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Direction des ressources humaines du ministère de la défense : service des ressources humaines civiles ; sous-direction de la gestion du personnel civil

CIRCULAIRE N° 327156/DEF/SGA/DRH-MD relative aux missions du conseiller mobilité carrière du ministère de la défense.

Du 19 juin 2014
NOR D E F S 1 4 5 2 6 4 2 C

Référence(s) :

Protocole d’accord du 21 novembre 2006 (n.i. BO).

Circulaire n° FP 158 du 9 juin 2008 (n.i. BO).

Document d’orientation du 28 novembre 2013.

Classement dans l'édition méthodique : BOEM  240.1.

Référence de publication : BOC n°23 du 26/5/2016

En application des directives de la direction générale de l'administration de la fonction publique (DGAFP), la mission de conseil de carrière visant l'amélioration de l'emploi, de la mobilité et des parcours professionnels du personnel civil a été créée au sein du ministère de la défense dès 2007.

La mission de conseil mobilité carrière repose sur un principe de proximité, son réseau déconcentré est au plus près des besoins opérationnels, et un principe d'équité, son organisation, ses missions et son pilotage sont assurés au niveau central.

Cette fonction conseil est déclinée dans les organismes d'emploi sous différentes appellations, notamment conseiller mobilité carrière (CMC), conseiller carrières (CC) et conseiller carrière et mobilité (CCM). Pour des raisons de clarté, la présente circulaire décline son contenu sous l'intitulé générique de « conseiller mobilité carrière » (CMC), cette dénomination étant communément établie à l'échelon interministériel.

La présente circulaire a pour finalité de garantir les moyens du CMC du ministère de la défense et vise à préciser ses missions et son positionnement au sein des organismes d'emploi.

1. Caractéristiques générales du métier de conseiller mobilité carrière.

1.1. Rôle du conseiller mobilité carrière.

Le CMC participe à l'animation de la politique ministérielle en matière de mobilité par son expertise sur l'emploi et les compétences.

Dans un contexte ministériel évolutif et contraint, en matière d'accompagnement à l'emploi du personnel civil,  il est un relais entre les besoins institutionnels et les desiderata des agents.

1.2. Positionnement du conseiller mobilité carrière.

Le CMC est placé sur un emploi pérenne décrit dans le référentiel d'emploi et organisation (REO) de son entité d'appartenance.

Ses missions sont définies dans une fiche de poste rédigée sur la base de l'emploi de référence Morgane « conseiller emploi, carrière, reconversion ».

Au regard des missions qui lui incombent, le CMC est prioritairement un agent de catégorie A ou équivalent. Pour autant, ce peut être un agent de catégorie B selon les publics accompagnés.

S'il est manageur d'une équipe de CMC ou responsable de l'accompagnement de publics de cadres supérieurs ou encore chargé d'une opération lourde de restructuration, il peut être de catégorie A+.

1.3. Synergies entre le conseiller mobilité carrière et les autres acteurs ressources humaines.

La mobilité, la réorientation ou la valorisation d'une carrière font intervenir tous les acteurs de la gestion des ressources humaines (RH). Le CMC développe ainsi des synergies avec ces différents acteurs, aux niveaux ministériel et interministériel.

1.3.1. Au niveau ministériel.

Le CMC, en sa qualité d'expert, peut contribuer à la définition de la politique ministérielle de mobilité notamment par sa participation aux réunions de réseaux et aux groupes de travail organisés par le service ressources humaines civiles (SRHC).

Au quotidien, le CMC travaille en étroite collaboration avec les bureaux en charge de la mobilité et de la formation afin de s'assurer de la faisabilité et de la mise en œuvre des projets professionnels, de leur adéquation avec les parcours de professionnalisation ou projets de formation, et de leur financement.

Un lien régulier avec les référents métiers (1) permet au CMC d'actualiser sa connaissance des métiers ministériels, des parcours associés et des formations correspondantes.

Dans le cadre du suivi du personnel en situation de handicap, le CMC développe son action en collaboration avec le correspondant régional handicap.

Dans le cadre de l'accompagnement des agents concernés par une restructuration ou réorganisation d'unité, le CMC est en lien avec les antennes et cellules régionales de mobilité et de reclassement (AMR et CRMR) et les médiateurs mobilité.

Le CMC participe, en liaison avec les autorités locales d'emploi, aux comités de coordination des employeurs locaux et de l'administration centrale (CCEL, CCEAC). Il informe ces derniers des orientations et du suivi de l'accompagnement individuel et collectif à l'emploi et de l'avancement des travaux relatifs au diagnostic territorial pour l'emploi (DTE).

Le CMC est en lien avec les référents locaux (2) avec lesquels il travaille en étroite collaboration sur tous les exercices transverses (DTE, viviers de compétences, pourvoi des postes, parcours de professionnalisation, civilianisation, etc.).

Il peut également être un interlocuteur des bases de défense (BdD) et des groupements de soutien des bases de défense (GSBdD) pour favoriser et optimiser les recrutements.

Les CMC travaillent en réseau ainsi qu'avec les autres acteurs de la mobilité, dans le cadre de l'échange de pratiques et de résolutions concrètes de cas de mobilité notamment inter territoires.

1.3.2. Au niveau interministériel.

Le CMC exerce ses missions en lien avec les plateformes d'appui aux ressources humaines (PFRH) relevant de son périmètre.

Il participe au réseau interministériel et inter-fonctions publiques (fonction publique territoriale et fonction publique hospitalière) en favorisant le travail collaboratif sur l'emploi et la mobilité du personel civil.


1.4. Principes et conditions d'intervention du conseiller mobilité carrière.

L'ensemble des missions du CMC s'exerce dans un cadre déontologique spécifique au conseil, impliquant la confidentialité, la neutralité des échanges, le respect et l'autonomie de l'agent accompagné.

Les actions de conseil peuvent être conduites sur les sites d'emploi, lorsque la demande d'accompagnement le justifie et en fonction de la disponibilité du CMC, pour faciliter l'exercice du conseil de carrière en proximité du  personnel et des employeurs.

Le CMC peut intervenir en renfort sur un autre bassin d'emploi que celui dont il relève.

1.5. Moyens du conseiller mobilité carrière.

Chaque entité disposant d'un CMC veille à la mise à disposition de locaux et de moyens matériels adaptés à la conduite de ses missions, et particulièrement à l'accès au système d'information des ressources humaines (SIRH).

Le CMC bénéficie d'un cursus de formation professionnelle tout au long de sa carrière, piloté par le SRHC.

1.6. Suivi du dispositif de conseil mobilité carrière.

Les missions du CMC font l'objet d'un suivi sur la base de tableaux de bord et d'indicateurs d'activité avec pour objectif l'évolution et l'amélioration du dispositif.

2. Spécificités du métier de conseiller mobilité carrière.

2.1. Missions du conseiller mobilité carrière.

2.1.1. Au secrétariat général pour l'administration.

Le champ d'action du CMC couvre trois domaines principaux.

2.1.1.1. Le recrutement de personnel civil et le pourvoi de postes.

Dans la mise en œuvre de cette mission, le CMC s'appuie sur sa connaissance des bassins d'emploi, du vivier des compétences mobilisables, des ressources disponibles dans le cadre du DTE, des bourses d'emplois (bourse nationale des emplois, bourse interministérielle de l'emploi public) et de la politique ministérielle de recrutement.

Le CMC apporte son expertise emploi-compétences auprès des employeurs et des gestionnaires RH, notamment pour professionnaliser le processus de recrutement. Il aide à la rédaction de fiches de postes, au ciblage et à la détection des compétences. Il participe à la recherche d'adéquation profil/poste et accompagne la professionnalisation des entretiens de recrutement.

S'agissant de l'évaluation du besoin en compétences, le CMC intervient en conseil auprès des employeurs pour faciliter le repérage des prérequis de compétences indispensables pour exercer l'emploi et celles qui peuvent s'acquérir par la pratique, l'expérience ou la formation.

S'agissant du pourvoi des postes, le CMC apporte un appui méthodologique aux gestionnaires RH pour faciliter la prise en compte des compétences et les dynamiques de parcours.

Le CMC valorise auprès de son vivier les emplois pour lesquels les employeurs rencontrent des difficultés de recrutement ou qui appartiennent à des filières déficitaires.

Dans le cadre du DTE, le CMC apporte son expertise dans l'accompagnement des agents en mobilité subie et dans la gestion des situations complexes (repositionnement à l'emploi, mobilité fonctionnelle ou géographique, professionnalisation sur de nouvelles fonctions, etc.). Il réalise l'identification des compétences des agents concernés par un reclassement et participe au développement de parcours de professionnalisation pour mieux adapter les compétences disponibles aux besoins des recruteurs sur des métiers déficitaires, en émergence ou pour lesquels il existe un besoin local.

2.1.1.2. La constitution et la gestion de viviers de compétences.

Le CMC participe à la constitution de viviers de compétences. Il tient compte d'une part, des besoins du bassin d'emploi dont il relève et, d'autre part, des compétences détenues et disponibles des agents à travers les entretiens réalisés dans le cadre du conseil de carrière, les travaux du DTE et l'analyse des desiderata de mobilité exprimés par les agents lors des entretiens d'évaluation professionnelle.

2.1.1.3. L'accompagnement des agents.

Sur le principe du volontariat des agents, le CMC peut intervenir dans l'accompagnement du personnel civil à tout moment de la carrière, et plus particulièrement aux étapes clés du parcours professionnel, notamment lors d'un changement de filière, de corps ou de grade. Dans le cas d'une réintégration après un parcours à l'extérieur du ministère de la défense (détachement, mise à disposition, disponibilité), un entretien avec le CMC est proposé avant la date prévisionnelle de reprise d'activité au sein du ministère de la défense.

Dans ce cadre, le CMC conduit auprès du personnel civil des entretiens de carrière, des bilans de carrière, des points mobilité carrière, ainsi que toute action d'accompagnement individuel au parcours professionnel tels que l'aide à l'élaboration de curriculum vitae, de lettre de motivation, et la préparation aux entretiens de recrutement, aux examens professionnels et aux concours.

Le CMC intervient en accompagnement de la conduite des restructurations ou réorganisations de services. Il contribue à l'élaboration de projets professionnels réalistes et réalisables des agents concernés afin de favoriser leur reclassement.

Le CMC est un des acteurs clés dans la construction du diagnostic territorial de l'emploi (DTE) par sa connaissance des compétences et des desiderata de mobilité géographique et fonctionnel des agents en sureffectif. 

Le CMC développe également des actions collectives de conseil, en particulier des ateliers de compétences, de recrutement et de développement du potentiel.

Il concourt, en outre, au rapprochement de l'offre en compétences des besoins de recrutement, à travers l'organisation de forums de l'emploi et de journées d'information sur les sites d'emploi.

2.1.2. À la direction générale de la sécurité extérieure.

Les CMC sont chargés de veiller à la bonne gestion des compétences des agents du Service (fonctionnaires civils, militaires et agents non titulaires) en proposant aux employeurs des études sur l'adaptation idoine d'un profil à l'offre d'emploi préalablement définie.

Ils participent à la proposition cohérente des avancements de grade, de corps en apportant des analyses sûres et objectives sur les agents concernés. Ils examinent les situations des agents sous contrats (renouvellement, CDIsation, distorsion, etc.).

Ils définissent des processus RH structurants pour le service (emplois fonctionnels, cotation des emplois, mobilités statutaires/internes/externes, etc.) et mettent en œuvre le processus de relève des agents en affectation extérieure à l'étranger (identification et sélection profils/compétences en cohérence avec l'emploi).

Ils aident le commandement dans sa prise de décision en matière de nomination sur des postes-clefs, en France ou à l'étranger.

Ils entretiennent des contacts avec les autorités interministérielles d'emploi dans le cadre des mobilités externes à la DGSE.

Ils prennent en compte toute évolution individuelle importante d'un agent au regard de son parcours professionnel (formation, congés), toute modification structurelle du service dont ils prévoient les conséquences en termes d'organisation et de parcours professionnel (correspondance grade/emploi, respect des effectifs autorisés, examen individuel indemnitaire des agents lors du reclassement).

Ils acquièrent toute connaissance statutaire, réglementaire et juridique permettant d'appréhender une situation particulière et fournir l'étude au commandement.

2.1.3. À la direction générale de l'armement.

Une part essentielle de l'activité est consacrée au pourvoi des postes vacants de cadres, en soutien opérationnel aux directions de la la DGA. En revanche, les « responsables mobilité des directions et conseillers carrières » (RMDCC) ne participent pas aux divers processus de recrutement.

Hors administration centrale, le personnel des divisions de gestion des emplois et compétences (GEC) - mobilité du centre de prestations de proximité (CPP) assure également un rôle de conseiller carrières (CC) local auprès du personnel de tous niveaux des établissements de la DGA. Ils agissent, en particulier, en interface des CMG et des établissements de la DGA dans la gestion de la mobilité interne et externe des agents civils.

2.2. Organisation du conseil mobilité carrière.

2.2.1. Au secrétariat général pour l'administration.

Au sein de la DRH-MD et du service parisien de soutien à l'administration centrale (SPAC), le CMC est rattaché à la division ressources humaines des CMG ou au bureau de gestion des ressources humaines (BGRH) du SPAC, et placé sous l'autorité hiérarchique du chef de la division RH ou du chef du BGRH. Il dépend fonctionnellement du bureau des compétences et de la mobilité (BCM) qui pilote et anime le réseau des CMC des CMG et du SPAC dans le cadre de la mise en œuvre des orientations ministérielles relatives à l'emploi, à la mobilité et aux parcours professionnels du personnel civil.

Au sein de la cellule management rattachée au cabinet du SGA, le CMC est un cadre (administrateur civil, attaché principal ou attaché) exerçant pour la seule population des cadres civils (niveau I) et militaires (officiers). Les prestations dispensées à ces cadres ont plus précisément une orientation de coaching individuel.

2.2.2. À la direction générale de la sécurité extérieure.

Les conseillers carrière et mobilité (CCM) sont placés au sein de la direction de l'administration et plus particulièrement au sein du service des emplois et de compétences. Majoritairement de catégories A, les CCM ont l'appellation de conseillers stratégie et politique (CSP) et sont placés auprès d'un chef de secteur (bureau) dédié à la gestion des compétences.

2.2.3. À la direction générale de l'armement.

En matière de conseil en carrières, la DGA met en œuvre, en administration centrale, un dispositif adapté aux corps dont elle continue à assurer la gestion : les officiers des corps de l'armement et les ingénieurs, cadres et techniciens ICT/DGA (ingénieurs cadres technico-commerciaux). Ce dispositif s'appuie sur des « responsables mobilité des directions et conseillers carrières » (RMDCC) affectés au sein du bureau du pourvoi des postes de la sous-direction de la mobilité et du recrutement de la DRH. Leur domaine d'action n'est pas restreint à la population civile de la DGA.

Pour le ministre de la défense et par délégation :

Le contrôleur général des armées,
directeur des ressources humaines du ministère de la défense,

Jacques FEYTIS.