> Télécharger au format PDF
DIRECTION CENTRALE DU SERVICE DU COMMISSARIAT DES ARMÉES : sous-direction « performance – synthèse »

INSTRUCTION N° 2910/DEF/DCSCA/SD_PS relative au maniement de l'épée des commissaires des armées.

Du 08 juin 2016
NOR D E F E 1 6 5 0 8 4 6 J

Préambule.

L'uniforme de commissaire des armées comporte une épée dont le port et le maniement sont ordonnés par les autorités militaires lorsque les circonstances le prévoient.

La présente instruction a pour objet de fixer les règles de maniement de l'épée de commissaire des armées.

1. PRÉSENTATION DE L'ÉPÉE. DISPOSITIONS GÉNÉRALES.

1.1. Éléments constitutifs de l'épée.

L'épée de commissaire comprend :

  • l'épée proprement dite ;

  • le fourreau ;

  • la dragonne ;

  • la bélière.

1.2. Dispositions générales.

Le maniement de l'épée de commissaire est exécuté sans port de la jugulaire ni de guêtres.

La dragonne est passée dans l'œil situé sur la partie supérieure de la garde, dans l'ouverture située sur la partie basse de la poignée et ressort du côté opposé au bouton - coquille.

La bélière est fixée par un coulant mobile à une ceinture portée sous le veston. La bélière avec son crochet trousse - épée sort par la fente prévue à cet effet à hauteur de la hanche gauche des vestes bleues, blanches et des manteaux.

Pour accrocher la bélière au fourreau, le mousqueton de la bélière vient s'accrocher à l'anneau du fourreau.

L'épée peut être portée avec les tenues de service courant uniquement pour l'entraînement à son maniement. Dans  ce cas, la bélière est fixée à la ceinture textile du pantalon.

2. PORT DE L'ÉPÉE.

2.1. Tenue de l'épée au fourreau.

2.1.1. Déplacements individuels.

L'épée est attachée au crochet trousse - épée de la bélière, la garde en arrière. La main gauche vient enserrer le fourreau dans sa partie médiane, l'index est tendu dans le prolongement du fourreau. Celui-ci conserve son inclinaison naturelle.

2.1.2. Prises d'armes.

L'épée attachée au mousqueton de la bélière, le fourreau détaché du crochet trousse - épée, la garde en avant, le fourreau vertical, la main gauche embrassant la poignée de l'épée, le pouce reposant sur le pommeau, le poignet gauche prenant appui sur la hanche.

Cette posture s'applique aux commissaires qui président une cérémonie militaire et sur ordre de l'autorité militaire qui préside une cérémonie militaire. Elle s'applique également à la visite d'un commissaire des armées d'ancrage marine à son commandant d'unité lors de son embarquement.


2.2. Maintien de l'épée.

2.2.1. Position du garde-à-vous.

Alors que les talons sont joints, les pieds un peu moins ouverts que l'équerre et également tournés en dehors, les genoux tendus, le corps d'aplomb sur les hanches, les épaules effacées, la tête haute et droite sans être gênée, le regard direct, l'épée est tenue verticalement, la lame appuyée au défaut de l'épaule.

Le bras droit est entièrement détendu, le dos de la main se trouve vers l'avant, l'index et le pouce dans le prolongement de la garde, les autres doigts repliés sous la coquille de la garde.

La main gauche vient enserrer le fourreau dans sa partie médiane. L'index est tendu dans le prolongement du fourreau. Celui-ci conserve son inclinaison naturelle.

2.2.2. Position du repos.

Les mains étant croisées dans le dos, l'épée est tenue de la main droite, les bras tombant naturellement.

La lame reposant dans la saignée du coude, la paume de la main droite se place sur la garde avec l'index et le pouce dans le prolongement de la garde, les autres doigts étant repliés sous la coquille de la garde. La main gauche enserre le poignet droit.

2.2.3. Position du présentez de l'épée.

Tandis que les talons sont joints, les pieds un peu moins ouverts que l'équerre et également tournés en dehors, les genoux tendus, le corps d'aplomb sur les hanches et légèrement penché en avant, les épaules effacées, la tête haute et droite sans être gênée, le regard direct, l'épée est tenue verticalement, le plat de la lame face au visage, le tranchant se situant sur la gauche. La coquille de la garde se situe entre le menton et la lèvre inférieure.

Le pouce de la main droite est placé sous la tête de dragon. Tous les autres doigts enserrent la poignée de l'épée, les ongles sont tournés vers le visage.

La main gauche vient enserrer le fourreau dans sa partie médiane. L'index est tendu dans le prolongement du fourreau. Celui-ci conserve son inclinaison naturelle.

2.2.4. Position du salut à l'épée.

Alors que les talons sont joints, les pieds un peu moins ouverts que l'équerre et également tournés en dehors, les genoux tendus, le corps d'aplomb sur les hanches et légèrement penché en avant, les épaules effacées, la tête haute et droite sans être gênée, le regard direct, l'épée est tenue dans le prolongement du bras.

Le bras droit est tendu et forme un angle de 45° par rapport à l'horizontale et à la verticale passant par la ligne des épaules. Le pouce de la main droite est placé sous la tête de dragon, les autres doigts enserrent la poignée, les ongles tournés vers le ciel.

La main gauche vient enserrer le fourreau dans sa partie médiane. L'index est tendu dans le prolongement du fourreau. Celui-ci conserve son inclinaison naturelle.

3. MOUVEMENTS DE PIED FERME.

3.1. Passage de l'épée du fourreau à la position du portez épée.

Pour éviter les difficultés d'accrochage, le fourreau reste engagé dans le crochet trousse - épée de la bélière avant le début du mouvement.

Au commandement « épée », le mouvement suivant est effectué en cinq temps :

  • 1er : incliner légèrement la tête à gauche pour voir le fourreau ;

  • 2e temps : sans dégager le fourreau du crochet de la bélière, lui faire effectuer une rotation de 180° en faisant remonter la pointe vers l'arrière dans le sens des aiguilles d'une montre ;

  • 3e temps : engager la main droite dans la dragonne entre le coulant et la poire, puis serrer le coulant ;

  • 4e temps : saisir la poignée de l'épée avec la main droite et dégager la lame du fourreau d'une dizaine de centimètres ;

  • 5e temps : relever la tête pour indiquer que l'on est prêt.

Au commandement « main », le mouvement suivant est effectué en trois temps :

  • 1er temps : tirer vivement la lame du fourreau, élever le bras de toute sa longueur à 45° par rapport à la verticale, l'épée dans le prolongement du bras ;

  • 2e temps : prendre la position du port de l'épée (l'épée est tenue verticalement, la main droite étreignant la poignée, le petit doigt à l'extérieur de celle-ci, le poignet à la hanche, le coude en arrière, le dos de la lame appuyé au défaut de l'épaule) ;

  • 3e temps : faire effectuer au fourreau une rotation de 180° vers l'extérieur puis laisser ce dernier revenir dans sa position initiale le long de la cuisse gauche, la main gauche embrasse le fourreau.

La position, à l'issue de ces deux phases, est celle du portez épée.

3.2. Passage de la position du portez épée à la position du reposez épée.

Alors que l'immobilité est conservée, le mouvement suivant est effectué en quatre temps au commandement « reposez épée » :

  • 1er temps : saisir la lame entre le pouce et l'index de la main gauche en levant l'avant-bras gauche horizontalement au niveau de la ligne des épaules, la main gauche bien dans le prolongement de l'avant-bras ;

  • 2e temps : lâcher la poignée et couvrir la garde avec la main droite en exécutant un large moulinet. Le dos de la main se trouve vers l'avant, l'index et le pouce dans le prolongement de la garde, les autres doigts repliés sous la coquille de la garde ;

  • 3e temps : ramener vivement dans le rang la main gauche qui vient enserrer le fourreau dans sa partie médiane ;

  • 4e temps : allonger le bras droit et appuyer le dos de la lame au défaut de l'épaule.

À l'issue de ces quatre temps, la position est celle du reposez épée.

3.3. Passage de la position du reposez épée à la position du portez épée.

Après le commandement préparatoire « portez », pendant lequel l'immobilité est respectée, le mouvement suivant est effectué en quatre temps au commandement « épée » :

  • 1er temps : saisir la lame de la main gauche entre le pouce et l'index, en levant légèrement l'avant-bras gauche au niveau de la ligne des épaules. Le coude gauche doit former un angle de 90°, et être parallèle au sol. La main gauche reste dans l'exact prolongement de l'avant-bras ;

  • 2e temps : élever l'épée verticalement avec la main droite au-dessus de la hanche en faisant coulisser la lame entre le pouce et l'index de la main gauche. L'avant-bras gauche reste immobile pendant ce temps. Le dos de la lame reste en contact permanent avec le corps ;

  • 3e temps : la lame étant immobilisée entre le pouce et l'index de la main gauche, saisir alors la poignée de la main droite. Par commodité, placer ensuite le petit doigt de la main droite à l'extérieur de la poignée ; cette position permettant de ramener l'épée contre le corps ;

  • 4e temps : ramener vivement la main gauche dans le rang et venir embrasser le fourreau dans sa partie médiane.

À l'issue de ces quatre temps, la position est celle du « portez épée ». 

3.4. Passage de la position du portez épée à la position du présentez épée.

Après le commandement préparatoire « présentez » pendant lequel l'immobilité est respectée, le mouvement suivant est effectué en cinq temps, au commandement « épée » :

  • les 1er, 2e, 3e, et 4e temps sont ceux du « portez épée » ;

  • 5e temps : monter la main droite pour amener la coquille de la garde entre le menton et la lèvre inférieure. Le tranchant du sabre se situe sur la gauche, la lame verticale par rapport au milieu du visage, les ongles tournés vers le corps, le pouce de la main droite est placé sous le dragon, le petit doigt est joint aux autres doigts.

La position est alors celle du présentez épée.

À partir de la position du port de l'épée : les commandements restent identiques ; pour passer du « portez épée » au « présentez épée », il suffit d'effectuer le cinquième temps.

3.5. Passage de la position du portez épée au salut.

Après avoir effectué, dans un premier temps, le mouvement du présentez épée et marqué un temps d'arrêt, le bras droit est élevé de toute sa longueur à la verticale de l'épaule, l'épée dans le prolongement du bras. Après un temps d'arrêt, le bras est ensuite baissé puis tendu en avant du corps à 45° par rapport à la verticale passant par la ligne des épaules, la poignée venant en position de quarte, les ongles au-dessus de la main, l'épée dans le prolongement du bras.

Le salut terminé, le mouvement inverse est effectué pour reprendre, selon le cas, la position du « présentez épée » ou du « portez épée ».

3.6. Remise de l'épée au fourreau.

À partir de la position du « portez épée », au commandement « remettez », la main droite restant et le fourreau engagé au crochet trousse-épée de la bélière, la main gauche fait pivoter le fourreau de 180° vers l'intérieur pour amener sa pointe vers l'arrière. Puis au commandement « épée », le mouvement s'effectue en cinq temps :

  • 1er temps : venir au présentez épée ;

  • 2e temps : esquisser le salut de l'épée puis casser le poignet lorsque le bras droit se situe légèrement au-dessus de la ligne horizontale formée par la ligne des épaules ;

  • 3e temps : incliner légèrement la tête pour regarder l'ouverture du fourreau ;

  • 4e temps : ramener l'épée au fourreau et dégager la main droite de la dragonne ;

  • 5e temps : replacer la tête droite, la main droite revient dans le rang. Lâcher le fourreau, la main gauche vient enserrer le fourreau dans sa partie médiane, l'index est tendu dans son prolongement. Le fourreau conserve son inclinaison naturelle.

À l'issue, la position est celle du garde-à-vous, épée au fourreau. 

4. DÉFILÉS ET MOUVEMENTS EN COURS DE DÉPLACEMENT.

4.1. Position de l'épée en déplacement.

À partir de la position du reposez, le bras droit s'élève sur l'avant en formant un angle de 70° par rapport au corps, jusqu'à la hauteur d'une main au-dessous des aisselles de celui qui précède. Le bras est ensuite renvoyé sur l'arrière en formant un angle de 10° toujours par rapport au corps.

Le bras gauche est entièrement détendu le long du corps, la main gauche enserre le fourreau de l'épée dans sa partie médiane, l'index dans son prolongement. Le fourreau conserve son inclinaison naturelle.

4.2. Salut de l'épée en marchant.

À partir de la position du « reposez épée » prise en marchant, le mouvement s'effectue en neuf temps jusqu'au salut. Il s'agit d'effectuer en marchant tous les temps jusqu'au salut en marquant un temps d'arrêt dans la position du « portez » :

  • 1er temps : amener le bras droit contre la cuisse droite ;

  • 2e, 3e, 4e, 5e temps : effectuer les quatre temps du mouvement « portez épée » ; maintenir cette position pendant trois doubles pas ou aussi longtemps que ne l'exige le marquage au sol ;

  • 6temps : effectuer le cinquième temps du mouvement « présentez épée » ;

  • 7e temps : élever le bras droit de toute sa longueur à la verticale de l'épaule, l'épée dans le prolongement du bras ;

  • 8e temps et 9e temps : effectuer, sur deux doubles pas, le deuxième temps du mouvement du salut de l'épée.

Le salut terminé, effectuer le mouvement inverse de manière continue et sans arrêt pour revenir à la position du « reposez épée » prise en marchant.

La position du salut de l'épée est prise six pas avant d'arriver à la hauteur de l'autorité et conservée six pas après l'avoir dépassée. Pendant la durée du salut, le militaire tourne la tête, menton relevé en direction de l'autorité.

5. COMMANDEMENTS.

Le maniement de l'épée est exécuté en même temps que les mouvements de maniement d'armes de la troupe.

À chaque position des armes correspond une position des épées :

  • « repos » correspond au repos de l'épée en position de repos ;

  • « garde-à-vous » correspond au repos de l'épée en position du garde-à-vous ;

  • « portez armes » correspond au portez épée ;

  • « reposez armes » correspond au reposez épée en position du garde-à-vous ;

  • « présentez armes » correspond au présentez épée.

Une troupe en armes se commande toujours à partir de la position du portez épée.

Les mouvements exécutés de pied ferme par une troupe en armes se font toujours au portez armes. En revanche, les mouvements exécutés de pied ferme par une troupe armée de l'épée se font au reposez épée.

6. REMISE DE DÉCORATIONS.

6.1. Remise de la Légion d'Honneur.

L'autorité se met au port de l'épée, fait présenter les armes et ouvrir le ban.

L'autorité se place à un pas en avant face au récipiendaire et procède à la remise de l'insigne après avoir frappé le récipiendaire du plat de l'épée sur chaque épaule.

À l'issue de la remise, l'autorité fait fermer le ban et reposer les armes.

À l'ordre « présentez armes », le récipiendaire se met au présentez épée puis à l'appel de son nom, se met au salut de l'épée et garde cette position pendant la remise de l'insigne et l'accolade.

Après l'accolade, il revient au présentez épée et à l'ordre « reposez armes », il revient au reposez épée en passant par le portez épée.

6.2. Remise de l'Ordre National du Mérite.

L'autorité conserve son épée au fourreau.

À l'ordre « portez armes », le récipiendaire se met au portez épée. Puis, à l'appel de son nom, il se met au salut de l'épée et garde cette position pendant la remise de l'insigne et l'accolade.

Après l'accolade, le récipiendaire revient au portez épée et à l'ordre « reposez armes », il revient au reposez épée.

7. PUBLICATION.

La présente instruction sera publiée au Bulletin officiel des armées.

Pour le ministre de la défense et par délégation :

Le commissaire général hors classe,
directeur central du service du commissariat des armées,

Jean-Marc COFFIN.

Annexe

Annexe. . PRÉSENTATION DES ÉLÈMENTS CONSTITUTIFS DE L'ÉPÉE.