CIRCULAIRE N° 1004/DEF/CMa/4 relative aux manches et tuyaux utilisés pour la lutte contre l'incendie et l'évacuation des eaux usées.
Abrogé le 29 juin 2007 par : DÉCISION N° 0-43026-2007/DEF/DCCM/LOG/AF portant abrogation d'un texte. Du 12 décembre 1980NOR
La présente circulaire a pour objet de préciser les règles d'emploi, de conservation et d'entretien des différents types de manches et tuyaux utilisés pour la lutte contre l'incendie et pour l'évacuation des eaux usées.
1. Spécifications générales.
La liste exhaustive des manches et tuyaux de lutte contre l'incendie et pour l'évacuation des eaux usées approvisionnés par le commissariat de la marine figure au fascicule FMP 67 du catalogue des approvisionnements de la flotte.
L'appellation « manche » est réservée au tuyau muni de ses raccords. En conséquence, un « tuyau » est toujours approvisionné sans que des raccords d'extrémité y soient fixés.
Les manches utilisées pour la lutte contre l'incendie et celles qui servent pour l'évacuation des eaux usées ont les mêmes caractéristiques.
Le terme « eaux usées » concerne uniquement les eaux salies ou souillées par des matières autres que les hydrocarbures (1).
2. Classification des manches.
En raison de leurs conditions d'emploi, on distingue deux catégories de manches :
les manches utilisées pour l'aspiration et l'assèchement qui doivent, pour pouvoir résister à la dépression, être munies d'une armature de spires métalliques noyée dans l'épaisseur de la paroi ;
les manches semi-rigides et souples, employées pour le refoulement des éducteurs et des pompes ou pour l'alimentation en eau sous pression provenant des prises d'incendie, qui ne nécessitent aucune armature métallique de renforcement.
3. Manches destinées à l'aspiration.
Ce type de matériel sert principalement pour l'aspiration à partir des éducteurs mobiles et des pompes submersibles ou mobiles d'épuisement.
Les manches et tuyaux qui répondent aux prescriptions de la norme française homologuée S 61.113 (juillet 1976) prennent le nom « d'aspiral ».
Les diamètres nominaux des tuyaux d'aspiration sont respectivement 40, 65 et 100, c'est-à-dire les diamètres nominaux des raccords qu'ils sont destinés à recevoir pour constituer des manches.
Les tuyaux armés avec spire métallique, par conséquent non tronçonnables, approvisionnés par le commissariat de la marine, existent généralement en deux longueurs (2 et 4 mètres).
4. Manches destinées au refoulement.
4.1. Manches de refoulement semi-rigides.
On appelle manche semi-rigide une manche de refoulement qui conserve une section sensiblement circulaire qu'elle soit ou non en charge.
Suivant le niveau de leurs résultats aux essais imposés par la norme française homologuée S 61.114 (mai 1974), on distingue :
les manches semi-rigides de qualité RIA, en deux diamètres nominaux 20 et 40.
Ce matériel est destiné uniquement à équiper les postes « robinets incendie armés » (RIA) des unités à terre ;
les manches semi-rigides de qualité SP du diamètre nominal 20.
Ce matériel est destiné à équiper les dévidoirs tournants des camions incendie et, ultérieurement, les RIA installés à bord de certains bâtiments.
4.2. Manches de refoulement souples.
On appelle manche souple une manche plate dont la section ne devient circulaire que si elle est mise en charge.
Les manches souples comportent une paroi interne lisse étanche. Elles sont équipées de demi-raccords désignés par leur diamètre intérieur nominal.
En règle générale, les manches comportent des demi-raccords symétriques à queue annelée (système Guillemin). Seules les compagnies de marins pompiers peuvent actuellement employer les raccords auto-étanches pour équiper les manches de refoulement.
Les procédés suivants de serrage d'un tuyau sur un demi-raccord symétrique sont à utiliser en priorité :
bagues ligatures de diamètre 70 et 110 mm fonctionnant par auto-serrage ;
ligatures de diamètre 45 mm fonctionnant à partir d'un appareil à ligaturer.
Les caractéristiques et les essais auxquels doivent satisfaire les tuyaux souples de refoulement sont définis par la norme française homologuée S 61.112 (septembre 1975).
Les consignes relatives aux mesures à prendre pour la conservation des manches souples dans les magasins à terre et leur entretien lorsqu'elles sont en service sont indiqués en annexe jointe.
Deux types de manches souples sont actuellement en service dans la marine :
la manche souple en fibres et caoutchouc synthétiques, dans les diamètres nominaux 45, 70 et 90 ;
la manche souple en coton nylon, dans les diamètres nominaux 30, 45, 70, 90 et 110.
4.2.1. Manche souple en fibres et caoutchouc synthétiques.
Cette manche est destinée, en raison notamment de la résistance de son revêtement externe de protection et de sa facilité d'entretien, aux emplois les plus rigoureux.
Elle est en conséquence délivrée aux seuls bâtiments :
pour tous les usages autres que l'incendie (évacuation des eaux usées en particulier) ;
pour équiper les postes d'incendie extérieurs et ceux situés dans les compartiments machines de toutes les unités ;
pour armer intégralement les petites unités (tonnage inférieur à 800 tw).
4.2.2. Manche souple en coton nylon.
Cette manche est conçue pour être utilisée uniquement dans la lutte contre l'incendie.
Elle est destinée en conséquence à équiper les unités à terre et les grands bâtiments pour les postes qui ne nécessitent pas d'autre matériel.
Pour le ministre de la défense et par délégation :
Le commissaire général, directeur central du commissariat de la marine,
DE SAINT-STÉBAN.
Annexe
ANNEXE. Consignes de magasinage et d'entretien pour manches d'incendie souples.
1 Manches en approvisionnement, magasinage à terre.
a) Local.
La manche craint une chaleur et une humidité excessives ainsi que l'exposition même indirecte à la lumière solaire (radiations ultra-violettes).
Le local de magasinage doit donc être frais (température inférieure à 15 °C si possible), sec et bien ventilé mais sans poussières. Les vitrages peuvent utilement être peints en rouge ou en orangé.
b) Rangement.
Les manches neuves sont emmagasinées en rouleaux, de préférence verticalement, en casiers contenant de 1 à 3 rouleaux.
À défaut de casiers permettant le stockage vertical, les rouleaux sont posés à plat sur des étagères, par piles de 2 ou 3 non jointives.
Si le local ne comporte ni casiers ni étagères, les rouleaux peuvent être empilés par 10 au maximum sur des claies, en piles non jointives.
c) Visites périodiques.
Le stock en magasin doit être inspecté périodiquement. Une fiche pour chaque lot indique la référence au marché, la date de fabrication (inscrite sur les manches), la date de recette, les dates de visite et les observations éventuelles.
La périodicité des visites est réglée de façon que la totalité du stock soit inspectée chaque année. La durée de stockage ne doit pas en principe excéder deux ans.
L'inspection consiste à dérouler la manche et à examiner le revêtement externe sur toute sa longueur ainsi que la paroi interne à chaque extrémité. La manche est ensuite enroulée selon le pli initial, sans serrage excessif. Si une manche présente des altérations, prendre les mesures d'entretien indiquées ci-dessous.
2 Manches en service à terre ou à bord. Emploi et entretien.
a) Emploi.
Après mise en service, chaque manche doit être utilisée au moins tous les 3 mois, ou à défaut, visitée comme les manches en magasin.
Après utilisation, faire un rinçage intérieur à l'eau douce chaque fois que la manche a contenu de l'eau de mer ou de la mousse physique. Égoutter la manche et la faire sécher à l'ombre ; ne l'enrouler pour remise à poste, sans serrage excessif, que lorsqu'elle est bien sèche.
Certains bâtiments ne peuvent, par manque de place, spécialiser les manches selon les usages. Dans l'hypothèse où les manches souples seraient utilisées anormalement pour l'évacuation des eaux polluées par les hydrocarbures, le rinçage intérieur prolongé à l'eau douce est indispensable pour éviter les phénomènes de collage de la paroi interne lisse.
Les postes de service doivent autant que possible être à l'abri du soleil, de la pluie ou des embruns et de la chaleur.
b) Entretien.
Les taches extérieures et les moisissures s'enlèvent par brossage à sec ou lavage à l'eau savonneuse. Ne jamais employer l'eau de javel, l'essence ou des détergents chimiques qui risquent d'endommager la toile.
La paroi interne peut avoir tendance à se coller sur elle-même, surtout aux extrémités soumises au serrage des raccords et aux intempéries. Dans ce cas, la décoller en évitant de l'arracher de la toile, puis mettre la manche sous pression et l'égoutter : après séchage, projeter un peu de talc à l'intérieur du tuyau.
En cas d'arrachement ou de décomposition de la paroi aux extrémités, la manche peut être « rafraîchie » en sectionnant la longueur avariée.