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Archivé Service hydrographique et océanographique de la marine :

INSTRUCTION N° 842/SHOM/EM relative à la sélection, classement, localisation et description des amers (« revue d'amers »).

Abrogé le 20 décembre 2012 par : DÉCISION 84/SHOM/SG portant abrogation de textes. Du 30 août 1977
NOR

Précédent modificatif :  1er modificatif du 24 juin 1980 (BOT, p. 851 ; ment., BOC, 1982, p. 3357). , 2e modificatif du 23 octobre 1984 (BOC, p. 6467). , 3e modificatif du 3 mai 1985 (BOC, p. 2548).

Référence(s) : Instruction N° 300/DEF/SHOM/EM du 01 octobre 1997 relative à l'établissement des comptes rendus périodiques d'activité, des rapports de mission et des rapports particuliers par les missions hydro-océanographiques. Instruction N° 361/DEF/SHOM/EM du 22 juin 1988 relative à la recherche des relèvements de fond.

c).  Instruction n° 460/SHOM/EM/NP du 21 mai 1984 (n.i. BO) ; ouvrage 300ZIQ.

Pièce(s) jointe(s) :     Une annexe et huit appendices.

Texte(s) abrogé(s) :

Instruction n° 528/SHOM/EM du 26 novembre 1971 (BOT 1972, p. 269) et ses deux modificatifs : 1er modificatif du 22 mars 1972 (BOT, p. 387) ; 2e modificatif du 26 avril 1973 (BOT, p. 135).

Instruction n° 111/SHOM/EM du 24 janvier 1972 (BOT, p. 301) et son modificatif du 6 juillet 1973 (BOT, p. 221).

Classement dans l'édition méthodique : BOEM  675.6.

Référence de publication : BOT, p. 523 ; mention au BOC, 1982, p. 3357.

1. Objet de l'instruction et généralités.

La présente instruction définit les procédures de sélection, de classement, de localisation et de la description des amers et notamment du balisage fixe (1).

L'application de l'ensemble de ces procédures à la totalité des amers d'une zone déterminée constitue une « revue d'amers ».

Une « revue d'amers » est faite systématiquement à l'occasion de tout levé côtier, dans les limites de ce levé. Elle peut également être prescrite indépendamment de tout levé. Les instructions qui la prescrivent mentionnent alors l'ensemble des cartes marines concernées.

2. Définition de l'amer.

Un amer est un élément topographique d'identification non ambiguë, de position connue, que le navigateur peut utiliser pour se localiser.

3. Sélection et classement des amers.

Les amers font l'objet d'une sélection et d'un classement, selon leur utilité pour les différents types de navigation et les cartes qui leur sont associées (cf. instruction citée en référence c), § 1.3 et § 3.5).

La sélection et le classement tiennent compte :

  • des qualités intrinsèques de l'amer (dimensions apparentes, forme, couleur, périmètre, situation topographique) ;

  • de la distance à laquelle l'amer peut être relevé et des secteurs dans lesquels il est visible ;

  • du fait qu'à l'échelle de la carte où il figurera l'amer doit avoir une représentation pratiquement ponctuelle ;

  • de la « densité de répartition » des éléments topographiques identifiables sur la portion de côte concernée.

Les définitions des classes d'amers sont indiquées au paragraphe II de l'annexe jointe.

4. localisation des amers.

La détermination des positions des amers est faite normalement par les procédés classiques de la géodésie terrestre. Les déterminations de position d'amer à partir d'un navire ou d'un aéronef sont exceptionnelles et leurs résultats ont un caractère provisoire.

5. description des amers.

L'amer est décrit tel qu'il est vu de la mer (photos et croquis de l'amer lui-même, photographies panoramiques de vue de côte indiquant la situation de l'amer dans son environnement).

6. Préparation, exécution et compte rendu d'une « revue d'amers ».

6.1. Préparation.

La « revue d'amers » est préparée au moyen des cartes en service et des documents suivants, relatifs à la zone concernée :

  • copies de toutes les fiches d'amers disponibles à l'EPSHOM ;

  • renseignements divers que l'EPSHOM a appelés, notamment auprès d'organismes responsables de la construction des amers artificiels ;

  • liste d'amers « probables » dont l'EPSHOM a quelques raisons d'assurer qu'ils seront pris en considération par la mission.

Ces documents sont fournis par l'EPSHOM sur demande de la mission.

6.2. Exécution.

La « revue d'amers » comporte une partie maritime (sélection, classement, description ; cf. 3 et 5) et une partie terrestre (localisation ; cf. 4). Après avoir été sélectionnés et classés les amers sont localisés, à l'exception de ceux pour lesquels on dispose déjà de coordonnées fiables dans le système géodésique en usage dans la zone concernée (2). Pour les amers qui ont déjà fait l'objet d'une fiche, la mission se borne à vérifier les indications portées sur la fiche. La position n'est redéterminée qu'en cas de doute (2).

6.3. Compte rendu.

6.3.1. Fiches d'amers.

Si une copie de fiche d'amer a été fournie par l'EPSHOM, le directeur technique de la mission porte sur celle-ci (à l'encre rouge) les modifications éventuelles qu'il convient de lui apporter et la signe. Si aucune modification n'est à faire, la signature signifie l'approbation du contenu de la fiche.

Tout amer pour lequel l'EPSHOM n'a pas fourni de fiche fait l'objet d'une fiche établie par la mission conformément aux indications de l'annexe.

Il est ouvert une fiche par amer. Ainsi les deux amers d'un alignement seront décrits sur deux fiches distinctes (l'une faisant référence à l'autre). Par contre, on n'ouvrira qu'une seule fiche pour plusieurs éléments d'un même amer (exemple : une seule fiche pour les deux flèches d'une cathédrale à deux clochers).

Lors de la rédaction ou du contrôle d'une fiche d'amer, on se rappellera que celle-ci doit satisfaire trois catégories d'utilisateurs : l'hydrographe en salle de dessin, l'hydrographe sur le terrain, le cartographe lors de l'exploitation photogrammétrique.

6.3.2. Cartes-index. (3)

Le résultat d'une revue d'amers est reporté selon les cas :

  • sur un ensemble de cartes marines de la zone examinée ;

  • ou sur un ensemble de documents transparents superposables aux cartes marines de la zone.

Chaque document porte le baptême Ci suivi du numéro de la carte, l'identification de l'édition de celle-ci et de sa dernière correction, les méridiens et parallèles. Un exemplaire de chaque carte marine de référence est d'ailleurs joint aux documents définitifs de la rédaction.

Tous les points examinés y sont reportés sans considération de leur classe en utilisant les symboles suivants :

Figure 1. Symbole

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Chaque zone n'est traitée que sur une seule carte. Lorsque la revue d'amers se prolonge sur plusieurs cartes de limite de la zone examinée est clairement indiquée sur chaque carte.

Le nom du point est toujours porté lorsqu'il n'est pas imprimé sur la carte utilisée.

Lorsque les nouveaux amers ont été calculés dans un système géodésique différent de celui de la carte-index, on mentionne le décalage moyen en latitude et en longitude adopté pour leur report.

6.3.3. Destination des documents établis.

L'ensemble des fiches et cartes-index est renvoyé le plus tôt possible à la direction du SHOM qui transmet à l'EPSHOM, où ces documents sont complétés et archivés.

Une copie de chaque fiche complétée est renvoyée à la mission.

6.3.4.

Le rapport de mission, prescrit par l'instruction citée en référence a), contient un tableau récapitulatif de ces amers comprenant : le nom, tel qu'il figure sur la fiche géodésique, les coordonnées rectangulaires, avec l'indication du système de représentation, les coordonnées géographiques et le classement (avec rappel en nota de la définition du classement).

6.3.5. Procédure d'urgence.

Lorsque la mission constate des modifications d'amers et notamment du balisage fixe (disparition, position ou description erronée…) et que ces faits présentent un danger pour la navigation, ceux-ci sont signalés, en outre, par la procédure d'urgence prévue à cet effet (4) (ouvrage no 1 : guide du navigateur, § 8.3. et notamment 8.3.2.1. et 8.3.2.2.). Ces informations sont rappelées au chapitre V du compte rendu périodique d'activité (CPA), avec référence aux messages et/ou feuilles de renseignements émanant de la mission.

7.

La présente instruction annule et remplace les instruction no 528/SHOM/EM du 26 novembre 1971 et instruction no 111/SHOM/EM du 24 janvier 1972.

Annexe

ANNEXE.

I

La fiche géodésique comporte au recto la description du point et toutes les données numériques essentielles ; au verso des indications diverses sur le point, ses accès et ses déterminations antérieures. On joint à la fiche géodésique, le cas échéant, un feuillet de prises de vues photographiques (appendice 3 ter).

Toute détermination des coordonnées de repère géodésique, ou d'amer, d'antenne de radiolocalisation ou station de radio-guidage (1) doit être fichée. Un signal non rattaché à un repère artificiel ou à un repère naturel bien défini présentant de bonnes garanties de permanence n'est en général pas fiché.

Si une mission réutilise un repère antérieur en adoptant pour lui de nouvelles coordonnées, une nouvelle fiche est établie.

II

On indique au recto de la fiche :

Le nom du point.

Le point a souvent un nom bien défini, tel que phare de la Hève, clocher du Croisic. Lorsque ce n'est pas le cas, le nom du point sera composé du toponyme de la commune ou de la localité la plus proche — ou de telle pointe ou tel sommet au nom bien défini — suivi du type d'édifice ou de repère géodésique. Si le baptême est identique pour plusieurs points (de la mission ou de l'IGN), la désignation est complétée par un numéro d'ordre.

La désignation du type d'édifice doit permettre à l'EPSHOM de remplir sans hésitation la colonne 26 (« nature du site ») du bordereau de perforation, dont le code est reproduit ci-après en appendice 5.

Le nom du pays.

Pour les territoires français indiquer le nom de la région ou du territoire, à la place du nom « France ».

Le nom de la mission, en utilisant les sigles officiels.

L'année d'établissement de la fiche.

Le nom de l'observateur.

Le système géodésique dans lequel les coordonnées données pour le point ont été déterminées.

Exemples :

  • NTF (nouvelle triangulation de la France) ;

  • IGN 1958 ;

  • MHPF 1965.

Par système géodésique on entend un ensemble de coordonnées d'un réseau de points d'appui des divers ordres cohérent sur une certaine étendue de territoire.

La définition d'un système géodésique implique au moins :

  • un ensemble d'opérations astronomiques et géodésiques ;

  • le choix d'un ellipsoïde, sur lequel ont été faits les calculs ;

  • un mode de compensation des observations.

Un nouveau système géodésique est créé dès que l'un de ces éléments est modifié. Autant qu'il est possible, on indique les système géodésiques avec leur date d'adoption (exemple : IGN 1958).

Le système de projection, qui peut être Lambert, UTM, Laborde, etc. (le plus souvent un système de protection standard est attaché à un système géodésique donné).

Le numéro de zone (Lambert) ou fuseau (UTM).

Le codage des zones Lambert est le suivant (code IGN) :

  • 1. Lambert I, Nord France.

  • 2. Lambert II, Centre France.

  • 3. Lambert III, Sud France.

  • 4. Lambert IV, Corse.

  • 5. Lambert Nord Algérie (Voirol 60).

  • 6. Lambert Nord Maroc.

  • 7. Lambert Nord Algérie (ancien).

  • 8. Lambert Nord Tunisie.

  • 9. Lambert Sud Maroc.

  • 10. Lambert Sud Algérie (ancien).

  • 11. Lambert Sud Tunisie.

  • 12. Lambert Sud Algérie (Voirol 60).

Le numéro de fuseau UTM est celui indiqué dans les tables (l'adoption de fuseaux non prévus dans les tables est interdite).

L'ordre du point, fixé suivant les prescriptions de l'appendice 8.

Le numéro de carreau marsden est porté par l'EPSHOM. Il comporte 5 chiffres. Les 3 premiers situent le point dans un carreau de 10o de côté (voir Figure 7.), les 2 derniers le situent dans un carreau de 1o de côté (voir Figure 8.).

Le numéro du point est porté par l'EPSHOM.

En 1, 2 et 3, l'imprimé permet d'indiquer les coordonnées rectangulaires de trois points repérés. 1 représente en principe le centre du signal ou de l'amer, 2 le repère durable principal. Pour chacun d'eux, on indique :

  • dans la colonne désignation des repères, l'indication claire du point désigné. Celle-ci doit permettre à l'EPSHOM de remplir sans hésitations la colonne 27 (nature du point repéré) du bordereau de perforation, dont le code est reproduit en appendice 5 ;

  • les coordonnées X, Y, et l'altitude Z sont portées dans leurs colonnes respectives. L'altitude est rapportée au zéro du nivellement général en vigueur localement. Si un autre niveau de référence est utilisé, on en rappellera la définition au verso.

La position géographique d'un des points 1, 2 ou 3 (ou de deux d'entre eux) est inscrite en dessous par l'EPSHOM, avec le numéro du repère correspondant. Pour un amer on portera les coordonnées géographiques du centre de l'amer. Pour un point géodésique on indiquera celles du repère durable principal.

Le classement comme amer est défini comme suit :

  • 1. N'est pas un amer.

  • 2. Amer peu visible, ou masqué vers le large, devant figurer sur les cartes de pilotage côtier (cartes de catégorie 1) (cf. instruction en référence c) et « guide du navigateur », § 1.2.2.).

  • 3. Amer peu visible, d'intérêt local, devant figurer sur les cartes de pilotage hauturier (cartes de catégorie 2) et les cartes de catégorie 1.

  • 4. Amer important pour la navigation côtière, devant figurer sur les cartes de cabotage (cartes de catégorie 3) et les cartes de catégories inférieures.

  • 5. Amer remarquable, visible de très loin, devant figurer sur les cartes d'atterrissage (cartes de catégorie 4) et les cartes de catégories inférieures.

La silhouette indiquée dans la case de gauche devra comporter une flèche verticale à l'aplomb du repère déterminé en X, Y, une flèche horizontale au niveau du point déterminé en altitude. Dans le cas d'un amer, la silhouette se représente vue de mer, et dans toute la mesure du possible, une ou plusieurs prises de vues photographiques seront collées sur le feuillet prévu à cet effet (selon le modèle figurant en appendice 3 ter) et joint à la fiche. On inscrira au bas de chaque vue l'azimut-distance du lieu d'où elle a été prise, ainsi que la date ; les négatifs des photographies seront joints dans une pochette.

Les croquis de repèrement doivent préciser pour chacun des points repérés les détails permettant une identification certaine et facile. Ces croquis peuvent être établis d'après des photographies ;

La hauteur au-dessus du sol du point repéré en altitude doit être systématiquement indiquée. Pour les balises fixes, on indiquera, s'il y a lieu, la hauteur du voyant au-dessus de la plate-forme.

Le schéma orienté des rattachements indique les positions relatives des différents points repérés, désignés par leur numéro. Il est orienté par rapport au nord géographique ou à l'axe de coordonnées dont la direction est la plus proche du nord géographique (préciser lequel), et par rapport à un point géodésique de la région. Les distances entre repères sont indiquées au centimètre près.

Pour un amer, on indique le cas échéant les secteurs de non-visibilité ou l'alignement dont le point peut faire partie.

Le bordereau de perforation n'est utilisé que par l'EPSHOM. Il permet d'introduire le repère durable principal dans le fichier de points géodésiques et amers, et d'effectuer toutes les transformations de coordonnées nécessaires.

III

On indique au verso de la fiche :

Observations diverses.

Porter dans ce cadre des remarques détaillées, rédigées dans un style concis, concernant notamment :

  • a).  La précision des coordonnées indiquées, horizontale et verticale (indication obligatoire).

  • b).  La durabilité du signal et des repères.

  • c).  Le caractère « stationnable » du point (secteurs de visibilité dégagée, servitudes de mise en station, valeur pour le radioguidage, etc.).

  • d).  La valeur du point comme amer.

Indiquer en outre ici les références des cahiers d'observation et de calcul ou du répertoire dont son extraites les coordonnées.

Lors de nouvelles visites de la station, les remarques supplémentaires sur l'état des lieux peuvent être introduites ici avec leur date. La fiche ainsi complétée est envoyée à l'EPSHOM

Itinéraire et levé d'itinéraire.

Le croquis et les explications doivent permettre de retrouver le point sans hésitation. L'itinéraire doit donc partir d'un lieu facilement identifiable (localité, croisement de routes, phare…) et indiquer les différents tronçons du parcours à suivre, avec la longueur et l'orientation de chacun d'eux. On relève les distances au pas ou au temps de parcours par un moyen défini, les orientations à la boussole. Indiquer le temps nécessaire pour accéder au point, les divers moyens de locomotion possibles et le lieu où l'on peut éventuellement trouver un guide. Donner une indication sur l'échelle de l'orientation du croquis d'itinéraire, et utiliser autant que possible pour ce dernier les signes conventionnels rappelés en appendice 4.

Lorsque l'accès du point est facile, l'indication de sa position sur un extrait de carte terrestre peut suffire.

Situation topographique.

Pour permettre l'exploitation photogrammétrique, indiquer ici la situation du point en relèvement et distance par rapport à un détail topographique proche facilement identifiable sur une photographie aérienne (croisement de route par exemple).

Déterminations antérieures.

Indiquer ici les déterminations antérieures du point, avec leurs coordonnées.

Date et visa du directeur technique.

Figure 2. Appendice 1

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Figure 3. Appendice 2

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Figure 4. Appendice 3

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Figure 5. Appendice 4

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Figure 6. Appendice 5

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Figure 7. Appendice 6

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Figure 8. Appendice 7

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APPENDICE 8. Ordre des points géodésiques et des points complémentaires.

1

Les travaux géodésiques des missions hydrographiques se rangent en deux catégories :

  • a).  Etablissement d'un réseau de points géodésiques côtiers qui complète le réseau IGN jusqu'au quatrième ordre lorsque ce dernier est de densité linéaire insuffisante. Les opérations de ce type sont conduites selon des normes se rapprochant de celles de l'IGN. Les résultats en sont souvent transmis à ce service qui peut les incorporer à son propre réseau. Les normes auxquelles ces opérations sont soumises sont indiquées ci-après.

  • b).  Localisation des stations, signaux et antennes de sondage, des points de stéréopréparation et des amers. Elle obéit à des normes moins strictes et sa précision est dictée par celle des besoins à satisfaire.

2 Points géodésiques (ordre 1 à 4).

Les points géodésiques d'ordre 1 à 4 forment un réseau à mailles les plus régulières possible. La longueur des côtés est de 30 à 40 km pour le premier ordre (exceptionnellement 20 à 60 km), 14 à 18 km pour le deuxième ordre, 6 à 10 km pour le troisième ordre, 3 à 5 km pour le quatrième ordre.

La densité surfacique des points est sensiblement multipliée par quatre en passant d'un ordre au suivant.

Tous les points sont déterminés au centimètre près à partir de points d'ordre inférieur ou de même ordre. La cohérence d'un point avec ses voisins doit être meilleure que 10 cm et les normes de détermination rappelées ci-dessous sont fixées de façon à aboutir à ce résultat.

Tous les points ont un repérage durable (repère en bronze ou en laiton cimenté dans une borne) et font l'objet d'une fiche géodésique. L'altitude est déterminée par visées zénithales.

Premier ordre IGN

La triangulation du premier ordre couvre chaque territoire avec le minimum de figures bien conformées. En pratique les côtés ont 30 à 40 km. Les angles, tous observés, sont déterminés à 0,5“ près. Pour y arriver, on estime qu'il faut faire la moyenne de 16 à 20 couples sur références avec 10 pointés par mesure, le travail étant réparti sur au moins 3 jours.

Le réseau de premier ordre est calculé en bloc. La précision relative (cohérence) du réseau de premier ordre est de 5 à 6 cm.

Les missions hydrographiques n'ont plus l'occasion d'effectuer de détermination de premier ordre ; lorsqu'elles ont à exécuter la géodésie complète d'un territoire isolé (attols du Pacifique en particulier), elles adoptent les normes du deuxième ordre IGN.

Deuxième ordre.

La triangulation IGN de deuxième ordre couvre chaque territoire par une série de figures bien conformées de 14 à 18 km de côté. Le choix de ses points vise, concurremment avec la triangulation de premier ordre, à permettre l'établissement des réseaux d'ordre suivants. Les angles, tous observés, sont déterminés à 1“ près. Il faut pour cela huit tours d'horizon à cinq pointés au théodolite T3, et le double pour les visées supérieures à 20 km ; les observations peuvent être exécutées en une seule journée. La fermeture des triangles doit être inférieure à 2“.

Si une mission hydrographique établit un réseau géodésique principal ne s'appuyant pas sur un réseau IGN du premier ordre, elle doit mesurer des distances au telluromètre (voir plus loin). On mesure au minimum deux côtés adjacents à une extrémité du réseau et un troisième à l'autre extrémité.

Si les lieux ne permettent pas l'établissement d'un réseau géodésique normal, un cheminement peut être inévitable. Les observations d'angles et de distances obéissent aux normes du deuxième ordre, mais on doit craindre néanmoins la désorientation rapide du réseau et l'erreur de distance sur un côté. Pour les atténuer, il faut :

  • utiliser chaque fois qu'il est possible un point extérieur à la ligne du cheminement pour former un triangle avec un côté de celui-ci ; on mesure alors les trois angles ou les trois côtés du triangle, chaque fois qu'il est possible de le faire ;

  • fermer le cheminement en position et en orientation. Si les extrémités du cheminement ne sont pas reliées géodésiquement par ailleurs, des azimuts de Laplace sont nécessaires aux extrémités.

Un réseau géodésique de deuxième ordre est calculé par groupes de 4 à 6 points. Lorsqu'une mission hydrographique détermine un réseau géodésique du deuxième ordre, elle en fait un premier calcul approché, puis envoie rapidement ses observations et calculs à l'EPSHOM qui établit la compensation complète.

Troisième ordre.

Les triangles du troisième ordre ont 6 à 10 km de côté et leur conformation est moins importante que pour les précédents. Les angles, tous observés, sont déterminés à 2“ près par 4 tours d'horizon à 2 points au théodolite T3, ou 8 tours pour les points dont la distance est supérieure à 12 km.

Si un théodolite T2 est utilisé on double le nombre d'observations. La fermeture des triangles est inférieure à 4“. Les points peuvent être calculés isolément.

Quatrième ordre.

Les côtés de quatrième ont 3 à 5 km et les points peuvent être calculés par relèvements seuls ou par segments seuls. Un minimum de quatre lieux indépendants est nécessaire. Les angles sont déterminés à 3“ près par 2 tours d'horizon à 2 pointes au théodolite T3 ou 4 tours si la distance est supérieure à 6 km. Doubler le nombre d'observations si un T2 est utilisé. La fermeture des triangles est inférieure à 6“.

Signaux, repères et réductions au centre des points géodésiques (ordre 1 à 4).

La position du centre du voyant d'un signal géodésique doit être définie au centimètre près.

Un repère durable (pastille en bronze ou en laiton) est toujours mis en place.

La réduction au centre est conduite de façon à fournir les trois composantes de la distance signal-repère à mieux que 1 cm près, de deux façons indépendantes. Pour y parvenir, des stations auxiliaires sont généralement nécessaires.

Le repère principal est rattaché à un ou plusieurs repères auxiliaires, naturels ou artificiels.

La fiche de chaque point géodésique comporte le schéma détaillé des rattachements effectués.

Tours d'horizon.

Les 2, 4, 8 ou 16 tours d'horizon en un point sont faits avec une répartition symétrique des sens de lunette, sens de rotation du tout et origines.

Un tour d'horizon est fermé à mieux que 4“ au théodolite T3 ou 6“ au T2 si le support est stable et non soumis à des variations de température notables ; chaque lecture du tour peut alors être corrigée de la moyenne des lectures sur l'origine.

Si l'erreur de fermeture est plus importante, le tour d'horizon doit être refait.

S'il s'avère difficile d'obtenir des fermetures convenables, le tour d'horizon doit être scindé en plusieurs par des fermetures intermédiaires sur l'origine.

Si le phénomène persiste, il ne peut être dû qu'à la torsion du support du théodolite ; des fermetures plus grandes sont alors acceptées et réparties proportionnellement aux numéros des visées.

Mesures de distances au telluromètre.

Pour une série de mesures (4 lectures) faites sur 32 fréquences porteuses différentes avec un vent suffisant (2) et un appareil étalonné, la précision peut être estimée à 10 cm entre 0 et 10 km, 20 cm pour 20 km, 30 cm pour 30 km. On évite les portées supérieures dans les déterminations d'ordre 2 à 4.

Le nombre de séries à faire est le suivant :

  • deuxième ordre : 4 à 6 séries, en 2 demi-journées ;

  • troisième ordre : 2 à 3 séries ;

  • quatrième ordre : 1 série.

Dans les mesures au telluromètre, une grande attention doit être portée aux observations météorologiques faites aux deux extrémités, ainsi qu'à la critique et à la pondération des résultats obtenus.

3 Points complémentaires.

Les points complémentaires n'ont généralement pas de borne-repère durable : le repère provisoire de station est rattaché à un repère naturel. La réduction au centre et le croquis sont faits avec le même soin que pour les points géodésiques.

Les points d'ordre 5 peuvent avoir leurs coordonnées exprimées en décimètres. Elles sont supposées connues à mieux que 20 cm près. Ceci nécessite 2 à 4 tours d'horizon au T2 selon la distance, et trois lieux indépendants au minimum.

Si la détermination est faite au mètre près, elle est dite d'ordre 6.

Si elle ne garantit pas le mètre (travail de reconnaissance ou utilisant des visées sur un navire ou à partir de celui-ci), la détermination est dite d'ordre 7.