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Archivé Service hydrographique et océanographique de la marine :

INSTRUCTION N° 851/SHOM/EM relative à la toponymie des documents nautiques publiés par le service hydrographique et océanographique de la marine (SHOM).

Abrogé le 20 décembre 2012 par : DÉCISION 84/SHOM/SG portant abrogation de textes. Du 06 octobre 1976
NOR

Précédent modificatif :  1er modificatif du 4 avril 1978 (BOC, 1981, p. 4201). , 2e modificatif du 11 juillet 1978 (BOC, 1981, p. 4202). , 3e modificatif du 27 novembre 1980 (BOC, 1981, p. 4204). , 4e modificatif du 20 août 1981 (BOC, p. 4205). , 5e modificatif du 25 janvier 1984 (BOC, p. 1062). , 6e modificatif du 7 janvier 1985 (BOC, p. 215).

Pièce(s) jointe(s) :     Sept annexes.

Texte(s) abrogé(s) :

Instruction provisoire n° 609/SHOM/EG du 6 juin 1974 (n.i. BO).

Classement dans l'édition méthodique : BOEM  675.7.

Référence de publication :  BOC, 1981, p. 4182.

Le glossaire des termes employés en toponymie est donné à l'annexe I. Il convient de s'y reporter pour la compréhension de la présente instruction.

1. Introduction.

Un même lieu peut avoir plusieurs noms selon la langue employée, l'objectif des règles qui suivent, conformes à la tendance actuelle, est de définir un toponyme unique pour chaque élément cartographié et/ou mentionné dans les ouvrages.

En choisissant pour ce faire la langue du pays souverain on ne prétend pas cependant donner au toponyme adopté une valeur officielle et légale qu'il n'a pas (1).

2. Toponymie des zones sous une souveraineté nationale.

2.1. Règle générale.

Si l'endroit désigné peut être rattaché à un pays souverain, on adopte pour toponyme la forme officielle choisie par ce pays lorsqu'elle existe, sans autre modification que l'application éventuelle des règles de translittération des alphabets non latins. S'il n'existe pas de forme officielle, on adopte la forme originale paraissant la plus répandue parmi les marins.

La règle s'applique aussi bien aux toponymes sous leur forme complète qu'à ceux qui comportent des abréviations.

2.2. Champ d'application de la règle.

On admet que la règle 2.1 s'applique non seulement au territoire d'un pays et à ses eaux côtières, mais aussi aux zones maritimes immédiatement voisines de ses eaux territoriales et en particulier à la zone d'« intérêt économique » qui borde ses côtes.

2.3. Toponyme des pays multilingues.

Si un pays multilingue indique pour un même endroit plusieurs toponymes, il convient de respecter les choix des documents originaux.

Il faut donc faire figurer dans les ouvrages les différents toponymes indiqués sur les documents originaux. Sur les cartes on se limite normalement au principal d'entre eux.

Exemple : Aux Feroé on indique dans les instructions nautiques, la forme principale (danoise), et entre parenthèses, la forme locale (en feroïen) :

TRANGISVAAG (TRONGISVA'GUR).

2.4. Régions frontières.

Dans une région frontière où co-existent des formes officielles indépendantes, on choisit parmi elles, par ordre de préférence : la forme internationalement admise, la forme française, anglaise, autre. La seconde forme suivant ce classement peut être ajoutée entre parenthèses dans les ouvrages, et parfois aussi sur les cartes.

Exemple : A la frontière entre Guyana et Suriname, la rivière est nommée Corentyn par les britanniques et Corantijn par les hollandais. Le toponyme porté sur les cartes françaises sera donc :

Corentyn R. (Corantijn),

ou seulement : Corentyn R.

Lorsque la règle ci-dessus ne permet pas de classer les formes retenues par les pays riverains, on choisira l'une ou l'autre selon le contexte de l'ouvrage : Soya Kayko (Proliv Laperousa) ou Proliv Laperousa (Soya Kayko).

Les éléments topographiques ou hydrographiques servant à définir les frontières sont nombreux, ainsi que les régions frontières, et la liste indiquée en annexe V ne prétend pas être exhaustive. Elle sera complétée progressivement. Pour chaque élément de cette liste les toponymes sont donnés dans l'ordre préférentiel.

3. Toponymie des zones sous souveraineté francaise.

3.1. Zones terrestres.

3.1.1. Règle générale.

Sur les territoires de souveraineté française, les toponymes figurant sur la carte terrestre de base (2) la plus récente de l'IGN sont considérés comme ayant valeur officielle pour tout ce qui est au-dessus du trait de côte.

3.1.2. Remarques.

Il peut se faire que des sources jugées fiables soient en conflit avec les cartes IGN pour la toponymie terrestre. Un choix est alors à faire après consultation de l'institut géographique national (IGN) dans chaque cas particulier.

3.2. Zones maritimes.

3.2.1. Règle générale.

Pour les eaux sous souveraineté française, y compris l'estran, et pour le plateau continental français, la toponymie est empruntée aux éditions antérieures des cartes marines françaises.

3.2.2. Révision des toponymes maritimes.

On peut être amené à réviser la toponymie des anciennes cartes dans leur partie maritime, pour en éliminer des erreurs ou des incohérences. On peut par exemple modifier une dénomination entrant dans plusieurs expressions toponymiques avec des orthographes différentes, ou s'écartant de la forme correspondante de la partie terrestre. Les changements ne doivent cependant être apportés que pour des raisons très solides.

3.2.3. Adoption de toponymes maritimes nouveaux.

L'attribution de nouveaux toponymes à certains éléments maritimes peut être proposée par les missions hydrographiques, ou les sections de l'établissement principal du service hydrographique et océanographique de la marine (EPSHOM) soit qu'un élément maritime ne possède pas jusque-là de baptême toponymique, soit qu'il s'agisse d'un élément nouvellement signalé.

Dans tous les cas une enquête est nécessaire pour déterminer s'il n'existe pas déjà un toponyme acceptable attribué à l'élément.

On ne peut guère indiquer de règle concernant l'adoption de nouveaux toponymes, cependant :

  • s'il s'agit de dénominations appartenant à une langue ou un dialecte local, l'écriture devra être conforme aux règles adoptées par l'ING dans la même zone ;

  • si un baptême nouveau doit être créé, le nom retenu ne devra pas prêter à confusion.

4. Toponymie des zones sous souveraineté étrangère.

L'application de la règle indiquée au paragraphe 2.1 est parfois difficile. En effet il est en général impossible de savoir si un toponyme original est officiel ou non. On est conduit à distinguer les deux cas décrits aux paragraphes 4.1. et 4.2.

4.1. Pays publiant des documents nautiques nationaux.

On considère que les documents nautiques produits par le service hydrographique national ou approuvés par lui ont valeur officielle, et s'ils utilisent un alphabet latin on adopte les toponymes retenus par les plus récents d'entre eux.

Si l'on dispose d'autres documents originaux, cartes terrestres par exemple, en conflit avec la carte marine et paraissant plus récents et plus fiables que cette dernière en matière de toponymie, on peut les utiliser après avoir consulté le service hydrographique du pays. On ne cherchera cependant pas à faire d'enquête systématique.

Certains services publient des cartes portant outre la toponymie originale, une toponymie étrangère complète ou partielle (anglaise ou française en pratique). On peut normalement emprunter à cette toponymie les termes spécifiques, qui appliquent en principe les règles de translittération ou transcription internationales, mais non les termes génériques s'ils sont anglais.

Exemple : En supposant qu'une carte soviétique porte à côté d'un cap la mention :

Mblc AbPAM (ABRAM CAPE),

on peut emprunter à la traduction anglaise le terme spécifique ABRAM, mais non le terme générique CAPE qui doit être remplacé par Mys, donnant ainsi : Mys ABRAM.

4.2. Pays ne publiant pas de documents nautiques nationaux.

Les documents de référence en matière de toponymie sont alors ceux que publie le service responsable des levés hydrographiques de la zone (Hydrographic Department, SHOM, ou USNOO dans la plupart des cas). Ces documents doivent être traités comme il est indiqué au paragraphe 4.1. Cependant s'il existe des documents récents publiés par le pays souverain (des cartes terrestres par exemple), ceux-ci devront être utilisés de préférence.

4.3. Documents originaux en caractères non latins. Règles de translittération.

Dans le cas des alphabets non latins, il faut effectuer une translittération en utilisant par ordre de préférence :

  • 1. Les règles de translittération du stanag 3689 MC.

  • 2. Les règles adoptées par la conférence des Nations Unies sur la normalisation des noms géographiques.

  • 3. Les règles utilisées ou préconisées par le pays souverain lui-même (3).

  • 4. Les règles adoptées par l'IGN.

  • 5. Les règles adoptées par l'Hydrographic Department.

L'annexe VII résume le contenu des textes cités ci-dessus en 1 et 2.

4.4. Signes diacritiques.

Les signes diacritiques utilisés dans chaque langue doivent être conservés, sauf si les règles propres à la langue permettent de s'en passer. Une lettre de l'alphabet latin de base avec signe diacritique sera toujours utilisée de préférence à une lettre spéciale.

La liste des signes rencontrés figure en annexe VI.

4.5. Abréviations étrangères.

En ce qui concerne les abréviations de termes génériques, on s'attache à utiliser pour chaque pays étranger une forme unique bien définie, alors que les cartes marines originales d'âges divers peuvent contenir des formes différentes. On se réfère systématiquement au tableau des signes conventionnels et abréviations du service hydrographique intéressé. On met cependant ces formes en accord, s'il y a lieu, avec les règles modernes d'abréviation, en vue notamment de faciliter la photocomposition (plus de lettre en exposant), si les documents de référence font usage d'un système plus ancien.

Dans les instructions nautiques l'usage de termes génériques abrégés n'est autorisé que lorsque la documentation originale ne donne pour ces termes qu'une forme abrégée.

4.6. Amers.

Sur les cartes la légende des amers est rédigée conformément aux règles de l'instruction sur la conception, confection, présentation des cartes marines.

4.7. Exonymes.

4.7.1.

Certains exonymes français d'emploi courant sont utilisés dans les ouvrages ou sur les cartes. Leur liste figure en annexe II (noms de pays et de capitales) et en annexe III (autres exonymes).

L'utilisation des termes de ces listes n'est pas la même dans tous les cas, et il faut distinguer :

  • les cartes (voir 4.7.3) ;

  • les ouvrages (voir 4.7.4) ;

  • les titres (voir 4.7.5).

Dans chacun des cas prévus, les listes sont limitatives.

4.7.2. Remarques générales.

  • 1. Pour parvenir à l'objectif indiqué au paragraphe 1.1, l'évolution actuelle tend vers la suppression des exonymes, et les listes données en annexes sont beaucoup plus réduites qu'elles ne l'auraient été quelques années plus tôt.

    S'agissant toutefois d'un changement dans les usages des navigateurs, l'opération ne peut être que graduelle : certains exonymes sont conservés, qui pourront sans doute être supprimés dans quelques années. Inversement il peut apparaître de nouveaux exonymes lorsqu'un pays accédant à l'indépendance modifie sa toponymie : les listes d'exonymes sont donc nécessairement évolutives.

  • 2. Conformément aux articles 2.4 et 5.1, lorsqu'un ensemble géographique ne peut être rattaché à un pays isolé, il conserve sa désignation française tant qu'une appellation internationale ne s'est pas dégagée à l'usage.

4.7.3. Cartes.

L'usage des exonymes dans le corps des cartes est très limité : on ne retient que les dénominations françaises très ancrées dans l'usage et nettement distinctes de la forme originale. Les seuls exonymes à employer dans le corps des cartes sont ceux marqués d'un astérisque dans les listes des annexes II et III.

On les porte entre parenthèses à la suite (ou au-dessous) du nom original.

4.7.4. Ouvrages.

Il est plus facile de juxtaposer dans les ouvrages des désignations multiples, et on y fait donc figurer :

  • 1. Tous les exonymes figurant en annexes II et III.

  • 2. Tous ceux qui apparaissent sur des cartes françaises en service.

L'exonyme français peut être utilisé seul pour tous les noms de pays et de capitales de l'annexe II et pour tous les noms accompagnés d'un astérisque dans l'annexe III.

Les autres exonymes sont indiqués entre parenthèses à la suite de la forme originale. La même règle s'applique aux titres des chapitres d'ouvrages.

4.7.5. Titre des cartes, ouvrages.

Par dérogation aux règles générales, les titres des cartes, ouvrages doivent utiliser en premier lieu tous les exonymes indiqués en annexes II et III. Les noms de l'annexe II et les noms de l'annexe III qui comportent un astérisque peuvent être utilisés seuls. Les noms de l'annexe III qui n'en comportent pas (et qui ne figurent donc pas dans le corps de la carte), la forme originale du toponyme sera ajoutée entre parenthèses à la suite de la forme française.

Cette règle s'applique aux cartes en fac-similé aussi bien qu'aux cartes de compilation.

5. Toponymie des zones hors souveraineté.

5.1. Règle générale.

Au-delà de la zone d'« intérêt économique » ou de la zone d'influence toponymique de chaque pays, et sauf dans le cas indiqué au paragraphe 5.4, la dénomination à adopter est par ordre de préférence :

  • la forme internationale ;

  • la forme française ;

  • la forme anglaise.

La seconde forme suivant ce classement peut éventuellement être ajoutée entre parenthèses dans les ouvrages, ou parfois même sur les cartes.

5.2. Forme internationale.

On retient systématiquement parmi les toponymes internationaux :

  • ceux qui sont adoptés par accord international, conformément aux recommandations du groupe d'experts de l'ONU ;

  • ceux qui résultent de l'usage international déjà en partie établi, tel qu'il apparaît sur les cartes marines étrangères existantes.

L'accord des pays environnants sur un même toponyme peut par exemple établir l'usage international.

5.3. Forme française.

Pour la traduction française des termes génériques des formes du relief sous-marin, on utilise la nomenclature du BHI ou à défaut la source internationale la plus autorisée (COI).

5.4. Océans et mers, grandes régions naturelles.

On adopte la forme française pour les noms d'océans et de mers mentionnés dans la publication spéciale no 23 du bureau hydrographique international (voir ANNEXE IV), et pour les continents, sous-continents ou archipels communs à plusieurs pays.

6. Application des régles toponymiques.

6.1. Glossaire.

6.1.1. Instructions nautiques.

Les termes génériques étrangers (ou leurs abréviations éventuelles) inclus dans les toponymes doivent figuer isolément avec leur traduction dans l'index alphabétique des noms de lieux.

Les vocabulaires étrangers placés en appendice des ouvrages donnent également la traduction des termes génériques rencontrés dans les toponymes de l'ouvrage.

6.1.2. Cartes.

On porte sur la carte un glossaire partiel, qui contient les termes génériques ou leurs abréviations figurant dans les toponymes de la carte, lorsqu'ils n'appartiennent pas à la langue française ou à la langue anglaise et qu'on les juge nécessaires à la compréhension de la carte.

6.2. Fac-similés.

Sur les cartes reproduites en fac-similé (cartes internationales ou accords bilatéraux), on n'apporte aucune modification aux toponymes qui violent les règles des paragraphes 2.4 ou 5.1. On ajoute par contre la forme française des noms visés au paragraphe 5.4 (océans et mers) ; cette forme est ajoutée entre parenthèses au toponyme original si celui-ci est anglais, substituée à ce toponyme dans les autres cas. Si le document original comporte lui-même deux toponymes, dont l'un est le plus souvent anglais, la forme française est alors substituée au toponyme non anglais.

Pour ce qui concerne le titre, se reporter au paragraphe 4.7.5.

6.3. Changements toponymiques.

Les changements toponymiques des cartes et ouvrages sont effectués à l'occasion de chaque publication ou édition refonte. Lorsque certaines cartes d'une zone ont conservé une toponymie ancienne, les ouvrages nautiques de la zone portent entre parenthèses la désignation ancienne à la suite de la nouvelle.

6.4. Régions de cartographie française insuffisante.

Si une région n'est pas couverte à une échelle convenable par la cartographie française, les ouvrages nautiques ajoutent aux toponymes originaux de la région, les dénominations utilisées sur les cartes étrangères citées si elles en diffèrent.

7. Usage des toponymes dans le texte.

7.1. Emploi des majuscules et des minuscules dans les toponymes.

7.1.1. Règle n°  1.

Un toponyme commence toujours par une majuscule.

Exemples :

  • a).  Le toponyme débute par le terme spécifique :

    • Brest, France, Martinique ;

    • Freshwater Bay, Sognefjorden.

  • b).  Le toponyme débute par le terme générique :

    • Anse Mitan, Baie de Saint-Brieuc, Cap de la Chèvre, Rio de la Plata, Monte Cinto, Cabo Murano ;

    • Phare d'Eckmühl, Oued Sous, Djebel Toubkal.

  • c).  Le toponyme débute par un article :

    • Le Havre, La Parquette ;

    • The Skerries, Al Mussatahah.

7.1.2. Règle n°  2.

Le terme spécifique d'un toponyme et les termes génériques inclus dans ce toponyme commencent par une majuscule lorsque cela ne s'oppose pas à l'usage du pays étranger souverain.

Exemples : Cap des Trois-Sapins, Mont Saint-Michel, Saint Clement's Bay.

7.1.3. Règle n°  3.

L'article ou la préposition qui relie deux termes d'un toponyme a une initiale minuscule lorsque cela ne s'oppose pas à l'usage du pays étranger souverain.

Exemples :

  • Les Sables-d'Olonne, Cap de la Chèvre, Montmartin-sur-Mer ;

  • Firth of Forth, Ras al Hadd, Pen ar Vir, Mers el-Kébir.

7.2. Emploi de l'article avec les toponymes.

7.2.1.

Lorsqu'un article débute un toponyme (en en faisant partie) :

  • a).  Si le toponyme est étranger l'article est conservé invariable dans les phrases françaises et aucun article français n'est employé. On écrit donc : la côte d'El Salvador, à l'entrée de The Wash, à l'ouest de The Solent, …

  • b).  Si le toponyme est français, l'article est contracté avec la préposition qui le précède, selon les règles de la langue française.

Exemples :

La ville du Havre.

Passer à distance du Bouc.

7.2.2.

En dehors du cas ci-dessus, les toponymes simples (c'est-à-dire sans terme générique) sont généralement employés dans les phrases françaises avec un article, à l'exception des noms de ville, on dit donc dans une phrase : la Seine, le Menez Hom, le Languedoc, … le Connecticut, le Mississipi, la Weser, le Skagerrak, …

7.2.3.

La règle du paragraphe 7.2.2 s'applique également aux expressions toponymiques qui comportent un terme générique français ou couramment employé en français. On doit donc dire dans une phrase : le Mont Blanc, le Cap de la Chèvre, le Golfe du Lion, le Récif Bampton, l'Ilot Loop…, le Monte Cinto, le Rio de la Plata, l'Oued Sous, le Djebel Toubkal, la Sierra Nevada.

La même règle, qui tient au respect de la langue française, doit s'appliquer le plus généralement possible aux autres expressions toponymiques. On doit notamment conserver l'article lorsque le terme générique est en tête de l'expression et reconnaissable pour un francophone (Cabo, Capo, insel, isola, ilha, lago, lake, etc.) ainsi que devant les expressions désignant des montagnes et des fleuves. On peut en revanche supprimer l'article devant des expressions telles que Botany Bay, Puget Sound, Decatur Reef.

Lorsqu'un pluriel est décélé, sa marque doit être conservée et précisée en français pour communiquer cette indication intéressante.

Exemple : A l'ouest des Nordfriesische Inseln, les Falkland Islands forment un…

L'ingénieur général de l'armement, directeur du service hydrographique et océanographique de la marine,

EYRIES.

Annexes

ANNEXE I. GLOSSAIRE établi d'après les définitions approuvées par la conférence des nations unies sur la normalisation des noms géographiques.

1 Langue nationale.

Langue dont l'usage est répandu et courant, et la situation privilégiée sur l'ensemble ou une partie d'un pays.

Ex. : En France, le français.

A Madagascar, le malgache.

2 Langue officielle.

Langue explicitement reconnue comme telle au sein d'une communauté légalement constituée, et notamment dans un pays ou une partie d'un pays souverain.

Ex. : A Madagascar, le français et le malgache.

3 Langue vernaculaire.

Langue ou dialecte appartenant originellement et exclusivement à un territoire donné, généralement limité.

Ex. : En France, le breton, le basque, les divers dialectes français et occitans.

A Madagascar, les divers dialectes côtiers.

4 Langue véhiculaire.

Langue utilisée pour la communication entre membres de communautés de langues différentes.

Ex. : En Afrique « francophone », le français.

5 Langue commune.

Forme écrite ou parlée d'une langue donnée qui, pour des raisons culturelles, sociales ou politiques, prévaut sur les parlers ou dialectes locaux et constitue la forme correcte de référence.

Ex. : En France, le français.

6 Toponyme (nom de lieu).

Mot ou groupe de mots servant à désigner un élément géographique déterminé, naturel ou rapporté.

Ex. : France — Brest — Océan Atlantique — Haut-fond d'Ar Men — Moulin de Toulbroc'h — Iroise.

Un toponyme constitue un ensemble invariable et insécable.

7 Toponyme simple (nom propre de lieu).

Toponyme constitué d'un ou plusieurs mots ne comportant aucun nom commun explicitant la nature de l'élément désigné dans la langue du toponyme.

Notas :

  • 1. Cette notion est donc relative à la langue dans laquelle est réputé exprimé le toponyme.

  • 2. Un toponyme simple peut avoir ou non une signification dans sa langue ou dans une autre (à la source, il y a évidemment toujours une signification dans un certain dialecte, patois, parler local, disparu ou non).

Figure 1. Toponymes français.

 image_6180.png
 

8 Expression toponymique.

Toponyme comportant un ou plusieurs noms communs explicitant la nature de l'élément désigné, dans la langue du toponyme.

Figure 2. Toponymes français.

 image_6181.png
 

9 Terme générique.

Le ou l'un des noms communs d'une expression toponymique explicitant la nature de l'élément désigné.

Ex. : Cap, fosse, etc…

Il est important de distinguer la partie générique d'un toponyme et le nom commun qui accompagne parfois le toponyme mais n'en fait pas partie. « Rio de la Plata » est un toponyme et figure comme tel sur les cartes. Par contre dans les expressions « rio Guadalquivir », « river Thames », « fleuve Seine », rio, river ou fleuve ne font pas partie du toponyme, car on trouve sur les cartes : Guadalquivir, Thames, Seine.

La consultation de l'un des grands atlas internationaux permet en général d'identifier le toponyme.

10 Terme spécifique.

Le ou l'un des noms, adjectifs, etc., complétant le ou les termes génériques d'une expression toponymique.

Ex. : Trois, pointes, verd, etc… (dans les exemples du par. 8).

11 Terme descriptif.

Le ou l'un des noms, adjectifs, etc… utilisé avec son sens propre dans une expression toponymique pour préciser l'aspect général ou une particularité physique de l'élément désigné.

Ex. : Trois, pointes, etc… (dans les exemples du par. 8).

Notas.

  • 1. Dans les trois définitions qui précèdent, « terme » ne doit pas être pris comme synonyme de « mot », mais comme comprenant les articles, copules, apostrophes, etc… accompagnant le mot principal, lequel peut être un mot composé (presqu'île) ou même un double mot (rade-abri). Inversement dans certaines langues à mots composés agglutinés, un terme peut n'être qu'une partie d'un mot.

    Ex. :

    La Manche.

    1 terme spécifique.

     

    Ile des Pins.

    2 termes dont 1 générique (île) et un descriptif (des Pins).

     

    Lille Fiskebank.

    3 termes dont 1 générique (Bank) et deux spécifiques dont un descriptif (Lille).

     

  • 2. Un descriptif doit être utilisé au sens propre : Pain de sucre, La mère et l'enfant, bien que précisant l'aspect physique des éléments désignés, ne sont pas des descriptifs.

12 Dénomination (partie spécifique).

Ensemble des termes spécifiques d'une expression toponymique.

Ex. : Des Trois-Pointes, Verd, etc… (dans les exemples du par. 8).

13 Partie générique.

Ensemble des termes génériques d'une expression toponymique.

Ex. : Cap, fosse du cap, etc…

Nota. — Une expression ne comprenant pas de générique est forcément un toponyme. Une expression contenant un générique et éventuellement des descriptifs peut être un toponyme ou une simple légende suivant que l'usage local lui attribue ou non valeur de « nom propre ».

Ex. :

Moulin ruine.

Simple légende.

 

Ile Longue.

Toponyme.

 

14 Langue (d'un toponyme).

  • a).  En cartographie, langue dans laquelle est réputé rédigé le document original sur lequel figure le toponyme.

  • b).  Langue ou dialecte dans lequel le toponyme, ou au moins sa partie générique, a une signification.

Nota. — Le contexte seul permet de décider, en général très clairement, le sens que l'on donne à ce terme. Lorsque les deux sens ne se confondent pas en pratique, on précise quelquefois qu'il s'agit de l'acception b) en utilisant l'expression langue originale, ou langue d'origine.

Ex. :

Ledenez de Quemenez.

a) Français.

b) Breton,

 

ce toponyme est un toponyme simple français et une expression toponymique originale bretonne.

Djebel, Jabal.

Djebel est la translittération d'un terme générique arabe d'Afrique du Nord, Il est réputé de langue arabe, même s'il figure sur une carte française ou britannique.

Jabal est la translittération du même terme générique lorsqu'il appartient à l'arabe du Moyen-Orient.

15 Forme (d'un toponyme).

L'un quelconque des toponymes utilisés pour désigner un même élément géographique.

Nota. — Cette expression constitue un abus de langage, puisque en parler strict il n'y a pas différentes « formes » d'un seul toponyme, mais autant de toponymes différents. Elle est néanmoins courante.

Ex. : La Manche, English Channel, etc…

16 Forme originale.

Sur le territoire ou la mer territoriale d'un pays souverain, forme d'un toponyme ayant valeur d'usage, telle qu'elle figure en général sur les documents publiés dans ce pays.

17 Forme officielle.

Sur le territoire ou la mer territoriale d'un pays souverain, forme d'un toponyme ayant explicitement reçu une valeur officielle.

Nota. — Les formes officielles ou originales ne sont pas nécessairement uniques : l'usage peut être multiple, certains pays ont plusieurs langues officielles, etc…

Figure 3.  

 image_6182.png
 

18 Forme X…

Toponyme de langue X…

Nota. — Il convient là aussi de distinguer entre les deux sens donnés à l'expression « langue d'un toponyme » (voir plus haut). On peut préciser qu'il s'agit du sens b) en parlant de forme originale X…, ou forme d'origine X…

Figure 4.  

 image_6183.png
 

19 Forme traduite.

Toponyme obtenu à partir d'une expression toponymique originale en traduisant la partie générique, et éventuellement tout ou partie de la dénomination, dans une langue différente de celle du toponyme.

Nota. — Il ne peut s'agir ici, évidemment, que de l'acception b) de l'expression « langue du toponyme » (voir plus haut).

Figure 5.  

 image_6184.png
 

20 Exonyme.

Forme d'un toponyme utilisé dans un pays pour un élément géographique sous souveraineté étrangère, si ce toponyme ou au moins sa dénomination diffère de la forme originale.

Figure 6.  

 image_6185.png
 

ANNEXE II. LISTE DES NOMS DE PAYS ET DE CAPITALES.

APPENDICE A L'ANNEXE II. Pays d'appartenance ou de rattachement des entités secondaires.

Entité secondaire.

Pays d'appartenance ou de rattachement.

Entité secondaire.

Pays d'appartenance ou de rattachement.

 

 

Nouvelle-Calédonie.

France.

Alaska.

États-Unis.

 

 

Antigua.

Royaume-Uni.

Pacifique sous tutelle américaine (Territoires du).

Etats-Unis.

Antilles néerlandaises.

Pays-Bas.

Panama (Zone du Canal de).

Etats-Unis.

Belize.

Royaume-Uni.

Pitcairn (Ile).

Royaume-Uni.

Bermudes.

Royaume-Uni.

Polynésie française.

France.

Biélorussie.

Union soviétique.

Porto-Rico.

Etats-Unis.

Brunéi.

Royaume-Uni.

Réunion.

France.

Caïmanes (Iles).

Royaume-Uni.

Saint-Christophe, Niévès et Anguilla.

Royaume-Uni.

Cook (Iles).

Nouvelle-Zélande.

Sainte-Hélène.

Royaume-Uni.

 

 

Sainte-Lucie.

Royaume-Uni.

Falkland (Iles).

Royaume-Uni.

Saint-Pierre et Miquelon.

France.

Féroé (Iles).

Danemark.

 

 

Gibraltar.

Royaume-Uni.

 

 

Groenland.

Danemark.

Samoa américaines.

Etats-Unis.

Guadeloupe.

France.

Sikkim.

Inde.

Guam.

Etats-Unis.

 

 

Guyane.

France.

Timor.

Indonésie.

Hawaii.

Etats-Unis.

Turks et Caïques (Iles).

Royaume-Uni.

 

 

Tuvalu.

Royaume-Uni.

Hong-Kong.

Royaume-Uni.

Ukraine.

Union soviétique.

Macao.

Portugal.

Vierges (Iles).

Etats-Unis.

Martinique.

France.

Vierges britanniques (Iles).

Royaume-Uni.

Mayotte.

France.

 

 

Montserrat.

Royaume-Uni.

Wallis et Futuna (Iles).

France.

Niue.

Nouvelle-Zélande.

 

 

 

ANNEXE III. Autres exonymes francais utilisés.

(Les exonymes à utiliser sur les cartes sont marqués d'un astérisque.

Ceux qui n'en ont pas ne sont utilisés que dans les ouvrages et le titre des cartes).

Nom français usuel.

Nom local usuel.

Pays.

Alexandrie.

El Iskanderya.

Egypte.

* Angleterre.

England.

Royaume-Uni.

* Anglo-normandes (Iles).

Channel Islands.

Royaume-Uni.

Aurigny.

Alderney.

Royaume-Uni.

* Belt (Grand ou Petit).

Baelt (Store et Lille).

Danemark.

* Bornéo.

Kalimantan.

Indonésie.

* Bosphore (Détroit du).

Istambul Bogazi.

Turquie.

* Célèbes (Archipel).

Sulawesi.

Indonésie.

* Corée (Golfe de).

Tongjoson Man.

Corée.

* Croatie.

Hrvatska.

Yougoslavie.

Cyrénaïque.

Barqa.

Libye.

* Dardanelles (Détroit des).

Canakkale Bogazi.

Turquie.

* Ecosse.

Scotland.

Royaume-Uni.

Farewell (Cap).

Umanarsuaq.

Groenland.

* Grande-Bretagne.

Great Britain.

Royaume-Uni.

Horn (Cap).

Hornos (Cabo de).

Argentine.

* Java (Ile).

Djava.

Indonésie.

Jutland (Presqu'île).

Jylland.

Danemark.

Kiel (Canal de).

Nord-Ostsee-Kanal.

Allemagne.

Kouriles (Iles).

Kuril'skiye Ostaova.

URSS

* La Sonde (Détroit de).

Selat Sunda.

Indonésie.

Magellan (Détroit de).

Magallanes (estrecho de).

Argentine.

* Messine (Détroit de).

Stretto di Messina.

Italie.

Meuse (Fl.).

Maas.

Pays-Bas.

* Moluques (Iles).

Molukka.

Indonésie.

Nouvelle-Ecosse.

Nova Scotia.

Canada.

* Otrante (Détroit de).

Stretto di Otranto.

Italie.

Pays de Galles.

Wales.

Royaume-Uni.

Pescadores (Iles).

Penghu Chun.

Taiwan.

Petchili (Golfe).

Po-hai.

Chine.

Pirée (Le).

Piraiéus.

Grèce.

Sardaigne.

Sardegna.

Italie.

* Sibérie.

Sibir.

URSS

Sicile.

Sicilia.

Italie.

* Sinai (Péninsule).

Sina.

Moyen-Orient.

* Suez (Canal de).

Qanat es Suways.

Egypte.

* Terre-Neuve.

Newfoundland.

Canada.

Tripoli.

Tarabulus el Gharb.

Liban.

 

ANNEXE IV.

ANNEXE V. Éléments frontières classés dans l'ordre préférentiel.

(Liste non exhaustive.)

1. Bonifacio (Bouches de).

 

1. Colbart (Banc).

2. The Ridge.

1. Congo (Fleuve).

2. Zaïre.

1. Corantyn (Rivière)

2. Corantijn.

1. Escaut (Fleuve).

2. Schelde.

1. Flandre (Bancs de).

 

1. Floride (Canal de).

 

1. Formose (Détroit de).

 

1. Gascogne (Golfe de).

2. Biscaye.

1. La Pérouse (Détroit de).

 

1. Malacca (Détroit de).

 

1. Oder (Fleuve).

2. Odra.

1. Pas de Calais (Détroit).

2. Dover Strait.

1.Sund.

2. Öresund.

1. Tonkin (Golfe du).

 

1. Torrès (Détroit de).

 

1. Zambèze (Fleuve).

 

 

ANNEXE VI. Principaux signes diacritiques utilisés.

La liste de signes figurant ci-dessous n'est pas exhaustive, même en se limitant aux langues des pays côtiers. Lorsqu'une langue s'écrivant en caractères non latins est mentionnée, le signe concerne bien entendu sa translittération.

Figure 8.  

 image_6187.png
 

 image_6188.png
 

ANNEXE VII. Régles de translittération.

1 Stanag 3689.

Grec, russe, bulgare, arabe.

Arabe algérien, arabe marocain, arabe tunisien, arabe libanais.

Arabe égyptien, persan, hébreu.

2 texte de la deuxième conférence des nations-unies sur la normalisation des noms géographiques

(londres, mai 1972), volume ii.

Langue indienne.

Langue khmère.

Langue amharique.

Langue arabe.

Langue serbo-croate.

Chinois.

Japonais.

Russe.

3 Textes de la troisième conférence des Nations-Unies sur la normalisation des noms géographiques

(Athènes, août 1977).