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Archivé SERVICE CENTRAL DE L'AERONAUTIQUE NAVALE

INSTRUCTION N° 144/DEF/SC/AERO/0 relative à l'emploi du personnel chargé de la maintenance du matériel aéronautique.

Du 03 juillet 1995
NOR D E F B 9 5 5 1 1 2 4 J

Autre(s) version(s) :

 

La présente instruction traite de l'emploi du personnel non officier dans les services techniques des bases, porte-aéronefs et formations.

Elle précise, pour l'ensemble des tâches technico-logistiques, le domaine d'activité des spécialités et, à l'intérieur de chacune d'elles, les fonctions exercées.

Elle s'applique au personnel des spécialités suivantes :

  • mécanicien d'aéronautique (MECAE) ;

  • électromécanicien d'aéronautique « équipements » (EMAEQ) ;

  • électromécanicien d'aéronautique « armement » (EMARM) ;

  • électronicien d'aéronautique (DARAE).

1. Domaine d'activité des spécialités.

Les MECAE sont chargés des parties mécaniques du matériel aéronautique et des circuits à base d'énergie thermodynamique, hydraulique ou pneumatique.

Les EMAEQ sont chargés des circuits électriques du matériel aéronautique, des chaînes fonctionnelles de navigation et d'aide au pilotage, ainsi que des instruments de bord.

Les EMARM sont chargés des chaînes fonctionnelles d'armement, d'optique, d'optronique et de leurrage, ainsi que du matériel de sécurité des vols.

Les DARAE sont chargés des matériels de radionavigation, de radiotransmission, de détection électromagnétique et sous-marine (matériels aériens et matériels d'infrastructure).

Le détail du domaine d'activité de ces spécialités est donné en annexe A.

Nota.

Dans les ateliers mettant en œuvre des stations de test automatique pour le dépannage des unités remplaçables en ligne (URL), l'aptitude du personnel à la maintenance automatisée prime sur sa spécialité. En d'autres termes, l'appartenance d'une URL à une chaîne fonctionnelle n'est pas déterminante pour la répartition du travail dans un atelier de type ATEC.

2. Fonctions exercées.

La correspondance entre les niveaux de qualification et les fonctions exercées est la suivante :

  • non breveté : aide-opérateur ;

  • brevet élémentaire : opérateur ;

  • brevet d'aptitude technique : technicien ;

  • brevet supérieur : technicien supérieur ;

  • brevet de maîtrise : technicien hautement qualifié.

La définition de ces fonctions et les emplois correspondants sont détaillés en annexe B.

Pour le ministre de la défense et par délégation :

Le vice-amiral d'escadre, chef du service central de l'aéronautique navale,

Jean WILD.

Annexes

ANNEXE A. Domaine d'activité des spécialités.

1 Spécialité MECAE.

1.1 Cellule.

Structure : fuselage, voilure, empennage.

Organes mobiles externes de la cellule : gouvernes, volets hypersustentateurs, aérofreins, atterrisseurs, autres organes (crosse, perche de ravitaillement, trappes de soute, parachute frein, etc.).

Organes propres aux hélicoptères : rotors, moyeux, boîtes de transmission.

Circuits hydrauliques : génération, distribution.

Eléments mécaniques et hydrauliques des organes mobiles externes de la cellule : commandes, cinématiques, vérins, servocommandes, etc.

Circuit de conditionnement d'air (climatisation, pressurisation).

Systèmes d'antigivrage et de dégivrage à air chaud ou pneumatique.

Circuit carburant de l'aéronef : réservoirs internes, tuyauteries, etc.

Réservoirs pendulaires de carburant (sauf pose sur avion et dépose, confiées aux EMARM).

1.2 Propulsion.

Moteurs (turboréacteurs, turbopropulseur, turbomachines, moteurs à explosion, groupes auxiliaires de puissance).

Équipements mécaniques des moteurs.

Circuit de carburant, de lubrification, pneumatique des moteurs.

Hélices.

Dispositifs de commande des propulseurs et des hélices.

1.3 Matériel au sol.

Parties mécaniques des moyens de test et bancs d'essai (sauf moteurs diesel confiés aux MECAN).

Parties mécaniques des groupes de mise en œuvre et de maintenance.

Parties mécaniques des simulateurs de vol.

2 SPECIALITE EMAEQ.

2.1 Circuits électriques, courant continu, courant alternatif.

Génération principale et secours, régulation.

Distribution.

2.2 Équipements.

Équipements anémo-barométriques.

Équipements magnétiques et gyroscopiques.

Instruments du tableau de bord.

Centrales inertielles.

Tables de navigation.

Aides au pilotage, pilotes automatiques.

Oxygène.

Enregistreurs de paramètres.

Systèmes de détection d'incendie.

Équipements électriques et électroniques des propulseurs et des hélices.

Systèmes d'antigivrage et de dégivrage électriques.

2.3 Matériel technique de soutien.

Parties électriques et numériques des moyens de test et bancs d'essai (hormis ceux spécifiques à l'armement).

Parties électriques et numériques des groupes de mise en œuvre et de maintenance.

Parties électriques et numériques des simulateurs et des systèmes associés aux systèmes d'armes.

3 Spécialité EMARM.

3.1 Armement.

Munitions et artifices aéronautiques et matériels associés.

Armes de bord et dispositifs d'emport.

Installations de tir et équipements associés.

Lance-bouées.

Cibles.

3.2 Optique et optronique.

Équipements de veille à vue.

Équipements de photographie et circuits associés.

Équipements de détection infrarouge et circuits associés.

Équipements laser.

Équipements vidéo.

3.3 Optionnels.

Systèmes de largage de leurres.

Parachutes freins.

Nota.

Les EMARM sont chargés de la pose sur avion et de la dépose des réservoirs pendulaires et des nacelles de ravitaillement en vol.

3.4 Matériel de sécurité des vols.

Équipements individuels et collectifs.

Sièges éjectables.

3.5 Matériel au sol.

Matériel technique de soutien spécifique de l'armement.

Moyens de test et bancs d'essai spécifiques de l'armement.

4 Spécialité DARAE.

4.1 Radiotransmission et radionavigation de bord.

Emetteurs-récepteurs, équipements et parties fixes des installations de radiotransmission, cryptage.

Équipements et parties fixes des installations de radionavigation.

4.2 Détection électromagnétique de bord, guerre électronique.

Emetteurs-récepteurs, équipements et parties fixes des installations radar et IFF.

Équipements et parties fixes des installations de guerre électronique ; brouilleurs.

4.3 Détection sous-marine de bord.

Sonars, bouées, équipements et parties fixes associés.

Détection magnétique.

4.4 Systèmes intégrés.

Calculateurs centraux et logiciels chargeables.

Bus, liaisons numériques, consoles de visualisation.

4.5 Infrastructure électronique des aérodromes.

Moyens de radiotransmission avec les aéronefs.

Aides radioélectriques à la navigation.

Radars de surveillance et aides radioélectriques à l'atterrissage.

Matériel d'enregistrement.

4.6 Autres matériels au sol.

Parties électroniques des moyens de test et bancs d'essai.

Parties électroniques des groupes de mise en œuvre et de maintenance.

Parties électroniques des simulateurs et des systèmes associés aux systèmes d'armes.

Équipements électroniques divers des bases (alerte, protection-défense).

ANNEXE B. Classification des emplois par fonctions.

1 Opérateur et aide-opérateur.

1.1 Définitions.

1.1.1 Opérateur.

L'opérateur exécute des opérations manuelles, faisant appel à des techniques simples. Il connaît le « comment » (savoir-faire) et possède de bonnes notions sur le « pourquoi » (savoir). Son savoir-faire comprend les techniques de base (apprises au CEAN) et l'apprentissage des modes opératoires (formation sur le tas). Il connaît les règles de sécurité applicables dans son groupe de travail. Il constate l'état du matériel par observation directe (aspect, lecture d'un témoin, d'un indicateur, d'un affichage) mais ne prononce pas de diagnostic. En fonction de la progression de sa formation sur le tas, un opérateur est soit « en formation », soit « formé ».

L'opérateur participe aux opérations complexes comme membre d'une équipe constituée.

En règle générale, l'opérateur est titulaire du brevet élémentaire. Cette fonction peut être confiée à des appelés jugés aptes par l'unité. L'aptitude dépend :

  • de la formation reçue avant l'incorporation ;

  • des capacités intrinsèques.

1.1.2 Aide-opérateur.

L'aide-opérateur participe aux tâches simples sous la surveillance étroite et le contrôle d'un opérateur ou d'un technicien qualifié.

L'appelé exerce la fonction d'aide-opérateur, sauf dans le cas exceptionnel prévu plus haut qui lui ouvre la fonction d'opérateur.

1.2 Emploi des opérateurs.

1.2.1 Mise en œuvre (piste).

Exécution des opérations simples de la spécialité répertoriées dans les guides de mise en œuvre.

Patron d'appareil.

Exécution des pleins.

Manutention des munitions.

Entretien courant du matériel d'environnement utilisé.

1.2.2 Maintenance des 1er et 2e niveaux.

Exécution des déposes-poses et des démontages-remontages réalisables avec l'outillage courant.

Inspections visuelles, nettoyage, graissage.

Réparations réalisables avec de l'outillage courant.

Réglages simples.

Entretien courant du matériel d'environnement utilisé.

1.3 Emploi des aides-opérateurs.

Opérations de mise en œuvre simples et aisément contrôlables.

Entretien courant du matériel technique de soutien (MTS).

Aide-magasinier.

2 Technicien.

2.1 Définition.

Le technicien exécute les opérations de mise en œuvre et de maintenance décrites dans la documentation. Il connaît le « comment » et le « pourquoi ». Il sait utiliser avec profit la documentation technique pour exécuter les opérations non courantes. Son savoir-faire couvre toute la gamme des techniques utilisables dans sa spécialité (apprises au CEAN). Il connaît le fonctionnement du matériel sur lequel il travaille (stage SIT et formation sur le tas). Il analyse les pannes, prononce les diagnostics en appliquant la méthodologie décrite dans la documentation.

En fonction de la progression de sa formation sur le tas, un technicien est soit « en formation », soit « formé ».

En règle générale, le technicien est titulaire du brevet d'aptitude technique ou du brevet supérieur technique. Certains postes requièrent une formation particulière sanctionnée par un certificat ou une mention.

2.2 Emploi.

2.2.1 Mise en œuvre (piste).

Tous les travaux de la compétence des opérateurs.

Encadrement d'une équipe de service.

2.2.2 Maintenance des 1er et 2e niveaux.

Tous les travaux de la compétence des opérateurs.

Exécution des opérations décrites dans la documentation technique.

Encadrement d'une petite équipe permanente ou d'une équipe de service dans sa spécialité.

2.2.3 Logistique.

Magasinier.

2.2.4 Préparation du travail.

Responsable d'une section d'un bureau d'organisation des travaux aéronautiques (BOT).

3 Technicien superieur.

3.1 Définition.

Le technicien supérieur possède des connaissances théoriques, une formation professionnelle et une expérience qui lui permettent d'encadrer, de former les techniciens. Il définit les processus de diagnostic pour les pannes complexes. Il est capable d'étudier des améliorations aux modes opératoires et des modifications au matériel.

En règle générale, le technicien supérieur est titulaire du brevet supérieur. Certains postes requièrent une formation particulière sanctionnée par un certificat ou une mention.

3.2 Emploi.

3.2.1 Mise en œuvre (piste).

Tous les travaux de la compétence des opérateurs.

3.2.2 Maintenance des 1er et 2e niveaux.

Tous les travaux de la compétence des techniciens.

Combinaison d'opérations décrites indépendamment dans la documentation pour traiter un cas rare (diagnostic, remise en état).

Dans une flottille ou escadrille : chef de l'équipe de visite, de l'équipe de dépannage.

Dans une BAN : chef d'une équipe de visite, d'une équipe de travaux particuliers, d'un atelier. Idem à bord d'un porte-avions.

Coordination des tâches entre les spécialités.

3.2.3 Logistique.

Chef du magasin aéronautique, du bureau d'exploitation.

3.2.4 Préparation du travail.

Chef ou adjoint BOT d'un groupe aéronautique ou d'une formation.

4 Technicien hautement qualifié.

4.1 Définition.

Le technicien hautement qualifié possède les compétences professionnelles requises pour intervenir sur un système de technologie avancée ou pour diriger une équipe de techniciens supérieurs, une section ou un service. Ses compétences sont obtenues soit par une formation complémentaire après le brevet supérieur, soit par une expérience acquise à différents postes de responsabilité.

Le technicien hautement qualifié est titulaire du brevet de maîtrise.

4.2 Emploi.

L'emploi des techniciens hautement qualifiés est fonction des conditions dans lesquelles le brevet de maîtrise a été obtenu (certificat de maître-système ou grade de major).