1er RCA, CIABC) regroupent l'ensemble des moyens humains et matériels dédiés à la formation du personnel du domaine combat des blindés.
L'EAABC assure les formations suivantes :
Filière de type conception :
cours de formation d'application des lieutenants ;
cours des futurs commandants d'unité ;
module combat des blindés du stage chefs de corps.
Filières de type mise en œuvre :
stage du certificat technique du 1er degré (CT 1) par nature de filière ;
stage du certificat technique du 2e degré (CT 2) par nature de filière.
Filières de type exécution : stage de formations de spécialité du 1er degré des EVAT (FS 1) par nature de filière.
Le 1er RCA et le CIABC assurent les formations suivantes :
CIABC :
FSI pilote Leclerc, AMX 30 B 2 et D, AMX 10 RC ;
formation initiale Leclerc (FIL), à la perception.
1er RCA :
FSI opérateur tourelle Leclerc ;
FSI tireur AMX 30 B 2 et AMX 10 RC ;
FSE opérateur tourelle Leclerc ;
FSE tireur AMX 30 B 2 et AMX 10 RC.
4.4.3. Renforts de formateurs ou de moyens.
Les centres de formation (1er RCA, CIABC) peuvent demander aux corps qui leur envoient des stagiaires un renfort en encadrement de contact ou en moniteurs. Ce renfort, prévu dans l'organisation des séjours dans les centres de formation, est à la charge des corps.
Le renfort en personnel et en matériel pour la réalisation de certaines actions de formation au profit des organismes dépendant du commandement des organismes de formation de l'armée de terre (COFAT) est planifié dans le cadre du partenariat entre le commandement de la force d'action terrestre (CFAT) et le COFAT. Toutes les dispositions figurent dans la circulaire annuelle paraissant sous timbre CFAT, qui traite du programme des activités d'aide à la formation et de préparation opérationnelle des forces terrestres.
Pour le ministre de la défense et par délégation :
Le général, sous-chef d'état-major ressources humaines-organisation,
Gilles BARRIE.