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Archivé ÉTAT-MAJOR DE L'ARMÉE DE L'AIR : 3e Bureau

AUTRE N° 4516/DEF/EMAA/3/INS sur la formation militaire générale.

Abrogé le 21 juillet 2015 par : DÉCISION N° 201504/DEF/CEMAA portant abrogation de textes. Du 16 décembre 1986
NOR

Précédent modificatif :  1er modificatif du 19 mars 1997(BOC, p. 1647).

Référence(s) : Instruction N° 300/DN/EMA/CAB du 20 mars 1970 pour la formation militaire générale.

(BOC/SC, p. 333 ; BOC/A, p. 287).

Texte(s) abrogé(s) :

Directives n° 4175/DEF/EMAA/3/INS du 25 septembre 1972 (n.i. BO).

Classement dans l'édition méthodique : BOEM  643.3.2., 631.1.1.

Référence de publication : BOC, 1987, p. 39.

Si la valeur d'une armée ne peut être appréciée objectivement qu'en temps de guerre, c'est dès le temps de paix qu'elle s'acquiert.

Son efficacité est l'aboutissement des efforts consentis pour dispenser à chacun le savoir et la compétence et pour entraîner tous les rouages d'une organisation complexe à travailler, voire à combattre, ensemble avec un maximum de cohésion.

Cette somme de connaissances, acquises par l'instruction professionnelle ou militaire repose sur l'instruction du personnel, mais plus encore peut-être sur la détermination de ce dernier à remplir sa mission quoi qu'il doive lui en coûter.

La formation militaire générale dans l'armée de l'air répond à cet objectif. Devant procurer à chacun les raisons qui constitue le fondement d'un engagement personnel à toute épreuve, elle revêt une importance capitale.

Les présentes directives précisent sa nature et ses buts et fixent les conditions dans lesquelles elle doit être dispensée. Elles abrogent et remplacent les dispositions des directives no 4175/EMAA/3/INS du 25 septembre 1972 (n.i. BO).

1. Buts de la formation militaire générale.

1.1. La formation des militaires de l'armée de l'air.

La formation des militaires de l'armée de l'air comporte deux parties : l'instruction et l'éducation.

1.1.1. Instruction.

La formation technique qui vise à l'acquisition et à l'entretien des connaissances nécessaires à l'exécution des tâches comprend :

  • l'instruction militaire : connaissance des règles de la vie militaire, de l'organisation de l'armée de l'air et des unités ; préparation des hommes à leur rôle de combattant, dans le cadre de la protection et de la défense des points sensibles ;

  • l'instruction professionnelle, différenciée selon les spécialités et les catégories de personnel auxquels elle s'adresse (officiers, sous-officiers, militaires du rang).

1.1.2. Education.

L'éducation est dispensée grâce à la formation militaire générale qui développe l'adaptation au milieu militaire, l'adhésion active aux règles de ce milieu, la préparation morale et intellectuelle à l'exécution des missions du temps de paix et du temps de guerre.

1.2. Implications de la formation militaire générale.

La formation militaire générale implique :

  • une éducation militaire spécifique, qui, s'appuyant sur les règles de la morale courante, vise à développer la formation civique des hommes et assurer l'adhésion aux principes de la défense nationale et aux obligations qui en découlent ;

  • l'établissement d'un courant d'information entre cadres et subordonnés, permettant aux uns de connaître et de comprendre leurs hommes et leurs problèmes, aux autres d'avoir une idée claire des missions à accomplir, des buts à atteindre et des conditions dans lesquelles ces objectifs doivent être atteints ;

  • une organisation du milieu de vie et du travail, propre à promouvoir l'« esprit de corps », c'est-à-dire le sentiment d'appartenir à un ensemble cohérent dont le bon fonctionnement repose sur la participation active de chacun de ses membres.

1.3. Evolution de la formation militaire générale.

La formation militaire générale doit s'insérer dans le contexte général de la vie moderne.

L'évolution des esprits, l'élévation du niveau intellectuel et le développement de l'information dans tous les domaines imposent en effet de consacrer plus de temps que dans le passé à expliquer le pourquoi des choses.

Le développement de la technique et la complexité des organisations actuelles ne sauraient masquer l'importance de l'initiative individuelle, ou celle de la nécessaire cohésion qu'impose au personnel de l'armée de l'air la nature de ses missions. C'est pourquoi, le souci de l'homme et la recherche des contacts humains, à tous les niveaux, prennent aujourd'hui une importance toute particulière.

1.4. Finalité de la formation militaire générale.

Enfin, dans sa finalité, la formation militaire générale doit conduire à la fois au renforcement de la discipline et au respect de la hiérarchie dans laquelle chacun, quel que soit son rang, doit occuper sa juste place.

2. Conduite de la formation militaire générale.

2.1. L'éducation militaire.

2.1.1. But.

L'éducation militaire vise, en s'appuyant sur les règles de la morale courante et en développant la formation civique des hommes, à leur faire comprendre les principes de la défense nationale et à obtenir leur adhésion.

Elle comprend trois parties complémentaires :

  • formation morale ;

  • formation civique ;

  • éthique militaire.

2.1.2. Principaux points susceptibles d'être développés dans le cadre de l'éducation militaire.

Il ne saurait être question de définir, en la matière, des programmes rigides : seules sont énoncées les grandes lignes des sujets susceptibles d'être développés.

2.1.2.1. Formation morale.

Il s'agit de mettre en évidence les liens qui existent entre les règles de la discipline et de la vie militaire et les principes de la morale courante : les notions de respect de la personne humaine et les règles de conduite qui en découlent, le sens de la responsabilité individuelle et collective, l'esprit de solidarité, constituent les points essentiels qu'il convient d'aborder :

  • soit dans le cadre de l'étude des règles militaires ;

  • soit à l'occasion de commentaires tirés de faits concrets.

2.1.2.2. La formation civique.

Elle doit être centrée sur les notions suivantes :

  • nécessité de la société ;

  • les bases de la société française ;

  • les structures de l'Etat ;

  • les droits et devoirs du citoyen.

Cette liste de sujets n'est pas limitative ; leur étude vise essentiellement à donner aux militaires concernés les connaissances et la capacité de réflexion suffisantes pour avoir une juste notion de leur condition et à répondre aux différents courants d'opinion (presse, courrier, etc.), ce qui ne pourra qu'accroître leur motivation.

2.1.2.3. Ethique militaire.

La notion de patrie, la nécessité de la défense nationale, l'étude de ses finalités et de sa forme actuelle (politique militaire, structures, moyens) constituent les sujets essentiels dont les exposés doivent permettre aux militaires, à la fois :

  • de mieux situer la mission de leur unité dans le contexte général, et d'en saisir par là-même l'importance ;

  • de leur faire comprendre et admettre les devoirs propres à leur condition de militaires, en temps de paix comme en temps de guerre.

2.1.3. Conduite de l'éducation militaire : les principes.

2.1.3.1.

L'éducation militaire relève d'une action de commandement : elle est en effet la responsabilité directe et permanente des commandants d'unité, qui en assurent la conduite.

2.1.3.2.

L'éducation militaire doit être menée d'une façon continue et progressive ; elle doit être adaptée aux différentes catégories de personnel concerné.

Elle débute en effet au niveau des écoles de l'armée de l'air et, en ce qui concerne les militaires du rang, au niveau des centres d'instruction militaire (CIM), où l'accent doit être porté d'abord sur les rappels de formation morale et de civisme, afin notamment de faire comprendre et admettre aux intéressés les règles de la vie et du milieu militaires que la plupart découvrent.

Elle se poursuit dans les unités, où elle se différencie selon les catégories de personnel :

  • pour les officiers et les cadres sous-officiers, l'éducation militaire porte principalement sur l'étude des problèmes et des sujets relatifs à l'évolution des missions (à des niveaux plus ou moins élevés en fonction de la qualité de l'auditoire), des structures militaires, économiques et/ou administratives, et des facteurs humains susceptibles d'intéresser le milieu militaire ;

  • pour les jeunes sous-officiers et les militaires du rang, l'éducation militaire reçue en unité précise et complète les notions acquises dans les écoles (ou les CIM) : elle s'appuie sur l'expérience concrète de la vie en unité et, au plan de l'éthique militaire, sur l'analyse pratique des missions de l'unité et du contexte général où elles se situent.

2.1.3.3.

La conduite de l'éducation militaire doit être soigneusement dosée en fonction de l'état d'esprit du personnel comme de la ressource en cadres préparés à cette tâche.

2.1.4. Les méthodes.

Comme les programmes, les méthodes utilisées pour conduire l'éducation militaire doivent être souples et diversifiées en fonction à la fois du personnel concerné et des sujets abordés.

Les amphis « magistraux » sont à éviter, notamment pour aborder les sujets relatifs à la formation morale. En revanche, certains sujets relevant de l'éthique militaire et de la formation civique peuvent faire l'objet de tels amphis, avec la participation de conférenciers (1) particulièrement qualifiés dans tel ou tel domaine, et, chaque fois que cela est possible, en illustrant ces conférences de projections de films, de diapositives, de diaporama.

L'essentiel est que le personnel puisse s'exprimer en posant des questions. De telles conférences, qui s'adressent le plus souvent à une catégorie déterminée de personnel, intéressent plusieurs unités et sont organisées à l'échelon de la base aérienne.

Au niveau des unités, l'éducation militaire impose des actions spécifiques sous forme de réunions par petits groupes et par catégorie de personnel, conduites par des officiers, réunions qui peuvent être :

  • occasionnelles, lorsque des événements intéressant spécifiquement l'unité ou une partie du personnel permettent de servir de support aux thèmes choisis, dans le cadre de l'éducation militaire ;

  • systématiques, dans le cadre d'un programme d'action défini en la matière par le commandant d'unité.

2.1.5. Les moyens.

2.1.5.1. Les cadres.

L'éducation militaire est l'affaire du commandement ; elle doit donc être conduite par des officiers, dont l'action dans ce domaine fait partie intégrante de leur rôle.

Elle n'exige pas a priori de spécialisation par des stages dont l'organisation au niveau de l'armée de l'air serait non seulement difficile, pour un rendement incertain, mais tendrait encore à augmenter l'absentéisme.

Elle exige par contre :

  • une sélection des officiers parmi ceux dont le niveau de culture et les qualités de conférenciers ou d'animateurs sont les plus évidents ; et la désignation sur chaque base aérienne :

    • d'un officier « traditions » (1) ;

  • d'un officier chargé de l'information sur les problèmes de défense (2) ;

  • de la conviction de la part des commandants d'unité ;

  • du travail pour ceux qui sont désignés pour conduire telle ou telle partie de l'éducation militaire.

2.1.5.2. Les moyens matériels.

Documents.

L'état-major de l'armée de l'air (EMAA) diffuse les documents établis par le commandement des écoles de l'armée de l'air (CEAA) en matière de formation morale, civique et d'éthique militaire avec une note d'information sur leur utilisation ainsi que le document « réflexion sur la défense » édité par le service d'information et de relations publiques des armées (SIRPA) (3) et enfin le dossier « éléments de géostratégie et de défense de la France » édité par le centre national de documentation pédagogique et le SIRPA.

Il est bien spécifié cependant, que ces documents ne sont que des guides. Ils donnent des bases de réflexion et de travail et proposent des modes d'action, mais leur utilisation doit être adaptée aux besoins et aux conditions locales, ainsi qu'à l'évolution de l'actualité.

Aides audio-visuelles (4).

Editées par l'établissement cinématographique et photographique des armées (ECPA) et le CEAA(4).

Réalisées par les régies de production de l'armée de l'air.

2.1.6.

En conclusion, la conduite de l'éducation militaire suppose, de la part du commandement, notamment au niveau des bases et des unités, des efforts certains. Le problème des instructeurs ne doit cependant pas être surestimé : la ressource en officiers sur la plupart des bases de l'armée de l'air, et particulièrement sur celles où sont stationnées les unités aériennes, doit permettre en effet de conduire l'éducation militaire selon les principes précédemment énumérés. Pour les bases à faible effectif, où la ressource en cadres est plus limitée, l'éducation militaire est susceptible de présenter des difficultés : même limitée à quelques conférences, cette éducation doit être entreprise.

2.2. L'information.

2.2.1. Buts de l'information interne.

Il s'agit :

  • d'une part, de renseigner le personnel afin qu'il assimile parfaitement la mission qui lui est confiée ;

  • d'autre part, d'améliorer la connaissance, à tous les échelons de la hiérarchie, des problèmes qui se posent aux subordonnés, afin d'orienter l'action du commandement.

Deux niveaux d'action doivent être distingués :

  • celui de l'administration centrale et des grands commandements ;

  • celui des bases aériennes et des unités.

2.2.2. Actions au niveau de l'administration centrale et des grands commandements.

A ce niveau, l'information « montante » est assurée par l'exploitation :

  • des visites, inspections ou contrôles ;

  • des rapports et comptes rendus périodiques ou occasionnels, en provenance des échelons subordonnés ;

  • des rapports sur le moral.

  • des questions posées au conseil de la fonction militaire de l'armée de l'air.

Le problème essentiel est celui de l'information « descendante », destinée :

  • soit à éclairer le personnel sur le sens de certaines décisions prises ;

  • soit à répondre à des questions dont la solution ne peut être donnée à l'échelon local.

L'évolution de la technique autorise l'emploi de supports variés : journaux, films, diaporama, vidéogrammes, etc.

2.2.2.1. Explication des décisions prises.

Certaines instructions, notamment celles qui ont trait aux questions statutaires et aux conditions de vie, voire certaines décisions, nécessitent d'être explicitées dans leurs attendus ou replacées dans le contexte général.

La diffusion de ces textes doit être précédée ou accompagnée de notes d'information à l'adresse des échelons subordonnés, jusqu'au niveau du commandant de base : ceux-ci peuvent alors prévenir toute interprétation hâtive ou erronée des textes en cause.

En outre, l'insertion de textes informatifs dans les publications du SIRPA « air » telles que « notes et documents » ou l'édition du bulletin d'information du personnel (BIP) par la direction du personnel militaire de l'armée de l'air (DPMAA), ou l'édition de dépliants spécifiques par la direction centrale du commissariat de l'air (DCCA) permettent d'atteindre l'ensemble du personnel et de distribuer une information de caractère durable.

2.2.2.2. Questions dont la réponse ne peut être donnée à l'échelon local.

Demande d'information rapide.

Cette procédure est applicable pour les questions relatives aux conditions d'application ou à l'interprétation de textes officiels. Les réponses à certaines questions de portée générale sont communiquées au SIRPA pour une publication éventuelle.

Réponse aux rapports sur le moral.

« Les réponses aux questions posées dans les rapports sur le moral sont :

  • soit diffusées par bulletin d'information ou note de portée générale ;

  • soit transmises directement aux seuls organismes concernés. »

Notes d'information des grands commandements.

Les grands commandements établissent et diffusent des notes d'information sur des sujets qui leur sont spécifiques ou non.

Dans ce dernier cas, les notes doivent être adressées également aux autres commandements ou organismes concernés et à l'EMAA/bureau emploi.

2.2.3. L'information au niveau des bases et des unités.

2.2.3.1. Généralités.

L'information à ce niveau revêt une importance particulière : en effet, elle intéresse directement les exécutants, et sa diffusion permet de recueillir, en retour, les points de vue et les préoccupations de ceux auxquels elle s'adresse.

La documentation nécessaire pour conduire l'information existe ; elle est même abondante et couvre pratiquement l'ensemble des besoins. Le problème est de toucher tous les militaires concernés : ceci implique un effort du commandement et du personnel.

La communication orale est nécessaire pour garantir une diffusion efficace de l'information : elle exige la participation de tous les cadres, particulièrement des commandants de base et des commandants d'unité.

2.2.3.2. Action des commandants de base.

Les commandants de base ont une action déterminante et diversifiée :

  • exposés (au moins annuels) aux officiers et aux cadres sous-officiers, sur le bilan d'activité de la base, l'évolution éventuelle de ses missions, les problèmes intéressant directement les conditions de vie et de travail ;

  • organisation de cycles et conférences au profit des cadres sur des sujets plus spécifiques, mais traitant des mêmes problèmes ;

  • organisation et contrôle de la diffusion de l'information courante. L'utilisation optimale de tous les supports matériels, en particulier des moyens « vidéo », doit faciliter cette tâche. Les solutions sont diverses, mais s'appuient sur des principes simples :

    • d'abord, faire savoir qu'une information vient d'être diffusée, en précisant comment elle l'a été. La « décision base » constitue un moyen efficace, qui peut être complété par des panneaux d'affichage et l'emploi de la sonorisation ;

    • ensuite, mettre en évidence la documentation : mess, foyer, bibliothèque, tableaux d'affichage des unités, salles de documentation. Faire connaître les conditions d'utilisation des moyens vidéo ;

    • enfin, obtenir la participation des commandants d'unité et des cadres.

Ces actions sont complétées par les distributions systématiques :

  • du guide d'accueil aux nouveaux arrivants ;

  • du journal de la base, quand il existe.

2.2.3.3. Action des commandants d'unités et des cadres.

Elle prolonge l'action des commandants de base.

Commandants d'unité.

Il appartient aux commandants d'unité de faire périodiquement le bilan de l'activité de l'unité à l'ensemble de leur personnel. Ils y font le point des problèmes passés ou à venir et fixent l'orientation de leurs actions.

A ces réunions, en principe mensuelles, s'ajoutent les exposés effectués avant et après chaque exercice, où sont énoncés les objectifs à atteindre, puis les résultats obtenus et les leçons tirées.

Il appartient également aux commandants d'unité de donner à leurs officiers et à leurs cadres sous-officiers les ordres nécessaires à la bonne marche de l'unité et leurs directives sur la diffusion de l'information. L'organisation des rapports, au moins hebdomadaires répond à ce besoin et permet en outre de recueillir l'information montante.

Officiers et cadres.

Les officiers et les cadres sous-officiers doivent eux-mêmes redistribuer l'information ainsi recueillie, dans le cadre de l'activité quotidienne et des contacts permanents entretenus avec leurs subordonnés. S'il n'existe pas de procédure particulière à cet égard, les occasions d'entretien avec telle ou telle catégorie de personnel étant diverses, en revanche, il est essentiel que les commentaires faits aux subordonnés par les cadres traduisent le seul point de vue officiel.

Cette procédure, qui respecte le principe de la hiérarchie et qui exige une parfaite discipline intellectuelle permet de connaître, en retour, les réactions des exécutants et de mettre en évidence les insuffisances éventuellement relevées dans la diffusion de l'information.

Le bilan de ces réactions ou la synthèse des remarques présentées aux cadres peuvent être faits notamment lors des rapports des commandants d'unités.

2.2.3.4. Structures participatives. (5)

Les structures participatives constituent, dans leur domaine spécifique, autant de moyens de transmission des informations montantes ou descendantes. Ce sont :

  • « la commission participative de base aérienne (5) qui exerce sa compétence dans les domaines suivants :

    • instruction du personnel ;

    • organisation du service et allégement des charges ;

    • activités culturelles ;

    • économie d'énergie ;

    • tenue et comportement ;

    • restauration et logement du personnel ;

    • circulation de l'information. »

  • la commission consultative d'instruction du CIM réunie à la fin de chaque CIM pour recueillir les avis des appelés sur la phase d'instruction qu'ils viennent d'accomplir ;

  • la commission d'hygiène et sécurité du travail, qui définit les consignes et règles de sécurité à observer sur la base, et propose les mesures susceptibles d'améliorer la situation dans ce domaine.

De même, l'action du comité social, de la commission consultative du foyer et des commissions des usagers des mess, du président des sous-officiers et du président des officiers (6) permet d'orienter les décisions du commandement, tout en renseignant les intéressés afin d'obtenir leur adhésion.

La plupart de ces commissions sont en principe présidées par le commandant de base.

2.2.3.5. Réunions d'information sur des sujets spécifiques.

Au niveau des unités, l'effort doit notamment porter sur la communication entre officiers et sous-officiers.

Celle-ci peut être développée par l'organisation de réunions portant sur des sujets spécifiques, où chacun a l'occasion de s'exprimer.

Pour être efficaces, de telles réunions doivent :

  • rassembler un nombre limité de participants, tous volontaires ;

  • être limitées, dans leur objet, à un sujet spécifique, très soigneusement préparé ;

  • éviter les écueils du paternalisme comme du formalisme.

L'expérience a démontré que la communication, condition essentielle de toute participation, est l'un des fondements de la formation militaire générale.

Chaque action dans cette voie contribue au développement de la capacité opérationnelle qui résulte, pour une bonne part, de l'adhésion que les hommes accordent à la mission qui leur est commune.

2.2.4. L'information vers l'extérieur. Relations publiques.

Les relations publiques ne font pas partie intégrante de la formation militaire générale ; elles la concernent cependant indirectement :

  • les visites des bases et des unités au profit des représentants des différentes collectivités locales (civiles et militaires) donnent au personnel l'occasion de participer étroitement aux efforts entrepris pour développer l'image de marque de l'armée de l'air : leur réussite et leur qualité rejaillissent directement sur la considération auquel a droit le personnel, dans le milieu civil et dans les autres armées et par là même lui permet de mieux mesurer l'importance de sa mission ;

  • il en est de même pour toutes les manifestations et visites auxquelles participent des éléments de l'armée de l'air à l'extérieur.

2.3. Relations entre les différentes catégories de personnel : organisation et méthodes.

2.3.1. La connaissance des hommes.

La formation militaire générale impose aux cadres officiers et sous-officiers de connaître, individuellement, leurs principaux subordonnés, de s'intéresser à leurs problèmes afin de les conseiller et d'obtenir ainsi leur adhésion intime et leur participation effective aux missions qui leur sont confiées.

Il n'y a pas de « recettes » dans ce domaine ; cette connaissance est cependant facilitée par l'application de mesures élémentaires, à caractère systématique, qui ne constituent toutefois qu'une base nécessaire, mais non suffisante, aux relations entre les différents échelons de la hiérarchie. Elle se développe aussi au sein d'activités, professionnelles et extra professionnelles, dont les plus marquantes sont rappelées ci-dessous.

2.3.1.1. Présentations et entretiens systématiques.

Après chaque relève, la base aérienne (organisation, missions, moyens) doit être présentée aux nouveaux affectés. Une visite des unités doit être organisée.

Officiers.

Chaque officier doit être présenté individuellement, par son commandant d'unité, au commandant de base, lors de son arrivée, à l'occasion d'une promotion et au départ.

Les entretiens à l'occasion des travaux de notation ou chaque fois que se posent des problèmes d'orientation de carrière, revêtent une importance toute particulière ; ils permettent non seulement de faire le bilan de l'activité de chaque officier mais, donnent ainsi l'occasion, par une discussion franche, d'approfondir la connaissance mutuelle, au plan individuel, des cadres.

Les entretiens de carrière des officiers ont pour but d'informer directement les officiers sur leur avenir professionnel et militaire mais aussi les gestionnaires (grands commandements, direction du personnel) sur les intentions des administrés.

L'entretien annuel de progrès est un moment privilégié pour dialoguer entre un subordonné et son supérieur hiérarchique. Il doit permettre une meilleure connaissance individuelle ainsi qu'une meilleure approche de la mission et de ses conditions d'exécution.

Sous-officiers.

Chaque sous-officier doit être reçu par son commandant d'unité, au même titre et dans les mêmes occasions que les officiers (arrivée, départ, promotion et notation, orientation de carrière).

Les cadres sous-officiers qui sont amenés à prendre des postes de responsabilité importants doivent être présentés également par leur commandant d'unité, au commandant de base (arrivée, départ, promotion).

L'entretien de notation des sous-officiers est un moment privilégié de communication et de dialogue qui revêt une importance primordiale.

Comme pour les officiers, l'entretien annuel de progrès doit permettre une meilleure connaissance individuelle ainsi qu'une meilleure approche de la mission et de ses conditions d'exécution.

Militaires du rang.

Les conditions d'accueil des militaires du rang, dès leur incorporation, sont précisées dans les directives permanentes sur la conduite des CIM. Au cours du CI, les appelés reçoivent en outre une information générale sur la mission de l'armée de l'air et celle de la base d'accueil. L'exposé du commandant de la base leur permet également de connaître, pour ceux qui sont affectés là où ils ont été incorporés, celui qui sera leur chef.

Les militaires du rang doivent être ensuite reçus individuellement par leur commandant d'unité d'affectation et par leur chef de service ; ils le sont également à l'occasion de toute promotion et au moment de leur départ.

Avant la libération de chaque contingent, le commandant de base ou le commandant en second s'adresse à l'ensemble des militaires du rang quittant l'armée de l'air afin de faire le point de leurs activités et de préciser leur rôle futur dans la réserve. L'orientation de cet exposé peut être déterminée par un rapport préalable des commandants d'unités (ou des chefs de moyens) sur l'état d'esprit du contingent concerné.

2.3.1.2. Activités susceptibles, en plus des relations de travail, de développer la connaissance mutuelle des hommes.

Il s'agit d'abord des activités sportives, sous toutes leurs formes. La création de clubs sportifs, quelle qu'en soit la discipline, l'existence de sections de parachutisme, de vol à voile, etc., facilitent les contacts humains et mettent en évidence les personnalités, en dehors de toute contrainte imposée par les grades ou les fonctions.

Il s'agit ensuite, au sein des unités, des manifestations organisées à l'occasion d'arrivées ou de départs, de promotions et de tout événement intéressant l'ensemble de la collectivité. Dans ce domaine, les traditions de l'armée de l'air sont d'ailleurs solidement établies.

Il s'agit enfin des manifestations et rencontres auxquelles participent les familles de militaires : soirées, séances récréatives, arbres de Noël, sorties collectives, visites de base ou d'unités au profit des familles. Il est important en effet d'associer le plus souvent possible les familles aux manifestations collectives organisées au sein des unités sur la base : cela contribue à donner plus de cohésion à la collectivité militaire, et garantit aussi le plus souvent une participation plus large des intéressés à ces rencontres.

2.3.2. Organisation des conditions de vie.

2.3.2.1. L'infrastructure vie.

La qualité du cadre de vie affermit le sentiment d'intégration des hommes dans la collectivité militaire et développe le sens de la dignité individuelle (tenue, propreté, attitude) : d'où l'importance à accorder à l'infrastructure vie, et notamment :

  • aux logements des cadres célibataires et des militaires du rang ;

  • aux installations sanitaires ;

  • aux mess-ordinaires et foyers ;

  • aux installations sportives.

L'infrastructure n'est pas seulement l'affaire des spécialistes ou de certains niveaux de commandement : elle concerne dans les unités et les services, tous les cadres, qui doivent avoir des responsabilités spécifiques en la matière : surveillance des locaux ; propreté ; aménagements, décoration avec la participation active du personnel intéressé.

2.3.2.2. Le mess.

La participation des officiers et des sous-officiers à l'organisation et à la gestion de leur mess respectif revêt une importance particulière :

  • elle donne l'occasion au commandement d'avoir le contact direct avec les différentes catégories de personnel représentées au sein des commissions ;

  • elle permet de définir les actions concertées entre le commandement et les membres de la commission, à la fois dans le domaine propre du fonctionnement des mess et dans celui des activités diverses qui lui sont rattachées (bibliothèque, clubs divers, organisation de soirées, divertissement).

Une telle participation doit être recherchée et suscitée en priorité dans les mess sous-officiers :

  • le choix du président des sous-officiers, acte de commandement, est fondamental. De son autorité, de sa compétence et aussi de la représentativité dépend en grande part l'efficacité de la commission du mess. Son autorité doit être affirmée également par le commandant de base : le président des sous-officiers est, dans le mess des sous-officiers et dans toutes les manifestations organisées par ce mess, le représentant officiel de l'ensemble des sous-officiers et doit être traité comme tel ;

  • la commission : les élections des membres de la commission doivent être préparées : constitution de listes de candidats volontaires et diffusion de ces listes plusieurs jours à l'avance ; ainsi, les membres de la commission peuvent-ils être élus en toute connaissance de cause, et être pleinement représentatifs des différents grades et corps des sous-officiers ;

  • les réunions de commission : il comporte que les commandants d'unité marquent leur intérêt au fonctionnement du mess sous-officier ;

  • en exigeant que les membres des commissions de mess sous-officiers assistent aux réunions de commission et soient libérés de leur travail à ces occasions ;

  • éventuellement en assistant aux réunions des commissions.

2.3.2.3. Ordinaires. Foyers.

La participation des militaires du rang aux réunions des commissions des ordinaires, doit être effective.

Au cours de ces réunions où sont recueillies les remarques et les suggestions des intéressés et discutés les projets d'amélioration, les représentants des militaires du rang se trouvent mis au fait des problèmes concrets de gestion, qui les concernent directement.

Cependant, une telle participation, aussi efficace qu'elle soit dans le cadre de ces réunions, doit être soutenue par une action permanente des cadres dans le domaine de la surveillance journalière des locaux (propreté, agencement, décoration) et dans celui de la qualité des services offerts.

2.3.2.4. Activités sociales et facilités diverses susceptibles d'être offertes aux militaires.

Elles contribuent à renforcer la cohésion de la collectivité.

La promotion sociale ne saurait en aucun cas constituer une justification seconde de l'institution militaire. Elle représente cependant un effort désintéressé, indispensable :

  • pour donner aux appelés qui ont la volonté d'apprendre, mais qui n'ont pas pu le faire avant leur appel sous les drapeaux, un bagage intellectuel, voire professionnel, minimum pour augmenter leurs chances de réussir dans la vie (rôle de l'officier conseil) ;

  • pour orienter et préparer le retour à la vie civile des militaires de carrière qui ne veulent ou ne peuvent plus rester dans l'armée [rôle de l'officier conseil/base et du bureau d'aide à la reconversion des militaires de l'armée de l'air (BARMAA) auprès de l'administration centrale].

Le rôle de l'officier conseil, dans ce domaine, est certes très important. Mais son action ne se substitue pas à celle du commandement responsable de l'orientation initiale ; elle la complète seulement.

Les ressources d'une collectivité militaire, permettent aussi d'offrir certaines facilités au personnel, sinon des avantages sociaux :

  • création de poste de conseillers juridiques ;

  • actions sociales de toutes sortes par le canal de l'action sociale des armées (ASA) ;

  • organisation de postes de distribution de vivres de l'intendance sur les bases isolées, avec accès direct des familles.

Cette liste n'est pas exhaustive : elle souligne cependant l'importance qu'il convient d'accorder aux initiatives conduites dans ce domaine.

2.3.3. Organisation des conditions de travail et problèmes d'encadrement.

Les relations de travail relèvent directement de l'action de commandement quant à leur style, il se déduit à la fois des considérations précédentes sur l'information et la connaissance des hommes et des quelques principes exposés au dernier chapitre sur le comportement des cadres.

Cependant, certains aspects particuliers à l'armée de l'air, compte tenu de sa mission et du rythme de l'activité, sont à souligner.

2.3.3.1. Activités spécifiquement militaires.

Instruction militaire, tours de service, exercices, cérémonies militaires.

Principe : les activités spécifiquement militaires, y compris la protection et la défense des installations, sont l'affaire de tous, l'exercice de telle ou telle spécialité ne pouvant en aucun cas justifier le désintéressement de ces activités, voire une dispense plus ou moins systématique de leur pratique.

Ceci exige :

  • une préparation soignée des séances d'instruction militaire (IM), dont le programme doit s'appliquer aux aspects essentiellement pratiques (tirs, marches, parcours du combattant, combat adapté aux nécessités de la défense des bases), et dont le déroulement doit être assuré à un rythme soutenu, les séances en salle ne pouvant être que tout à fait exceptionnelles ;

  • un encadrement sélectionné, incluant les officiers et les sous-officiers les plus dynamiques ;

  • un contrôle effectif des séances par les commandants d'unité ;

  • pour les exercices de protection et de défense, une préparation psychologique de tous les participants, en leur expliquant les buts et sens de la manœuvre et en leur commentant, à l'issue de ces exercices les résultats obtenus, les insuffisances constatées, les améliorations à attendre.

Enfin, l'esprit militaire ainsi acquis, indissociable de l'esprit de corps, doit se traduire par la perfection des cérémonies militaires : défilés, prises d'armes.

2.3.3.2. Encadrement des militaires du rang en dehors des heures normales de travail.

Compte tenu des charges d'alerte et de veille permanente, sur la plupart des bases opérationnelles de l'armée de l'air, une fraction non négligeable des militaires du rang est maintenue en astreinte :

  • soit à poste, où ils sont encadrés ;

  • soit dans le cantonnement, en réserve d'intervention ou en renfort d'alerte.

D'une façon plus générale, en dehors des heures d'activité habituelles et notamment pendant les jours non ouvrables, un nombre plus ou moins important de militaires du rang sont amenés à rester, volontairement ou non, dans les cantonnements, l'encadrement étant assuré par les services de semaine.

Il s'agit de faire en sorte que les militaires du rang ne soient pas livrés à eux-mêmes, et que les cadres ne se considèrent pas comme libérés de leurs responsabilités vis-à-vis des hommes, dès qu'ils ont quitté leurs lieux de travail.

Pour cela, il appartient :

Au commandement :

  • de veiller à ce que les foyers, les clubs, le cinéma et les salles de lecture et de télévision soient ouverts au personnel concerné et que les services de semaine en surveillent le fonctionnement, et la discipline ;

  • de faire assurer une permanence effective du moniteur au service des sports ;

  • d'organiser des rencontres et des séances d'entraînement ;

  • de regrouper, chaque fois que l'infrastructure le permet, les permanents et les hommes en position d'astreinte, et d'en organiser l'emploi du temps.

Aux commandants d'unité, d'opérer et de faire opérer par leurs officiers et sous-officiers de fréquentes visites dans les locaux de leurs militaires du rang et d'une façon plus générale, dans les cantonnements, cette charge ne devant pas être laissée aux seuls services de semaine ; ces visites ne doivent pas être de simples contrôles ; elles doivent permettre également de conseiller et de guider les militaires du rang dans l'organisation de leurs loisirs.

3. Comportement et formation des cadres.

La formation militaire générale relève non pas de la compétence de quelques spécialistes, mais d'une action permanente de l'ensemble des cadres, officiers et sous-officiers, dans les différents domaine de leur activité militaire et professionnelle.

Encore faut-il que les cadres aient été préparés à conduire une telle action et que leur comportement et leur tenue répondent à ses exigences.

3.1. Les sous-officiers.

Deux catégories de sous-officiers marquent l'éventail de la hiérarchie, à savoir :

  • les cadres sous-officiers d'une part ;

  • les jeunes sous-officiers d'autre part.

3.1.1. Les cadres sous-officiers.

Leur rôle est fondamental : c'est en effet par eux que doit se prolonger, en permanence, l'action des officiers dans tous les domaines de la formation militaire générale :

  • éducation militaire, par l'exemple de leur attitude et de leur dévouement au service ;

  • style des relations avec leurs subordonnés ; sous-officiers et militaires du rang, dans le cadre de l'activité quotidienne du service, de l'atelier ou de l'équipe qu'ils dirigent ;

  • développement du courant d'information, à la fois en répercutant vers le bas les données qui leur sont fournies par leurs officiers, et en portant à la connaissance de leurs supérieurs les soucis, les problèmes et les éléments marquant l'état d'esprit de leurs subordonnés.

Au contact direct avec les autres sous-officiers dont ils partagent les charges du service, et avec les militaires du rang qu'ils ont sous leurs ordres, ils ont cependant une tâche difficile, qui, pour être bien remplie, exige, de leur part, des efforts d'adaptation et, de la part des officiers, une attention particulière :

  • tâche difficile ; placées en effet au niveau de l'exécution, les contraintes de leur activité technique et du rythme de travail peuvent être parfois difficilement compatibles avec la nécessité d'expliquer le sens de l'action, sinon de persuader le subordonné ;

  • efforts d'adaptation ; le souci d'obtenir l'adhésion des subordonnés, de leur porter le même intérêt qu'ils attendent eux-mêmes de leurs officiers, représente, pour certains cadres sous-officiers, un effort d'adaptation ; il met en effet en évidence que la compétence technique et le seul ascendant acquis par l'ancienneté des services ne suffisent pas à assurer l'autorité.

Ces cadres sous-officiers doivent donc faire des efforts personnels pour s'adapter aux conditions actuelles. Ces efforts personnels doivent être complétés par l'action spécifique des officiers à leur égard.

Action spécifique des officiers :

  • les officiers et notamment les chefs (du commandant de base au commandant d'unité) doivent préparer leurs cadres sous-officiers au rôle qui doit être le leur, par une instruction et une information spécifiques à leur profit ;

  • ils doivent associer ces cadres à toutes les actions entreprises par le commandement dans le domaine de la formation militaire générale, les placer comme adjoints des officiers et ainsi leur donner des responsabilités effectives : organisation des conditions de vie, des conditions de travail, organisation et conduite de l'information ;

  • enfin, les officiers doivent mettre en évidence la confiance qu'ils portent à leurs cadres sous-officiers, aussi bien dans les manifestations susceptibles d'intéresser la collectivité militaire qu'au sein des unités, dans le cadre de l'activité quotidienne.

L'aptitude des cadres sous-officiers à remplir leur rôle dans le cadre de la formation militaire générale, constitue un critère important de choix pour toute proposition d'avancement ou de promotion (avancement sous-officiers ; aptitude à devenir officier).

3.1.2. Les jeunes sous-officiers.

L'action initiale vis-à-vis des jeunes sous-officiers en matière de formation militaire générale est entreprise dès le stade des écoles de l'armée de l'air.

Les écoles ont un rôle de sélection ; doivent être éliminés non seulement ceux qui ne peuvent acquérir la compétence technique requise, mais aussi ceux qui s'avèrent incapables de se plier à la nécessaire discipline militaire. La bonne connaissance de la discipline militaire exige que les notions acquises dans le cadre de l'éducation militaire soient complétées par l'expérience pratique des exercices militaires et du sport, où l'esprit d'équipe, la solidarité et aussi le courage physique et moral peuvent être mesurés.

L'action entreprise dans les écoles doit être prolongée dans les unités, où les jeunes sous-officiers se voient confier le plus souvent des responsabilités d'ordre essentiellement technique. Pour cela :

  • leur parrainage ne doit pas être limité au seul domaine technique, mais étendu à l'ensemble du domaine militaire (discipline, attitude, tenue) : c'est le rôle des cadres sous-officiers ;

  • des responsabilités effectives doivent leur être confiées dans l'instruction et l'encadrement des militaires du rang : c'est le rôle des commandants d'unités. Ces responsabilités ne peuvent être le plus souvent qu'occasionnelles : participation au CIM, au service général, à l'instruction militaire ; encore faut-il qu'elles leur soient données le plus tôt et le plus souvent possible, dès la première année d'affectation. Mais d'autres domaines, comme le sport, la discipline des unités, les organisations collectives au profit des militaires du rang (clubs, bibliothèques, loisirs) donnent l'occasion aux plus motivés d'entre eux d'assumer des responsabilités d'une façon continue.

3.2. Les officiers.

Au fur et à mesure que l'on s'élève dans la hiérarchie des officiers, l'exercice de commandements où le domaine des responsabilités s'élargit de plus en plus, a pour conséquence :

  • d'une part, une motivation naturelle des cadres supérieurs pour tout ce qui touche aux problèmes de la formation militaire générale (FMG) ;

  • d'autre part, l'aptitude de ces cadres, acquise par l'expérience, à traiter ces mêmes problèmes.

Mais l'efficacité de l'action entreprise n'est garantie que dans la mesure où tous les officiers, et en particulier les jeunes, sont capables de soutenir l'effort du commandement dans ce domaine.

C'est pourquoi le problème essentiel est celui des jeunes officiers et notamment des personnels navigant (PN) :

  • c'est en effet au niveau des lieutenants et capitaines que les contacts avec les sous-officiers sont les plus directs et les plus fréquents ;

  • c'est aussi à ce niveau, surtout chez les PN, que les aspects strictement opérationnels et techniques du métier risquent, si l'on n'y prend garde, de masquer ses aspects plus spécifiquement militaires.

Plusieurs conditions doivent être remplies pour résoudre ce problème :

3.2.1.

Dans les écoles d'officiers (A), et quel que soit le recrutement d'origine, les élèves officiers doivent être préparés intellectuellement à conduire leur action future dans le domaine de la formation militaire générale, dont ils ont à connaître les principes essentiels et les différents aspects.

3.2.2.

Dès leur arrivée en unité, les jeunes officiers doivent se voir attribuer des responsabilités dans les services ou à des postes tels :

  • qu'ils aient un rôle effectif dans le commandement des hommes et qu'ils soient conduits à se préoccuper des problèmes relatifs aux conditions de vie et de travail du personnel, dans le cadre du service, de l'unité, voire de la base : participation aux CIM, aux services de discipline, organisation des activités sportives et de l'instruction militaire ;

  • qu'ils participent à l'éducation et à l'information du personnel sous-officier et militaire du rang : conduite de conférences, participation active aux réunions d'information du personnel.

3.2.3.

La troisième condition est que les commandants d'unité guident et contrôlent leurs jeunes officiers dans ces rôles et que, dans leur notation notamment, l'aptitude de ces officiers à assumer de telles responsabilités soit prise en considération au même titre que l'aptitude strictement professionnelle.

Ces considérations conduisent à souligner toute l'importance qu'il convient d'attribuer à l'accueil des jeunes officiers en unité.

3.3. Commandants d'unité.Commandants de base. (7)

3.3.1. Commandants d'unité.

La conduite de la formation militaire générale est la responsabilité directe des commandants d'unité ; ceux-ci constituent en effet l'échelon de commandement où la connaissance individuelle des hommes est la règle et où, en conséquence, les actions entreprises dans le domaine de la FMG peuvent avoir le caractère continu et soigneusement dosé qui leur est indispensable.

3.3.2. Commandants de base.

Les commandants de base assurent le contrôle direct des actions conduites en matière de formation militaire générale, auprès de toutes les unités stationnées sur la base, quel que soit le grand commandement auquel elles appartiennent.

Ils en impriment le style pour l'ensemble des unités, tant par leur action propre auprès des cadres, officiers et sous-officiers, que par les mesures générales qu'ils sont conduits à prendre aux plans de la discipline et de l'organisation des conditions de vie et de travail.

Ils veillent à garantir l'unité d'action, dans le domaine de la FMG et prennent en particulier toutes mesures utiles pour faire aider les unités dont l'encadrement est le plus faible par celles dont le taux d'encadrement est le plus riche.

3.4. Echelons supérieurs de commandement.

Les grands commandements sont chargés de contrôler l'application, au niveau des unités relevant de leur autorité, des présentes directives. Il leur appartient de donner toutes précisions qu'ils jugent utiles, compte tenu des caractéristiques propres de leurs unités.

Les généraux commandants de régions sont plus spécifiquement chargés :

  • de veiller à l'harmonisation des points de vue et des méthodes, au niveau des commandants de base ;

  • d'assurer l'exploitation des rapports et comptes rendus établis à ce niveau ;

  • de diffuser vers les bases les notes d'orientation et la documentation établies par l'administration centrale air.

Le commandement des écoles de l'armée de l'air est responsable de toutes les actions conduites en matière de formation militaire générale au sein des écoles de l'armée de l'air.

3.5. Conclusion.

La formation militaire générale requiert la participation active du commandement à tous les niveaux. Elle fait appel à des méthodes nombreuses, diversifiées en fonction à la fois de la personnalité des cadres et de celle des subordonnés auxquels elles s'appliquent.

Mais la réussite des actions conduites en la matière dépend avant tout de la compréhension, par tous les intéressés, de la valeur de l'enjeu et de la foi du commandement, à tous les échelons, quant aux résultats à en attendre.

Pour le ministre de la défense et par délégation :

Le général de corps aérien major général de l'armée de l'air,

LANATA.