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Archivé ÉTAT-MAJOR DE LA MARINE : division aéronautique navale ; bureau affaires générales aéronautiques

INSTRUCTION N° 134/DEF/EMM/AERO/AG relative à la « formation technique sur le tas » du personnel de mise en œuvre et de maintenance du matériel aéronautique.

Abrogé le 07 août 2012 par : INSTRUCTION N° 0-15533-2012/DEF/EMM/ROJ portant abrogation de textes. Du 17 mai 1999
NOR D E F B 9 9 5 1 0 7 8 J

1. Principes généraux.

Le personnel de mise en œuvre et de maintenance des matériels aéronautiques reçoit au sein de sa formation d'affectation une formation technique pratique dite « formation sur le tas ». Elle vise à donner la pratique du métier indispensable pour remplir les tâches dévolues.

Elle s'intègre dans la démarche « qualité » qui doit prévaloir pour la préparation et l'exécution du travail dans un environnement aéronautique.

La formation sur le tas s'adresse au personnel des spécialités techniques (mécaniciens, électromécaniciens, électroniciens) et, éventuellement, des spécialités navigantes concourant à la maintenance. Elle constitue l'un des trois volets de l'instruction professionnelle et complète :

  • l'instruction de spécialité délivrée en école puis poursuivie lors de la formation complémentaire pratique (FCP), avec laquelle elle ne fait pas double emploi ;

  • la formation spécialisée sur un type d'aéronef dispensée dans les sections d'instruction technique (SIT) des bases d'aéronautique navale (BAN).

Elle est conduite dans le cadre de la « fonction formation » de l'élément de force maritime définie dans l'arrêté cité en référence qui précise notamment les attributions de l'encadrement en la matière.

2. Organisation de la formation sur le tas.

2.1. Objectifs.

La formation sur le tas répond à deux objectifs principaux :

  • la transmission du savoir-faire ;

  • la prévention des accidents.

La transmission du savoir-faire s'obtient en faisant effectuer « en double » une tâche déterminée jusqu'à ce que l'opérateur soit capable de l'exécuter seul. Cet apprentissage du métier dans une fonction donnée contribue à l'assimilation des « règles de l'art ». Il comprend :

  • l'entraînement à l'utilisation de la documentation ;

  • l'analyse de la tâche ;

  • l'acquisition du mode opératoire ;

  • la pratique de l'auto-contrôle ;

  • le développement du sens de l'initiative (savoir s'interrompre et rendre compte).

La prévention des accidents est destinée à éliminer les risques d'accident auxquels sont exposés le personnel, le matériel et l'environnement. Elle s'obtient par :

  • le maintien d'un climat de rigueur dans l'exécution du travail (de la responsabilité du commandement) ;

  • la connaissance des règlements ;

  • la sensibilisation aux risques, notamment aux risques aéronautiques (sous forme de briefings) ;

  • l'exploitation des faits récents (bilan annuel des erreurs professionnelles).

2.2. Supports de la formation sur le tas.

2.2.1. Généralités.

Le contenu de la formation sur le tas est défini par une liste d'opérations et de consignes à connaître. Cette formation est suivie à l'aide :

  • d'un livret individuel permettant de connaître dans le détail la compétence de chacun ;

  • d'un tableau de formation donnant une vue synthétique de la progression d'une équipe.

L'ensemble des tableaux de formation d'un service traduit son degré de préparation à l'exécution de sa mission.

2.2.2. Répertoire des opérations nécessitant une formation sur le tas.

L'établissement des listes d'opérations à suivre au titre de la formation sur le tas dans chaque groupe de travail (équipe ou atelier) est de la responsabilité du chef de service.

La méthodologie suivante est appliquée :

  • recensement des interventions décrites dans la documentation ;

  • sélection des opérations présentant des difficultés (tour de main, complexité), des risques d'erreur (compromettant la fiabilité ultérieure) ou des dangers (accident corporel, endommagement accidentel du matériel) ;

  • regroupement en items d'opérations techniquement liées.

Ce regroupement vise à limiter le nombre des colonnes du tableau de formation afin de lui conserver un caractère synthétique. Les items sont détaillés en opérations élémentaires dans le livret individuel de formation.

2.2.3. Livret individuel de formation sur le tas.

Il est destiné au suivi analytique de la progression. Toutes les actions de formation y sont enregistrées avec leur date. Le modèle de ce livret est défini localement. Il peut être placé sur support informatique (pour mémoire, les fichiers comportant des listes nominatives doivent être déclarés à la commission nationale de l'informatique et des libertés).

Le livret individuel est ouvert à l'embarquement pour la durée de l'affectation. Au débarquement, si l'intéressé est affecté à une base, un porte-avions ou une formation de l'aviation navale, le livret et transmis pour information à cette formation.

2.2.4. Tableau de formation.

Le tableau de formation est destiné au suivi synthétique de la progression du personnel. Il est constitué pour chaque groupe de travail et affiché dans le bureau de son responsable.

Le modèle de ce tableau est donné en annexe. Tout le personnel constituant le groupe de travail ainsi que toutes les opérations nécessitant une formation sur le tas y figurent.

3. CONDUITE DE LA FORMATION SUR LE TAS.

3.1. Attributions de l'encadrement.

Au sein de chaque service, une note du chef de service définit les attributions de chaque échelon hiérarchique (chef de section, d'atelier, d'équipe) en matière de formation sur le tas.

3.2. Évaluation initiale des compétences.

En début d'affectation, le responsable de formation reçoit le nouvel embarqué, l'interroge sur son parcours professionnel, en s'aidant du passeport professionnel [instruction de référence c)] et prend connaissance du livret individuel de formation sur le tas établi lors de la précédente affectation.

À l'issue de l'entretien, tous les renseignements utiles sont portés sur le nouveau livret de formation. L'ancien est détruit.

Les informations ainsi recueillies sont purement indicatives. L'appréciation des compétences repose sur l'observation par le personnel d'encadrement de la façon de travailler d'un individu, en double puis seul.

3.3. Pratique de la formation.

La formation sur le tas est conduite sous la responsabilité du chef du groupe de travail par un moniteur qui peut être soit le chef du groupe de travail lui-même, soit un technicien qualifié dûment désigné.

Avant de lui apprendre une opération, le moniteur donne au personnel en formation toutes les explications nécessaires. Il attire son attention sur les points clés, les erreurs à éviter et la sécurité. Ces explications sont tirées de la documentation. Si, avec l'expérience, il apparaît que cette documentation n'est pas suffisamment explicite, une proposition de correction est formulée.

En période de formation, les opérations sont effectuées en double, c'est-à-dire sous la surveillance constante du moniteur à qui incombe la correction des erreurs éventuelles.

3.4. Progression.

Le nombre de fois où une opération est à exécuter en double pour passer du stade « en formation » au stade « formé » dépend :

  • des capacités du personnel (aptitude, expérience) ;

  • de la complexité de l'opération et de la fréquence.

Il appartient au responsable de formation d'apprécier, au cas par cas, le moment à partir duquel un opérateur est « formé » pour une opération déterminée. Ce nombre apparaît a posteriori sur le livret individuel de formation par le nombre de cases cochées avant l'attribution de la qualification.

3.5. Évaluation de la formation sur le tas.

Le personnel est réuni une fois par trimestre, par section, en présence du chef de service pour examiner la progression de la formation sur le tas, évaluer les difficultés rencontrées et fixer les objectifs pour le trimestre suivant.

Une synthèse des actions de formation sur le tas de chaque service est examinée par la commission de formation de la BAN, du porte-aéronefs ou de la formation de l'aviation navale.

4.

L'instruction n139/DEF/SC/AERO/0 du 28 juin 1995 relative à la « formation sur le tas » du personnel chargé de la maintenance du matériel aéronautique est abrogée.

Pour le ministre de la défense et par délégation :

Le vice-amiral, sous-chef d'état-major « aéronautique navale »,

Paul HABERT.

Annexe

ANNEXE.