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Archivé ETAT-MAJOR DE L'ARMÉE DE L'AIR : bureau emploi

DIRECTIVE N° 306/DEF/EMAA/B.EMP/CDT relative à la politique générale en matière d'activités physiques militaires et sportives.

Abrogé le 21 mars 2011 par : DIRECTIVE N° 222/DEF/DRH-AA/SDAG/BCF relative à l'entraînement physique militaire et sportif dans l'armée de l'air. Du 01 février 2005
NOR

1. Préambule.

Tout individu a pour devoir, vis-à-vis de lui-même, de se maintenir en bonne santé par une activité physique minimale. Pour tout militaire, ce devoir se double d\'une nécessité opérationnelle.

L\'aptitude individuelle de chaque militaire de l\'armée de l\'air à remplir sa mission en toutes circonstances repose en effet sur sa condition physique et psychologique générale comme sur ses compétences intellectuelles ou techniques. La pratique du sport contribue au premier chef à cette aptitude au combat. Aussi l\'armée de l\'air accorde-telle une place privilégiée à la conduite des activités physiques militaires et sportives (APMS) de manière régulière et continue.

Le maintien d\'une certaine condition physique par la pratique sportive procède donc d\'une responsabilité individuelle complétée par une responsabilité institutionnelle que l\'armée de l\'air entend assumer au travers d\'une éducation initiale en école, régulièrement soutenue et contrôlée sur ses bases aériennes.

2. Objectifs de l'entraînement physique, militaire et sportif.

Les APMS visent un double objectif, individuel et collectif. Elles constituent un support idéal pour l\'éducation des plus jeunes et pour l\'image de l\'armée de l\'air auprès de la société civile.

2.1. Objectifs individuels.

2.1.1. Santé.

La pratique du sport contribue à l\'acquisition et au maintien d\'une bonne condition physique individuelle indispensable à la conservation du potentiel humain de l\'armée de l\'air.

2.1.2. Résistance au stress.

Dans la vie quotidienne comme en opérations, le personnel de l\'armée de l\'air est soumis à un stress important, lié à l\'activité en temps de paix, aux conditions extérieures et bien sûr, au combat lui-même. La pratique sportive régulière permet à l\'individu de garder un équilibre personnel indispensable à la bonne exécution de sa mission dans les meilleures conditions de sécurité.

2.1.3. Capacité individuelle du combattant.

Certaines spécialités requièrent des capacités physiques ou un entraînement particulier.Une activité physique spécifique est alors à même d\'améliorer la capacité opérationnelle individuelle et la sécurité.

2.2. Objectif collectif.

Le sport a aussi pour but de développer l\'esprit de corps qui participe à la valeur opérationnelle d\'une unité. Ce but est atteint de trois façons :

  • constitution de l\'esprit d\'équipe (la valeur de l\'équipe dépasse la somme des valeurs individuelles) ;
  • combativité ;
  • suppression des barrières entre catégories de personnel.

La pratique des sports collectifs sera donc favorisée.

2.3. Apports supplémentaires du sport.

La pratique sportive constitue par ailleurs un support d\'éducation précieux qui permet de développer le respect des règles et d\'autrui, l\'esprit d\'équipe et le goût de l\'effort.

À ce titre, l\'entraînement physique, militaire et sportif s\'inscrit donc, à part entière, dans la formation militaire générale. Il doit être valorisé lors des différents stages de qualification.

Le sport véhicule par ailleurs une image de jeunesse et de dynamisme, qui correspond à l\'image de l\'armée de l\'air. Le sport est à ce titre un média intéressant pour développer et renforcer le lien armées-société, et il peut avoir des répercussions positives sur le recrutement.


3. Responsabilités.

3.1. Responsabilités individuelles.

Chaque individu est responsable de sa propre santé et de son maintien en condition physique. En fonction de ses goûts, de ses aptitudes et des disponibilités, il doit être à même de pratiquer une activité sportive adaptée.

Il se soumet au contrôle annuel.

3.2. État-major de l'armée de l'air.

L\'état-major de l\'armée de l\'air est responsable de la définition de la politique générale de l\'armée de l\'air en matière d\'entraînement physique et sportif et de compétition. Cette politique se fonde sur les directives ministérielles (1ère référence) et les besoins propres à l\'armée de l\'air.

L\'EMAA participe à la commission interarmées de l\'éducation physique et sportive présidée par le commissariat aux sport militaires. Dans cette commission se décident les grandes orientations en matière de pratique sportive et de compétitions interarmées.

3.3. Commandement des écoles de l'armée de l'air.

Doté d\'une section entraînement physique, le commandement des écoles de l\'armée de l\'air (CEAA) a la responsabilité d\'animer la fonction sport et de mettre en oeuvre cette politique. En particulier il a la charge de :

  • proposer toute évolution des textes de références ;
  • établir le compte-rendu annuel adressé au Commissariat aux sports militaires (CSM) et participer à la commission interarmées de l\'éducation physique et sportive (CIEPS) ;
  • suivre l\'instruction professionnelle des spécialistes 3721 « entraînement physique et sportif » (stages de qualification, commissions ou jurys de sélection,...) ;
  • statuer sur les participations aux différentes compétitions sportives militaires (choix de la nature des épreuves, volume de participation, sélection des compétiteurs...) ;
  • au titre de la fonction pilote de métier, donner des avis techniques à la direction de personnel militaire de l\'armée de l\'air (DPMAA) relatifs à la gestion du personnel de spécialité 3721 ;
  • contrôler l\'adéquation des équipements aux disciplines pratiques, en particulier dans le domaine de la sécurité ;
  • proposer et suivre les TREBA des services des sports.

3.4. Régions aériennes.

Les régions aériennes ont la charge de :

  • décliner les orientations de l\'EMAA et du CEAA en directives applicables par les bases aériennes ;
  • organiser les championnats de France militaires dont la responsabilité aura été confiée à l\'armée de l\'air ainsi que les compétitions régionales et nationales air ;
  • participer à toute étude confiée par l\'EMAA ou le CEAA ;
  • participer à la gestion du personnel spécialité 3721 « moniteur d\'entraînement physique militaire et sportif » en lien avec le CEAA et le direction du personnel ;
  • assurer la direction et l\'évaluation des services des sports des bases aériennes ;
  • assurer la direction des centres de montagne air (Région aérienne sud) ;
  • contrôler la qualité des infrastructures.

3.5. Base aérienne.

Le commandant de la base aérienne est responsable de l\'EPMS effectif du personnel placé sous son commandement. À ce titre il doit :

  • favoriser la pratique d\'activités physiques en programmant des créneaux horaires ;
  • organiser des rendez-vous sportifs dans l\'année, tels que cross de masse, compétitions inter-unités ;
  • contrôler le niveau de préparation physique du personnel en organisant les épreuves annuelles de contrôle.

3.6. Service des sports.

Le service des sports de la base est responsable de l\'organisation des activités sportives communes à toutes les unités. Il doit établir les conditions favorables à la réalisation des activités sportives : ouverture des gymnases et salles de sport, encadrement sportif des activités, organisation et suivi du sport PN.

Le service des sports prépare spécifiquement les candidats aux divers examens et concours comportant des épreuves sportives et organisent ces épreuves conformément aux directives émises par le CEAA, les régions aériennes et la DPMAA.

3.7. Unité (officier des sports).

Le commandant d\'unité désigne un officier des sports chargé d\'en promouvoir la pratique au sein de son unité. Ce dernier est responsable du suivi des activités spécifiques (sport PN par exemple) et communes : organisation conjointe avec le service des sports des activités, des épreuves de contrôle, présentation de son équipe aux inter-unités... Il remplit les fiches individuelles de contrôle au vu des résultats transmis par le service des sports de la base.

3.8. Service médical.

Le service médical est chargé du suivi de l\'aptitude des individus à la pratique des activités sportives. À ce titre, il remplit lors de la visite systématique annuelle (VSA) la fiche de catégorisation du personnel. Il assure un suivi spécifique du personnel navigant dans le cadre du plan facteur humain.

4. Conduite des APMS.

4.1. Généralités.

Pour être attrayante, la pratique sportive doit être diversifiée et adaptée. Pour les raisons mentionnées plus haut (Ch 1) trois types de disciplines sont à privilégier : les disciplines foncières (natation, course, musculation), les disciplines présentant une forte connotation militaire (tir, sports de combat, parachutisme...) et les sports collectifs. Quelque soient les sports pratiqués, l\'activité doit être menée de manière régulière.

La conduite des APMS doit être différenciée suivant la population (élèves ou non, âge, sexe, spécialité).


4.2. En école.

La pratique sportive en école présente une double spécificité :

  • elle s\'adresse à une population au niveau physique très disparate qu\'il faut amener à un niveau de pratique homogène ;
  • elle doit viser à une éducation de l\'élève à la pratique régulière du sport en lui présentant les avantages d\'une telle régularité et les gains à en tirer. Elle doit permettre à l\'élève, dans la suite de sa carrière dans l\'armée de l\'air, de prendre en charge sa propre condition physique sous la conduite technique des spécialistes EPMS.

4.3. Personnel navigant.

L\'activité physique du personnel navigant (PN) est définie dans une note particulière. Son but est une amélioration de la performance et de la sécurité. Elle fait partie intégrante du plan facteur humain.

4.4. Spécialités à vocation sportive particulère.

L\'activité quotidienne des pompiers et sauveteurs plongeurs, des moniteurs de sport et des commandos impose une condition physique permanente et la maîtrise de techniques particulières (techniques d\'intervention rapprochées par exemple) qui doivent être entretenues par une pratique régulière et spécifique. En lien avec le service des sports de la base, le commandant d\'unité organise les séances spécifiques nécessaires ainsi que le contrôle individuel particulier.

Les moniteurs de sport doivent de plus s\'attacher à se former en vue de diversifier les activités pouvant être proposées aux autres militaires.

4.5. Autres spécialités.

Pour toutes les autres spécialités, l\'activité sportive doit être organisée en fonction de l\'emploi du temps de l\'unité.

4.6. Réservistes.

Au même titre que le personnel d\'active, les réservistes doivent entretenir une condition physique minimale. Ils peuvent participer aux activités sportives se déroulant pendant leur période de convocation au même titre que les militaires d\'active. Leur participation aux compétitions sportives doit être évaluée au plus juste en tenant compte du coût de leur convocation. Dans tous les cas, leur participation est strictement conditionnée par une convocation en bonne et due forme.

5. Contrôle de la valeur physique individuelle.

L\'évaluation et le contrôle de la valeur physique individuelle sont des actes de commandement indispensables pour connaître l\'état de préparation du personnel. Cette évaluation impose une catégorisation préalable du personnel.

L\'évaluation a pour but de vérifier les résultats d\'un entraînement physique adapté et régulier sur les capacités sportives de l\'individu. Il permet de valider ou corriger un plan d\'entraînement mis en œuvre.

Un test annuel d\'évaluation (TAE) de la valeur physique individuelle donne au commandement une photographie du niveau de préparation de son personnel. Ce contrôle est effectué au travers des tests de vitesse maximale aérobie (VMA) et natation, conformément à une note particulière définissant les modalités de réalisation et les barèmes.

Le sport étant un élément important dans la notation annuelle, si un militaire ne participe pas au test annuel ou n\'obtient pas les résultats minimum requis, cette dernière en sera naturellement affectée.

Responsabilité de commandement, ce contrôle fait l\'objet d\'un compte-rendu annuel de la base vers la région aérienne qui fait la synthèse au profit du CEAA. Ce dernier établit un compte-rendu pour l\'ensemble l\'armée de l\'air adressé au commissariat aux sports militaires. Ce document sert à l\'établissement par le commissariat aux sports militaires du compte-rendu au ministre.

6. Préparation aux examens et concours.

De nombreux examens, sélections ou concours comportent des épreuves de sport auxquelles il convient de préparer les candidats. Les services des sports des bases aériennes organisent des séances de préparation axées sur les épreuves particulières. Le calendrier et le programme de ces séances doit permettre une progression des candidats.

Selon les directives de la DPMAA, du CEAA et des régions aériennes, le service des sports organise les épreuves sportives des concours.

7. Compétitions.

Dans le triple but de promouvoir la pratique du sport, de renforcer l\'esprit de corps et favoriser le lien armées-société, des compétitions sont organisées au niveau local, régional, national et interarmées.

Les compétitions interarmées, appelées championnats de France militaires sont planifiées sous la conduite du commissariat aux sports militaires. L\'armée de l\'air reçoit la charge d\'en organiser certains. Une base est alors désignée pour, en lien avec la région aérienne dont elle dépend, organiser la compétition selon le dossier transmis par le CSM.

Les compétitions nationales air ont pour but de sélectionner les équipes devant participer aux championnats de France militaire. Les disciplines retenues sont arrêtées par la section entraînement physique du CEAA.

Les sportifs participants aux nationaux air sont sélectionnés au cours des compétitions régionales.
Les compétitions locales doivent être orientées vers l\'établissement du lien armées-société : participation de l\'équipe de la base à la compétition inter-entreprise, organisation de compétitions avec des écoles... L\'implication du commandement est incontestablement un facteur de promotion du sport.

Les charges qui pèsent sur le personnel étant importantes, il convient à chaque échelon de limiter l\'impact de ces compétitions sur le travail quotidien (nombre de compétiteurs, durée du championnat, poids pour l\'organisateur...).

8. Clubs sportifs et artistiques.

Le prolongement des activités physiques et sportives trouve naturellement sa place au sein des clubs sportifs et artistiques (CSA). Principalement animés par des spécialistes militaires, les nombreuses activités proposées permettent au personnel militaire et civil de la défense et à leur famille de bénéficier de compétences de très bon niveau, de matériel et d\'installation des bases aériennes et de la fédération des clubs sportifs et artistiques de la défense (FCSAD).

L\'activité des CSA doit donc être encouragée par le commandement.


Pour le ministre de la défense et par délégation :

Le général de brigade aérienne,
sous-chef opérations-logistique de l'état-major de l'armée de l'air,

AUBERT.