CIRCULAIRE A.C. N° 69/SBA/6 relative aux conditions techniques d'établissement des hélistations.
Du 15 février 1980NOR
1. Généralités.
1.1. Objet de la présente circulaire.
Les hélicoptères utilisent pour les besoins de l'atterrissage et du décollage :
les aérodromes ouverts à la circulation aérienne publique ;
des aérodromes réservés à leur usage ou hélistations ;
des plates-formes occasionnelles ou hélisurfaces.
La présente circulaire a pour but de définir les caractéristiques physiques des hélistations qu'elles soient :
ouvertes à la circulation aérienne publique ;
agréées à usage restreint.
La circulaire AC no 32/DBA du 6 novembre 1972 définissait les conditions techniques d'établissement des hélistations destinées aux hélicoptères légers, d'un poids inférieur à 4 tonnes, utilisés uniquement dans des conditions de vol à vue, pour des opérations de travail aérien ou de transport à la demande.
Depuis, l'utilisation des hélicoptères en conditions de vol aux instruments (IFR) a été autorisée par arrêté du 5 juin 1978 (JO du 20 juillet) ; l'arrêté interministériel du 1er février 1979 cité en troisième référence a étendu aux hélistations en « mer » les dispositions de l' arrêté du 22 février 1971 qu'il a abrogé et remplacé.
La présente circulaire, prise pour l'application de l'arrêté du 1er février 1979 précité, annule et remplace la circulaire AC 32/DBA du 6 novembre 1972. Elle tient compte des nouvelles conditions d'utilisation des hélicoptères, à savoir :
conditions de vol aux instruments ;
utilisation pour la desserte de plates-formes ou de navires en mer ;
utilisation à des fins de trafic commercial ;
utilisation d'hélicoptères lourds.
Les dégagements définis ci-après présentent des différences avec les dégagements de l'annexe II de l'arrêté du 15 janvier 1977 rappelé en première référence. Dans l'attente de la modification de cet arrêté, ces différences peuvent être admises en application de son article 3.
Je vous demande de bien vouloir vous conformer aux dispositions de la présente circulaire pour tout projet d'hélistation à terre ou en mer ou tout plan de servitudes qui vous serait soumis, et, de me rendre compte de toute difficulté que vous pourriez éventuellement rencontrer dans son application.
1.2. Classification des hélistations.
Les hélistations sont classées comme suit :
catégorie EC : hélistations destinées :
aux services à courte distance et à certains services à moyenne et même longue distance qui ne comportent que des étapes courtes au départ de ces aérodromes ;
au grand tourisme.
Cette catégorie comprend :
les hélistations dégagées de classe EC2 [cf. 1.3 d) ci-après) ;
les hélistations ponctuelles de classe EC1 [cf. 1.3 e) ci-après].
catégorie ED : hélistations destinées à la formation aéronautique, aux sports aériens et au tourisme, et à certains services à courte distance.
Les hélistations des deux catégories peuvent être utilisées à vue ou aux instruments.
Les hélistations créées à l'intérieur de l'emprise d'un aérodrome existant seront classées suivant la classification définie ci-dessus sans tenir compte de la classification de l'aérodrome. Cette hélistation recevra le même nom que celui de l'aérodrome.
1.3. Définitions.
a). Aire de prise de contact : aire spécialement traitée pour que les hélicoptères puissent y atterrir ou en décoller.
b). Aire aménagée : aire entourant l'aire de prise de contact traitée de manière à permettre à un hélicoptère qui sortirait accidentellement de l'aire de prise de contact, de manœuvrer sans risque (hélistation ponctuelle), et à un hélicoptère, qui serait amené à faire une accélération-arrêt de s'arrêter sans risque dans les limites de cette aire (hélistation dégagée).
c). Bande : on appelle bande ou bande dégagée, une aire rectangulaire, matérialisée ou non, entourant l'aire de prise de contact dont les côtés servent d'origine aux plans des fonds de trouées et aux dégagements latéraux.
Le grand axe de cette aire est l'axe de la bande ; le plan vertical qui le contient est le plan axial de la bande.
d). Hélistation dégagée : hélistation dont les caractéristiques physiques permettent à un hélicoptère (multimoteur) de faire une accélération-arrêt.
e). Hélistation ponctuelle : hélistation dont les caractéristiques physiques autorisent uniquement la procédure de décollage dite de l'aire ponctuelle.
f). Caractéristiques de base : comme la longueur de base des pistes, les dimensions de base des aires sont les dimensions d'une hélistation située au niveau de la mer en atmosphère-type (température de 15° celsuis et pression atmosphérique de 1,01325 × 105 pascals - 1013,25 millibars).
Les dimensions réelles des aires sont obtenues en multipliant les dimensions de base par un coefficient de correction qui tient compte de l'altitude et de la température ; il n'y a pas de correction de pente.
2. Implantation et orientation des hélistations.
L'emplacement d'une hélistation doit être choisi dans un site suffisamment dégagé pour que les manœuvres de décollage et d'atterrissage soient effectuées en toute sécurité.
Le choix du site doit faire intervenir les conditions de dégagement mentionnées ci-après au chapitre IV.
L'orientation des trouées d'accès et d'envol doit être aussi voisine que possible de celle des vents dominants, tout en tenant compte des obstacles proches et des nuisances susceptibles d'être engendrées lors du survol des agglomérations.
Dans les agglomérations et à leurs abords, il faut en outre étudier tout spécialement les cheminements aériens d'accès.
Une attention particulière sera portée aux turbulences qui peuvent se produire autour de l'hélistation.
3. Cacarctéristiques physiques de base des plates-formes.
3.1. Aire de prise de contact.
3.1.1.
L'aire de prise de contact peut être circulaire ou rectangulaire ou carrée.
Les dimensions doivent être adaptées aux hélicoptères appelés à fréquenter l'hélistation, les dimensions minimales (longueur et largeur ou diamètre) ne devant pas être inférieures à 1,5 fois la plus grande dimension de l'hélicoptère.
Les dimensions usuelles sont les suivantes :
Hélistations ED
....................
Hélistations EC1
....................
Hélistations EC2
....................
Dimensions minimales. |
15 m |
20 m |
35 m × 20 m |
Dimensions optimales. |
25 m |
35 m |
50 × 35 m |
3.1.2. Pentes.
Les pentes de cette aire doivent être comprises entre 1 et 2 p. 100.
3.1.3. Force portante.
L'aire de prise de contact doit pouvoir résister à tout atterrissage brutal.
Dans ce cas on admettra que l'hélicoptère applique simultanément en deux points de contact une charge égale à 75 p. 100 du poids brut de l'hélicoptère le plus lourd fréquentant l'hélistation.
L'aire de chaque point de contact sera la surface d'empreinte du pneu qui doit supporter la charge ou celle d'un patin d'atterrissage.
3.2. Aire aménagée.
3.2.1.
L'aire aménagée est, soit circulaire, soit rectangulaire. Elle doit être occasionnellement roulable et résister à l'action d'un hélicoptère amené à effectuer une manœuvre en dehors de l'aire de prise de contact. Elle doit être également protégée contre les effets du souffle des rotors qui ne doivent pas risquer de provoquer des projections de cailloux ou de poussières.
Les dimensions usuelles sont les suivantes :
| Minimales. | Optimales. |
---|---|---|
Hélistations ED | 25 m | 30 m |
Hélistations EC 1 | 35 m | 60 m |
Hélistations EC 2 | 300 m × 35 m | 600 m × 50 m |
3.2.2. Pentes.
Aire revêtue : les pentes longitudinales ou transversales doivent être inférieures à 2 p. 100.
Aire non revêtue : les pentes longitudinales ou transversales doivent être inférieures à 3 p. 100 avec un minimum de 2,5 p. 100.
3.2.3. Force portante.
L'aire aménagée doit pouvoir résister aux charges de roulement. On admettra que l'hélicoptère applique simultanément en deux points de contact (surface d'empreinte de pneu ou surface du patin) une charge égale à 50 p. 100 de son poids.
3.3. Voies de circulation.
3.3.1.
Des voies de circulation seront éventuellement tracées et, si nécessaire, éventuellement revêtues pour permettre aux hélicoptères de rejoindre les aires de stationnement à partir de l'aire de prise de contact.
3.3.2.
Largeur : 1,5 fois la voie du train.
Soit en général : 5 mètres pour la catégorie ED ; 7 mètres pour la catégorie EC.
Une garde de 1/4 rotor est indispensable entre les pales et les obstacles ; elle ne peut être inférieure à 3 mètres.
3.3.3.
Pentes : mêmes dispositions que celles du paragraphe b. 2 ci-dessus.
3.3.4.
Force portante : mêmes dispositions que celles du paragraphe b. 3 ci-dessus.
3.3.5.
Abords : les voies de circulation sont épaulées de part et d'autre par un accotement en terrain naturel ou gazonné dont les pentes seront inférieures à 5 p. 100.
La largeur de ces abords est généralement de 5 mètres.
3.3.6.
Rayons de raccordement : les rayons minimaux des raccordements extérieurs sur une voie de circulation sont ainsi définis :
hélistation EC : pour un angle d'intersection inférieur à 45° : 7,5 m, de 45° à 135° : 15 mètres, supérieur à 135° : 45 mètres ;
hélistation ED : pour un angle d'intersection inférieur à 45° : 5 mètres, de 45° à 135° : 10 mètres, supérieur à 135° : 30 mètres.
3.4. Aires de stationnement.
Dimensions : quels que soient les modes de stationnement, la garde minimale à respecter entre les extrémités des pales de deux hélicoptères voisins est un demi-diamètre rotor (si diamètres différents, prendre le plus grand).
Cette garde s'applique :
entre hélicoptères stationnés sur l'aire ;
entre un hélicoptère en stationnement et un hélicoptère manœuvrant pour atteindre ou quitter son poste ;
entre un hélicoptère en stationnement et un hélicoptère circulant sur la voie de circulation longeant l'aire de stationnement.
Pentes : les pentes ne doivent pas dépasser 3 p. 100.
Force portante : mêmes dispositions que celles du paragraphe b. 3 ci-dessus.
4. Dégagements (cf. Figure 1. ).
Les dégagements sont constitués par :
la bande (cf. 1.3 a) ;
les surfaces de dégagements, elles-mêmes constituées par : les fonds de trouée ;
les surfaces latérales de la bande et des trouées ;
la surface horizontale intérieure : il n'est pas institué de surface conique pour les hélistations.
4.1. Bande.
La bande sert d'origine aux fonds de trouée et aux surfaces latérales de bande. Ses dimensions sont données par le tableau IV. 2.5 ci-après.
4.2. Les surfaces de dégagement.
On supposera que la bande est plane et horizontale.
4.2.1. Le fond de trouée :
a) Bande « à vue ».
Le fond de trouée est constitué par une portion de plan perpendiculaire au plan axial de la bande, passant par le petit côté de la bande, et incliné sur l'horizontale d'un angle α dont la pente tangente α est donnée dans le tableau IV. 2.5 ci-après.
Le fond de trouée est limité :
inférieurement par le petit côté de la bande ;
supérieurement par une droite horizontale de cote H comptée au-dessus du niveau moyen de l'hélistation, égale respectivement à 120 mètres, 100 mètres et 75 mètres pour les hélistations de catégorie EC 2 à vue, EC 1 à vue et ED à vue ;
latéralement par deux droites, appelées droites de fond de trouée, symétriques par rapport au plan axial de la bande, issues des extrémités du petit côté de celle-ci ; et dont la projection fait avec l'axe de la bande un angle γ dont la tengante est donnée dans le tableau IV. 2.5 ci-après.
La projection au sol de l'intersection du plan horizontal de cote 45 mètres et du plan de fond de trouée, et la projection au sol de l'extrémité du fond de trouée sont respectivement à une distance du petit côté de la bande Δ1 et Δ2 dont les dimensions sont données dans le tableau IV. 2.5 ci-après.
C) Bande « aux instruments ».
Le fond de trouée est constitué par :
une portion de plan perpendiculaire au plan axial de la bande, passant par le petit côté de la bande, incliné sur l'horizontal d'un angle α dont la pente tg α est donnée dans le tableau IV. 2.5 ci-après, et limité :
inférieurement par le petit côté de la bande ;
latéralement par deux droites de fond de trouée, définies comme pour le cas de la bande « à vue » (voir ci-dessus) ;
supérieurement par le plan horizontal défini ci-après ;
une portion de plan horizontal faisant suite au plan incliné ci-dessus et dont la cote est la plus élevée des 3 cotes suivantes :
150 mètres au-dessus de la cote de l'extrémité de la bande (arrondie au mètre) ;
50 mètres au-dessus du point le plus élevé du sol naturel situé dans l'aire de dégagement de la trouée si celle-ci ne comprend pas d'agglomération ;
100 mètres au-dessus du point le plus élevé du sol naturel situé en agglomération, s'il existe une ou plusieurs agglomérations dans l'aire de dégagement.
Cette portion de plan horizontal est limitée :
à son intersection avec le plan incliné défini ci-dessus ;
latéralement par les droites de fond de trouée ;
à une distance horizontale Δ 2 de l'extrémité de la bande dont la valeur est donnée dans le tableau IV. 2.5 ci-après.
4.2.2. Surfaces latérales de la trouée et de la bande.
Elles sont constituées par des portions de plans (ou de surfaces gauches pour les trouées courbes) passant par les grands côtés de la bande, ou par les droites du fond de trouée, inclinés vers l'extérieur, et dont l'intersection avec un plan vertical perpendiculaire à la projection au sol de l'axe de la bande ou de l'axe de la trouée fait avec l'horizontale un angle β dont la tengante est donnée dans le tableau IV. 5.2 ci-après.
Vers le haut, les plans qui constituent les surfaces latérales des trouées sont limités à un plan horizontal de cote 45 mètres comptée au-dessus du niveau moyen de l'hélistation. Ce plan est appelé surface horizontale intérieure.
Vers le bas, ces plans sont limités par le fond de trouée et les grands côtés de la bande.
4.2.3. Surface horizontale intérieure.
Portion de plan horizontal de cote 45 mètres comptée au-dessus du niveau moyen de l'hélistation, entourant l'hélistation. Elle est limitée :
intérieurement par des intersections avec les surfaces latérales des bandes et des trouées ;
extérieurement, dans le cas d'une hélistation à une seule bande, par :
deux droites situées de part et d'autre de la bande, parallèles à son axe et dont la projection au sol est à une distance d. 2 de l'axe dont les valeurs figurent dans le tableau IV. 2.5 ci-après ;
deux droites perpendiculaires à l'axe et passant par les points de cote 45 mètres des axes de fond de trouée ;
par des quarts de circonférence de rayon égal à la moitié de d. 2 ci-dessus tangents intérieurement aux quatre côtés du rectangle formé par les quatre droites précédentes.
Dans le cas d'une hélistation à plusieurs bandes, on tracera le contour extérieur correspondant à chacune des bandes considérées isolément et on adoptera pour l'ensemble le contour enveloppe convexe obtenu en menant les tangentes extérieures communes aux arcs de circonférence voisins.
Dans certaines trouées, le contour résultant comprend l'horizontale de cote 45 mètres de fond de trouée. Dans d'autres il pourra s'étendre au-delà de cette horizontale et se trouver, pour une portion de l'espace aérien correspondant à la trouée, au-dessous du fond de trouée ; le plan de fond de trouée sera alors interrompu à partir de l'horizontale de cote 45 mètres.
4.2.4. Cas d'une bande non horizontale.
Les dispositions des paragraphes IV. 2.2 et IV. 2.3 ci-dessus s'appliquent aussi lorsque la bande n'est pas horizontale, avec les conventions suivantes :
on définit le profil de l'axe de bande, celui-ci étant la trace sur le terrain du plan axial de la bande ;
les grands côtés de la bande ont ce même profil ;
les petits côtés sont des segments de droites horizontales, perpendiculaires à l'axe de la bande, et passant par chacune de ses extrémités et ayant pour cote celle de l'axe à cet endroit.
4.2.5. Valeurs des dégagements (cf. Figure 1. ).
| Catégorie EC 2. | Catégorie EC 1. | Catégorie ED. | |||
---|---|---|---|---|---|---|
A vue. | Aux instruments. | A vue. | Aux instruments. | A vue. | Aux instruments. | |
Dimensions de la bande : — minimales ; — optimales. |
300 × 50 600 × 100 |
45 × 40 80 × 60 |
30 × 25 (1) 45 × 40 | |||
Pentes de fond de trouée tg α. | 6 p. 100 | 4 p. 100 | 8 p. 100 | 6 p. 100 | 10 p. 100 (1) | 6 p. 100 |
Pentes des surfaces latérales de bande et des trouées (4) : tg β. | 40 p. 100 | 30 p. 100 | 40 p. 100 | 30 p. 100 | 40 p. 100 (1) | 30 p. 100 |
Evasement des projections des droites de fond de trouée par rapport à l'axe de la bande : tg γ. | 10 p. 100 | 15 p. 100 | 10 p. 100 | 15 p. 100 | 10 p. 100 | 15 p. 100 |
Distances Δ 1 (3). | 750 m | 1 125 m | 562,5 m | 750 m | 450 m | 750 m |
Distances Δ 2. | 2 000 m (3) | 6 500 m (2) | 1 250 m (3) | 5 000 m (2) | 750 m (3) | 3 000 m (2) |
Distances d. 1 (3). | 112,50 m | 150 m | 112,50 m | 150 m | 112,50 m | 150 m |
Distances d. 2. | 900 m | 1 250 m | 550 m | 750 m | 450 m | 750 m |
Rayon R. | 450 m | 625 m | 275 m | 375 m | 225 m | 375 m |
(1) Toutefois des modifications peuvent être apportées pour un trafic à vue d'hélicoptères légers, compte tenu des dégagements de certaines hélistations. (2) Chiffre constant indépendant de la dénivellation de l'extrémité de la bande dans le cas d'une bande non horizontale. (3) Ce chiffre est à corriger pour tenir compte de la dénivellation de l'extrémité de la bande par rapport du niveau moyen de l'hélistation dans le cas d'une bande non horizontale. (4) Mesurées dans le plan vertical normal au plan axial. |
4.3. Dégagements des hélistations en terrasse de grande hauteur.
Les dégagements nécessaires aux hélistations en terrasse sur les immeubles de grande hauteur feront l'objet d'une étude particulière pour chaque cas.
La bande pourra être située jusqu'à une distance verticale de 25 mètres au-dessous du niveau moyen de l'hélistation.
4.4. Dégagements des aides visuelles.
Il n'y a pas lieu de prévoir de dégagements spéciaux pour les aides visuelles dont certaines hélistations pourraient être équipées, les servitudes aéronautiques de dégagement permettant une protection efficace de ces aides.
5. Aides visuelles.
Les principes généraux ci-après sont destinés à préciser les modalités du balisage des hélistations.
Le balisage et la signalisation servent à :
repérer et identifier l'hélistation ;
identifier l'aire de prise de contact et la direction d'approche préférentielle, éventuellement les autres directions d'approche ;
délimiter la zone à l'intérieur de laquelle un hélicoptère peut manœuvrer au sol à proximité immédiate de ce dernier ;
indiquer la direction du vent ;
fournir un guidage angulaire de descente et si possible directionnel ;
indiquer les obstacles dans la zone d'approche.
5.1. Balisage et signalisation par marques.
a). Repérage et identification (fig. 2).
L'hélistation est identifiée par la lettre H placée au centre de l'aire de prise de contact ; les jambes de cette lettre sont orientées au nord magnétique. Ses cotes sont fonction des dimensions de l'aire de prise de contact, elles sont données par la figure 2.
L'aire de prise de contact est délimitée par un trait continu, qu'elle soit circulaire, carrée ou rectangulaire.
La lettre H et le trait continu délimitant l'aire de prise de contact sont réalisés à l'aide de peinture blanche ; la largeur du trait est de :
0,50 m pour les hélistations de catégorie ED ;
0,75 m pour les hélistations de catégorie EC.
Dans certains cas, la masse maximale en tonnes des hélicoptères autorisés peut être représentée par deux chiffres de couleur blanche orientés selon l'axe d'atterrissage préférentiel (exemple : 04 représente 4T, 10 représente 10T).
b). Marque de délimitation de la bande (fig. 3).
La délimitation de la bande dégagée est assurée par un trait discontinu réalisé au moyen d'une peinture blanche réflectorisée ; la largeur du trait est de :
hélistation de catégorie ED : 0,25 m ;
hélistation de catégorie EC1 (ponctuelle) : 0,30 m.
Les angles sont marqués par deux traits perpendiculaires conformément à la figure 3.
Pour les hélistations de catégorie EC2 (dégagées) on procède :
en bordure de la bande, à la réalisation de traits, longueur 6 mètres, largeur 1 mètre, espacés au maximum de 100 mètres ;
aux extrémités de la bande, au marquage des angles à l'aide de deux traits de même longueur et de même largeur que les précédents ; ce marquage est complété par un trait identique placé à cheval sur l'axe de la bande.
c). Ligne d'approche (fig. 4).
Une liste matérialisant l'axe préférentiel d'approche est constituée par une ou plusieurs flèches séparées par des intervalles réguliers. La pointe de la flèche terminale de l'axe d'approche aboutira à l'aire de prise de contact.
La largeur du trait sera :
hélistation de catégorie ED : 0,25 m ;
hélistation de catégorie EC : 0,50 m.
La longueur de la ligne d'approche sera celle permise par le site avec un maximum de 150 mètres.
d). Ligne de guidage au sol.
Comme pour les autres aérodromes :
les voies de circulation sont dotées de marques axiales de couleur jaune au moyen d'un trait continu dont la largeur est de 0,15 m au moins ;
dans les courbes la ligne axiale prolonge la ligne axiale de la partie rectiligne de la voie en demeurant à une distance constante du bord extérieur du virage ;
les lignes de guidage sur les aires de stationnement sont constituées par un trait pointillé, largeur 0,15 m, de couleur jaune.
e). Balisage diurne des obstacles.
Le balisage diurne des obstacles intéressant l'hélistation est réalisé suivant la réglementation en vigueur relative au balisage des obstacles à la navigation aérienne aux abords des aérodromes.
f). Indicateur de direction du vent.
Les hélistations sont équipées d'une manche à vent (modèle agréé par le STNA) placée de façon à respecter les dégagements.
Une attention particulière sera apportée à l'emplacement de cette manche à vent : il faut que l'indication donnée soit celle du vent réel qui souffle au-dessus de l'hélistation et non celle du vent général de la zone où l'hélistation est implantée.
g). Remarque.
Compte tenu des caractéristiques particulières de certains revêtements, il peut être nécessaire de renforcer par un liseré noir la visibilité des traits matérialisant les marques d'identification et de balisage.
h). Balisage des hélistations desservant les hôpitaux (fig. 5).
L'aire de prise de contact est définie par une croix grecque réalisée au moyen d'une peinture blanche réflectorisée. Les dimensions de cette croix grecque, dont une branche sera orientée au nord magnétique, sont les suivantes :
longueur : 10,40 m ;
largeur de la branche : 3,60 m.
La lettre H, hauteur 3 mètres, largeur 2 mètres, située au centre de l'aire de prise de contact, donc de la croix grecque susmentionnée, assure l'identification de l'hélistation. Les jambes de cette lettre sont orientées dans la direction du nord magnétique et elle est réalisée au moyen d'une peinture rouge réflectorisée de couleur agréée par le STNA (notamment : teinte rouge-orangé vif no 1 de la famille 8 de la norme AFNOR X 08-002). Pour cette figure la largeur du trait est de 0,50 m.
L'indication de la masse maximale autorisée est facultative, suivant les dispositions du paragraphe V. 1. a) ci-dessus.
5.2. Balisage lumineux.
a). Repérage et identification.
Toute hélistation, destinée à être utilisée de nuit ou dans des conditions de vol aux instruments, doit être pourvue, si son repérage à distance l'exige :
soit d'un phare de ralliement s'il n'y a pas de risque de confusion avec un aérodrome voisin ou une hélistation voisine. Les éclats émis par ce phare seront blancs et leur nombre sera au moins égal à 20 et au plus à 30 par minute ;
soit d'un phare d'identification codé émettant en morse international la lettre d'identification attribuée à l'hélistation. Les éclats émis par ce type de phare sont verts (blancs sur dérogation particulière).
L'un et l'autre type de phares sont omnidirectionnels.
Si nécessaire ils peuvent être occultés vers le bas afin d'éviter de créer des nuisances aux occupants des immeubles voisins.
Leur implantation, à effectuer nécessairement sur un point haut, dans un rayon de l'ordre de 200 à 300 mètres autour de l'aire de prise de contact, doit être étudiée dans chaque cas particulier en tenant compte :
de l'aire dégagée ;
des cheminements d'accès de la plate-forme ;
de la présence éventuelle d'un balisage de trouée et d'un dispositif de guidage des appareils durant la phase initiale de l'approche.
Le choix entre les deux types de phares se place dans le cadre de l'étude de circulation aérienne afférente à l'hélistation en cause.
L'implantation de ces aides visuelles ainsi que l'attribution de la lettre d'identification lorsqu'il s'agit d'une phare d'identification, sont du ressort de la direction régionale de l'aviation civile territorialement concernée en liaison, le cas échéant (pour les phares susceptibles d'être aperçus de la mer ou du littoral notamment), avec le service des phares et balises.
Les consignes d'exploitation devront prévoir les mesures à prendre pour éviter l'éblouissement du pilote dans la phase d'approche finale.
b). Balisage de l'aire de prise de contact (fig. 2).
Le balisage de délimitation est assuré par des feux omnidirectionnels jaunes d'intensité lumineuse recommandée de 60 candélas, coupole dépolie, encastrés, saillie n'excédant pas 10 m/m (modèle agréé par le STNA). Ces feux sont régulièrement espacés et disposés en bordure de la périphérie de l'aire : lorsque celle-ci est un carré ou un rectangle un feu est obligatoirement implanté à chaque angle. Les intervalles entre feux sont : 2,50 m à 3 mètres pour les hélistations à caractère sanitaire (en terrasse notamment), 10 mètres au plus pour les autres hélistations.
Prévoir un réglage d'intensité lumineuse sur ce circuit.
c). Balisage de la bande (fig. 3).
Le balisage de délimitation de la bande sera assuré par des feux blancs omnidirectionnels frangibles, alimentés en basse intensité, intensité lumineuse 100 à 120 candélas, sous verrine dépolie (modèle agréé par le STNA).
Les feux sont espacés de 15 mètres maximum.
Une étude particulière sera faite pour les hélistations dégagées (EC2) ; les feux seront espacés de 50 mètres maximum sauf aux extrémités ou l'espacement sera inférieur à 15 mètres.
Prévoir un réglage d'intensité lumineuse sur ce circuit.
d). Ligne d'approche (fig. 4).
L'axe préférentiel d'approche est matérialisé jusqu'à l'aire de prise de contact par des feux blancs omnidirectionnels, intensité lumineuse : 100 à 120 candélas, sous verrine dépolie (modèle agréé par le STNA).
Ces feux sont :
encastrés dans la partie se trouvant à l'intérieur de la bande ;
en saillie (sauf cas particuliers) dans la partie située à l'extérieur de la bande précitée.
Ils sont normalement espacés de :
2 mètres sur les dix premiers mètres à partir de l'aire de prise de contact ;
10 mètres sur les vingt mètres suivants ;
20 mètres dans la première partie de la ligne d'approche.
Cette ligne d'approche coïncide avec l'axe longitudinal de la trouée et sa longueur est la plus grande autorisée par le site avec un maximum de 150 mètres.
Si l'hélistation est pluridirectionnelle, et si cela est jugé opportun, le balisage lumineux des autres axes d'approche s'effectue également dans les conditions ci-dessus indiquées.
Prévoir un réglage d'intensité lumineuse sur ce (ou ces) circuit(s).
e). Balisage des voies de circulation.
1. Balisage axial.
Le balisage axial des voies de circulation revêtues est assuré par des feux bidirectionnels verts, encastrés, alimentés en basse intensité, d'un modèle agréé par le STNA ; ils sont espacés au maximum de 5 mètres et leur saillie au-dessus du sol n'excède pas 10 millimètres.
Lorsqu'il existe un balisage latéral, on peut réduire le balisage axial à une simple ligne peinte avec une peinture réfléchissante.
2. Balisage latéral.
En principe, le balisage latéral des voies de circulation est assuré par des feux omnidirectionnels bleus alimentés en basse intensité, montés sur balises coniques ou pyramidales frangibles, espacés de 5 à 15 mètres.
f). Balisage des aires de stationnement.
1. Les aires de stationnement sont délimitées par un dispositif identique à celui indiqué pour le balisage latéral des voies de circulation.
2. Les lignes de guidage sur les aires de stationnement revêtues sont indiquées par des dispositifs identiques à ceux prévus pour le balisage axial des voies de circulation revêtues.
g). Eclairage général d'ambiance.
1. Plate-forme de manœuvre.
Pour les hélistations ne possédant pas d'aire de stationnement distincte de l'aire de manœuvre, il est parfois nécessaire de prévoir un éclairage d'ambiance de cette dernière aire afin de faciliter les opérations d'embarquement et de débarquement. On utilise alors des projecteurs blancs disposés hors dégagements sur des supports bas spécialement étudiés afin de réaliser un éclairage dit « rasant » de manière à assurer un éclairement satisfaisant de la plate-forme sans provoquer d'éblouissement tout en respectant les dégagements.
2. Aires de stationnement.
L'éclairage d'ambiance des aires de stationnement est assuré par des projecteurs blancs montés sur des supports respectant les dégagements.
Tant pour l'éclairage de la plate-forme que pour celui des aires de stationnement, toutes dispositions devront être prises (réglage de l'intensité lumineuse notamment) à l'effet de ne pas gêner les pilotes au cours des phases finales de l'approche et de l'atterrissage.
h). Indicateurs visuels de pente d'approche.
La pente d'approche peut être précisée par un indicateur lumineux agréé.
L'utilisation de ces indicateurs est recommandée pour les hélistations créées en milieu urbain.
i). Balisage des obstacles.
Les obstacles engageant les dégagements sont balisés suivant la réglementation appliquée aux aérodromes.
Le balisage des obstacles est commandé automatiquement par une cellule photoélectrique pour les obstacles en dehors de l'emprise de l'hélistation et par commande manuelle pour ceux qui sont dans l'emprise.
j). Indication de la direction du vent.
Le mât support de la manche à vent est muni d'un dispositif permettant l'éclairage nocturne de cette dernière. Sa commande est naturellement asservie à celle du balisage général de l'hélistation.
Prévoir un feu d'obstacles en tête du mât support si nécessaire en fonction de la hauteur du sommet de la manche à vent par rapport à la surface de balisage.
k). Secours du balisage lumineux.
Il est nécessaire que l'ensemble du balisage lumineux (plate-forme et obstacles) dispose d'une alimentation électrique secourue. La remise sous tension doit intervenir le plus tôt possible en cas de défaillance de la source utilisée normalement et, en tout état de cause, dans un délai n'excédant pas :
pour les obstacles : 10 secondes ;
pour les autres aides visuelles :
10 secondes pour les hélistations situées en milieu urbain ;
2 minutes pour les autres hélistations.
5.3. Balisage des centrales d'oxygène équipant les centres hospitaliers.
Cette signalisation a pour but d'inciter les pilotes à respecter, quelles que soient les circonstances, les distances minimales entre les aires réservées aux hélicoptères et les centrales d'oxygène, telles qu'elles sont définies dans la circulaire AC 51 du 5 janvier 1976.
Ce balisage doit donc être efficace à courte et à moyenne distance.
Il est impératif, pour raison de sécurité, que la colonne constitutive de ces centrales d'oxygène reste de couleur blanche et qu'elle ne reçoive pas de feu de signalisation ; dans ces conditions, c'est donc la clôture délimitant l'enclos où la centrale est implantée qui peut porter le balisage.
Balisage par marques.
La clôture est à munir, sur chacune des faces visibles à partir de l'hélistation et au cours de l'approche finale (quel que soit l'axe préférentiel utilisé), de deux lettres X au moins, de couleur rouge réglementaire de signalisation aéronautique. Ces deux lettres doivent être judicieusement réparties sur chacune des faces concernées de la clôture.
Dimensions de la lettre X :
hauteur : voisine de celle de la clôture (avec un minimum de 0,75 m) ;
largeur : les trois quarts de la hauteur ;
largeur du trait : un dixième de la hauteur.
Balisage lumineux.
Deux feux omnidirectionnels rouges, intermittents et synchronisés, 60 éclats/minute (feux à décharge condensée 8 à 10 joules par exemple) doivent être disposés en léger surplomb aux angles de la clôture côté hélistation. Ces feux doivent fonctionner de jour comme de nuit lorsque l'hélistation est utilisée.
5.4. Approbation des plans de balisage.
Les plans de balisage sont approuvés par les directeurs régionaux de l'aviation civile.
6. Sécurité. Incendie.
6.1. Principe de base.
Le carburant doit toujours être entreposé dans des réservoirs souterrains agréés, situés loin des aires d'atterrissage ou des aires de stationnement.
Sur les aires de ravitaillement il est nécessaire, suivant les cas, de prévoir des décanteurs afin que les liquides ne pénètrent pas dans le système d'évacuation (risques de pollution des nappes aquifères) :
en cas d'accident sur les aires, il est nécessaire de prévoir simultanément l'évacuation des passagers et de l'équipage et l'accès du personnel d'intervention ;
l'évacuation des passagers et du personnel de bord doit se faire sans gêne pour le personnel d'intervention.
6.2. Moyens de sauvetage et de lutte contre l'incendie des aéronefs.
Les dispositions de l'instruction relative à l'organisation et au fonctionnement des services de sauvetage et de lutte contre l'incendie sur les aérodromes sont applicables, avec un niveau de protection minimal de 50 kilogrammes de poudre ou équivalent, sauf pour les hélistations en terrasse ou en mer (cf. 6.4 et CHAPITRE VIII, g ci-après).
6.3. Matériaux de l'aire de prise de contact et de son environnement.
Le revêtement devra être sensible à l'action du carburant et à un incendie accidentel.
7. Hélistation en terrasse.
7.1. Observations générales.
Il est impossible d'envisager qu'un hélicoptère se pose directement sur la terrasse d'un immeuble, sauf si elle a été spécialement construite à cet effet ; des précautions particulières sont à prendre pour la protection contre les risques d'incendie du fait du trafic de l'hélistation ; par ailleurs, les terrasses d'immeubles sont généralement encombrées d'équipements divers, tels que soupiraux, machinerie d'ascenseurs, dispositifs d'étanchéité, moteurs, conduits d'aération, escaliers d'accès, antennes, etc… La solution la meilleure pourrait être de disposer au-dessus de la terrasse une dalle de béton armé par exemple, surélevée de quelques mètres. Si on cherche à la desservir directement par un ascenseur de l'immeuble, il faut lui donner des dimensions suffisantes pour respecter les dégagements ; une machinerie d'ascenseur dépassant de 6 mètres en général le dernier niveau desservi, il sera, par exemple, souvent plus simple et plus économique, d'installer pour la desserte de l'hélistation un ascenseur hydraulique escalateur ou un ascenseur poussé.
Il est rappelé en outre que l'avis de la commission de sécurité compétente pour l'immeuble doit être requis avant la mise en service de l'hélistation.
7.2. Caractéristiques physiques.
Voir CHAPITRE III ci-dessus : Configurations minimales.
7.3. Dégagements.
Voir IV. 3 ci-dessus.
7.4. Barrière anti-turbulence.
Des dispositifs sont à étudier dans les cas où les plates-formes sont situées dans les zones de forte turbulence.
L'importance des turbulences est fonction :
de l'environnement proche ;
de la hauteur de la plate-forme ;
de l'architecture de l'immeuble ;
des dimensions de la terrasse, etc…
7.5. Balisage de la terrasse.
Seules l'aire de prise de contact et les zones utiles pour l'exploitation de l'hélistation devront être matérialisées.
7.6. Précautions contre les risques d'incendie.
Il est essentiel qu'un feu, qui pourrait se déclarer sur l'hélistation, et du fait de l'hélistation, ne puisse se communiquer à l'immeuble qui sert de support à cette hélistation.
7.6.1.
L'avitaillement des hélicoptères est interdit sur les hélistations construites en terrasses.
7.6.2.
La meilleure précaution pour que le feu ne se propage pas à l'immeuble est évidemment que la plate-forme qui sert de support à l'hélistation soit elle-même ininflammable. Cependant, dans certains cas de plates-formes, qui seraient réalisées avec des matériaux pouvant prendre feu, il conviendra de protéger l'immeuble par une cloison pare-feu.
L'hélistation disposera pour l'évacuation des personnes et l'arrivée des secours contre l'incendie de deux issues débouchant sur la plate-forme protégées contre les risques d'incendie.
7.6.3.
Il convient d'éviter que les carburants répandus sur l'hélistation soient entraînés directement dans les égoûts par les eaux de ruissellement. A cet effet un décanteur séparateur sera disposé en aval des avaloirs évacuant les eaux de ruissellement de l'aire de prise de contact.
D'autre part, en cas d'accident à atterrissage, on risque d'avoir sur la terrasse un afflux de carburant qui pourra même être enflammé. Pour éviter que l'incendie se propage aux autres parties du bâtiment, les avaloirs de l'aire de prise de contact et ceux de l'aire aménagée devront être équipés de filtres à gravier jouant le rôle de coupe-feu. Le séparateur devra, de plus, être muni d'un dispositif d'obturation automatique (cf. notices établies par le service technique des bases aériennes).
7.6.4. Moyens de lutte contre l'incendie.
Le niveau de protection minimal à assurer exigé sera de 250 kilogrammes de poudre ou équivalent.
Le matériel d'extinction sera mis en place conformément aux dispositions suivantes :
lorsque la bande permettra d'évoluer autour de l'aire de prise de contact et d'abriter le matériel en respectant les dégagements, l'ensemble des moyens de lutte contre l'incendie (à l'exception de l'équipement éventuel à mousse sur réseau sous pression) sera installé sur un plateau roulant, pouvant être déplacé facilement par une seule personne ;
lorsque la bande ne permettra pas d'évoluer autour de l'aire ou d'abriter le matériel en respectant les dégagements, les moyens seront répartis en deux postes diamétralement opposés. Ces postes seront abrités et seront accessibles de la galerie extérieure.
Cette galerie sera équipée d'échelles permettant d'accéder de chaque poste incendie à l'aire de contact :
les réservoirs contenant la poudre ou la solution moussante seront d'un type à pression d'azote non permanente. Chacun de ces réservoirs sera équipé de 10 mètres (4) de tuyau semi-rigide et d'un dispositif de projection permettant d'obtenir la vidange en une minute ;
lorsqu'un équipement à mousse sur réseau d'eau sera installé, le débit (ou de chaque) dispositif de projection sera de 200 litres/minute de solution et la longueur minimale de tuyau (souple ou semi-rigide) sera de 10 mètres (4).
7.6.5.
La protection des personnes contre les chutes pourra être assurée :
soit par une barrière éclipsable ;
soit en prévoyant autour de la terrasse une galerie en contrebas d'environ 1,5 m par rapport à celle-ci.
Cette deuxième méthode paraît préférable, car d'une part les barrières éclipsables nécessitent un mécanisme complexe dont aucun organe ne devra être en saillie par rapport à la terrasse, et, d'autre par, la galerie périphérique permet de se placer dans une position favorable pour combattre un incendie.
7.6.6.
Par très mauvais temps, on peut admettre qu'un pilote prendra le risque d'amener un blessé grave sur l'hélistation d'un hôpital ; mais il ne prendra pas le risque de repartir. Aussi il peut être utile de prévoir des points d'ancrage pour amarrer l'hélicoptère.
8. Hélistations construites sur les plates-formes en mer et les navires (fig. 7).
a). Aire de prise de contact.
Dimensions : ne doivent pas être inférieures à 4/3 du diamètre rotor.
Force portante : conforme aux dispositions du paragraphe III. a.3 ci-dessus.
b). Aire aménagée.
Zone périphérique autour de l'aire de prise de contact qui ne doit pas être inférieure à 1/3 rotor, cette zone peut être limitée sur une partie du pourtour (pour un hélicoptère birotor, on considérera l'enveloppe des deux rotors).
Force portante : conforme aux dispositions du paragraphe III.b.3 ci-dessus.
c). Dégagements.
L'hélistation doit être dégagée de tout obstacle sur un secteur angulaire de 210° dont le sommet est situé sur la périphérie de l'aire de prise de contact, au point le plus rapproché des obstacles (superstructures du navire ou de la plate-forme…).
Dans le secteur complémentaire de 150°, il est instauré une zone de garde de 1/2 diamètre retor de profondeur, mesuré à partir du sommet de l'angle défini ci-dessus. Dans cette zone de garde seule pourra être tolérée la présence d'objets ou d'accessoires répondant aux critères suivants :
présenter un caractère d'utilité incontestable (garde-corps, feux de balisage, extincteurs, etc.) ;
de pas dépasser une hauteur de 1,20 m par rapport au plan de l'aire de prise de contact.
d). Dispositions diverses.
Pente : l'écoulement des eaux sera assuré par une pente suffisante ; elles seront collectées, avec les égouttures de carburant, dans une rigole métallique entourant l'hélistation reliée au réseau des égouttures de la plate-forme.
Le plancher de la plate-forme doit être non glissant même si la surface est mouillée (peinture anti-dérapante ; platelage en bois plein ou alvéolé, traité avec une matière ignifuge…).
L'hélistation comportera des points d'ancrage encastrés pour l'immobilisation des appareils.
L'aire de prise de contact pourra être recouverte d'un filet fixé solidement au pont sur son pourtour, sauf si l'hélistation comporte une plinthe susceptible de retenir l'hélicoptère ou des dispositifs spéciaux (grille-harpon par exemple).
Un filet de sécurité sera placé aux endroits où l'installation d'un garde-corps n'est pas possible :
largeur 1,50 m au moins ;
charge minimale : 200 kilogrammes par mètre linéaire,
situé sous le niveau de l'hélistation et incliné vers la plate-forme (pente conseillée 1/4).
Un accès de secours doit être aménagé, si l'accès normal à l'hélistation se fait en point unique.
e). Repérage de l'hélistation.
Il est recommandé :
1. De repérer le centre de la zone d'appontage par la lettre H inscrite dans une circonférence. Dans le cas d'une plate-forme fixe, les jambes de cette lettre seront orientées au Nord magnétique. Les dimensions recommandées sont :
hauteur de la lettre H : 3,60 m ;
largeur du H : 1,80 m ;
diamètre du cercle : 12 mètres (5) ;
largeur du trait : 0,50 m.
2. De peindre :
l'hélisurface : gris ou vert ;
la zone ou l'appontage est interdit : rouge ;
les obstacles rapprochés : bandes blanches et rouges horizontales de 3 à 6 mètres de hauteur (le septième de la hauteur de l'obstacle environ) ;
le H et le cercle circonscrit : blancs (6).
Les inscriptions peintes sur l'hélistation seront visibles de toutes les directions d'approche ;
éventuellement en rouge, la ligne indiquant au pilote la limite au-delà de laquelle la sécurité de 1/3 rotor n'est plus assurée.
La masse maximale autorisée peut utilement être indiquée suivant les dispositions du paragraphe 1.a ci-dessus.
De nuit, l'hélistation sera bien éclairée par des projecteurs disposés de telle manière qu'ils ne puissent éblouir le pilote dans aucune des directions d'approche ; un éclairage rasant est recommandé ; la possibilité de régler l'éclairement est conseillée.
Les projecteurs seront alimentés par le circuit normal et de secours.
Un éclairage de sécurité, à faible niveau d'éclairement, avec alimentation autonome, sera disposé au voisinage de l'accès.
Le périmètre de l'hélistation sera balisé par des feux omnidirectionnels alternativement bleus et jaunes, espacés au maximum de 3 mètres. Ces feux seront de préférence du type encastré (saillie n'excédant pas 10 mm).
Les obstacles élevés seront balisés par des feux rouges omnidirectionnels espacés de 10 mètres si les obstacles sont de grandes dimensions (mât de forage, flèche de grue…).
La manche à vent sera éclairée de nuit. Si nécessaire, compte tenu de sa position, un feu rouge de signalisation d'obstacles sera placé sur son sommet.
Tous ces feux seront alimentés par circuit double : normal et secours.
Intensité lumineuse des feux :
bleus : 10 candélas ;
jaunes : 25 candélas ;
rouges : 10 candélas.
f). Une manche à vent sera installée de manière à être vue :
de toute l'hélistation ;
de toutes les directions d'approche ;
de la salle radio si possible.
En outre, elle sera située en dehors des zones de turbulence et ne constituera pas un obstacle pour l'hélicoptère.
La direction et la force du vent seront mesurées en permanence par un anémomètre enregistreur dont les indications seront reportées en salle radio.
Sur les petites installations, la force du vent pourra être mesurée avec un ventimètre.
g). Indicateur visuel d'approche.
Un indicateur visuel de pente d'approche d'un type approprié est recommandé, notamment sur les plates-formes fixes comportant des quartiers d'habitation.
Protection contre l'incendie.
Les moyens minimum nécessaires sont les mêmes que ceux prévus au paragraphe VII.6.4 ci-dessus.
9. Dispositions particulières aux hélistations crées sur un aérodrome ouvert à la circulation aérienne publique.
9.1. Hélisation dégagées.
Sur de telles hélistations, il peut être plus judicieux de disposer de deux aires de prise de contact disposées à chaque extrémité de la bande (voir Figure 7.). Ce dispositif permet à un hélicoptère qui décolle de l'aire de prise de contact, de disposer de la longueur de la bande pour une accélération-arrêt éventuelle, au lieu d'avoir à remonter la bande pour se placer en position de décollage.
D'autre part, l'hélicoptère à l'atterrissage dispose d'une distance de décélération égale à la distance accélération-arrêt.
9.2. Hélistations crées sur un aérodrome ouvert à la circulation aérienne publique.
Des cheminements doivent être définis pour séparer la circulation des avions et celle des hélicoptères.
L'aire de prise de contact doit être choisie en dehors de la piste, de telle sorte que si un hélicoptère utilise les mêmes aides à l'atterrissage que celles utilisées par les avions, l'hélicoptère puisse « dégager » la piste dès qu'il se trouve en vol à vue.
Pour le ministre de la défense et par délégation :
Le chef de service des bases aériennes,
Pierre SAJUS.