INSTRUCTION N° 6000/DEF/EMAT/BFI/FMG/64 relative à l'organisation de l'instruction des personnels appelés non officiers dans l'armée de terre.
Abrogé le 11 avril 2006 par : DÉCISION N° 262/DEF/EMAT/PRH/LEG portant abrogation d'un texte. Du 31 mars 1992NOR D E F T 9 2 6 1 0 9 2 J
La présente instruction a pour objet de définir l'organisation générale de l'instruction des personnels appelés non officiers et les programmes de la formation toutes armes (ou services). Elle est complétée par des instructions particulières à chaque arme ou service qui fixent les programmes et les modalités d'exécution de la formation de spécialité.
Elle abroge et remplace l'instruction no 6000/DEF/EMAT/INS/FG/65 du 6 novembre 1986 modifiée.
1. Cadre général de l'instruction.
1.1. L'exercice de l'autorité.
1.1.1. But à atteindre.
Il s'agit de donner à chaque appelé qui sert au sein de l'armée de terre la conviction qu'il contribue à la défense du pays et que, quel que soit le poste occupé, il remplit une fonction utile et nécessaire.
Pour atteindre cet objectif, tout chef doit chercher à faire participer ses subordonnés afin de susciter leur adhésion et ainsi permettre à chaque jeune appelé de devenir :
un soldat instruit, qualifié, équilibré, physiquement et moralement endurci ;
un citoyen responsable prêt à défendre son pays, si nécessaire par les armes.
1.1.2. La participation.
1.1.2.1. L'information et la communication.
L'information doit s'établir dans les deux sens :
le chef (commandant d'unité élémentaire et cadres de contact) transmet à tous ses subordonnés les éléments d'information jugés utiles pour qu'ils puissent discerner les raisons et les conséquences des actions auxquelles ils participent ou vont participer ;
le chef se tient aussi informé des préoccupations de chacun de ses hommes qu'il doit connaître, en les recevant individuellement et en suivant quasi quotidiennement les personnalités les plus fragiles.
Cette information doit non seulement être entreprise dès l'arrivée du jeune soldat pour lui permettre de s'intégrer le plus rapidement possible dans son unité, mais elle doit se poursuivre tout au long du service et au cours d'entretiens périodiques ou informels.
1.1.2.2. Le commandement participatif par objectifs (CPO).
Le commandement participatif par objectifs (CPO) repose sur le dialogue et la confiance réciproque entre chefs et subordonnés. Le CPO est la forme de commandement pratiqué dans l'armée de terre. Il vise à développer la participation des subordonnés et à susciter leur adhésion en les amenant à se sentir responsables de l'atteinte, dans des délais donnés, d'objectifs concrets clairement explicités. Le niveau atteint est mesuré lors des différents contrôles.
1.1.2.3. La pédagogie participative par objectifs (PPO).
La pédagogie participative par objectifs (1) concrétise l'application du CPO dans le domaine de l'instruction : pédagogie générale de l'armée de terre, elle est applicable en toutes circonstances y compris lorsque :
les élèves ne constituent pas un ensemble homogène ;
le crédit horaire est limité ;
l'instruction ne peut être menée que de manière intermittente.
Dépouillée de tout formalisme, très souple dans ses modalités d'application, reflet d'un état d'esprit autant que méthode d'apprentissage, la PPO est adaptée tant à la formation individuelle qu'à la formation collective du combattant.
Le processus des missions globales (PMG), procédé particulier de cette démarche pédagogique, doit être utilisé quand les conditions le permettent pour la préparation au combat des petites unités.
1.1.2.4. L'exploitation éducative.
Chaque phase d'instruction, qui constitue une nouvelle étape dans la formation, doit donner lieu, après les contrôles prévus, à une exploitation éducative au cours de laquelle, ensemble, le chef et ses subordonnés :
tirent les leçons positives et négatives des événements marquants qui ont ponctué les dernières activités réalisées en commun et cherchent les moyens de remédier aux échecs ou aux insuffisances ;
préparent les phases ultérieures.
1.1.2.5. Le comportement quotidien.
Le chef, à chaque échelon, manifeste en toutes circonstances à chacun de ses subordonnés l'estime due à de véritables compagnons d'armes.
1.2. L'organisation de l'instruction.
1.2.1. La gestion du temps.
Le système d'aide à une instruction de qualité (SAIQ) doit permettre aux commandants d'unité de disposer d'une base de données pour composer leur emploi du temps hebdomadaire et en suivre l'exécution.
Ce système est constitué de trois ensembles complémentaires :
Le document unique d'arme (DUA), réalisé par les inspections des armes et/ou des services, constitue la directive relative à la formation dans les unités de l'arme ou du service. Il intègre les directives de la présente instruction et doit être suffisamment souple pour que puissent être prises en compte la spécificité de chaque subdivision d'arme ou de service et les priorités données en matière d'instruction par les différents échelons de commandement. Les DUA fixent donc les objectifs généraux d'instruction propres aux spécialités de chaque arme ou service.
Le catalogue des savoir-faire, déduit du DUA au niveau des corps, doit indiquer les volumes horaires approximatifs indispensables pour que ce répertoire de connaissances individuelles et collectives soit réaliste et tienne compte des orientations et axes d'effort donnés par l'autorité unique de tutelle (AUT).
Ce catalogue doit s'appuyer de façon tout à fait précise et concrète sur les moyens d'instruction spécifiques de l'unité considérée : terrains de manœuvre, stands de tir, simulateurs, installations sportives, etc.
Les fiches d'instruction permettent d'enseigner les savoir-faire répertoriés et recouvrent essentiellement les programmes de la formation générale ou de spécialité individuelle et collective jusqu'au niveau de la cellule de mise en œuvre (2).
1.2.2. L'organisation générale des séances d'instruction.
Axées sur l'objectif final à atteindre, les séances d'instruction doivent s'inscrire dans un cadre progressif, cohérent et bien défini. Les cadres doivent veiller à l'équilibre du programme permettant à chaque soldat de constater que ses progrès font l'objet d'un suivi personnalisé. Dans cette perspective, le recours à l'informatique, qui facilite le suivi pédagogique de chacun, devra être recherché en fonction des moyens existant localement.
1.2.2.1. Les procédés.
Les instructeurs disposent d'une panoplie de procédés pour effectuer leurs séances d'instruction. Ces procédés, notamment la méthode démonstrative ou le « drill », explicités dans le TTA 193, doivent être connus de tout officier ou sous-officier instructeur.
Cependant, pour instruire les jeunes appelés, une pédagogie pratique, par petits groupes, impliquant totalement les cadres de contact, est à privilégier ; elle doit limiter les enseignements trop dictatiques.
Dès lors, les séances d'instruction peuvent être organisées :
soit par groupe de niveau, à privilégier en éducation physique militaire et sportive (EPMS) ;
soit par atelier et par spécialité ;
soit en utilisant chaque fois que possible les compétences d'« expert » parmi les cadres spécialisés dans certains enseignements.
1.2.2.2. Préparation.
La préparation minutieuse de l'instruction est un devoir impérieux. Elle permet de créer un climat de confiance entre les cadres et leurs subordonnés.
Dans les phases initiales de la formation, le recours à des fiches de séance type, élaborées et diffusées par le commandement des écoles de l'armée de terre, est fermement recommandé.
De même, la formation collective (cellule tactique, unité de manœuvre) exige l'élaboration préalable d'une fiche de séance qui doit au minimum s'articuler autour des quatre points fondamentaux suivants :
définition de l'objectif à atteindre en fin de séance ;
détermination des points-clés ;
établissement du plan pédagogique ;
dispositions matérielles et moyens nécessaires.
1.2.2.3. Evaluation.
Toute séance d'instruction doit donner lieu, chaque fois que possible, à une évaluation permettant d'orienter la suite de l'instruction. Les personnels doivent connaître de façon précise le niveau atteint et les efforts à accomplir.
A cet égard les modalités de suivi individualisé de l'instruction doivent permettre au soldat de mesurer les progrès accomplis en gardant trace de ces évaluations.
Les modalités de l'élaboration et de la détention par chaque soldat (ou à défaut par un de ses proches cadres de contact), d'une fiche personnalisée sur laquelle il porte lui-même, pour chaque matière liée à sa formation, les objectifs qui lui ont été successivement fixés et les résultats effectivement obtenus aux différentes étapes de son cursus de formation, seront précisées par chaque AUT, qui veillera avant tout à son caractère pratique et exploitable.
2. Formation des personnels appelés non officiers.
2.1. Principes généraux de l'organisation de l'instruction.
2.1.1. Buts et principes.
La formation des personnels vise, tout au long du service, à préparer :
des combattants, maîtrisant leur système d'arme, de jour comme de nuit ou des spécialistes qualifiés dans leurs fonctions ;
des soldats compétents dans leur emploi et capables d'assurer des missions de sûreté ;
des jeunes gens physiquement endurcis et moralement affermis, aptes pour certains à assumer des responsabilités ;
des citoyens, soucieux du bien commun, conscients de la nécessité de la défense et décidés à servir leur pays, si nécessaire par les armes.
2.1.2. Les phases de la formation.
2.1.2.1. La formation individuelle.
L'organisation générale de l'instruction individuelle repose sur les principes suivants :
la durée de la formation individuelle est modulée en fonction du poste à tenir. Elle ne peut dépasser trois mois (3) ;
les apprentissages liés au service du système d'arme ou du poste à tenir doivent être enseignés en priorité.
2.1.2.2. La formation collective du combattant (FCC).
La formation collective s'adresse essentiellement aux emplois liés à des activités opérationnelles. Cette formation nécessaire au service d'un système d'arme est centrée sur l'acquisition des savoir-faire collectifs et la confirmation des savoir-faire individuels.
2.1.3. L'éducation physique militaire et sportive.
L'éducation physique militaire et sportive est un des facteurs majeurs de la formation du soldat. Elle :
contribue à la formation morale du soldat ;
développe la bonne condition physique des personnels et favorise la cohésion des unités ;
donne aux jeunes français l'occasion d'apprécier les bienfaits du sport dans leur existence d'adultes et d'acquérir le souci du respect des règles d'hygiène de vie.
En outre, son contrôle permet d'évaluer l'impact des politiques d'entraînement sur les individus et les formations en mesurant les progrès de chacun et la qualité des éducateurs.
Menée à raison d'au minimum trois heures et, si possible, jusqu'à six heures hebdomadaires harmonieusement réparties, l'éducation physique militaire et sportive doit permettre à chaque appelé de poursuivre l'amélioration de ses capacités physiques initiée au cours de la formation individuelle. Elle doit faire une large place aux sports collectifs, à la musculation et selon les possibilités locales à la natation.
Les objectifs particuliers et les modalités de déroulement de l'EPMS sont définis en annexe 1.
2.2. La formation individuelle.
La durée de la formation individuelle est modulée en fonction, d'une part, de la mission de l'organisme d'emploi, qu'il soit en disponibilité opérationnelle différée (DOD) ou en disponibilité opérationnelle immédiate (DOI), et, d'autre part, du poste tenu au sein de cet organisme.
La plupart des postes ont pour finalité le service direct ou indirect d'un ou plusieurs systèmes d'arme. Il s'agit alors d'une formation individuelle du combattant (FIC) même si l'emploi tenu présente un caractère professionnel.
Certains postes, en revanche, ne concourent pas directement au service des systèmes d'arme. Ils nécessitent alors une formation individuelle particulière (FIP).
La formation individuelle particulière ou du combattant comprend deux aspects :
une formation générale ;
une formation de spécialité.
Ces deux formations sont fusionnées et menées indifféremment en fonction des contraintes de planification et tout en portant l'effort sur l'apprentissage des actes nécessaires au service du système d'arme ou du poste à tenir.
2.2.1. La formation générale.
Il s'agit de faire acquérir au cours de cette formation, et d'entretenir tout au long du service militaire, des convictions et des connaissances cimentées par :
l'insertion initiale du jeune appelé dans son nouveau milieu obtenue par un accueil de qualité (module 1) ;
l'éducation civique, destinée à faire comprendre les nécessités de la défense et du service militaire (module 2) ;
une mise en condition physique et sportive (module 3) ;
l'apprentissage des actes individuels du combattant (module 4) ;
l'apprentissage des gestes de défense rapprochée (module 4 bis).
Son programme détaillé figure en annexe 2.
Cette formation générale nécessite globalement de deux à quatre semaines de formation et est articulée, au plus, en quatre modules dispensés (notamment les modules 4 ou 4 bis) en fonction du poste à pourvoir.
2.2.2. La formation de spécialité.
2.2.2.1. Conception.
La formation de spécialité a pour but de former des jeunes gens capables d'être utilisés le plus rapidement possible dans leur emploi. Selon les besoins des corps de troupe, elle peut être réalisée avant, pendant ou après la formation générale dès que les opérations d'accueil et d'insertion initiale sont effectuées.
Menée conjointement avec la formation générale, la formation de spécialité est d'une durée variable et se déroule dans le corps d'affectation ou dans un centre de formation de spécialistes.
La formation de spécialité est sanctionnée par l'attribution d'un certificat pratique (CP) ou d'un certificat technique élémentaire (CTE). Après confirmation dans l'emploi, le certificat pratique peut être transformé par décision du chef de corps en certificat technique élémentaire.
Après une vérification de leur compétence, les militaires du rang détenteurs d'un certificat d'aptitude professionnelle (CAP) ou de la seule partie pratique (ou d'un diplôme équivalent) de la spécialité correspondant à celle dans laquelle ils sont employés, peuvent de même être déclarés titulaires du CTE de cette spécialité.
Lorsque la ressource en personnels qualifiés dans certains emplois militaires à caractère professionnel (EMCP) est insuffisante pour honorer les postes du TED d'un corps, des stages pratiques peuvent être organisés à l'initiative de l'échelon supérieur.
2.2.2.2. Cas particuliers.
De nombreux appelés tiennent des emplois particuliers dans divers organismes de la défense ou extérieurs à la défense. Parmi ces emplois qui ne nécessitent pratiquement pas de formation individuelle générale ou de formation de spécialité figurent notamment ceux tenus par les appelés de haut niveau comme :
les spécialistes affectés hors tableau de répartition ;
les scientifiques et professeurs du contingent ;
les personnels affectés à certains emplois à caractère professionnel qui ne tiendraient aucun poste de TED/G en cas de mobilisation ;
les volontaires affectés à certaines formes particulières du service militaire.
Pour ces appelés, et si l'organisation du déroulement de leur service militaire le rend possible, la formation initiale est limitée au seul module 1 décrit en annexe 2.
Cette formation initiale peut être éventuellement complétée, à raison de quelques heures par mois au cours du service, selon le temps disponible, par l'acquisition de tout ou partie des trois autres modules avec priorité au module 2.
Il peut en outre être nécessaire de donner à ces personnels une formation de spécialité, notamment une formation à la conduite automobile. Dans ce cas, la durée totale de la formation individuelle particulière ne devra pas excéder un mois.
Enfin, ces personnels ne suivent aucune formation collective.
2.2.3. Complément de formation.
Le complément de formation effectué après la formation initiale a pour objectif de maintenir au moins au niveau acquis les savoir-faire initialement enseignés aux appelés.
2.2.3.1. Personnel ayant suivi une formation particulière (FIP).
Ces personnels suivent pendant le reste du service militaire au minimum l'entraînement physique tel qu'il est défini en annexe 1. Il est en outre souhaitable qu'ils le complètent :
par un entretien du module 4 bis pour ceux qui doivent maîtriser les gestes de défense rapprochée ;
par tout ou partie des modules 5 et 6 (4) en fonction des directives données par les AUT. Pour ces personnels le tir ne sera pas prioritaire par rapport aux autres activités.
2.2.3.2. Personnels ayant suivi une formation individuelle du combattant (FIC).
Ces personnels, qu'ils appartiennent aux unités servant directement (unités de combat) ou indirectement (UCS) un ou plusieurs systèmes d'arme suivent pendant le reste du service militaire l'entraînement physique tel qu'il est défini en annexe 1 complétée par les modules 5 et 6 (4).
Selon le cas cette instruction individuelle est complétée par une instruction collective (cf. CHAPITRE II).
2.2.3.3. Cas particulier des personnels de l'unité de défense et d'instruction (UDI).
Les personnels de l'élément de défense de l'UDI ont pour mission de soulager les unités de combat de l'essentiel des services inhérents à la vie d'une formation.
Cependant, assurant des missions liées à la sécurité, tant en temps de paix qu'éventuellement en cas de conflit, leurs capacités d'autodéfense et leurs savoir-faire dans ce domaine doivent être parfaitement maîtrisés.
Dans cette perspective, tous les personnels appelés à servir dans ces éléments de défense doivent suivre la formation complète des quatre premiers modules. Cette formation doit être faite dès le premier mois de service.
Il appartient à chaque régiment d'inclure au sein de ses catalogues des savoir-faire, ceux jugés spécifiques à cette unité et indispensables à l'efficacité opérationnelle de cet élément de défense.
Ultérieurement, dès qu'ils assurent les services, tout en approfondissant les savoir-faire du module 4 bis, la formation s'inspire des modules 5 et 6 définis en annexe 4 au cours des périodes d'instruction prévues dans le cadre général de l'emploi du temps de cet élément.
Cette formation doit en outre permettre de valoriser, au sein de son organisme d'emploi l'élément de défense dont la mission pourrait paraître lassante en raison de son caractère répétitif.
Enfin, le maintien de la condition physique, facteur indispensable pour remplir efficacement cette mission, doit demeurer un souci essentiel pour ces personnels.
2.2.4. Les contrôles individuels.
Les contrôles individuels peuvent intervenir en fin de formation initiale et en fin de service. Ils sont de nature différente selon la formation initiale suivie.
2.2.4.1. Contrôle de la formation individuelle particulière.
Pour les personnels ayant effectué une FIP, les contrôles de début et de fin de service s'effectuent selon des modalités laissées à l'initiative des AUT des organismes d'emploi. Cependant, ils comporteront au minimum des épreuves physiques permettant d'évaluer les résultats de l'entraînement effectué en ce domaine, et dans toute la mesure du possible les épreuves du COVAPI.
2.2.4.2. Contrôle de la formation individuelle du combattant.
Dans les dernières semaines de la FIC, un contrôle est organisé pour vérifier l'acquisition des comportements et des connaissances tant générales que spécialisées.
Ce contrôle doit se présenter sous la forme d'un parcours test effectué sur une durée minimale d'un jour et d'une nuit et comportant différents ateliers et un tir.
Antérieurement, ou à l'issue de ce parcours, l'ensemble des personnels effectue les épreuves du COVAPI. Il peut comprendre un parcours d'obstacles dont les modalités d'exécution sont définies dans les DUA et précisées par les AUT.
Le contrôle donne lieu éventuellement à l'établissement d'un classement par ordre de mérite qui permet selon les résultats obtenus l'attribution d'un CP ou d'un CTE sur décision du chef de corps. Ce classement pourrait aussi être utilisé pour exercer un certain nombre de choix voire pour attribuer des récompenses au sein du régiment.
2.2.4.3. En fin de service militaire.
Il s'agit de vérifier à la fin du service militaire, l'acquisition et la maîtrise des savoir-faire individuels tactiques et techniques des personnels ayant suivi une FIC et servant hors unité de combat.
Ce contrôle se présente sous la forme d'un rallye, comportant différents ateliers, effectué en vingt-quatre heures, ou davantage, par des équipes organiques de cinq à dix hommes encadrés. Il doit permettre de situer le niveau atteint par chacun, tant dans le comportement que dans les connaissances ; les meilleurs bénéficieront de récompenses.
Les modalités de ce contrôle sont laissées à l'initiative des différents commandements. Cependant il incluera les tests COVAPI et un parcours d'obstacles non chronométré.
Pour les personnels servant dans les unités de combat, les diverses évaluations collectives définies au chapitre III tiennent lieu de contrôle de fin de service militaire. Ils effectueront cependant les épreuves du COVAPI au cours du dixième mois de service.
Afin que tous les appelés, cadres et soldats ressentent intensément jusqu'à la fin de leur service militaire, le sentiment d'appartenir à une communauté soudée et capable, la dernière journée sera organisée de manière à permettre le déroulement d'activités de cohésion (5).
2.3. La formation collective du combattant.
2.3.1. Principes.
2.3.1.1. Généralités.
La formation collective du combattant doit permettre de confirmer la maîtrise des savoir-faire individuels et d'acquérir les savoir-faire collectifs correspondant à trois niveaux de formation.
Le tableau figurant en annexe 3 précise par arme les trois niveaux d'instruction retenus en fonction de l'emploi opérationnel.
Premier niveau : cellule de mise en œuvre.
La cellule de mise en œuvre constitue la cellule de base (équipage, groupe, pièce, etc.) dans laquelle le soldat qui a reçu une formation individuelle s'intègre pour le service d'un armement ou une action collective de combat.
Deuxième niveau : cellule tactique.
La cellule tactique est le plus petit élément indissociable et manœuvrable sur le terrain.
Troisième niveau : unité de manœuvre.
L'unité de manœuvre est le premier élément capable, par l'action concordante de plusieurs cellules tactiques, de conduire une manœuvre.
Disposant d'unités à contingent homogène, les chefs de corps et les commandants d'unité doivent s'assurer au cours d'une évaluation, de l'assimilation complète des savoir-faire collectifs d'un niveau donné avant d'entreprendre l'instruction du niveau supérieur.
2.3.1.2. Capacité opérationnelle et efforts d'instruction.
La capacité opérationnelle des unités dépend directement de la qualité de l'instruction dispensée et notamment du temps alloué à l'instruction de chacun des niveaux.
Le premier niveau est normalement atteint au terme du quatrième mois de service, moment à partir duquel le jeune appelé maîtrise désormais les savoir-faire de son poste, qu'il serve dans une unité en DOI ou en DOD. Il peut alors être engagé en opérations.
Pour les unités en DOD, et sauf cas particuliers liés à des circonstances exceptionnelles (6), cette phase est exclusivement consacrée à l'instruction ; les jeunes soldats ne doivent participer à aucune autre activité telle que :
grands exercices ;
séjours en CEC ou CIECM ;
séjours outre-mer ;
prestations au profit des écoles.
L'acquisition du niveau « cellule tactique » nécessite entre trois et quatre mois d'instruction supplémentaires.
Enfin, selon le temps disponible, le reste du service est consacré à l'apprentissage des savoir-faire du niveau unité de manœuvre.
A ce niveau, qui doit constituer la phase préférentielle pour effectuer les exercices majeurs, la capacité opérationnelle d'une unité repose essentiellement sur le niveau d'instruction et d'entraînement des cadres et sur la cohésion de l'unité. Pendant cette phase les cadres qui bénéficient d'une troupe de manœuvre instruite pourront eux-mêmes être contrôlés, et dans tous les cas les exercices devront être préparés. La période de remise en condition qui a précédé l'incorporation du contingent devrait faciliter l'atteinte de ce but.
Le dixième mois de service est consacré en priorité à trois types d'activité :
remise en condition des matériels (avant une interruption de deux à quatre mois) ;
information sur le rôle des fractions des contingents rappelables (FCR) et sur la mobilisation ;
préparation à la réinsertion dans le secteur civil.
2.3.1.3. Conception séquentielle.
Pour protéger au mieux l'instruction, le principe retenu est celui d'une instruction découpée en périodes bien définies alternant :
des séquences d'instruction, à la programmation très souple, effectuées en garnison ;
des séquences centralisées à la programmation rigoureuse et aux objectifs de formation précis et progressifs.
Au cours des périodes d'instruction collective effectuées en garnison, sont réalisées :
une évaluation de la phase centralisée précédente ;
une préparation de la phase centralisée suivante avec définition des objectifs à atteindre et acquisition de nouveaux savoir-faire du niveau immédiatement supérieur au niveau précédemment évalué.
Les périodes centralisées se déroulent au cours des séjours en camp, en centre d'entraînement commando et dans les centres d'instruction spécialisée. Chacune de ces phases centralisées donne lieu à une évaluation définie dans ses généralités, au paragraphe 33 ci-après.
A l'issue, une remise en condition des personnels et des matériels doit être prévue.
2.3.2. Programmes.
L'objectif à atteindre au cours de la formation collective du combattant est triple :
maîtrise des savoir-faire individuels ;
acquisition des savoir-faire collectifs avec effort sur la cellule de mise en œuvre, ou sur la cellule tactique, bases fondamentales de l'instruction collective ;
cohésion des unités et entraînement des cadres.
2.3.3. Évaluations.
Chaque niveau d'instruction collective s'achève par une évaluation.
L'évaluation de la cellule de mise en œuvre est organisée au niveau de l'unité élémentaire. Les évaluations du niveau cellule tactique et unité de manœuvre peuvent être conçues, organisées et contrôlées de manière centralisée, soit par le chef de corps de l'unité concernée, soit par la grande unité d'appartenance, soit par le centre où se déroule la phase d'instruction en fonction des orientations précisées dans les DUA.
Ces contrôles doivent :
permettre une évaluation du niveau atteint, en comparaison avec l'objectif initial tel qu'il a été défini ;
tout à la fois intégrer des épreuves opérationnelles (manœuvre et tirs) et permettre une appréciation de la qualification des cadres et de la cohésion des unités.
Les conditions générales d'évaluation du niveau de la cellule tactique et de l'unité de manœuvre sont définies, dans les DUA établis par les inspections ou directions et approuvés par l'EMAT. Leurs modalités sont précisées par les différentes AUT.
2.3.4. Les permissions.
A la fin du quatrième mois et à l'issue du contrôle de la cellule de mise en œuvre, phase essentielle du service militaire, l'ensemble de l'unité, en fonction des contraintes liées à la planification des activités du corps, peut être mis en permission de longue durée. Il doit être ainsi perceptible à tous que ce contrôle constitue l'aboutissement d'une période intensive d'activités et initie une phase nouvelle du service militaire.
3. Cycle de formation des sous-officiers et grades appelés.
3.1. Formation des élèves gradés.
3.1.1. Principe général.
Le chef de corps organise la sélection des futurs gradés et sous-officiers selon les impératifs propres à la mission de son corps en fonction des objectifs définis dans le DUA.
Elle comprend l'acquisition d'un CTE et d'un CME.
La durée de cette formation ne peut excéder trois mois, le CME étant réduit à une semaine (formation individuelle + CTE + CME = trois mois au maximum).
Les brevetés PMT/E (préparation militaire terre à vocation encadrement) et les brevetés PMS non volontaires élèves officiers de réserve (EOR) suivent obligatoirement cette formation.
3.1.2. Le CTE.
Les programmes généraux et les objectifs des CTE sont définis par les inspections dans les DUA. La formation dispensée pour le CTE est soit initiale (premiers mois) soit reconnue au cours du service, sur décision du chef de corps, en fonction de l'expérience et de la manière de servir de l'intéressé. Le CP est transformé alors en CTE.
Cette disposition concerne notamment les personnels VSL qui compensent un éventuel déficit initial en formation par l'expérience acquise au cours des premiers mois de service.
3.1.3. Le CME.
Le CME est obtenu au terme d'une semaine de formation centrée sur la préparation au commandement et l'exercice des devoirs et responsabilités propres aux gradés.
Cette semaine de formation représente environ quarante heures d'enseignement.
A l'issue de cette formation, l'élève gradé doit avoir manifesté sa capacité à développer un comportement responsable et une certaine aisance dans le commandement.
En outre, il doit être initié au rôle de moniteur à l'instruction. Les grandes lignes des matières à enseigner sont précisées en annexe 5.
A partir du septième mois de service et selon les responsabilités tenues et la manière de servir, par décision du chef de corps, le CME peut être accordé sans formation particulière.
Dès l'obtention du CME, les futurs gradés possédant un CTE sont déclarés titulaires du BMPE.
3.1.4. Conditions de nomination.
3.1.4.1. Dispositions générales.
a). Au grade de caporal (ou brigadier) :
être titulaire du BMPE ;
compter trois mois d'ancienneté.
b). Au grade de caporal-chef (ou brigadier-chef) :
être titulaire du BMPE ;
avoir un mois de grade de caporal (ou brigadier).
3.1.4.2. Dispositions particulières.
La condition d'ancienneté prévue au paragraphe 141 est abaissée d'un mois pour les militaires du rang remplissant l'une des conditions suivantes :
avoir suivi dans sa totalité le cycle préparatoire au peloton des élèves officiers de réserve (PPEOR) ;
être titulaire d'un brevet de préparation militaire.
Peuvent être nommés directement au grade de caporal-chef (brigadier-chef), après trois mois de service, les militaires du rang titulaires du BMPE qui ont :
soit suivi dans sa totalité le cycle préparatoire au peloton des élèves officiers de réserve (PPEOR) ;
soit obtenu un brevet de préparation militaire.
3.2. Formation des sous-officiers.
3.2.1. Conception générale.
Sélectionnés parmi les meilleurs volontaires détenteurs d'un BMPE, les candidats reçoivent une formation spécifique acquise dans le cadre d'un peloton d'élèves sous-officiers (PESO).
Les personnels ayant suivi une FIP peuvent éventuellement suivre un PESO s'ils sont titulaires d'un BMPE et ont bénéficié d'une instruction initiale suffisante.
Le peloton d'élèves sous-officiers est organisé au niveau régimentaire ou au niveau supérieur selon les effectifs à former.
La durée totale du peloton n'excède pas quatre semaines.
3.2.2. Objectifs et durée de formation.
La formation des élèves sous-officiers comporte obligatoirement :
une formation militaire générale de deux semaines visant à faire acquérir un comportement, une attitude et un style de commandement appropriés ;
une éducation physique militaire et sportive.
Pour certains emplois, elle doit être complétée par :
une formation militaire du combattant ;
une formation technique de deux semaines destinée à compléter celle dispensée précédemment et dont le programme est défini par les armes et services.
A l'issue de cette période de formation, une vérification d'aptitude à l'emploi, d'une durée d'un mois environ, fait l'objet d'un contrat d'objectif précis visant à améliorer les connaissances du jeune sous-officier. Pendant cette période il est parrainé par un sous-officier désigné par le chef de corps.
3.2.3. Contrôle.
Compte tenu de la durée du peloton, le principe de la notation continue doit être retenu. Les coefficients figurent en annexe 5.
A l'issue des PESO, le candidat dont la moyenne est au moins égale à 10 sur 20, est déclaré titulaire du certificat d'aptitude au grade de sous-officier (CAGSO) ; le candidat dont la moyenne est inférieure à 10 sur 20 est nommé caporal sauf inaptitude constatée.
3.2.4. Conditions de nomination.
3.2.4.1. Dispositions générales.
Etre titulaire du CAGSO.
Totaliser quatre mois de service.
3.2.4.2. Dispositions particulières.
Peuvent être nommés directement au grade de sergent à l'issue du cycle de formation des élèves officiers de réserve (PEOR) les militaires du rang ayant échoué à l'examen de fin de peloton mais qui ont obtenu une note moyenne égale ou supérieure à 8 sur 20 et une note d'aptitude supérieure à 6 sur 20.
Peut être exceptionnellement nommé sergent ou maréchal-des-logis un nombre limité de caporaux-chefs ou brigadiers-chefs ayant obtenu un rendement remarquable dans l'emploi ou ayant exercé des fonctions de sous-officier pendant une certaine durée. Dans ce cas, le certificat d'aptitude au grade de sous-officier (CAGSO) obtenu par équivalence ne peut leur être attribué avant le premier jour du septième mois.
3.2.5. Délivrance du brevet d'aptitude de spécialité 1 (BAS 1). Besoin des réserves. Équivalence.
Le brevet d'aptitude de spécialité no 1 (BAS 1) sanctionne la possession de connaissances générales et techniques indispensables pour tenir un emploi de mobilisation du niveau du premier grade de sous-officier.
Il est délivré en fin de service militaire par le chef de corps aux sous-officiers du contingent qui réunissent les conditions suivantes :
avoir suivi un PESO et obtenu le CAGSO ;
avoir exercé, avec succès, pendant trois mois au minimum dans sa spécialité les responsabilités du premier grade de sous-officier (sergent ou maréchal-des-logis).
Afin de satisfaire les besoins de la mobilisation et d'éviter aux formations d'active un surcroît de charge d'instruction des réserves, le nombre des BAS 1 à attribuer en fin de service doit s'élever au minimum à 10 p. 100 minimum des titulaires du BMPE.
Tout sous-officier souhaitant rengager en fin de service actif se verra attribuer le CM 1 par équivalence avec le BAS 1 obtenu pendant le service militaire actif. Il devra en revanche acquérir le CT 1 au cours d'un stage en école conformément aux dispositions de l'instruction relative à la formation individuelle des personnels non officiers sous contrat ou de carrière [inst. no 200/DEF/EMAT/INS/FG/63 400/DEF/EMAT/EP/P du 7 février 1989 modifiée].
Pour le ministre de la défense et par délégation :
Le général d'armée, chef d'état-major de l'armée de terre,
Amédée MONCHAL.
Annexes
ANNEXE 1. Objectifs particuliers et modalités de l'éducation physique militaire et sportive.
I Objectifs particuliers.
Le développement de la condition physique des personnels a pour but de faire acquérir à chaque combattant un ensemble de qualités physiques et psychologiques lui permettant d'accomplir toutes les tâches requises pour combattre efficacement dans le cadre de son emploi.
Cette aptitude est la résultante :
Des activités physiques fondamentales qui améliorent :
la condition physique générale des individus et des unités en les préparant à la pratique normale des activités physiques spécifiquement militaires ;
le développement et l'épanouissement des qualités physiques fondamentales (endurance, résistance, force, coordination, souplesse) ;
l'acquisition et le développement des qualités psychologiques individuelles et collectives (sens du dépassement, moral de gagneur, maîtrise de soi, sens du travail en équipe) ;
l'endurcissement progressif aux conditions de la vie en campagne.
Des activités physiques spécifiques visant à adapter les hommes et les unités aux conditions et à l'environnement particuliers dans lesquels se déroulent leurs missions en recherchant l'amélioration des qualités physiques particulièrement sollicitées par la fonction.
II Conduite des activités physiques militaires et sportives (APMS).
Afin d'atteindre les buts fixés tant sur le plan de la condition physique que de l'éducation des personnels et de la cohésion des formations, les activités physiques militaires et sportives doivent être conduites de façon :
1 Progressive.
Les jeunes Français n'ont pas tous en début de service la condition physique voulue pour la pratique des APMS indispensable pour en faire des soldats. Il convient donc de les mettre en bonne condition physique de façon progressive par :
leur catégorisation médico-sportive dès l'incorporation ;
une pratique régulière des activités physiques militaires et sportives (APMS).
Il est généralement admis que :
deux séances hebdomadaires d'une heure sont insuffisantes ;
trois séances hebdomadaires d'une heure sont nécessaires au maintien d'une bonne condition physique ;
six heures hebdomadaires sont indispensables pour engendrer des progrès notables (1).
2 Adaptée.
Les programmes d'APMS doivent être adaptés aux spécificités des armes et des emplois, ainsi qu'au rythme des activités des formations et à la catégorie médico-sportive de chacun.
La mise en condition physique des individus et des formations doit donc être conduite sur la base de contrats d'objectifs successifs individuels et collectifs où les cadres de tout niveau doivent donner l'exemple (les sports de combat doivent être privilégiés dans les unités de combat).
3 Attrayante.
L'attrait de la pratique des APMS ne peut être obtenu que par leur diversification. Il convient donc que les cadres de contact responsables de la mise en bonne condition physique de leurs personnels s'attachent avec les spécialistes EPMS de leur formation à mettre au point des programmes d'activités variées combinant activités physiques fondamentales et spécifiques, individuelles et collectives.
4 Contrôlée.
Le bon effet de l'EPMS sur la condition physique des individus et des unités ne peut être évalué que s'il est contrôlé de façon régulière et objective. Pour les personnels appelés, ce contrôle doit avoir lieu au moins deux fois au cours du service militaire en fin de formation individuelle du combattant et de service militaire.
Cependant, les contrôles individuels sont insuffisants pour apprécier la valeur physique collective des unités. Aussi, les contrôles collectifs peuvent être définis par chaque arme au sein des DUA et précisés par les AUT.
III Compétitions.
Mettre les individus et les unités en bonne condition physique est un impératif majeur. C'est en effet un élément capital de la capacité opérationnelle des forces. Cet objectif sera d'autant mieux atteint que se développera le goût de l'effort. Celui-ci passe par la pratique de compétitions de masse et le dynamisme des clubs sportifs. Pour les compétitions de masse, quatre types d'activité sont à retenir car elles concourent directement à la formation du combattant et à la cohésion des unités ; il s'agit du cross, de la course d'orientation, du tir et des tournois de sports collectifs.
ANNEXE 2. Programme de la formation individuelle générale.
Module 1 Accueil et insertion.
Sur la base de trois journées de huit heures, seize heures sont consacrées aux formalités administratives réalisées au cours des trois premiers jours et huit heures sont réservées :
à l'accueil ;
aux entretiens avec l'officier orienteur, le commandant d'unité, le chef de section, l'officier conseil, l'assistante sociale, l'aumônier, etc. ;
à l'information sur la défense nationale, le service militaire, le régiment et ses traditions et la région dans laquelle il est implanté (histoire, souvenirs militaires). Les lieux historiques situés à proximité feront l'objet de visites ultérieures chaque fois que possible. En appendice 1 figure un catalogue non exhaustif de mesures pouvant être appliquées ;
à l'instruction sur les règles de la vie militaire (connaissance des grades et du rôle des cadres).
Module 2
L'éducation civique et morale porte sur quatre domaines :
L'éducation civique centrée principalement sur :
la France et son héritage ;
les valeurs que nous défendons (liberté, responsabilité, démocratie, droits de l'homme) ;
les institutions ;
le citoyen dans la société ;
la nécessité de la défense et les raisons du service militaire ;
les règles de vie en communauté ;
les fondements et les règles de la discipline militaire ;
le droit humanitaire international (conventions de La Haye, de Genève).
La formation à la sauvegarde et au secourisme doit permettre aux jeunes appelés d'être capables d'intervenir au profit des victimes, tant dans un contexte opérationnel que dans le contexte des calamités naturelles :
lutte contre les feux et incendies ;
conduite à tenir dans une ambiance de pollution ou d'attaque chimique ;
prévention des accidents de la route mais aussi du travail ;
secourisme (attestation de formation aux premiers secours) (1).
L'éducation sanitaire et sociale effectuée en liaison avec le médecin-chef du corps porte sur les grands fléaux de notre société :
le SIDA et les maladies sexuellement transmissibles ;
la drogue ;
l'alcoolisme ;
le tabagisme.
L'acquisition d'un comportement militaire permettant de situer le jeune appelé dans son nouveau milieu notamment en l'informant sur ses devoirs et ses droits par l'étude des règlements militaires.
Module 3 L'éducation physique militaire et sportive.
Comme pour les autres domaines, cette formation doit comprendre un aspect instructif et un aspect éducatif.
L'aspect instructif consiste à donner à des jeunes, qui n'ont pas toujours bénéficié de façon régulière d'une pratique sportive, un entraînement compatible avec les exigences du combat.
L'aspect éducatif vise à donner ou à redonner, le goût du sport et à en expliquer la nécessité à la fois pour l'équilibre individuel et l'efficacité militaire collective. Cet aspect sera notamment recherché à travers les sports d'équipe permettant de développer la cohésion.
Après une évaluation initiale de chacun, suivie d'une répartition par groupe de niveau, cette formation se répartit en quinze heures d'activité sportive et cinq heures de marche effectuées de façon progressive. Pendant la formation de spécialité, de trois à six heures par semaine sont consacrées à l'éducation physique militaire et sportive.
Module 4 La formation militaire :
acquisition des gestes élémentaires d'un combattant.
La formation militaire vise à faire acquérir les comportements et les connaissances essentielles en matière :
d'actes élémentaires du combattant ;
de tirs et armement correspondant (tirs du stade initial figurant dans le TTA 203, chapitre 1er) ;
de présentation et cohésion militaires.
La formation militaire comprend également un volet éducatif qui complète l'instruction dans l'acquisition des savoir-faire.
Module 4 bis La formation à la sécurité.
Elle vise à faire acquérir les attitudes, les gestes et les réflexes nécessaires en vue d'assurer la protection des installations.
Elle est articulée autour de l'apprentissage :
des actes élémentaires du combattant en milieu urbanisé (quartier militaire et abords) ;
des tirs à courte distance ;
des tirs instinctifs ;
du parcours de la sentinelle ;
des techniques d'exécution d'une fouille d'une personne, d'un véhicule ;
de l'organisation générale d'un point de contrôle et du rôle de ses différents acteurs ;
de l'application des consignes ;
des règles de la légitime défense.
APPENDICE 1 A L'ANNEXE 2. Catalogue non exhaustif de mesures pouvant être appliquéesATALOGUE NON EXHAUSTIF DE MESURES POUVANT ETRE APPLIQUEES.
1 Avant l'incorporation.
11
Envoi d'un dossier d'accueil à chaque recrue comprenant :
1 lettre personnelle du chef de corps donnant des conseils pratiques.
1 emploi du temps général pour les deux premiers mois.
1 plaquette présentant le régiment.
12
Sensibilisation de l'ensemble du régiment lors de la cérémonie des couleurs précédant l'incorporation du futur contingent.
13
Préparation à la mission des gradés chargés d'encadrer les groupes de jeunes incorporés.
14
Diffusion au sein du régiment d'une notice relative à l'organisation régimentaire de l'incorporation.
15
Couchage des recrues perçu et préparé avant leur arrivée (gain de temps et sentiment que les jeunes appelés sont attendus).
2 Pendant la semaine d'incorporation.
21
Accueil en gare des recrues par 1 officier et 1 équipe chargée du transport.
22
Collation servie à l'arrivée au régiment.
23
Remise d'un dossier personnalisé comprenant :
1 notice présentant les différents effets du paquetage et leur coût.
1 carte téléphonique de 50 unités (selon ressources du foyer).
24
Répartition des incorporés en petits groupes de 8 à 10 jeunes, encadrés par 1 moniteur qualifié permanent pendant la semaine d'incorporation.
25
Allègement de la procédure administrative par informatisation de l'incorporation et saisie unique des renseignements.
26
Information continue sous forme de :
présentation vidéo (défense nationale cassette SIRPA, etc.) ;
visite du régiment (bâtiments vie, instruction et techniques) ;
présentation des matériels de dotation, dont les moyens destinés à la gestion, à l'instruction et à la vie courante du régiment : SAF, EAO ;
exposés associant l'assistante sociale, l'officier conseil, le médecin et l'aumônier militaire ;
allocution du chef de corps.
27
Coupe de cheveux réglementaire excluant tout excès.
28
Entretien personnalisé de chaque appelé avec :
le commandant d'unité ;
le chef de section.
29
Pratique des sports notamment de cohésion dès la première semaine sauf contre-indication médicale (vaccinations, inaptitude physique, etc.).
30
Organisation des activités pendant les premières semaines incluant les premières séances de formation civique :
la nécessité de la défense et du service national ;
la place de l'armée dans la nation ;
l'organisation du régiment.
31
Journée des familles, le premier dimanche suivant l'incorporation permettant :
au jeune appelé de garder le contact avec sa famille malgré la consigne sanitaire ;
d'établir des rapports entre le régiment et les familles.
3 Le jour du départ.
Le déroulement de la journée du départ doit inclure une dernière activité de cohésion et pourrait comprendre :
une cérémonie des couleurs ;
une activité sportive de cohésion avec l'ensemble des cadres ;
un dernier tir à l'arme individuelle ;
une allocution du chef de corps au cours d'un repas pris en commun.
ANNEXE 3.
ANNEXE 4. Programmes de la formation collective.
I Maitrise des savoir-faire individuels (modules 5 et 6).
La formation visant à obtenir la maîtrise des savoir-faire individuels est menée conjointement à la formation collective et doit en outre concourir à la fois à l'acquisition d'un comportement (éducation) et de connaissances techniques (instruction).
A ce titre elle comprend 2 domaines :
a) La formation générale et civique (module 5).
La formation générale et civique permet de poursuivre l'action entreprise au cours de la formation individuelle du combattant (FIC). Dans ce but, chaque circonstance de la vie militaire doit être utilisée pour mener cette formation. Cependant, les matières ci-après doivent faire l'objet d'une instruction spécifique :
l'éducation civique, menée si possible par le chef de section ou le commandant d'unité et avec la participation des appelés, doit permettre d'élargir le champ des connaissances et de renforcer l'adhésion de chacun au concept de défense. Les montages audiovisuels produits par l'établissement de conception et de production audiovisuelles des armées (ECPA) serviront de support à cette projection qui, pour être fructueuse, doit être précédée d'une introduction adaptée et suivie d'une discussion en groupe ;
la formation à la sauvegarde qui doit être approfondie, notamment sous l'angle de la prévention et de la sécurité routière ;
enfin, l'éducation sanitaire et sociale centrée autour de l'application concrète du secourisme et des premiers secours à porter aux blessés, tant dans le cadre opérationnel que dans le cadre de la vie quotidienne. L'instruction comporte aussi les notions nécessaires à la relève et au transport des blessés. En outre, lorsque l'attestation de formation aux premiers secours n'a pu être attribuée à l'issue du module 2, le jeune appelé reçoit au cours du module 5 un complément de formation lui permettant de l'obtenir. Enfin, des séances particulières sont prévues pour les unités susceptibles d'être engagées outre-mer ;
le droit international humanitaire d'approfondissement.
b) La formation militaire (module 6).
Le but est de rendre chaque militaire du rang apte à remplir de jour comme de nuit une mission de sûreté au sein de sa cellule d'emploi sous menace aérienne, chimique et nucléaire.
La formation militaire recouvre des :
séances de service en campagne, afin de rendre le combattant capable de supporter de manière prolongée les difficultés de la vie en campagne, dont un exercice de plusieurs jours incluant bivouacs, instruction tactique, marches et tirs ;
marches tactiques, réalisées de façon progressive et régulière pour permettre en fin de service selon les emplois tenus une marche réalisée en quarante-huit heures avec sac et équipement ;
séances de tir, activités prioritaires à poursuivre selon le programme défini par le commandant d'unité, après que chaque personnel a effectué les 16 premiers tirs, et les vérifications correspondantes, tels qu'ils sont définis au TTA 203 (chap. 2) ;
séances NBC, afin de maîtriser les réflexes instantanés de protection et la mise en œuvre des moyens individuels de protection et de décontamination. La théorie sera réduite au strict nécessaire. Les séances pratiques s'appuieront sur les planches d'instruction du TTA 621/1 et les réalisations audiovisuelles et comporteront :
plusieurs passages en atmosphère viciée ;
au moins un passage dans une chaîne de décontamination ;
séances d'autodéfense antiaérienne, pour savoir réagir à une menace aérienne, en apprenant au combattant les principes de lutte antiaérienne TTA (LATTA) et notamment les méthodes de tir à appliquer sur aéronefs lents et rapides ;
séances d'organisation du terrain. Le but est d'apprendre aux jeunes soldats à réaliser un emplacement de combat et un abri camouflé, et à poser une mine anti-char et une mine anti-personnelle en provenance des lots TTA. Les explications théoriques portant sur le fonctionnement des mines seront réduites au minimum nécessaire à leur mise en œuvre. Les mesures de sécurité relatives à l'emploi des mines (détection, marquage) font l'objet de séances pratiques. Le camouflage d'un emplacement, d'un véhicule avec ou sans filet de camouflage, est réalisé au cours d'exercices tactiques ;
séances d'information d'appel aux forces de réserve, s'attachant à présenter les obligations du citoyen vis-à-vis du service national en soulignant la nécessité et les caractéristiques générales de la montée en puissance des forces, l'importance et le rôle des FCR, la disponibilité et la réserve du service militaire et celle du service de défense. Avant tout, plutôt que d'apprendre il s'agit de convaincre de la nécessité des personnels disponibles (fractions de contigent rappelables) et des personnels constituant les forces de réserve.
II Acquisition des savoir-faire collectifs.
Remarque préliminaire. Les conditions d'acquisition des savoir-faire collectifs de la cellule de mise en œuvre, de la cellule tactique et de l'unité de manœuvre figurent dans les documents uniques d'arme réalisés par chacune des directions ou inspections. Les paragraphes présentés ci-dessous ne précisent que les dominantes de chacune des phases d'instruction.
a) Niveau cellule de mise en œuvre.
L'apprentissage des savoir-faire de la cellule de mise en œuvre, phase prioritaire de l'instruction, confère l'aptitude opérationnelle aux militaires du rang appelés.
Cette phase est à dominante tactique mais doit permettre cependant de compléter la formation technique acquise auparavant.
A l'issue de cette phase d'instruction, chaque soldat doit être suffisamment qualifié dans son emploi pour s'intégrer dans une action collective et posséder, pendant une durée limitée, une autonomie individuelle dans sa spécialité.
b) Niveau cellule tactique.
Cette instruction doit permettre d'acquérir la maîtrise du poste occupé en développant la cohésion et les automatismes des actions entre les différentes composantes de la cellule tactique.
Lors de cette phase, l'acquisition de capacités individuelles et collectives complémentaires telles que l'aptitude au combat de nuit, au franchissement etc. doit être recherchée.
c) Niveau unité de manœuvre.
Cette phase constitue prioritairement celle de la participation à des exercices majeurs. Elle doit permettre la maîtrise totale de la technique principale.
L'amélioration opérationnelle des unités de manœuvre réside essentiellement dans le haut niveau de qualification des cadres et la cohésion des unités que justement les exercices majeurs effectués à ce stade doivent précisément permettre de développer.
La qualification des cadres doit tout spécialement s'exprimer dans la complémentarité des actions menées par les différentes cellules tactiques.
ANNEXE 5. Programme complémentaire pour la formation des grades et des sous-officiers.
I Programme pour la formation des grades.
11 L'éducation morale
doit porter à la fois sur l'acquisition et le développement de la capacité à susciter l'adhésion de ses surbordonnés et sur l'exercice de l'autorité et permettre au cadre de contact d'être à la fois chef et éducateur.
12 La pédagogie
présente notamment le rôle du moniteur à l'instruction, l'acquisition des procédés pédagogiques et l'utilisation des aides pédagogiques les plus simples.
13 Les règlements
précisent les rôles et devoirs des caporaux (brigadiers), et caporaux-chefs (brigadiers-chefs), dans les services de semaine et de garde, lors des rassemblements ou comme chef de chambre.
14 La sauvegarde
insiste sur le rôle du chef de bord et du gradé en matière de prévention des accidents.
15 L'instruction tactique
souligne le rôle fondamental du chef au combat.
16 L'éducation physique et sportive,
tout en recherchant un maintien de la condition physique, est mise à profit pour faciliter l'acquisition de données pédagogiques élémentaires nécessaires à un aide moniteur.
II Programme du PESO.
a). La formation militaire générale vise à faire de l'élève sous-officier un chef :
éducateur, soucieux de son comportement et de l'exemple qu'il donne. Les principes sont définis dans la charte de l'exercice de l'autorité dans l'armée de terre ( lettre 4267 /DEF/EMAT/BFI/MFG/64 du 13 décembre 1990 ) et dans la directive 4335 /CEAT/BEG/CB du 02 mai 1991 ;
instructeur sachant notamment préparer une séance d'instruction, maîtrisant les attitudes pédagogiques, les aides pédagogiques, les exercices d'application ;
militaire, connaissant et appliquant les règlements (chef de poste, chef de bord, sergent de semaine, droit humanitaire international…).
b). L'éducation physique militaire et sportive insiste sur l'importance de l'exemple et de la pédagogie en matière d'entraînement physique, et privilégie la course d'orientation.
c). Connaissances militaires. Cette instruction définie dans les DUA et précisée par les AUT peut comprendre :
le combat et le service en campagne : adaptés aux fonctions auxquelles ces futurs jeunes sous-officiers sont préparés ; les missions porteront par exemple sur le commandement d'un groupe d'une dizaine d'hommes installé en posture défensive, sous menace aérienne nucléaire ou chimique, ou sur le rôle du sous-officier en matière de service en campagne et en matière de secourisme lui permettant de commander une équipe de premiers secours ;
l'armement et le tir : perfectionnement des connaissances acquises jusqu'alors en armement, en insistant sur le rôle du sous-officier au tir (mesures de sécurité, incidents de tir) ;
l'ordre serré : commandement du groupe d'une dizaine d'hommes sous les armes ;
la topographie : développer les connaissances conférant une autonomie individuelle de déplacement à pied ou en véhicule ;
le génie : apprendre à poser un bouchon de mines, les mesures de sécurité lors de la mise en œuvre des explosifs, l'organisation du terrain (abris sacs à terre, trous, etc.) ;
NBC : mise en service du poste de décontamination et détection chimique et radiologique ;
les transmissions : mise en œuvre du poste usuel et maîtrise de la procédure.
d). La formation technique est définie pour chacune des armes et services par les inspections (DUA).
III Coefficients à appliquer pour le PESO.
Au cours du contrôle continu effectué lors du PESO, chacune des matières peut recevoir un coefficient à moduler suivant l'arme d'appartenance et le volume horaire d'enseignement réalisé :
Valeur physique : 15 à 18 p. 100.
Technique spécifique de l'arme : 20 à 25 p. 100.
Tir, armement, topo., génie, NBC, trans., règlement : 15 à 25 p. 100.
Aptitude au commandement :
éducateur : 10 à 15 p. 100 ;
instructeur : 15 à 20 p. 100.
ANNEXE 6.
ANNEXE 7.
ANNEXE 8.
ANNEXE 9. Liste des principaux documents à utilser pour la conduite de l'instruction.
I Réglements.
TTA | 101 | Règlement de discipline générale. |
TTA | 101 bis | Instruction sur la formation militaire générale. |
TTA | 102 | Règlement du service intérieur. |
TTA | 104 | Règlement de l'ordre serré et des prises d'armes. |
TTA | 105 | Règlement du service en campagne. |
TTA | 107 | Carnet de chants. |
TTA | 116 | Mémento des mesures de sécurité applicables dans l'armée de terre. |
TTA | 119.1 | Notice sur la prévention et la lutte contre l'incendie. |
TTA | 140 | Formation toutes armes. |
TTA | 150 | Manuel du sous-officier. |
TTA | 153 | Manuel de mise en œuvre du processus des missions globales. |
TTA | 160 | Instruction générale provisoire pour la mobilisation. |
TTA | 166 | Manuel à l'usage des forces employées outre-mer. |
TTA | 190 | Manuel de secourisme. |
TTA | 193 | Manuel de pédagogie militaire. |
TTA | 203 | Manuel d'instruction du tir aux armes légères. |
TTA | 621.1 | Instruction sur la défense NBC (planches). |
TTA | 627 | Fiches d'instruction sur la défense NBC. |
TTA | 704 | Règlement sur les opérations de déminage. |
INF | 202 | Notice sur le combat de la section d'infanterie. |
INF | 301.2 301.3 301.4 301.5 | Règlement sur le tir. |
INF | 401.3 401.4.II 401.5.V | Règlement sur l'armement. |
II DIVERS.
Manuels d'éducation civique (notamment « réflexions sur la défense »).
Notice sur la pédagogie audiovisuelle dans l'armée de terre.
Documentation du service d'information et de relations publiques des armées (SIRPA).