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Archivé ÉTAT-MAJOR DE L'ARMÉE DE L'AIR : 3e Bureau

INSTRUCTION N° 3335/DEF/EMAA/3/OPS/INS relative à l'instruction professionnelle en unité des sous-officiers mécaniciens.

Abrogé le 14 juin 2004 par : INSTRUCTION N° 3335/DEF/EMAA/B/EMP/ADJ relative à l'instruction professionnelle en unité des sous-officiers du personnel non navigant. Du 27 octobre 1989
NOR

Précédent modificatif :  a).  1er modificatif du 28 mars 1991(BOC, p. 1449). , b).  2e modificatif du 22 septembre 1997 (BOC, p. 3994) .

Pièce(s) jointe(s) :     Deux annexes.

Texte(s) abrogé(s) :

Directives permanentes n°  3372/EMAA/3/INS/2 du 23 juillet 1973 (n.i. BO).

Texte(s) caduc(s) :

texte abrogé, caduc ou radié (reprise des données Boreale_v1).

Classement dans l'édition méthodique : BOEM  644.2.2.

Référence de publication : BOC, p. 5690.

1. Instruction professionnelle des sous-officiers mécaniciens.

1.1. Place de l'instruction professionnelle dans le cadre général de la formation des sous-officiers de l'armée de l'air.

La formation des sous-officiers doit leur conférer l'aptitude à exécuter leurs tâches et à s'adapter à leurs différents emplois.

L'instruction professionnelle constitue l'un des volets de cette formation. Elle a pour objectif l'acquisition et l'entretien des connaissances détaillées nécessaires à l'exercice de responsabilités aux différents niveaux de la chaîne logistique technique.

L'objectif à atteindre est une amélioration de la compétence collective et donc de l'efficacité globale de l'armée de l'air.

1.2. Les différentes phases de l'instruction professionnelle des sous-officiers mécaniciens.

L'instruction professionnelle de ce personnel est assurée :

  • par les écoles qui dispensent les connaissances théoriques et pratiques de base dans chaque spécialité et assurent l'enseignement de perfectionnement ;

  • par les ensembles mobiles d'instruction (EMI ) ou les ensembles techniques d'instruction spécialisée (ETIS ), pour la formation spécialisée sur les matériels en service ;

  • par les unités pour les compléments pratiques indispensables à la mise en œuvre et à la maintenance de ces matériels.

Les conditions dans lesquelles se déroule l'instruction professionnelle en école, EMI ou ETIS sont précisées dans des directives particulières.

Les présentes directives concernent exclusivement l'instruction professionnelle en unité.

1.3. Buts de l'instruction professionnelle en unité.

L'instruction professionnelle en unité a pour fins :

  • de compléter sur le plan pratique les connaissances techniques et logistiques acquises dans les centres de formation (écoles, ETIS …) afin de conférer aux personnels l'aptitude à tenir leur poste ;

  • d'atteindre et de maintenir un niveau de compétence globale optimal dans chacune des missions élémentaires de l'unité ;

  • d'améliorer progressivement le niveau de qualification individuelle ;

  • de développer l'efficacité de chaque élément en recherchant la sécurité, l'économie et la qualité.

2. Caractéristiques de l'instruction professionnelle en unité.

2.1.

L'instruction professionnelle en unité doit être essentiellement pratique et centrée sur l'exercice quotidien de la fonction logistique technique dans chaque spécialité.

2.2.

Elle est adaptée aux différentes catégories de personnel et aux niveaux de qualification détenus :

  • niveau certifié élémentaire et breveté élémentaire ;

  • personnel confirmé mais non qualifié sur le matériel ;

  • personnel confirmé et qualifié sur le matériel.

2.3.

L'instruction intègre de manière systématique les enseignements tirés au cours des opérations de contrôle de maintenance.

2.4.

Plus généralement, elle doit prendre en compte les conséquences des faits techniques, des modifications, de l'évolution des directives de maintenance et des problèmes de ravitaillement.

3. Modalités d'application

(Modifié : 1er mod.)

L'instruction professionnelle en unité comporte deux aspects :

  • l'exécution des actes techniques ;

  • la préparation de ces actes (ravitaillement, préparation de l'outillage, des postes de travail et de la documentation). Elle est décomposée en deux phases :

    • une phase initiale d'instruction destinée à acquérir une connaissance pratique de la mise en œuvre et de la maintenance du matériel ;

    • une phase d'entretien et de perfectionnement lorsque cette connaissance du matériel est acquise.

3.1. Phase initiale d'instruction.

3.1.1. Principe du parrainage.

Cette phase consiste à faire parrainer le nouveau mécanicien par un sous-officier qualifié sur le matériel afin de lui transmettre par des répétitions successives le savoir-faire correspondant à chaque opération de maintenance qu'il devra effectuer.

3.1.2. Choix du parrain.

Il s'agit d'un sous-officier expérimenté, BS ou BE ancien, possédant au moins deux ans d'ancienneté sur le matériel et choisi en raison de sa compétence professionnelle mais aussi de ses qualités humaines et militaires.

Le parrain est désigné par un officier mécanicien sur proposition du chef de service.

3.1.3. Rôle du parrain.

Le parrain est chargé d'expliquer, de démontrer, de faire exécuter et de contrôler chaque opération de maintenance ou chaque tâche à caractère technico-logistique qui seront confiées au nouveau mécanicien.

Dans son rôle d'instructeur, le parrain doit veiller en particulier aux aspects de sécurité du travail, sécurité des vols, rapidité et qualité du service, économie des ressources.

L'action du parrain est permanente et son avis doit être recueilli à l'occasion de la notation annuelle ou lors des propositions d'attribution du brevet élémentaire.

3.1.4. Déroulement du parrainage.

3.1.4.1. Personnel non breveté.

Le parrainage doit comporter deux étapes :

  • la première d'une durée n'excédant pas six mois doit permettre de juger l'aptitude de l'intéressé en vue de l'homologation de son brevet élémentaire ;

  • la seconde, dont la durée est variable selon la spécialité ou le type de matériel, a pour objectif de confirmer le jeune breveté dans son emploi.

Le programme type de parrainage est arrêté par le chef des moyens techniques pour chaque spécialité et type de poste. Un livret de parrainage permet de suivre la progression du mécanicien.

Ce document, dont le modèle est proposé en annexe I, comporte le répertoire des opérations que le parrain doit enseigner jusqu'à l'obtention d'une exécution autonome satisfaisante par le filleul.

Chaque tâche prévue doit d'abord être étudiée dans la documentation puis réalisée par étapes successives :

  • exécution(s) en double ;

  • exécution(s) sous la surveillance du parrain ;

  • exécution totalement autonome : « lâcher » définitif sur l'opération.

Le suivi de la progression est enregistré sur le livret de parrainage qui comporte en particulier les décisions de « lâcher » datées et visées par un officier mécanicien.

Le lâcher en vue de l'homologation du BE donne lieu à un contrôle oral effectué par le parrain en présence d'un officier mécanicien.

3.1.4.2. Personnel breveté utilisant un nouveau type de matériel.

Il s'agit de sous-officiers déjà confirmés appelés à utiliser un nouveau matériel à la suite d'un changement d'affectation ou d'un changement de poste de travail au sein de l'unité.

Ceux-ci, après un stage d'instruction théorique sur le matériel concerné (ETIS , EMI ou autre), suivent une phase de parrainage réduite à leur nouveau poste de travail. Le suivi du parrainage est allégé et repose sur la mise à jour du tableau de suivi de qualification affiché dans chaque atelier.

Néanmoins, le mécanicien, nouvellement affecté ou non, ne peut être autorisé à effectuer seul une tâche donnée sans l'avoir exécutée au moins une fois sous contrôle.

Les dates de « lâcher » figurent sur le tableau de suivi de qualification.

3.1.4.3. Cas particulier du personnel affecté dans un des services de soutien des sites isolés.

Lors de la première phase du parrainage d'une durée de six mois, le personnel affecté en petit nombre dans les services de soutien des sites isolés effectue 2 détachements de l'ordre d'un mois (en milieu et en fin de phase initiale d'instruction) dans l'unité de la base support traitant du même domaine d'activités. La durée de ces périodes doit être adaptée à la complexité des matériels ou des installations concernées.

3.2. L'instruction d'entretien et de perfectionnement (IEP).

3.2.1. Généralités.

L'IEP doit rendre l'unité capable d'assurer ses missions, maintenir la compétence acquise et améliorer la qualité du service rendu.

Elle doit être conçue dans l'optique d'une capacité globale, sans rechercher systématiquement la compétence de chaque individu dans toutes les tâches dévolues à sa spécialité.

Il convient de trouver le compromis entre la recherche de la polyvalence, facteur de souplesse et d'économie, et la nécessaire spécialisation.

La mission de chaque service de l'unité est décomposée en tâches élémentaires.

Pour un certain nombre d'entre elles, la polyvalence du personnel doit être totale : l'objectif à viser est d'instruire sur ces tâches la totalité du personnel du service.

Pour d'autres, l'objectif d'instruction sera limité à une fraction déterminée du personnel.

3.2.2. Programme et suivi de l'instruction.

Un tableau de suivi de la qualification et des stages, conforme à l'annexe II, est affiché dans chaque atelier de l'unité et mis à jour par le chef d'atelier. Cet indicateur permet de connaître :

  • la compétence de chaque spécialiste dans chacune des tâches élémentaires ;

  • la compétence globale de l'atelier dans chacune de ces tâches ;

  • un bilan individuel et global des stages et des qualifications particulières.

Le tableau comporte pour chaque tâche ou stage l'objectif chiffré de l'effectif à former et le bilan du personnel instruit.

Le contenu du programme de l'IEP est constitué essentiellement par :

  • les tâches pour lesquelles l'objectif d'instruction n'est pas atteint ;

  • les tâches ayant fait l'objet de remarques répétées lors des contrôles d'exécution de la maintenance ;

  • les répercussions des événements marquants de la vie du matériel : faits techniques importants, évolutions de la maintenance, modifications.

Par nature, l'instruction d'entretien et de perfectionnement ne se prête pas à une planification à moyen ou long terme. Il n'y a donc pas lieu d'établir un programme annuel.

En revanche, les points importants susceptibles d'être abordés à l'occasion du « rapport technique » (voir 3.2.3 ) doivent être portés à la connaissance du personnel concerné (service, atelier voire l'unité dans sa totalité) quelques jours au préalable.

Lorsqu'un spécialiste a atteint, pour une opération, le niveau de qualification requis en cohérence avec l'objectif global de l'atelier, le maintien de cette qualification est de la responsabilité du chef d'atelier.

3.2.3. Déroulement de l'instruction.

Le contenu de l'instruction étant défini, son exécution doit être réalisée avec le maximum de souplesse selon les principes suivants :

  • l'instruction sur les tâches est personnalisée. Elle s'effectue par petits groupes de 3 ou 4 personnes au maximum, selon l'opportunité des opérations de maintenance incombant à l'atelier, sous la direction d'un chef d'équipe. Celles-ci doivent permettre un examen attentif de la documentation de maintenance, des particularités de la procédure, des points de contrôle, des conditions d'emploi des aides à la maintenance, des règles de sécurité.

  • l'instruction sur les remarques observées au cours du contrôle de maintenance et sur les événements marquants de la vie du matériel est conduite au profit de tout l'atelier, par le chef d'atelier, au cours d'une séance hebdomadaire d'une durée maximum de trente minutes qui constitue le « rapport technique ». Le plan de ce rapport hebdomadaire doit figurer dans un cahier ad-hoc ainsi que les opérations de maintenance ayant fait l'objet d'une séance d'instruction pratique.

    Ce cahier est signé par tous les participants à l'issue du rapport ou de la séance d'instruction sur une opération de maintenance. Il est signé mensuellement par le commandant d'unité (unités techniques) ou l'officier mécanicien responsable (unités non techniques).

  • s'agissant du personnel affecté en petit nombre dans les services de soutien des sites isolés, l'instruction d'entretien et de perfectionnement est complétée sous la forme de périodes d'une durée d'une semaine organisées au sein de l'unité de la base support traitant du même domaine d'activités et selon une fréquence trimestrielle.

3.3. L'instruction de promotion.

La préparation des examens de sélection S2 et S3, qui nécessite en premier lieu une révision des notions acquises dans les écoles de l'armée de l'air, repose essentiellement sur le travail personnel des intéressés.

Toutefois, sous réserve que les charges des unités le permettent, le chef des moyens techniques peut organiser des cours de rappel sur la fonction logistique, destinés à préparer les candidats au rôle de chef d'équipe ou d'atelier. Le déroulement de cette instruction pendant les heures ouvrables doit rester exceptionnel.

3.4. Moyens d'instruction.

3.4.1. Locaux.

Un nombre suffisant de locaux aménagés doit permettre sur chaque base d'organiser les rapports techniques.

3.4.2. Documentation.

L'accès à une documentation de qualité conditionne la valeur de l'instruction.

Les unités doivent disposer :

  • de la bibliothèque technique qui rassemble la collection de référence relative aux matériels en service sur la base ;

  • de la bibliothèque d'instruction de la base qui rassemble en particulier la collection complète, à jour, et en nombre suffisant, des manuels élaborés et diffusés par les écoles.

En outre, chaque atelier doit disposer de dossiers techniques, classés de préférence par organe ou équipement, rassemblant toutes les informations relatives à la maintenance et la vie du matériel (notes techniques, fiches de modification, résultats d'examens techniques, directives particulières, etc.).

3.5. Responsabilités.

3.5.1. Rôle de la base.

Le commandant de la base est responsable de l'instruction professionnelle devant les grands commandements et la région aérienne dont il dépend. Il est chargé de l'application des présentes directives et peut déléguer cette fonction au chef des moyens techniques.

Des directives annuelles d'instruction, synthétisant les directives des grands commandements spécialisés et de la région aérienne, sont élaborées au niveau de la base aérienne.

Le chef des moyens techniques est directement responsable :

  • du contrôle de l'instruction du personnel technique, exercé dans le cadre de la surveillance technique ;

  • de l'organisation éventuelle et de l'animation de l'instruction de promotion ;

  • du regroupement des mécaniciens d'une même spécialité lorsque ces derniers sont affectés en petit nombre dans plusieurs unités différentes.

Le contrôle procède avant tout de vérifications sur place. Les comptes rendus et tableaux de suivi autres que ceux précédemment définis sont à proscrire et à remplacer par des visites régulières de surveillance.

Le commandant d'unité est responsable devant le commandant de base de l'instruction professionnelle du personnel placé sous ses ordres.

A cet effet, il organise l'instruction au sein de son unité et en contrôle l'exécution. Une note d'organisation n'est rédigée que si l'unité présente des caractéristiques particulières au plan de l'instruction.

Plus particulièrement il s'assure :

  • de l'emploi rationnel de son personnel ;

  • de la planification de la progression professionnelle ;

  • du niveau optimal de compétence de chacun de ses services ;

  • du choix des instructeurs et parrains ;

  • de la qualité et de la densité de l'instruction ;

  • de l'action de l'encadrement en matière d'instruction (officiers, chefs d'atelier, chefs d'équipes, parrains, instructeurs) qui doit constituer un élément d'appréciation pour la notation des intéressés ;

  • du suivi de l'instruction qui doit être limité au strict nécessaire.

L'action de contrôle du commandant d'unité s'exerce essentiellement sous la forme de vérifications sur place de la réalité de l'instruction et de la qualité de ses résultats et ne donne pas lieu à comptes rendus.

3.5.2. Rôle des grands commandements et des régions aériennes.

Les grands commandements et les régions aériennes sont chargés de compléter les présentes directives en fonction de la spécificité de leur mission, tout en cherchant à éviter les redondances et les suivis inutiles.

En outre, ces organismes s'attachent à contrôler le niveau effectif d'instruction professionnelle des mécaniciens dans le cadre des visites de surveillance technique des unités.

Pour le ministre de la défense et par délégation :

Le général de corps aérien, major général de l'armée de l'air,

VALLAT.

Annexes

ANNEXE I.

ANNEXE II. Tableau de suivi de la qualification.

1 But.

Le tableau à double entrée tel que celui donné ci-après est un indicateur permettant de connaître à tout instant :

  • l'acquis pratique et théorique et le degré de compétence de chacun des spécialistes d'un atelier dans les domaines et sur les matériels dont l'atelier à la responsabilité ;

  • le degré de préparation de l'atelier par comparaison entre le nombre de personnels qualifiés et les objectifs fixés par le responsable technique de l'unité.

2 Description et emploi.

Le tableau de progression doit être affiché dans chaque atelier. Il est de format libre. Il est constitué de deux parties : suivi de la qualification pratique, suivi des stages.

2.1 Dans les colonnes verticales sont portés :

Les différentes opérations ou fonctions élémentaires, définies par type de matériel ou par poste de travail, effectuées dans l'atelier. Ce découpage, élaboré par le chef d'atelier, doit être déduit de la mission de l'unité. Il est approuvé par le commandant d'unité (1) .

Les différents stages ressortissant au domaine de responsabilité de l'atelier.

2.2 Sur les lignes horizontales sont portés :

1 Les noms et spécialités de tout le personnel.

En regard de chacun est mentionné :

  • dans la première partie le niveau de qualification pratique acquis dans chacune des opérations (selon le code figurant en bas du tableau), la date de lâcher sur l'opération.

    La signification des codes et de la date de lâcher sont identiques à celles qui sont définies pour le livret de parrainage.

  • dans la deuxième partie les dates de réalisation des stages. Quand l'intéressé ne remplit pas les conditions requises pour accéder au stage la case est hachurée.

2 Les bilans de la qualification pratique et des stages.

Nombre de techniciens confirmés (◊) dans chaque opération et quantité de personnels instruits par type de stage.

3 Les objectifs à atteindre.

Pour remplir la mission qui lui est impartie chaque atelier doit avoir un nombre optimum de personnels formés à chaque tâche, poste de travail ou sur chaque matériel. Il n'est pas nécessaire que tous les techniciens soient qualifiés dans tous les domaines pour que ce but soit atteint.

Il appartient au responsable technique de l'unité (commandant du GERMAS ou chef des services techniques escadron) de déterminer dans chacun des ateliers l'effectif nécessaire et suffisant par type d'opération et par stage. Ceci représente un objectif à atteindre pour que l'atelier sache faire face aux différents travaux dont il a la charge.

La comparaison entre ces objectifs et le bilan de qualification du personnel permet de connaître le degré de qualification de l'atelier et d'en déduire le plan de progression de l'atelier et les programmes d'instruction correspondants.

Figure 2. TABLEAU DE PROGRESSION DE L'ATELIER.

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