> Télécharger au format PDF
DIRECTION CENTRALE DU SERVICE DE SANTÉ DES ARMÉES : Sous-Direction action scientifique et technique ; Bureau technique

CIRCULAIRE N° 213/DEF/DCSSA/2/TEC/1 relative à la prévention des accidents transfusionnels dans les armées.

Du 22 janvier 1981
NOR

Référence(s) :

Circulaire n° DGS/359/AS/1/2 du 30 juin 1980 (n.i. BO).

Texte(s) abrogé(s) :

Circulaire n° 2359/DEF/DCSSA/2/RT/2 du 25 juillet 1978 (BOC, p. 5129).

Classement dans l'édition méthodique : BOEM  510-8.1.6., 510-3.1.1.1.

Référence de publication : BOC, p. 365.

La circulaire de référence donne des instructions sur les dispositions à prendre pour assurer la sécurité des transfusions sanguines.

Ces dispositions, étudiées par la commission consultative de la transfusion sanguine, sont applicables de plein droit dans les établissements du service de santé des armées ; elles font l'objet de la présente circulaire, qui abroge la circulaire no 2359DEF/DCSSA/2/RT/2 du 25 juillet 1978.

1. Responsabilité en matière de transfusion sanguine.

La transfusion sanguine est un acte médical qui engage la responsabilité, en particulier pénale, du médecin qui la prescrit et de celui qui l'effectue. En conséquence, la vérification des compatibilités au lit du malade est également effectuée sous leur responsabilité.

2. Vérification prétransfusionnelle.

Il est indispensable d'effectuer, immédiatement avant la transfusion, la vérification de la compatibilité du sang du receveur et du sang à injecter.

Cette vérification comporte :

  • a).  Le contrôle attentif de la concordance entre l'identité du receveur et les nom, prénoms et date de naissance portés sur la carte de groupe sanguin (ou le document qui en tient lieu) et entre le groupe sanguin mentionné sur cette carte et l'étiquette de l'unité de sang à transfuser. Il est rappelé que, dans tous les cas, deux déterminations du groupe doivent avoir été effectuées sur deux prélèvements sanguins différents.

  • b).  Une vérification ultime au lit du malade (1), pratiquée par le médecin lui-même ou par un auxiliaire médical placé sous sa responsabilité directe ; elle peut être réalisée selon l'une des deux modalités techniques suivantes (qui, bien entendu, peuvent être utilisées toutes les deux) :

    • 1. Contrôle des groupes du receveur et du sang qui lui est destiné au moyen de la méthode Beth-Vincent en utilisant :

      • pour le contrôle du sang du flacon les premières gouttes sortant du dispositif transfusionnel ;

      • pour le contrôle du sang du receveur soit les premières gouttes sortant de l'aiguille intraveineuse, soit du sang prélevé par piqûre du doigt ou de l'oreille.

    • 2. Contrôle direct de la compatibilité en mettant en présence du sérum ou du plasma du malade avec le sang à transfuser. Dans ce cas, il faut impérativement utiliser le sérum ou le plasma du receveur et le sang à transfuser, mais ne jamais mélanger le sang total du receveur avec celui du donneur.

Ces techniques ne permettent de dépister que les incompatibilités A, B, O.

3. Recherche préalable d'agglutines irrégulières et épreuve de compatibilité au laboratoire.

Les vérifications mentionnées ci-dessus constituent des précautions minimales qui ne sauraient être partiellement réduites qu'en raison d'impératifs liés à une situation d'extrême urgence ; cependant elles ne permettent pas d'être à l'abri de complications qui, pour être peu fréquentes, ne doivent pas pour autant être négligées. En effet, les risques dus aux antigènes des systèmes Rh, Kell, Duffy, Kidd et Lewis, ou même à d'autres antigènes particuliers, justifient l'intérêt d'épreuves de laboratoire supplémentaires.

Il est donc recommandé, dès qu'une transfusion sanguine est prévisible, d'effectuer la recherche d'agglutines irrégulières.

Des épreuves de compatibilité peuvent également être pratiquées au laboratoire ; ces épreuves, plus sensibles que celles réalisées au lit du malade, sont intéressantes dans des cas particuliers.

D'une manière générale, il est souhaitable que soit réalisée, soit la recherche d'agglutines irrégulières, soit l'épreuve de compatibilité au laboratoire. Cette dernière épreuve doit donner toute sécurité, ne doit pas être faite à minima, et doit être choisie en conséquence de manière à éliminer avec certitude tout sang incompatible (2).

4. Fiche transfusionnelle.

Dans toute transfusion interviennent le médecin prescripteur, le laboratoire, le service qui délivre le sang et le médecin transfuseur. Il est indispensable que les renseignements que chacun d'eux détient puissent facilement et rapidement être portés à la connaissance de ses partenaires ; il est notamment très important que le médecin prescripteur transmette les informations qu'il possède sur les antécédents du malade au moment de la demande de produit sanguin ; il est d'ailleurs souhaitable, dans certains cas, qu'il recueille le point de vue du médecin responsable de la transfusion sanguine sur le choix du produit sanguin à injecter au malade.

Ces directives ont pour corollaire :

  • la qualification des responsables de la transfusion dans les hôpitaux ;

  • l'obligation d'interroger le malade sur ses antécédents transfusionnels.

L'information mutuelle des médecins impliqués dans la transfusion sanguine sera facilitée par la tenue d'une fiche transfusionnelle de modèle libre ; les renseignements qui doivent figurer sur cette fiche sont énumérés dans l'annexe jointe à la présente circulaire.

Il appartient aux médecins concernés de définir les modalités de conservation de cette fiche transfusionnelle et au besoin d'une photocopie de cette fiche ; il est en effet, difficile de décider d'emblée quelle serait leur meilleure place : dossier constitué par le médecin traitant (livret médical), dossier hospitalier, archives du service de transfusion sanguine ou banque de sang.

L'établissement de cette fiche transfusionnelle n'exclut pas, bien entendu, la remise à tout malade polytransfusé possédant un ou plusieurs anticorps ayant une importance transfusionnelle, d'une carte particulière qu'il devra conserver sur lui mentionnant l'existence de la fiche et le médecin ou le service qui la détient.

Ces différents points seront portés à la connaissance des médecins-chefs d'hôpitaux qui les commenteront aux chefs de service hospitaliers et aux responsables des transfusions sanguines.

Pour le ministre de la défense et par délégation :

Le médecin général inspecteur, directeur central du service de santé des armées,

TOURNIER-LASSERVE.

Annexe

ANNEXE. MODELE DE FICHE TRANSFUSIONNELLE.