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DIRECTION TECHNIQUE DES CONSTRUCTIONS NAVALES : ÉTAT-MAJOR DE LA MARINE : Division logistique ; Division matériel

AUTRE N° 14/EMM/LOG relative aux termes généraux se rapportant à la maintenance du matériel naval.

Du 21 août 1981
NOR

1.

L'évolution de la politique de maintenance du matériel naval a entraîné la parution de nombreux documents et instruments du département et des régions maritimes. Pour éviter dans ce domaine une prolifération du vocabulaire et la confusion née de l'emploi des mêmes termes dans des sens différents, une normalisation de la terminologie en usage est nécessaire.

2.

En conformité avec la nouvelle instruction citée en référence qui fixe, pour les séries de bâtiments futurs, la procédure de préparation et d'exécution des indisponibilités pour entretien et réparations, je diffuse en annexe la liste des principaux termes, avec leur signification, qui seront désormais utilisés dans le domaine de la maintenance du matériel naval.

Pour le ministre de la défense et par délégation :

Le contre-amiral, sous-chef d'état-major « logistique »,

RAISON.

Annexe

ANNEXE. Termes généraux relatifs à la maintenance du matériel naval.

REGLES GENERALES.

  1. 

La terminologie et les sigles définis ci-après sont exclusifs de tous autres se rapportant au même objet. Les termes anciens non retenus sont désormais proscrits. Les textes en vigueur seront modifiés dans ce sens au fur et à mesure de leur mise à jour.

  2. 

Ultérieurement, si, dans le domaine de la maintenance du matériel naval, des notions nouvelles ont besoin d'être dénommées, il conviendra de ne pas attribuer un sens nouveau aux termes et sigles réglementaires déjà définis ou attribués. Des désignations qui ne prêtent à aucune confusion avec celles qui sont en vigueur devront être recherchées. Ceci pourra conduire, dans certains cas, à utiliser des dénominations longues, composées de plusieurs mots, quitte, dans la pratique, à les abréger sous forme d'initiales.

I Maintenance.

Ensemble des opérations techniques destinées à conserver ou à rétablir les caractéristiques techniques spécifiées, les performances et la présentation d'un navire ou d'un matériel donné et à lui assurer une disponibilité opérationnelle satisfaisante, c'est-à-dire conforme à celle exprimée dans le besoin opérationnel.

Elle est la somme des opérations de :

  • maintenance préventive ou entretien ;

  • maintenance corrective ou réparation.

L'organisation de la maintenance des matériels est définie dans des documents appelés « documents politiques de maintenance » qui servent de références aux différents organismes intéressés.

Catégories de maintenance.

Les opérations effectuées sur le matériel d'un bâtiment sont réparties en trois catégories de maintenance en fonction de leur fréquence et des organismes normalement appelés à les pratiquer :

  • la maintenance majeure, effectuée normalement en indisponibilité périodique d'entretien et de réparation (IPER) (ou indisponibilité accidentelle — IA) avec, pour une part importante des travaux, la nécessité du concours d'un organisme à capacités industrielles : direction des constructions et armes navales (DCAN), bâtiment-atelier polyvalent (BAP), bâtiment de soutien logistique (BSL), éventuellement atelier militaire de la flotte (AMF) ;

  • la maintenance intermédiaire, effectuée plus particulièrement en indisponibilité d'entretien (IE) avec le soutien éventuel d'ateliers militaires ;

  • la maintenance courante, effectuée en toutes circonstances par le bord et les ateliers de flottille.

Degrés de maintenance.

Les degrés de maintenance pour un matériel donné sont indépendants du type de bâtiment sur lequel ce matériel est mis en place. Ils caractérisent la difficulté technique d'une opération d'entretien ou de réparation. Il existe cinq degrés de maintenance, codés de 1 à 5, par ordre de difficulté croissante (importance des travaux, moyens industriels nécessaires, outillages spéciaux, bancs d'essais…).

Nota.

Un élément classé irréparable, par sa constitution ou du fait d'une décision, reçoit le code degré de maintenance 0.

Ils sont normalement attribués par les commissions logistiques matériels. Il n'y a pas de relation bi-univoque entre les degrés et les catégories de maintenance.

Maintenance préventive. Entretien.

Ensemble des opérations techniques effectuées a priori sur un matériel en vue de prévenir la baisse de ses performances ou sa mise hors service au cours de son utilisation ultérieure. Ces opérations sont :

  • soit des travaux à exécuter systématiquement (entretien systématique) ;

  • soit des contrôles à effectuer, les travaux étant ensuite exécutés en fonction des résultats (entretien conditionnel).

Sur un bâtiment l'entretien se répartit dans les trois catégories :

  • l'entretien majeur : ensemble des opérations techniques exigeant l'emploi de moyens industriels (bassins, moyens de levage, outillages lourds, ou effectifs nombreux ou hautement spécialisés) et conduisant à l'indisponibilité du matériel sur lequel elles sont effectuées.

    Ces opérations font l'objet de programmes ; leur périodicité est, en règle générale, égale ou supérieure à 15 mois, ou 2 500 heures de fonctionnement ;

  • l'entretien intermédiaire : ensemble des opérations de périodicité comprise entre 3 mois et 15 mois (ou entre 500 et 2 500 heures de marche), dont l'exécution est normalement assurée par le service utilisateur du bord, avec éventuellement le concours des ateliers militaires.

    Ces opérations limitent la disponibilité du matériel sur lequel elles sont effectuées :

  • l'entretien courant : ensemble des opérations élémentaires de nettoyage, de protection, de lubrification, d'examens, de contrôles, de tests de vérification et de visites n'impliquant pas de démontage complexe ni de remplacement d'éléments importants (joints, boulonnerie, robinetterie, pièces à remplacement systématique, appareils de contrôle… exceptés).

L'entretien courant est conduit, quelle que soit la position du bâtiment au regard de la disponibilité, par le personnel de conduite ou d'exploitation.

En règle générale est considéré comme entretien courant l'entretien dont la périodicité n'excède pas 3 mois ou 500 heures de fonctionnement, sous réserve qu'il ne dépasse pas la capacité du personnel de conduite ou d'exploitation du matériel.

Maintenance corrective. Réparations.

Ensemble des opérations techniques effectuées a posteriori sur un matériel :

  • qui a été mis hors service en cours d'utilisation à la suite d'une défaillance brutale ou progressive ;

  • dont les performances ne sont plus satisfaisantes ;

  • dont certains constituants sont trouvés hors normes au cours d'une visite (d'entretien), ou d'un contrôle ;

  • dont la fiabilité a été reconnue inacceptable.

Les trois mêmes catégories distinguées pour l'entretien se retrouvent pour les réparations, avec les mêmes critères (exception faite de la périodicité).

II Indisponibilites.

Pour permettre la maintenance de son matériel un bâtiment doit être placé en position d'indisponibilité. On distingue :

  • l'indisponibilité périodique d'entretien et de réparation (IPER) : elle est prévue pour permettre l'exécution des travaux de maintenance courante, intermédiaire et majeure.

Sa durée et sa périodicité, pour un type de bâtiment, sont fixées par le département.

Les dates pour chaque bâtiment (sauf les bâtiments portuaires) font l'objet d'un programme annuel arrêté par le département.

Les travaux impliquent la participation d'un organisme industriel (DCAN, BAP, BSL), mais le bord participe à ces travaux dans la mesure de ses moyens.

La phase travaux est suivie d'essais des matériels et installations à quai et à la mer :

  • l'indisponibilité d'entretien (IE) : elle est prévue pour permettre l'exécution des travaux d'entretien courant et intermédiaire, selon un programme fixé par l'autorité locale, en fonction d'un nombre de jours d'IE entre IPER défini par le département. Elle ne comporte normalement (sauf pour les sous-marins) que des travaux pouvant être effectués par le bord ou par des organismes de soutien militaires. Le concours de la DCAN nécessite une dérogation ;

  • l'indisponibilité accidentelle (IA) : elle fait suite à une avarie ou à un accident. Sa durée est fixée par l'autorité locale ou centrale suivant son importance. Elle peut nécessiter le concours d'un organisme industriel. Elle peut être mise à profit pour effectuer des travaux ressortissant normalement à une prochaine IE ou IPER.

III Document.

Etat d'allocation de matériel (EAM).

Document sur lequel est répertorié tout le matériel mobile nécessaire à un bâtiment pour mettre en œuvre les installations du bord et permettre d'effectuer leur maintenance pendant une période (durée d'autonomie) fixée par le département.

Cet état est révisable, soit en cas de modification des installations, soit sur demande du bord, soit au cours de révisions d'allocation programmées à l'occasion d'une IPER.

Catalogue des opérations programmées d'entretien (COPE).

Ce document est applicable à un type de bâtiment. Il recense les matériels installés à bord, objets d'une maintenance préventive et toutes les opérations d'entretien qui les concernent.

Il répartit les opérations à effectuer selon un échéancier théorique (IE et IPER) fonction du besoins opérationnel de maintenance.

Il est établi par le port d'armement chef de file assisté du centre d'études pratiques du matériel naval (CEPMAN) sous la responsabilité du directeur de programme. Il est approuvé par le département.

Le COPE est le document de base de l'entretien. Il a un caractère permanent. Il est actualisé chaque fois qu'évoluent les règles d'entretien et (ou) le besoin opérationnel de maintenance.

Plan d'entretien courant (PEC).

Document établi, pour un type de bâtiment, à partir du COPE par le CEPMAN. Il recense les opérations d'entretien courant à effectuer. Sa conception permet aux différents services du bord, d'en extraire la partie les concernant, sous la forme de tableaux commodes à exploiter.

Etat prévisionnel d'intervention (EPI).

Document propre à un bâtiment et constituant l'adaptation du catalogue des opérations programmées d'entretien majeur et intermédiaire à ce bâtiment, en fonction de son activité passée et prévisible.

C'est un document essentiellement évolutif, remis à jour avant et après chaque IPER. Il est destiné à préparer les travaux correspondant à un cycle d'entretien et à rendre compte de leur exécution.

Il est édité par la DCAN du port d'entretien et approuvé par le major général.

Etat de besoins. Ordre de travaux.

L'ordre de travaux est un document présentant, sous une forme utilisable par les différents échelons d'exécution, les décisions prises par le major général en conférence de travaux. Il fixe la liste des travaux à exécuter sur un bâtiment au cours d'une IPER par les différents organismes de maintenance qui y participent.

Il est établi à partir de l'état de besoins lui-même constitué :

  • d'un état de besoin de maintenance préventive figurant sur l'état prévisionnel d'intervention (EPI) du bâtiment concerné ;

  • d'un état de besoin de maintenance corrective complétant l'EPI ;

  • d'un état récapitulant les modifications et installations nouvelles approuvées et notifiées par le département. Cet état est établi par la DCAN et complète l'EPI.